Je me suis réveillé à pas d’heure encore aujourd’hui, travailler de nuit me fait toujours un décalage horaire, je suis et je resterais un oiseau de nuit. J’ai pris un café en me levant, même s’il était le début de l’après-midi et je suis allé me prendre une douche. Ça me tue de savoir que ce type à emménager avec Criss et de me dire que j’ai foiré mes chances avec lui aussi. Je suis un crétin.  Au moins j’ai le travail pour me changer les idées et même s’il est encore tôt c’est là que je vais, au bar, il y a le réapprovisionnement à faire, les comptes et des tas d’autres paperasses bien chiantes mais qu’il faut que je tienne. J’ouvre la porte, je suis le premier et toujours le dernier à être là. C’est un peu ma maison, ma seconde maison, ça m’arrive de dormir dans les love rooms, mais en ce moment j’héberge un pote qui n’a pas de logement et je lui ai laissé un double des clés. Il n’a pas l’air d’être encore debout alors je le laisse tranquille. L’après midi est passé assez vite finalement, j’ai eu pas mal de choses à faire, l’équipe est arrivée un peu avant cinq heures et on a discuté des choses à faire, de leurs postes. Je veux qu’ils se sentent bien ici. Ils ont tous l’air de bien s’entendre et je ne veux pas qu’il y ait d’histoires alors je fais souvent ce genre de petite réunion. On dirait qu’ils se plaisent bien ici. Je ne sais plus à quel moment j’ai pris mon premier vers, sans doute lorsqu’un client m’a demandé ce que je buvais, quand je suis dans les parages les gens aiment venir vers moi, surtout les VIP à vrai dire, je les attire comme des mouches, sans doute parce qu’ils croient que je me fais un max d’argent et que je vais leur offrir un verre en retour, je le fais de temps en temps, mais ça dépend avec qui et il est vrai que ce bar me donne pas mal d’argent, ce qui fait que j’en lance un deuxième. Les love rooms aussi fonctionnent bien, je ne pensais pas avoir un tel succès. J’ai donc finalement décidé de fêter ça et j’ai offert plusieurs verres à certains habitué, un prétexte pour boire avec eux.

Je suis totalement bourré, je ne me rappelle plus vraiment à quel moment j’ai fait un début de striptease avant qu’on m’emmène dans une des chambres pour que je m’y repose sans doute mais j’ai beau essayé je n’ai pas réussis beaucoup à dormir, trop de choses me revenir en tête alors j’ai chopé un sachet de poudre et j’en ai pris un rail ou deux peut-être et comme je n’avais pas envie de dormir seul cette nuit j’ai décidé d’aller dans la chambre à côté, j’espère qu’il est là, mais je crois que oui. Je sors donc torse nu, un verre de champagne à la main, et je cri en toquant à la porte :

« J’espère que tu as envie chéri parce que je moi j’en crève d’envie. Tu n’as pas idée à quel point je rêve que tu me s… »

Je m'arrête sans dire la suite parce qu'au moment où j’ouvre la porte un type se tiens près à sortir, je le regarde et j’ai un hoquet avant de dire :

« Oops, mauvais timing. J’espère que je n’ai rien interrompu. »

Je pose mon bras sur la porte et je regarde Aiden puis le type avant de me déplacer pour le laisser passer et de finir par dire :

« Un plan à trois ça vous tente ? »

J’ai vraiment demandé ça ? Oui, je n’ai déjà pas beaucoup de filtre en temps normal, mais alors là quand je suis bourré et drogué, il est évident que tout peu sortir de ma bouche. Je leur fait un grand sourire comme si j’avais demandé quelque chose de banal, comme si c’était naturel.

