Meet me by the Sea

Seul dans l'immense maison, il hésite. Cela tourne dans la tête. Eon, Neasa, Eon, Neasa... Comment faire ? Ses doigts viennent instinctivement chercher l'anneau, au travers de la chemise sous la cravate. Il est dissimulé par le tissu, mais il sait qu'il est là, il pèse de plus en plus lourd autour de son cou. Ce n'est pas qu'il "craint" la réaction de Père. C'est qu'il en est parfaitement terrifié. Cela signifierait beaucoup de choses si le patriarche Cunningham apprenait toute l'histoire. Et Lorcan est bien décidé à ne jamais ouvrir la bouche à ce sujet, à faire disparaitre toutes les traces de ce mariage. Jamais il ne sera évoqué au grand jour. Jamais. Mais pourtant, ce n'est pas de CE mariage dont il est question aujourd'hui. Il pense à un autre, à celui de sa soeur. Epouser un Zaïmis, c'est... c'est impossible. Il doit trouver une solution. Et sincèrement, la seule personne qui pourrait l'aider, c'est Eon.

Un message paniqué plus tard, et Eon lui donne rendez-vous rapidement. Il a besoin de partir loin d'ici, de prendre un peu de recul, de... respirer et surtout de trouver des réponses à ses questions. Alors lui non plus n'attend pas, il prépare un sac avec quelques affaires. Au pire ils partiront quelques heures, au mieux quelques jours et l'idéal, ça serait toute la vie. Mais l'héritier doit se faire une raison, il doit s'occuper de Neasa et la protéger de Père. Le sac sur l'épaule, à pas de loup, il descend les marches. S'il a entièrement confiance dans le majordome de cette maison, il n'a pas confiance en Stewart qui est le chauffeur imposé par Père. Donc il doit se faire discrêt. Une fois à l'extérieur, il se dépèche de disparaitre dans le parc en face et se hâte à retrouver Eon qui l'attend de l'autre côté. Il n'y a pas un mot d'échanger, il enfile le casque et grimpe à l'arrière.

L'irlandais a envoyé, tout à l'heure, le message "kidnappe-moi". Ailleurs. Loin. Quelque part qui ne ressemble à rien de la vie d'un Cunningham, alors il ne demande même pas, pour une fois, il veut de la surprise. En préparant ses affaires, il a juste changé de vêtements. Il a quitté le costume sempiternel qu'il porte pour un jean, un t-shirt et un sweat. Cela lui fait bizarre de se balader ainsi, il n'en a tellement pas l'habitude, mais il en a besoin, pense-t-il. Il n'a pas oublié la veste de moto de son... mari. Pendant qu'Eon conduit au travers de New York City, Lorcan se pose tout de même des questions. Et dire qu'il ne demande que le divorce et pourtant, il fait tout pour le retrouver. Il ne devrait pas tenter le diable, Père ne voudra jamais, Ô Grand Jamais. Il ne regarde pas les panneaux, se contente de fermer les yeux, les bras autour de la taille d'Eon. Là, il peut enfin respirer.

Ce n'est qu'une fois le moteur coupé que Lorcan revient dans la réalité. Ils sont... Dieu seul sait où. L'irlandais retire le casque et il sent l'iode de la mer. Il tourne la tête et voit littéralement au coin de la rue, la mer. La mer. Un sourire traverse ses traits. Les yeux ne peuvent s'en détacher quelques instants avant de tourner la tête vers la maison devant laquelle Eon s'est arrêté. Une belle maison, avec quelques arpents de gazon bien vert. Il ne sait sincèrement pas où ils se trouvent, mais c'est un élan subit qui le prend. A peine descend-il de la moto qu'il vient prendre son "kidnappeur" dans les bras et l'embrasse avec passion et surtout envie. Un envie terrible qui lui grille les neurones de la discrétion.

- Merci, Chuisle... Je ne sais pas où on est, mais c'est là que je voulais aller.

