Je venais de finir ma garde au NYPD, exténué. La nuit avait été si mouvementée que nous n’avions pas eu énormément de temps de creux. Les cafés s’étaient enchaînés dés que possible. Lorsqu’enfin je rentrais chez moi, dans un appartement calme et silencieux, mes enfants étant chez leur mère, je me retrouvais face à l’évidence : mon chien, heureux de mon retour, me faisait la fête et comprendre sans trop de difficultés qu’il était temps que je le sorte. Un soupir s’échappa de mes lèvres.

- Ok, ok. Tu vas juste faire tes besoins. On sortira tout à l’heure, je suis claqué.

Le berger blanc suisse, âgé d’un peu plus d’un an, pencha la tête, comme s’il venait de comprendre parfaitement ce que je venais de lui dire. J’esquissais un sourire, et lui accordais le câlin qu’il souhaitait tant, avant d’attraper la laisse. Sa queue continua de remuer, de plus en plus vite, comprenant qu’il allait sortir. Alors j’allais le promener dans les rues newyorkaises. Le soleil se levait, malgré l’heure. La ville se réveillait doucement. Une fois la balade terminée, je filais à la douche, ne rêvant plus que d’une chose : tomber dans les bras de Morphée. Je m’affalais dans le lit, aussitôt rejoint par Alpha. Je le regardais du coin de l’œil, sceptique.

- T’as pas le droit d’être là.

J’eus, pour seule réponse, un petit couinement. Bon et puis, ce n’était pas comme si j’étais doué d’une grande autorité le concernant. Il ne le comprenait d’ailleurs que trop bien. Ainsi je m’endormais, le visage contre son pelage blanc, bercé par les battements de son cœur et par sa respiration.

Je me réveillais trois bonnes heures plus tard. Un sommeil relativement court, mais finalement, lorsque l’on travaille de nuit, il est compliqué biologiquement de s’endormir en pleine journée pendant de nombreuses heures. Je m’étirais. Alpha fit de même. Et déjà, il n’oubliait pas la promesse faite tout à l’heure. Il descendit du lit pour me suivre. Je m’accordais un petit-déjeuner puis enfilais une tenue de sport dans le but de faire un footing. Direction Central Park, qui semble être l’endroit préféré d’Alpha, compte tenu du nombre de personnes qui courent avec leur chien.

Cette fois-ci, je le laissais en liberté dans le parc, sachant qu’il répond parfaitement bien au rappel. La température extérieure était bonne, pas encore trop chaude en ce milieu de matinée. Je courrais à un rythme régulier depuis vingt bonnes minutes lorsque mon chien sorti de sa trajectoire pour se précipiter vers quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Cela m’étonna, sans m’inquiéter réellement car Alpha était d’une race complètement dénuée d’agressivité et, au contraire, plutôt sociale. Trop sociale même.

- Alpha !