La première fois que j’ai rencontré Aiden, je ne pensais pas me retrouver, quelques temps plus tard, dans ce genre d’arrangement avec lui. Je m’étais dit « pourquoi pas pour une fois ? ». Puis, il me faisait un peu pitié. Il semblait tellement en manque que je ne voulais pas prendre le risque qu’il aille voir ailleurs pour sa dope. J’ai préféré le garder comme client et m’assurer qu’il prenne de la coke de qualité. Comment la Bratva pourrait survivre si ses clients venaient tous à mourir à cause d’une mauvaise drogue ? Alors, j’ai accepté l’arrangement qu’il avait avec Silver une fois. Puis, deux. Puis, trois. Faut dire aussi qu’il est un bon coup ! Et que je suis terriblement frustré par le fait que j’ai grave envie de découvrir le corps de Lesli. Les branlettes, ce n’est plus suffisant. Il faut bien que j’évacue cette frustration, ce désir quelque part si je ne veux pas perdre le contrôle devant Lesli. Finalement, on est tous les deux gagnants au bout de la ligne.

Comme aujourd’hui. Lorsque j’ai reçu un message d’Aiden pour poser un rendez-vous, je me suis dis que ça ne pouvait pas mieux tomber ! J’ai passé la soirée à entraîner Lesli. À d’être proche de lui pour corriger sa posture, lui montrer comment bien faire tel mouvement. À être face à lui dans un combat où il mettait en pratique ce qu’on lui avait enseigné Max et moi. À le voir torse nu, en sueur et à bout de souffle, ce qui était assez pour que mon esprit l’imagine dans une autre situation dans cet état. Clairement, je ne sais même pas comment j’ai pu garder le contrôle pour ne pas lui sauter dessus et lui donner une bonne raison d’être essoufflé et en sueur. Alors, j’espère que Aiden est prêt à passer une nuit torride parce que j’en ai bien besoin pour ne pas devenir fou. Je serais me faire pardonner au pire. Avec des camer, ce n’est pas très compliquer : juste à leur donner une plus grande quantité de drogue que celle promise et tout passe mieux.

C’est pourquoi je me retrouve dans une… loverooms – je crois que c’est comme ça que ça s’appelle ici – avec Aiden aux petites heures du matin. Je me sens plus calme et mes pensées sont moins parasiter par des images de Lesli nu, sous moi, totalement essoufflé. Ça ne durera surement pas longtemps, mais au moins ça fera du bien le temps que ça dure. J’échange quelques paroles avec Aiden pendant que je me rhabille puisqu’il sera temps pour moi de rentrer lorsque la porte s’ouvre sur un homme à moitié à poil. Je hausse un sourcil à ses paroles alors que mon regard passe de cet inconnu à Aiden. Chéri ? Il est en couple ? Ou peut-être pas puisque Mister bouclettes ne semblent pas être en colère de me voir en train boucler ma ceinture prêt à partir.

- Non j’allais partir. Il est tout à toi, mais fais gaffe. Je l’ai peut-être un peu beaucoup épuisé.

Je lui fais un clin d’œil prêt à partir lorsqu’il se déplacer de sorte à arrêter de bloquer la sortie. À peine un pas de fait que je me fige à sa proposition. Puis, je me tourne vers lui, un sourcil haussé. Il est sérieux ? Je l’observe de haut en bas à quelques reprises et, clairement, il est totalement sous l’influence de la drogue. Et l’alcool, mais ça s’était évident.

- Je ne couche avec personne qui soit sous l’emprise de la drogue.

Puis, je fais un pause alors que je m’apprêtais à repartir sans le lâcher des yeux. Il me dit quelque chose. Son visage ne m’est pas totalement inconnu.

- On ne se serait pas déjà croisé ? Il me semble que je te connais, que je t’ai déjà vu quelque part. Et, c’est pas ici, avant que tu le dises.

Alors que je parle, je ne le lâche pas du regard essayant de trouver d’où je le connais. Parce que je suis certain de l’avoir déjà rencontré.

@Leeroy Montez

J’ai un large sourire quand il me dit qu’il a sans doute épuisé mon ami, parce que oui Aiden c’est avant tout un ami, peu importe ce qu’il fait je m’en fiche. Il le sait. C’est peut-être pour ça, qu’il ne me dit pas non ? Ou peut-être qu’il n’a pas envie de dire non, qu’il n’ose pas ? Il faudrait que je lui demande un jour, je ne voudrais pas qu’il se force. Je sais trop ce que ça fait. Je pose le bras sur le mur et l’autre sur ma hanche avant de regarder le type et Aiden :

« Oh, je vois, dommage alors … je ne voudrais pas être responsable d’une attaque … Qui va à la chasse perd sa place hein ? »

