— se mettre au vert
@jasper nahele monroe

( outfit ) les épaules supportent le poids quand les jambes se contentent d'avancer. quelle idée, yurin ! de décider de tout abandonner. tout laisser derrière lui.
pourtant, malgré les nombreux appels reçus, il y a comme une nouvelle sensation qui prospère en lui. le jeune homme ne saurait nommer avec exactitude ce qu'il ressent hormis une certaine liberté.
pourtant, de la liberté, yurin s'en méfie.
ce ne serait pas la première fois qu'il se ferait attraper dans ses filets.

un soupir ricoche contre ses lèvres tandis qu'il chausse ses lunettes de soleil. dans son sac, il a enfoui plusieurs carnets, des crayons de diverses utilités également. le besoin de se ressourcer à l'extérieur pour s'enivrer des autres, de la nature.
l'artiste se dirige donc naturellement vers central park après avoir acheté un café froid à la chaîne de restauration du coin. il y a un petit endroit, un peu à l'écart, presque caché, secret, qu'il a découvert auparavant. il songe qu'il y sera à l'abri pour s'adonner à l'art en toute intimité.

ses pas le conduisent au détour d'un sentier, puis un peu plus loin. yurin apprécie la beauté qui séjourne tout autour de lui bien qu'il se demande s'il sera capable de capturer quoi que ce soit sur ses cahiers aujourd'hui.
morosité qui s'ajoute à sa silhouette qui s'évade des routes peuplées pour passer un grand arbre.
- oh.
presque surpris de découvrir que la place à laquelle il aspirait est déjà occupée par un homme.
- je ne pensais pas trouver quelqu'un ici.
yurin remonte ses lunettes sur le sommet de ses cheveux, observe plus en détails la scène qui se joue devant lui. qu'est en train de faire cet inconnu ? tailler une branche ? la... sculpter ? un lueur de curiosité s'invite au creux des rétines de yurin.

Spoiler:

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@jasper nahele monroe

( outfit ) lunettes rehaussées sur les cheveux, yurin songe que cet endroit qu'il affectionne est déjà choisi par cet autre homme. à l'évidence, au coeur de cette grande ville, il n'est pas toujours évident de trouver sa place.
un léger soupir s'échappe des lèvres du coréen qui rehausse son sac sur son épaule. à l'intérieur, il sent ses crayons tinter les uns contre les autres. il se demande à quoi bon chercher un autre endroit à présent.
- ça veut dire que je peux rester ?
le décodeur malhabile quand pourtant les manières demeurent respectueuses. après tout, l'autre homme est déjà installé. yurin n'a aucune prétention de le déloger de cette place. il peut bien étendre ses affaires dans l'herbe, s'asseoir le dos contre le tronc d'un arbre. la brise est fraîche sous les feuillages.

assis en tailleur, yurin entreprend d'extirper plusieurs crayons de diverses utilités. il choisit également l'un de ses carnets avant de changer d'avis et de prendre plutôt l'autre. des pages plus épaisses pour s'adonner au fusain ; c'est ce que cet instant lui donne envie de faire.
non loin de lui, yurin prête l'oreille aux coups de couteau qui se percutent dans le bois de la branche que l'homme est en train de tailler. parmi l'art, yurin doit bien avouer que les sculptures sont celles vers quoi il est le moins tourné. non pas parce que ça ne l'intéresse pas, mais plutôt car il n'en connaît que de rares significations.
- c'est votre métier ? sculpteur.
il coince un crayon derrière son oreille tandis qu'il se penche finalement vers son carnet de croquis. la page demeure vierge et ses esprits tentent de s'offrir un peu d'ordre. qu'a-t-il envie de dessiner aujourd'hui ? l'étendue près de lui ? la nature ? cet homme qui s'adonne à façonner un morceau de bois ?
nouveau soupir.
yurin abandonne l'arrière de son crâne contre le tronc d'arbre derrière lui et tourne le visage vers son interlocuteur pour découvrir l'animal qui est désormais bien visible.
- est-ce que vous êtes connecté à lui ? au loup, je veux dire.
un peu comme un animal guide, un animal totem, qui représenterait l'âme de la personne qui est face de lui. yurin se demande bien quel animal pourrait être son protecteur.