Meet me by the Sea

Il se trouvait assis dans un café avec des personnes de sa cohorte en train de terminer un papier pour un de leur cours. Ce n'était pas un travail d'équipe, mais de l'entraide et de la compagnie parfois aidait. Surtout celui qui se trouvait devant lui et qui apparemment avait d'autres plans en tête que de rentrer chez lui. Éon n'avait pas partagé le lit avec personne depuis quelque temps sauf Lorcan, ce qui ne lui ressemble pas, mais l'anneau qui pend sur la chaîne de son cou est un ancrage à rester sage. Il embarquait tout de même dans le jeu, flirtait aussi, jusqu'à ce qu'on son téléphone sonne avec ce son propre a celui qui partage plus ou moins sa vie. Lorcan venait de lui envoyer un message “kidnappe-moi”. Étrange, mais il a eu son effet puisqu'il ne se pose pas de questions, livre, ordinateur, crayon tous remis pêle mêle dans son sac. Il répond rapidement un “laisse-moi une heure”. Il faut bien qu'il se rend, qu'il passe chercher le nécessaire chez lui.

Une heure exactement avant qu'il lui fasse savoir qu'il est arrivé à leur point de rendez-vous. Une ombre avance, sac sur le dos, il ne prend pas le temps de lui dire bonjour, il sait que son gorille a un sixième sens et va finir par apparaître. A peine le moteur repartie que le gorille en question sort en courant de la maison, dommage pour lui, Éon  connait les rues, il sait comment ne pas se faire suivre et il réussit.

Aucune question de poser, il a simplement obéit, et sentir les bras de Lorcan autour de sa taille, son corps appuyez finalement sur le sien, il sait qu'il a bien fait. Lorsque son mari a monté sur la moto, il a sentit la tension de son corps, il était inquiet, mais n'ayant pas le temps de chercher il n'a que rouler, il est content qu'il se relaxe finalement.

Deux heures de route plus tard, il a les jambes en coton, le bassin le travaille un peu, trop longtemps dans la même position demande de s'étirer et c'est ce qu'il fait tandis que son compagnon profite de la vue. Une maison sur le bord de la plage, seul le côté de plage est fait de vitre pour pouvoir profiter de la vue et il n'y a personne à l'horizon pour les déranger. Il a emprunté la maison a un vieil ami qui ne l'utilise pas en ce moment, il sait qu'ils seront seuls. Lorcan le tire à lui, ses lèvres sur les siennes, il répond au baiser avec autant de force qu'il en met, il le dévore sur place, pas qu'il sent plein, mais Lorcan ne fait jamais ça lorsqu'il se trouve en publique. Eon le décolle doucement pour pas qu'il le prenne mal, replace ses cheveux inutilement vu le vent et lui sourit.

Aller viens.

Les deux sacs dans une main, il tire son mari à sa suite vers la maison. Le laissant faire le tour, il fait le sien vers la cuisine, ils vont rester ici plusieurs jours et le frigidaire se trouvait comme il pensait vide. Eon sait qu'il doit aller faire les courses, mais il y a un homme anxieux à l'excès qui inspecte la maison qui l'inquiète. Arriver derrière lui, il passe ses bras autour de sa taille, son menton sur son épaules, un baiser derrière l'oreille doucement.

Je vais sortir pas longtemps, repose toi.

Meet me by the Sea

Lorcan a vraiment besoin de souffler, c'est trop difficle en ce moment. Il a vraiment vraiment vraiment besoin de s'aérer la tête et il a un million de questions qui lui vrillent les tympans, les non-dits qui lui tiraillent les nerfs. C'est usant. Il a l'impression de prendre 50 ans à chaque fois que Père trouve un possible parti pour sa soeur. Il aurait tellement aimé connaitre une enfance heureuse, loin des lumières aveuglantes des soirées de galas où on doit faire semblant d'être fiers, riches et de la royauté. Non, non, ce n'est plus pour lui, il est trop fatigué pour cela. Alors le fait qu'Eon soit prêt à l'emmener loin, ailleurs, autre part, c'est parfait, c'est exactement ce qu'il a besoin. Il a foutu quelques fringues dans un sac à dos, un téléphone dont Père n'a pas le numéro et le voilà parti sur la moto de son... mari.