Ouai vieille expression que j’ai entendue quelque part, je ne sais plus trop où. Je ne sais même pas si elle se dit ici. Il a l’air plutôt surpris que je lui propose un plan à trois, je suis totalement sérieux pourtant, même si on ne dirait pas, vu que je suis sous emprise de stupéfiants, mais ça c’est ma façon d’être, je gère très bien tout ça, c’est du moins ce que je me fais croire. Et ça me fait rire quand il me dit qu’il ne couche pas avec quelqu’un qui est sous emprise de drogue et je hausse les sourcils étonnés, parce que je sais qu’Aiden l’est souvent aussi, sans offense, je le sais parce qu’il m’en a filé l’autre jour et je tourne la tête vers lui avant de me tourner vers l’inconnu :

« J’ai du mal à y croire … tu ne sais pas ce que tu perds, tant pis pour toi. »

Je me fou pas mal de passer pour un idiot, pour quelqu’un de facile, je le suis. Je ne me cache pas, à quoi bon se cacher et mentir sur ce qu’on est ? Je dis ça … mais je mens sur beaucoup d’autres choses et ça peu de monde le sait alors quand il me dit qu’il m’a déjà vu et que ce n’était pas ici. Je hausse de nouveau les épaules, je fais non de la tête, je ne l’ai jamais vu.

« Nan, je me serais souvenu si je t’avais déjà croisé, tu es le genre de gars qu’on n’oublie pas facilement. »

Je lui fais un sourire soutenu, il comprendra ce qu’il voudra, mais c’est assez explicite comme ça et je, me permet un petit commentaire en espagnol et j’ajoute « mon mignon », je ne devrais pas être aussi direct, ça peut m’attirer des ennuis, mais vu qu’il sort d’une loverooms, je doute d’en avoir réellement.

@Zadkiel Zimmerman

Je n’arrive pas à évaluer Mister Bouclettes. Est-ce parce qu’il est complètement drogué et bourré ? Ou il porte un masque depuis si longtemps que son masque fait partie de lui maintenant ? Il semble trouver ça tellement normal de nous proposer un plan à trois alors qu’il ne me connait même pas. J’aurais très bien pu mal le prendre et le frapper ou je ne sais pas quoi. Bon, ça ne se serait pas produit puisque s’il n’avait pas été aussi hagard, j’aurais très bien pu accepter sa proposition. Après tout, soumettre deux hommes, c’est très agréable et très challengeant. Puis, pour le fait que j’ai bien poussé Aiden cette nuit, j’ai déjà mille et une idées qui ne vont pas le fatiguer encore tout en le faisant participer. Or, il n’en est pas question. Je ne veux pas prendre le risque qu’un ou une partenaire se réveille le lendemain matin et le regrette, donc m’accuse d’agression parce qu’il ou elle était sous influence de substance.

- Tu as tout compris.

Je lui fais un sourire en coin bien ironique. Vite remplacer par une haussement de sourcil accompagner par mes bras qui se croisent contre mon torse, faisant ainsi ressortir mes biceps au travers de mon t-shirt blanc. Pourquoi il rit celui-là ? Il croit que je ne sais pas que Aiden se drogue ? Ce n’est pas comme s’il venait de me « payer » pour avoir sa dose après tout. Je m’approche tel un prédateur et attrape sa mâchoire entre mes doigts pour qu’il ne puisse pas détourner le regard.

- Je sais reconnaître lorsque quelqu’un est sous l’emprise de quelque chose et clairement c’est ton cas. Alors oui je sais ce que je perds. Une bite à moitié molle, c’est pas trop mon tripe. Si tu as envie de connaître mes prouesses alors restes clean la prochaine fois que je viens voir Aiden et j’t’promets que tu ne pourras plus marcher correctement le lendemain. Tu feras peut-être moins le malin lorsqu’il faudra que tu expliques à tout le monde pourquoi tu marches comme un pingouins.