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@jasper nahele monroe

( outfit ) doucement, yurin laisse ses poumons s'ouvrir à l'oxygène un peu plus frais sous ces arbres qu'au beau milieu des buildings de la ville. il pourrait presque clore ses paupières quelques secondes afin de s'imprégner au maximum de cette ambiance plus calme malgré les bruits des autres promeneurs dans le parc.
les doigts ont ouvert le carnet, une boîte de fusain posée à côté, un crayon entre les doigts.  l'inspiration prend un peu de temps à venir ce qui permet toutefois à yurin d'ouvrir sa curiosité aux pratiques de son interlocuteur.
- vous êtes coutumier des herbes médicinales ? en corée, ce sont des choses qui sont encore parfois pratiquées aujourd'hui aussi.
indissociablement, yurin ne peut que penser à sa mère. emportée par la maladie voilà plusieurs années maintenant, il se souvient de ses préparations qu'il prenait pour des potions magiques. il n'était qu'un gamin à la recherche d'un peu de réconfort.
- oh, euh... je suis artiste peintre.
il esquisse un léger sourire avant de finalement étendre ses jambes devant lui.
son interlocuteur lui parle du loup sculpté et il acquiesce d'un mouvement de la tête. la discussion se réoriente vers yurin, alors ce dernier prend quelques secondes avant de répondre. les prunelles qui s'égarent sur la nature environnante.
- non, je... j'ai appris seul. comme une attirance innommable. c'est venu à l'adolescence, quand tout le reste ne m'allait plus.
lorsque la natation n'était plus ce qu'il souhaitait, que les compétitions ne convenaient plus à personne. que la danse, aussi belle puissait-elle être, n'était là que pour séduire les autres en s'abandonnant à leurs regards assassins.
crayon entre les phalanges, ça y est, yurin tient quelque chose. une lueur dans l'esprit, les premières esquisses prennent forme sur la feuille blanche.

— se mettre au vert
@jasper nahele monroe

( outfit ) le dos appuyé contre le tronc de l'arbre, yurin fait connaissance avec l'homme qui termine de tailler son bout de bois. la curiosité le guide à travers quelques questions et il reste très intéressé aux réponses qui lui sont données. c'est la première fois qu'il entend quelqu'un parler de tribu, de réserve. bien sûr, il voit globalement ce que cela signifie grâce à certains films qu'il a pu regarder, mais ce ne sont que de minces détails parmi tout cela.
yurin n'a toutefois pas vraiment le temps de rebondir sur le sujet car son interlocuteur s'étend davantage sur le sujet de la médecine. yurin rit légèrement.
- ce n'est rien, on peut se tutoyer. quant à la médecine... disons qu'il y a beaucoup de charlatans qui se prennent pour de véritables docteurs. c'est surtout notre confiance qui a été ébranlé.
cela dit, quand yurin y pense de la sorte, hormis la maladie de sa mère, lui-même n'est que rarement malade. c'est peut-être une certaine immunité dûe à la nourriture qu'il consomme ? au climat ? il verra bien avec les années, puisqu'à présent, cela fait déjà un moment qu'il a quitté le territoire de la corée.
- au départ, c'est pas vraiment par choix que je suis venu à new-york... j'ai voyagé au japon et en europe pour affiner mes techniques, rencontrer toutes sortes d'oeuvres d'art.
yurin se rend compte de cette richesse qu'il s'est offerte, de toutes les choses qu'il a pu découvrir au fil de ces mois où il n'était plus attaché à rien ni personne. une liberté à laquelle il a goûté avant de finir enchaîné. mais, tout au fond de lui, yurin savait que cela finirait par tomber. qu'il ne resterait pas les ailes grandes ouvertes bien longtemps ; juste assez pour avoir envie de tout briser.
il glisse une main dans ses cheveux avant de reprendre la parole :
- j'ai une petite expo oui dans une galerie du centre.
trois ou quatre tableaux, des paysages ou des visages suggérés, ceux qui ne lui donnent pas (encore) envie de tous les brûler.
yurin a une petite renommée qui grandit à mesure de ce qu'il propose au public. l'artiste reste assez éclectique, ne se spécialise pas vraiment dans une technique particulière. il souhaite en explorer le plus possible, s'inspirer des plus grands noms afin de trouver son propre univers. il sait qu'il a encore du travail à accomplir.
cela dit, à mesure de cette conversation, le jeune homme se surprend à abandonner son crayon sur la page blanche. peut-être les visages, là-bas, à peine perceptibles, sont ceux qui l'inspirent.
- mh ? oh, oui... il suffit de peu, parfois. au fait, je m'appelle yurin, et toi ?