Et puis, le moteur se coupe, et l'irlandais regarde où ils se trouvent. Il ne pose pas la question, parce qu'au fond, ce n'est pas important de l'endroit géographique où il se trouve. Le nom est sans importance. Ce qui lui importe, c'est le fait qu'il se trouve loin de tout et avec Eon. Il ne demande rien de plus. La mer. Cela fait longtemps qu'il n'a pas pu l'observer ainsi. Simplement pour ce qu'elle est. Une mer. L'air iodé et marin, le vent frais. Le ressac. Le grondement sourd des quelques vagues, les mouettes. Y'a rien de plus beau. Juste cette vision de la mer. A New York, il ne voit pas la mer, il n'a pas le temps. Pour remercier Eon, il l'embrasse, comme jamais, afin de le remercier. Il a besoin, tout autant que de partir loin de la Grosse Pomme, de ce baiser. Parce qu'il a besoin de savoir Eon bien réel et présent, ici, avec lui, dans ce paradis perdu.

Les doigts se lient et Lorcan se laisse guider jusqu'à la maison. Jamais dans la rue, il n'aurait laissé cet homme lui tenir la main. Aucun homme en réalité. Mais ici... Malgré les quelques maisons, il se sent... seul et isolé avec le conducteur de la moto. Ils entrent, les sacs tombent à l'entrée et les hommes se séparent, disons que l'un va vers la cuisine, l'autre erre jusqu'au salon. C'est... Ce n'est pas luxueux, mais à cet instant, Lorcan se fout bien du luxe. Il aime ce qu'il voit, c'est... charmant, oui, voilà, charmant. Ca manque presque d'un "Henry" ici. Mais qu'importe... Des mains l'arrêtent et une tête se pose sur son épaules. Qu'il se repose ? P... Pourquoi ? Part-il ? Va-t-il revenir ? Combien de temps part-il ? Lorcan hoche du chef, pourtant. Il reprend pied dans la réalité et tourne la tête pour embrasser Eon.

- Je vais t'attendre les pieds dans l'eau... Reviens vite.

D'ailleurs, il regarde Eon repartir à moto avant de se diriger directement vers le bord de mer. Là, il retire les chaussures, remontent le pantalon et laisse ses pieds clapoter, alors assis sur un gros rocher. L'eau est glacé, mais pas plus qu'en Irlande, alors ce n'est pas dérangeant. Au contraire il aime ça. C'est tellement calme ici. Lorcan en profite pour regarder tout autour, essayer de deviner les villes qu'il voit sur la côte. S'ils sont monté au nord ou s'ils ont descendu vers le sud. Les maisons ont l'air d'être vides, comme s'il ne s'agissait que d'habitations secondaires. C'est le bruit d'une moto, bien des minutes plus tard qui lui fait tourner la tête de nouveau. Eon est revenu. Lorcan ramasse ses affaires et pieds nus, il retourne à la maison, marchant dans l'herbe sur le bord de la route. Avant d'entrer dans la maison, il s'essuie tout de même les pieds.

- C'est... à toi, la maison ? En tout cas, c'est vraiment calme et reposant, comme endroit.

Meet me by the Sea

Cette maison, ils l’avaient depuis un moment lui et la fratrie, ils l'utilisent quand leur vie devenait trop lourde à porter. Un achat caché du paternel, un truc juste pour eux, ils ont engagé quelqu’un pour s’en occuper et cette personne est devenue une amie de leur cercle. Normalement il aurait prévenu d’avance de son arrivée et la cuisine serait pleine de nourriture, repas prêt à être réchauffé, parce que c’est plus pratique, enfin lui ne sait pas cuisiner et il n’a jamais su si les enfants Zaimis ont même appris à le faire. Alors le voilà à nouveau sur le route, laissant son mari seul dans la maison, il n’en a pas pour longtemps, la maison de la dame n’est pas très loin dans le village, mais elle aime discuter.

Une heure, record battu, un peu parce qu’il était seul, il ne veut pas imaginer s’il serait venu avec Lorcan, le pauvre aurait été cuisiner. Il l’a été, mais ses réponses restaient assez évasives pour qu’elle comprenne le sous-entendu sans avoir la réponse réelle. Elle va venir avec quatres repas à réchauffer et un amont de nourriture pour le reste de la journée l’a connaissant cela va lui prendre que quelques heures avant d’apparaître dans la maison. Dedans car elle a la clé, Nella de son prénom, est la discrétion incarné, sauf qu’il sait qu’elle va chercher à voir qui accompagne Éon, puisque monsieur n’a jamais apporté personne à la maison sur la plage.