Puis, je le relâche en faisant un pas vers l’arrière. En le regardant bien, j’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Où ? Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus encore. Mais je vais trouver. Je trouve toujours. À ses paroles, un petit rire moqueur franchi mes lèvres alors que je roule des yeux. Il ne lâche vraiment rien. Son peignoir bouge sous ses mouvements et je crois remarquer quelque chose sur son bas ventre. Je me rapproche pour dégager l’un des pans de peignoir et je vois cette cicatrice en forme de « L ». C’est le gars qu’on a sauvé en Californie il y a quelque temps. Avec des hommes de la Bratva, on est parti aider un gang de Californie allié à notre mafia contre un autre gang. Ces derniers tenaient depuis plusieurs jours un de leur homme. Je ne pensais jamais le revoir. Je jette un œil vers Aiden pour le voir endormi. Ouin, j’y suis peut-être allé un peu trop fort avec lui à bien y penser. Le point positif est qu’on peut parler sans avoir besoin de faire vraiment attention.

- C’est toi qu’on a sauvé du gang ennemi en Californie. C’est pour ça que tu me disais quelques choses. Je ne savais pas que tu t’en étais aussi bien sorti, mais surtout que tu étais rendu à New-York. Ils t’ont envoyé ici pour ta sécurité ? T'es affilié à quel gang maintenant si tu es ici ?

J’oublie ses avances, ça n’a plus d’importance maintenant. Je ne pensais pas le revoir. J’avais pour ordre de rentrer dès que la guerre entre les deux gangs allait être terminée. C’est ce que j’ai fait.

Je croise les bras et regarde monsieur muscles, non vraiment, il a de sacré muscle, il me plait bien, mais ça me fait doucement rire quand il dit qu’il ne couche pas avec quelqu’un sous emprise de drogue, parce qu’il vient de sortir d’une chambre avec quelqu’un qui justement se drogue, toujours sans offense pour mon petit Aiden, je l’adore ce garçon, mais je sais qu’il en prend, je reconnais ça quand même, alors ouai ça me fait marrer, surtout ce qu’il ajoute ensuite.

« Tu es au courant que le corps réagis souvent de façon différente, chaque personne est unique … on n’a pas tous les mêmes réactions face aux substances, m’enfin … je ne t’apprends rien … Et je ne me cache pas … mais j’ai aucuns problèmes de ce côté-là … tu serais surpris. »

Au contraire, à croire que la drogue me boost, sans doute un peu trop je devrais ralentir, mais je ne peux pas. Enfin, non, je ne veux pas.

« Mais de toute manière, je n’aime pas qu’on me dise quoi faire … »

Il comprendra ou je veux en venir, je ne suis pas un soumis, je ne le suis plus depuis longtemps et je n’ai pas l’intention de le redevenir, oh non. Je change complètement d’attitude quand il me dit qu’il me connait et qu’il me parle de la Californie. Je me fige et je deviens blême. Je ne pensais pas retomber sur un des gars ici, même si je ne l’ai jamais vu avant, je ne me rappelle pas de lui. Je me referme complètement. Je perds mon petit air si assuré et ravageur, contre un air plus sérieux et fermé. Il est cinglé de parler de ça ici. Je le regarde et je lui lance :

« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Tu te trompe de personnes. Je ne fais pas parti de gang et pour ta propre sécurité, ce n’est jamais bon de parler de ça au beau milieu de nulle part, il y a des oreilles qui trainent partout. Maintenant tu m’excuseras, mais j’ai encore du boulot … »

Je fuis, oh que oui je fuis totalement. Je n’ai pas la moindre envie de parler de ça. Surtout pas ici, surtout pas maintenant, j’ouvre la porte de l’autre chambre, celle d’où je viens pour aller enfiler quelque chose de plus présentable. Une chemise, un pantalon, je cherche tout ça, je n’ai pas entendu la porte se refermer. Je pense qu’il n’est plus là. J’enlève mon peignoir et le laisse sur le lit, je suis de dos, évidement que j’ai pleins de cicatrices partout, dans le dos, sur les bras, les poignets, j’ai tenté d’essayer d’oublier tout ça, je tente encore, pourquoi est-ce qu’il a fallut qu’il soit là ce soir. Je sens des larmes venir, je ne veux pas repenser à ça, pourtant c’est là tout le temps, chaque jour depuis quatre ans. Je dis que je ne m’en rappelle pas, pour ne pas en parler. Mais ce qu’ils ont fait je ne pourrais jamais l’oublier. Je me tourne alors quand j’entends un bruit derrière moi et je soupire avant de le regarder.

