La vie est un songe léger qui se dissipe.
w/ ✰  @Murphy Flemming  & @Arya Hawkins
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Janvier 2024 Tu n’es plus l’ombre de toi-même depuis quelques semaines, Arya. La vie n’a plus aucun goût alors que tu étais quelqu'un de très joyeuse en temps normal. Malgré les épreuves, tu gardais souvent le sourire en essayant de positiver en trouvant quelque chose pour relativiser. Tu n’y arrives pas et n’a guère envie pour être honnête envers toi-même. Tu ne pensais pas être un jour dans le service psychiatrique, ayant vécu un traumatisme durant ton passé suite à la relation malsaine avec ton ex, il avait mis en route un stratagème pour te causer du mal lors d’un accident routier en te laissant immobile durant plusieurs semaines. La douleur que tu ressens aujourd'hui et dix milles fois pire que cet accident, tu as l’impression qu’on t’a enlever ta raison de vivre sans demander l’autorisation ou ton avis. Un pincement au cœur te tape de plein fouet. Tu avais eu le droit à quelques visites de ton entourage très proches : tes frères. Les seules personnes que tu acceptes de voir durant cette période et la seule chose que tu arrives à faire est de pleurer jusqu'à te fatiguer et t’endormir dans leurs bras. Impossible de dire quoi que ce soit ni même durant tes séances avec le psychiatre. Tu étais buté ne voulant pas te sentir juger sur tes émotions. Mille et une questions te traversent l’esprit sans même une réponse adéquate. Pourtant, tu avais un rendez-vous avec l’infirmier après ton mois dans le service afin d'essayer d’avoir un mot de ta part. Les journées étaient toujours aussi longues et l’envie de rentrer chez toi était grandement présente. Tu voulais être seule et te terrer loin de tout ce monde. Les repas étaient souvent infectes pour toi, préférant les repas mexicains en général riches en goût et en saveur. Tu devais tenir un rythme pour ne pas sombrer d'après le spécialiste, mais perdre ton enfant à la moitié de grossesse est vraiment la pire épreuve pour une personne. Au début de ta grossesse, tu avais plein de doutes et de craintes, mais tu avais fini par accepter en devenant impatients de l'accueillir ce petit être humain. Tu finis par sortir de ta chambre pour t’y rendre au lieu de rendez-vous comme chaque deux jours en s'installant en attendant l’infirmier. Tu avais déjà à faire au charmant jeune hispanique, il avait tant essayé en changeant de technique à chaque fois, en vain. Pourtant, tu voulais te sentir mieux et apprendre à aller de l’avant, mais c'était dur de s’ouvrir aux autres. L’homme finit par entrer en s’installant en face de toi et lève doucement le regard vers lui sans broncher, comme à ton habitude. Un long silence s’installe entre vous, ton regard est toujours posé sur lui avant de lâcher un léger soupir en baissant le visage vers le sol “Je suis fautive de la perte de mon enfant, vous devez le savoir.” commences-tu simplement à dire pour casser ce silence pesant et ayant envie de t’ouvrir légèrement. “Je suis simplement nulle.” continues-tu de dire en s'enfonçant plus dans les ténèbres en ayant le regard qui s’assombrit sous tes paroles. “Je ne veux pas parler au médecin, par contre… je me sens déjà assez misérable pour avoir et ressentir sa pitié comme la plupart du corps soignant.” cites-tu en sentant les larmes monter à nouveau en évitant de croiser son regard, tu ne voulais pas sentir sa pitié. “ Je suis à l’aise simplement avec vous.” avoues-tu simplement d’un ton neutre et doux à la fois, c'était tout bonnement une vérité. Il ne t'avait jamais poussé à ouvrir la bouche et c'était sûrement l’une des raisons qui te pousse à s’ouvrir finalement. Néanmoins, tu crains énormément le jugement qu’on peut émettre sur toi, mais il n’est pas comme ça, non ?

Devant son miroir, Murphy se préparait. Il profitait de sa pause afin de se rafraichir non sans avoir pris un long café avant pour aider à se stimuler. Quelques vacances prochainement ne seront pas à mettre de côté et il pensait éventuellement à partir avec son frère ou avec Nina. Ou même les deux, à différents moments de ces dites vacances. Son emploi du temps était particulièrement chargé en ce moment, même s'il se donnait le plus de temps libre possible pour ne pas faire un burn out lui même. Il était habitué depuis le temps, surtout qu'il avait choisi cette branche là minutieusement. Ce n'était pas écouter les problèmes des autres le soucis, c'était plus la gestion de son temps et la charge de travail qui était pesante. Mais il ne décrochait pas pour autant. Il tenait à être concentré au maximum pour chacun.e de ses patient.e.s car ils avaient besoin de quelqu'un. S'ils étaient là, c'était avant tout pour trouver une solution, de l'aide qu'ils n'arrivaient pas à trouver ailleurs pour x ou y raison.