Le voilà de retour, la maison est vide, Lorcan lui avait dit qu’il serait les pieds dans l’eau, il ne s’attendait pas à le voir rentrer nu pied, imagine qu’il garderait imprimer dans sa tête longtemps. À son tour de lui prendre le visage et de l'embrasser comme jamais, il aime l’image d’un royal échevelé et pied nu, le visage plus relaxe qu’il ne l’a jamais vu avant, cette image, il veut la revoir à nouveau. Après ce baiser, un verre d’eau est servi, la moto est plaisante, mais la chaleur dans le casque et le manteau son horrible, il s’étouffe presque avec la question posée par son compagnon, il ne s’attendait pas à ce qu’il lui demande. Comment lui dire qu’il l’a partage avec cinq autres personnes s’il n’a pas les moyens techniquement niveau monétaire.

Presque, je la partage avec mes frères et sœurs, c’est notre refuge lorsque les choses deviennent trop lourdes. Techniquement, il n’y a que nous qui y venons. Même notre père ou son chien de service ne sont pas au courant.

Sur ce, il repart vers la chambre, son sac traînant sur le lit, son haut qui prend le bord était coller à sa peau, il en enfile un nouveau.

D’ailleurs une dame va venir, surement d’ici une heure, attends toi à ce qu’elle pose un millier de questions. Ne stress pas, elle est la discrétion incarnée juste curieuse.

Meet me by the Sea

En revenant de cette petite ballade, ou plutôt de ce petit trempage de pieds, Lorcan se fait capturer par les mains d'Eon qui l'embrasse comme jamais. Le pendant exact du baiser de tout à l'heure. Lorcan aime ça. Il apprécie vraiment ce baiser, cet instant, ce moment où il peut passer quelques jours avec son... mari. Mais surtout où il n'a plus à s'inquiéter de qui pourrait les voir ensemble. Leurs pas les dirigent jusqu'à la cuisine. Eon se sert un verre d'eau et Lorcan l'observe quelques instants. Puis il pose une question. A qui appartient la maison ? C'est une grande maison. Et ils ont décidé de quitter New York comme ça, sans prévenir, Eon n'a pas pu la louer. Il n'a pas eu le temps. Alors, à qui est-elle ? C'est à lui, ainsi qu'à ses frères et soeurs. Un havre de paix quand cela barde à New York. L'irlandais comprend tout à fait. Il ne sait même pas trop combien de temps ils ont roulé, alors la maison ne doit pas non plus être trop loin de la ville qui ne dort jamais.

- Son chien de service ?

Qu'est-ce qu'il entend par "chien de service" ? Est-ce qu'Eon aurait aussi un père qui contrôle tout ? Probable, vu qu'il parle de "refuge". Lorcan n'a pas acheté de maison, il a pris un jet. Bien mieux. Cela l'entraine loin de cette ville voir même de cette côte et... et c'est comme ça, qu'à Noël, il a fini à Las Vegas. L'héritier suit le propriétaire jusqu'à dans la chambre. Eon est en train de virer son t-shirt quand Lorcan vient dans son dos et l'encadre par ses bras, les mains sur le torse avant qu'il ne puisse enfiler un nouveau t-shirt.

D’ailleurs une dame va venir... La réaction est immédiate, Lorcan recule d'un pas, lachant Eon brusquement. ...attends toi à ce qu’elle pose un millier de questions. L'héritier nie du chef. Non, non, non, non... Il ne veut pas, il... Non ! Ne stresse pas, elle est la discrétion incarnée juste curieuse. Oui, bah justement ! Il a pas envie qu'elle soit curieuse ! Un frisson glacé traverse ses membres.

- Je... Je veux pas, Eon... Je veux pas rester là... Je... Je veux voir personne. Personne. Il calme d'abord les battements cardiaques qui avaient commencé la Marche des Walkyries version Flash Gordon. L'héritier reprend lentement son rôle impassible, le visage se fermant. Je ne veux pas la croiser. Je vais aller faire un tour dehors.