« Tu es encore là … je pensais que tu étais parti … »

Bien sur que je le pensais, que je le voudrais. Je ne sais pas quoi lui dire de plus pour le moment. Je reprends un peu mes esprits, espérant qu’il ne voit pas que j’ai pleuré.

Un sourire en coin moque se dessine sur mes lèvres lorsque je l’entends rire en réponse à mes paroles. Moi, c’est lui qui me fait rire. Il semble si sûr de lui alors que je vois bien dans le fond de ses yeux que c’est plus une carapace qu’autre chose. On ne me la fait pas à l’envers à moi.

- Oh, je sais bien. Pourtant, je reste sur ma position : on en reparlera quand tu ne te seras pas cachée derrière l’alcool et la drogue. Quand je baise quelqu’un, je veux qu’il s’en souvienne le lendemain. Et pas juste parce qu’il sera courbaturé de partout.

Pour accompagner mes paroles, je lui fais un clin d’œil aguicheur. Je voudrais bien lui faire ravaler son petit air sur de lui en m’enfonçant dans le fond de son petit trou, lui montrer qu’il n’a jamais rien connu d’aussi exquis. Oui, je semble être vraiment sûr de ce que je dis et que je me vante, mais je ne fais que répéter tout ce qu’on m’a dit comme compliments depuis de très nombreuses années. Aiden est loin d’être mon premier alors ce bouclé-là sera loin d’être mon deuxième. Mon sourire carnassier revient sur mes lèvres à ses paroles. Je comprends très bien où il veut en venir.

- Il y a toujours moyen de s’arranger, mon p’tit, je te le promets.

Puis, je le reconnais grâce à cette marque en forme de « L ». Je ne pensais tellement pas le revois un jour. Ma mission n’était que de venir aider le gang à libérer l’un des leurs et faire en sorte que la guerre entre les deux gangs se terminent, ce que j’ai réussi. Après je suis rentré sans plus me questionner sur si le mec allait s’en sortir et, si oui, de quelle façon. Ce n’étaient plus mes affaires rendues là. Un haussement de sourcil accompagne ses paroles. Tiens, j’ai finalement réussi à lui enlever son air assuré sans le même le toucher physiquement. Lorsqu’il mentionne ma sécurité et que des oreilles trainent partout, ça me fait rire. Je fais partis de ses oreilles après tout. Je crains très peu pour ma sécurité.

Je n’ai pas le temps de lui répondre qu’il fuit. Littéralement. Je me doute très bien que son kidnapping et sa séquestration ne doivent pas être de supers souvenirs et qu’il fait tout pour les oublier. Et moi je viens lui remettre en pleine face ces souvenirs. C’est bien pour ça que je le suis jusqu’à la chambre d’à côté, après m’être assuré que Aiden était correct et que j’ai bien fermé la porte pour qu’il ne soit pas dérangé. Je ferme la porte de la nouvelle chambre derrière moi et l’observe un instant sans bruit. Il ne semble vraiment pas bien aller. Je m’en veux presque de lui avoir parler de ces mauvais souvenirs. Et ça se renforce alors que j’observe son corps être recouvert de cicatrices. En fait, il ne peut pas oublier ce qui s’est passé. Son corps est un cruel rappel quotidien pour lui. Sans réellement le vouloir, je finis par faire du bruit qui l’alerte. Je me pince les lèvres en hochant la tête. Je sais, ce n’étaient pas des questions, mais voilà. Simple réflexe.

- Saches que si je t’ai parlé de ça, ce n’était pas pour tourner le couteau dans la plaie, mais bien parce que j’étais heureux de savoir que tu allais bien. Si tu ne fais plus partie d’un gang ici, saches que tu as qu’à demander et la mafia te fournis des membres pour ta sécurité si tu en ressens le besoin. On ne sort jamais réellement de ce genre d’organisation alors comme ton gang de Californie est un de nos alliés, tu pourras toujours compter sur la Bratva.