Là, il n'allait pas tarder à avoir rendez-vous avec Arya Hawkins, une jeune femme qui venait de perdre son enfant après une fausse couche. Murphy n'était pas une femme, il ne pourra jamais connaître la douleur que cela procurait, physique mais surtout et avant tout mentale. Elle était bien plus grande et bien plus puissante que toutes les autres douleurs, le maux le plus puissant de l'humanité. Toutefois, ce n'était pas la première fois qu'il avait à faire à une patiente dans ce cas là et il avait pu étudier et comprendre ce que ça pouvait faire. Rien que le fait de se mettre à la place de l'autre, même si on ne pourra jamais être dans ses basket, était un effort en soi.
"Tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n'envisageras pas la situation de son point de vue."
Cette citation venant d'un chef d'œuvre de la littérature américaine l'avait conforté dans sa vie quotidienne. D'ailleurs, cela faisait au moins la cinquième fois qu'il relisait le livre tant il le dévorait. Mais l'heure était à celui de l'infirmier désormais. Il fallait assurer ou en tout cas, réconforter la patiente. Peut être pas dès la première fois, ce sera sans doute un travail sur plusieurs séances et un travail qu'il ne finira probablement pas avec elle.

Il avait ainsi rejoint sa salle de consultation, préparer le tout puis, avait appelé la demoiselle en question. Il la laissa entrer à l'intérieur en la saluant, sans forcément attendre de réponse. Dans ce métier là, il fallait se montrer patient autrement, il fallait changer.
Une fois installé, ce fut à Arya Hawkins d'ouvrir les hostilités. Directement, elle mit les pieds dans le plat, évitant de tourner autour du pot. Elle lui fit part de sa culpabilité, se sentant impuissante et surtout nulle tout en précisant son souhait de ne se confier uniquement à lui. Murphy leva les yeux dans les siens, lui adressa un sourire et hocha la tête. "Rassurez vous, il n'y aura que vous et moi."
Il prit note de ce début de conversation afin de pouvoir l'ajouter au dossier pour les prochaines consultations. En même temps, il réfléchissait au déroulé et à la façon dont il allait procéder pour mener à bien cet échange. Il était inutile de lui demander comment elle se sentait, il avait compris par les premières paroles qu'elle le lui avait dites. "Est ce que vous avez mis au courant de ce qu'il s'est passé à votre entourage? Sachez qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse."
C'était la première question à laquelle il avait décidé de s'aventurer pour étudier le restant de l'échange et savoir ce qu'il en était tout en la confortant sur l'honnêteté de sa réponse si cela devait être délicat.

La vie est un songe léger qui se dissipe.
w/ ✰  @Murphy Flemming  & @Arya Hawkins
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Janvier 2024 Quelque chose avait changé depuis quelques semaines après ton arrivée dans ce service, tu avais eu l’habitude de tomber sur l’infirmier Murphy. Tu avais pu voir comment il se comportait auprès des patients, toujours avec patience et délicatesse. C’était l’une des raisons qui te pousse à lui faire confiance après des rendez-vous silencieux. Tu n’avais pas forcément envie de parler, mais tu savais que ta sortie dépendait de ses rendez-vous journaliers ou par semaine, selon le dossier du patient.e. Pourtant, tu te dis que discuter de tes sentiments avec une personne étrangère de ton entourage était peut-être plus adapté. Tu aurais des réponses sincères et ne met personne dans l’embarras par ta situation délicate. Perdre un enfant est dur physiquement et émotionnellement, tu n’avais pas idée à quel point. Jusqu’à aujourd’hui. Tu le vis et ne le souhaite à personne.
Lorsqu’il t’annonce qu’il n’aura pas de médecin, cela te soulage un peu. Tu avais déjà beaucoup de mal à t’ouvrir, avoir des yeux braqués sur toi venant de deux personnes pendant que tu t’ouvres te met vachement mal à l’aise. Te mettre à nue te demande beaucoup d’effort, mais tu veux essayer d’avancer même si cela te demandera beaucoup d’effort dans les semaines/mois à venir.

Installé en face de ton infirmier, la jambe qui bouge instinctivement et le regard qui fuit en regardant autour de toi. Tu ne savais pas forcément comment commencer et quoi dire d’autre, tu avais débuté fort. Tu avais jeté toute ta négativité sur toi-même, de toute façon tu es fautive de ce qui était arrivé. Tu avais déjà eu une bousculade où que la sage femme t’avait demandé d’être vigilente que c’était dangereux d’être dans des endroit bonder, mais tu as été negligente à nouveau. Tu t’es mise en danger et cela t’a fait perdre ce futur enfant qui grandissait en toi depuis cinq mois.
Tu finis par poser ton regard vers l’hispanique en face de toi en posant tes mains sur tes cuisses. C’est la première fois que tu te sens aussi angoissé d’être au centre de l’attention, surtout pour une mauvaise chose. « Par message simplement, mais je n’ai pas regardé leur réponses ni répondu à leurs appels. » siffles-tu en toute honnêteté en haussant les épaules. « J’ai refusé l’accès aux visites. » avoues-tu aussi dans la lancée. Tu savais qu’ils allaient tous avoir ce regard rempli d’empathie en ne sachant pas forcément quoi dire, tu n’avais pas encore le cœur à leur faire face. De peur de te manger des réflexions ou qu’on te jette la faute, même si cela l’était finalement.
Un long soupir s’échappe de tes lèvres en s’appuyant au fond du siège avant de jouer avec le bord de ton chemisier en ayant baissé le regard, tu avais honte de ton comportement. Tu avais simplement peur. « Je crains leur réaction surtout si ce sont des réactions à chaud. » c’est souvent ceux qui pensent ce qu’ils disent, tu préfères recevoir des vérités blessantes, mais c’était pas forcément le bon moment.
« Je suis mauvaise de faire cela, n’est-ce pas ? » demandes-tu en redressant le visage pour le regarder dans les yeux, tu aimerais bien avoir sa pensé sur la situation.