Je ne sais pas trop pourquoi je lui dis tout ça. Bien sûr, c’est la vérité. Mais à part ça, je ne sais pas trop.

Je lève les yeux au ciel, il est sélectif à ce que je vois. Tant pis pour lui, mais je lui dis quand même :

« Je ne me cache pas derrière l’alcool ou la drogue comme tu dis, tu ne me connais pas. Tu ne sais pas de quoi je suis capable. »

Ça c’est une évidence, il ne sait pas tout ce que j’ai pu endurer. Il ne sait pas que je ne me cache pas, tout le monde sais que je fais, du moins s’en doute, je n’ai pas honte, enfin si parfois j’ai honte, souvent même surtout quand Criss est dans les parages, j’ai honte qu’il me voit aller avec tout le monde, qu’il me voit m’amuser comme si rien ne comptait, mais peut-être qu’il n’a pas tellement tort … je sais aussi que je fais ça pour oublier, mais pas parce que ça me rend différent. Je crois qu’au fond ça serait plutôt sans que je serais différent. J’ai un petit sourire quand il me dit qu’il y a moyen de s’arranger, mais je le perds vite parce qu’il me dit me reconnaître et je fuis. Je n’ai pas envie de repenser à ça. Je n’ai pas envie que qui se soit m’en reparler alors je le laisse en plan avant d’aller enfiler quelque chose. Je ne sais pas pourquoi il revient, ni pourquoi il me dit ce qu’il me dit, mais quand il me dit qu’il est content que j’aille bien … je crois que c’est là que je perds un peu tout mon charme. Mon visage se ferme et j’ai un petit ricanement, je vais bien …

« Que je vais bien ? Sérieusement … Tu crois vraiment que je pourrais aller bien ? A ton avis pourquoi je fais ça hein ? »

Je ne sais pas pourquoi je m’en prends à lui, pourquoi je suis tout à coup en colère, peut-être parce que je le garde trop pour moi et que je n’ai pas pu réellement laisser ma colère parler, que j’ai tout de suite voulu faire comme si de rien était.

« Ils m’ont laissé partir, ça ne veut pas dire que je suis plus avec eux, seulement qu’ils me laissent respirer, Ils sont ma famille. Ils seront toujours là, même s’ils ne peuvent pas changer ce qui est arrivé. »

Je ne veux pas avoir a faire à la mafia russe, mon père pourrait me retrouver et Luis avec et je fini par demander on ne sait jamais après tout :

« Tu n’as pas des contacts avec la mafia espagnole ? »

Je veux savoir avant de dire quoi que se soit qui pourrait m’être fatal, je connais ce milieu-là, ça ne lui aura pas échappé.

@Zadkiel Zimmerman

Je souris amuser, je pourrais même presque rigoler à ses paroles. Bon, pour être honnête, je laisse entendre un léger ricanement. Il m’amuse monsieur bouclette.

- Alors peut-être une prochaine fois. Tu vois, j’ai bien pris mon pied avec Aiden alors je suis légèrement épuisé. Mais si tu veux me montrer maintenant de quoi tu es capable, il a surement moyen de s’arranger quand même.

Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres pour appuyer mes paroles alors que je garde mes bras croisés contre mon torse. Bien sûr, je continue de pousser parce que je suis comme ça. J’aime voir jusqu’où l’autre est prêt à se rendre dans son assurance. Voir à quel point son air sûr de lui est vrai. Cependant, je ne m’attendais pas à voir l’air assuré de mon vis-à-vis s’éclater au sol aussi rapidement. Comment je pourrais pu douter de ce qui allait arriver juste en lui parlant du gang californien ? Alors, m’en voulant un peu de l’avoir mis dans cet état je le suis pour m’assurer que tout est ok. C’est bien par surprise que je fronce mes sourcils face à ses paroles pleines de colère.

- Oui, non, je sais que tu dois encore porter des blessures invisibles. Vivre ce que tu as vécu ne laisse personne sans cicatrice. Mais… je veux dire que… bah tu es là, à New-York, tu sembles avoir aucune séquelle physique de cette torture et tu as crée ton bar. Tu continues a avancé et c’est bon signe.

Ok, clairement, je ne suis vraiment pas le meilleur pour trouver les bons mots dans ce genre de situations-là. Je ne sais pas quoi dire moi pour montrer le bon côté après une épreuve aussi cruelle. Mon père, lui, il sait quoi dire lorsqu’on finit par retrouver l’un de nos gars qui a été torturé pour cracher des informations.

- C’est bien. C’est important de garder des liens forts comme ça.

Je hoche la tête tout en parlant. Ça serait quelque chose que mon père pourrait dire, j’en suis sûr. En fait, il a déjà dit ça à un de nos anciens membres lorsqu’il a voulu quitter les rangs de la mafia après avoir été torturé pendant des jours. Il est toujours contact avec nous. On garde un œil sur lui. Je fronce les sourcils à sa questions en réfléchissant quelques instants.

- Euh pas de contacts officiels. Je sais que le parrain tente de trouver un arrangement avec la mafia espagnole à New-York pour qu’on cohabite ensemble dans une semblable de paix sinon non. Pourquoi ? C’est curieux comme question.

C’est légitime de demander non ? Après tout, il fait parti du milieu juste à moitié à ce que je saches, donc j’irais pas plus loin dans les détails avant de savoir pourquoi il veut savoir ça.

Je ne sais pas pourquoi j’ai un petit sourire crispé quand il me dit avoir bien fatigué Aiden, non vraiment ? Je lève les yeux au ciel, presque agacé qu’il m’ait volé la vedette, ouai je suis très démonstratif et assez territoriale en fin de compte, c’était sans doute pour ça qu’au départ j’aimais tant Luis, parce qu’il était pareil, enfin beaucoup trop ça a fini par me dégouter et par me couter très cher. Je fini donc par le regarder un peu vexer parce qu’il n’ait d’abord pas voulu de moi et que maintenant il me dit pouvoir s’arranger, je n’aime pas trop qu’on joue à ça avec moi et je lui réponds :

« Non merci. »

Ouai je suis idiot, on peut le dire, mais la suite finalement me faire dire que ce n’était pas plus mal que je dise non au bon moment, parce qu’il me parle de la Californie et que je n’ai pas du tout envie de repenser à ça. Je n’ai pas envie qu’on me rappelle pourquoi j’ai tant de mal à parler de tout ça. Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé après que je me sois évanoui, mais je me souviens très bien de tout le reste, ça ne veut pas partir de ma tête, c’est là en permanence. Alors forcément quand il me demande si ça va, je pète un peu un plomb et quand il me dit que je suis là que je continue ma vie, je le regarde les yeux pleins de colère et encore bien dilaté par la drogue :

« Ouai bien sûr ! Comme si j’avais le choix … c’est bien beau tout ça, mais je mens à tout le monde et franchement j’en ai marre que ça soit là en permanence, prêt à me tomber dessus quoi que je fasse. Comme si je pouvais y échapper, je préférerais être mort. »

Ca a bien failli arriver, j’ai d’ailleurs fini par faire une overdose y a pas très longtemps, c’est peut-être ce que je cherche ? Je ne sais plus vraiment, ni pourquoi je dis ça à quelqu’un que je connais à peine. Juste qu’il était là pour me « sauver » comme il dit et j’ajouter :

« Ils auraient dû me laisser mourir … »

C’est assez typique chez moi, de vouloir mourir on dirait, ça me trotte tellement dans la tête depuis que c’est arrivé, je ne sais même pas pourquoi j’ai survécu, pourquoi ? Ça n’a aucun sens. Je n’aurais pas dû survivre à ça, comment on est sensé se remettre ? Je n’en sais absolument rien.
Je ne sais pas tellement quoi ajouter de plus quand il me dit que c’est bien de garder des liens forts. Je n’ai de toute manière qu’eux, enfin j’ai aussi Gae maintenant, c’est mon frère de cœur, mon meilleur ami, comme Criss bien que ça soit un peu plus que ça, ils savent tous les deux ce que j’ai vécu avec Luis, mais pas ça, je n’ai jamais parlé de cette torture-là à personne. Je reste donc muet, parce qu’il n’y a rien de plus à ajouter et je fini par lui demander s’il a des contacts avec la mafia espagnole, je ne suis pas étonné qu’il me demande pourquoi. Je lui suis un peu plus qu’il n’en ai pas tant que ça, tant mieux. Comment je dois dire ça maintenant que j’ai lancé le sujet ? Je soupire et je fini par m’assoir sur le lit avant de dire :

« Parce que je ne veux pas qu’ils puissent me retrouver. Je suis sensé être mort à leur yeux, je veux le rester. Je ne veux plus avoir à faire à eux. Tu as surement entendu parler de Esteban Sanchez ? C’est mon père et il ne doit jamais savoir que je suis ici. »

Il a dû en entendre parler entre mafieux, ils connaissent les grands noms, bien que mon père soit second, il est associé de près au « parrain », je ne devrais d’ailleurs peut-être pas lui dire ça, mais peut-être qu’il peut toujours m’aider et faire en sorte que je sois « protégé » ici, je ne perds pas le nord. Si ils essaient d’avoir des contacts avec eux, je veux être loin de leur affaires. Je ne veux pas prendre le risque que Luis me retrouve, qui est tout autant associé à mon père. Je veux être sûr que ce n’est pas peine perdu, même si finalement, s’ils me retrouvent la fin ne serait pas si terrible.

Je rigole lorsqu’il me dit finalement « non ». Lui qui forçait pour que je cède à ses avances fini par me repousser lorsque je lui dis qu’on pourrait s’arranger. J’aurais tout vu ! Il m’amuse bien mister bouclettes. Du moins, c’est le cas jusqu’à ce que je le vois fuir après que j’aie parler de la Californie. Au début, j’étais un peu dans le brouillard face à sa réaction, mais plus maintenant. Je comprends qu’il fait genre que tout va bien alors qu’il souffre encore énormément de son séjour chez l’ennemi. C’est sa réaction qui me le confirme. Je fronce les sourcils lorsqu’il me dit qu’il préfèrerait être mort. Comment on peut préférer ça ?

- Pourquoi mentir ? En parler pourrait surement te soulager bien plus que la merde que tu prends pour te faire croire que tu surpasses tes souvenirs. J’ai trouvé cette personne a qui je peux tout dire pour me décharger. Tu n’as qu’à trouver cette personne a qui tu peux parler parce que tu sais qu’elle ne te jugera jamais et qu’elle est toujours là pour te soutenir.

Je hausse les épaules en finissant de parler, comme si c’était la chose la plus évidente au monde. Du moins pour moi puisque c’est comme ça que j’ai été élevé. Je dis tout à mon père. De toute façon, c’est lui qui connait tous les aspects de ma vie, donc ça aide beaucoup. Ma mère sait que je fais partie de la mafia puisqu’elle a été mariée à mon père très longtemps et qu’elle savait qu’elle mariait un mafieux à ce moment-là. Par contre, on fait en sorte de la garder loin de nos histoires depuis qu’ils ont divorcé. Pour son bien et sa sécurité.

- Personne ne mérite de se faire laisser mourir. Surtout pas toi. Je ne te connais pas, je sais, mais je suis certain que tu n’es pas un mauvais gars et que tu n’as pas les mains tâchées de sang.

Je suis mal à l’aise de me retrouver dans cette situation parce que je ne sais jamais quoi dire. Je ne suis pas bon dans ça. J’aime l’action. Je fonce dans le tas. Je ne suis pas bon à rester assis pour écouter les états d’âme des autres et ensuite les conseiller et leur remonter le moral.

Puis, il me parle de la mafia espagnole. Pourquoi ? C’est la réponse que j’attends les bras croisés debout au milieu de la pièce alors qu’il s’assoit sur le lit.

- Vaguement. Je sais que mon père ne le supporte aucunement pour les rares fois où il a été obligé de lui parler. Donc, je comprends que tu veux pas que ton père te retrouver, mais c’est qui l’autre ? Tu as parlé au pluriel. Si tu veux, je peux mettre un gars sur le coup pour voir s’il sait que tu es à New-York. Si ça peut te rassurer.

Je suis un mafieux, certes, mais j’ai quand même un cœur. Tant qu’on ne me cherche pas pour mettre le feu à ma colère, je me considère comme gentil et généreux. Du moins, autant qu’on peut l’être avec les mains tachées de sang.