Meet me by the Sea

Il avait eu un temps adorable avec la dame qui s'occupait de la maison et de leur donner à manger. Il aimait toujours rendre visite à cette personne, elle était si chaleureuse et drôle. Il savait qu'en rentrant ils auraient tout ce qu'ils avaient besoin en nourriture dans quelques heures. Lorsque Lorcan passa les portes menant a pas plage, Éon fut tout d'un coup heureux de l'avoir avec lui, de le voir là dans cette maison et il voulut lui faire ressentir dans ce baiser. Baiser qui fut totalement inhabituel pour lui, l'air de la mer lui retournait le cerveau, c'est pour ça qu'il le laissa pour aller boire un verre d'eau. Une façon minable de se cacher au yeux de l'Irlandais. Il ne s'attendait pas à avoir une question sur la maison. Eon se sentit un peu pris au dépourvu, il aurait pus mentir, dire qu'il la loue ou qu'elle appartient à un ami, mais il choisit de ne pas le faire et pour une fois révéler quelque chose sur lui à son mari. En a t il trop dit ? Sûrement, parce que la il faut qu'il explique ce qu'est un chien de service, comment expliquer que c'est le majordome de son père dans dire exactement qu'il est riche. Il dépose le verre sur le comptoir et choisit à nouveau de dire la vérité, finit de se cacher.

Le majordome de mon père. C'est trop compliqué de parler directement à ses enfants, il passe toujours par lui pour tout. Et crois moi, lorsqu'il demande, tu obéis.

La moto c’est plaisant, mais la chaleur non, Éon vire son top poisseux pour en passer un second propre et voit par instinct la réaction de son compagnon au fait qu’il le prévient de la venue de la dame. Il recule, la panique se lit sur son visage, Éon avance doucement la main tendue vers lui, il essaie de le rassurer, mais l’effet contraire arrive. Il capture le poignet de son mari en souriant, le prend contre son torse dans un calin et lui flatte le dos.

C’est correct, on va aller se promener sur la plage.

Il lui prend le visage à deux mains, encadrant ses joues de ses paumes, son pouce qui frotte doucement sa joue.

Qu’est-ce qui s’est passé Lorcan, tu es plus tendu que jamais ?

Meet me by the Sea

Alors qu'il parle de majordome, Lorcan penche la tête sur le côté. Alors comme ça, Eon s'ouvre un peu. Il ne dit pas grand chose, mais une chose est certaine... L'espace d'un instant, un voile fantômatique traverse les traits de l'irlandais. A cet instant précis, il est le portrait craché du patriarche Cunningham. Impossible à lire. Totalement mystérieux. Mais rapidement, le voile se lève et Lorcan redevient Lorcan. Il offre un petit sourire au blond en face de lui qui semble lui cacher encore bien des choses. En tout cas, il connait le sentiment. Devoir obéir au moindre lever de petit doigt. Père n'a pas besoin d'un majordome ou d'une parole, car un simple regard et le fils, l'héritier sait parfaitement ce que Père veut. L'adage est vrai : Ce que Père veut, Dieu le veut.

Et puis... et puis, il y a les paroles suivantes. Une personne va venir. NON ! Il ne veut voir personne. Personne ! C'est déjà beaucoup trop compliqué tout cela, il ne peut pas... C'est... c'est éreintant, c'est insupportable, ses nerfs sont mis à rude épreuve, depuis trop longtemps. Rapidement, l'irlandais se retrouve dans les bras de l'américain. Il ne veut pas rester là, il veut partir, car si jamais la femme arrive, il... Mais la voix d'Eon le calme. Se promener à la plage. C'est... troublant... Ce n'est pas dérangeant, mais c'est... incongru ? Non ? Il ne sait pas. Il ne sait pas comment réagir face à autant de... de quoi d'abord ? Sentiment ? C'est vrai que ce n'est pas ce qu'il maitrise le plus. Il veut être seul avec Eon. Mais expliquer ce qu'il ressent, il ne sait pas le faire.

- Je veux juste oublier qui je suis... Il nie du chef. Je veux juste être le plus loin possible du monde. Je ne veux aucune question, est-ce que c'est trop demandé ? Je ne veux pas qu'elle sache pour nous, je ne veux pas m'expliquer. Lorcan soupire. C'est certain qu'il ne sera pas là quand cette personne arrivera. Il ne supportera aucune question. Et s'ils ne partent pas maintenant, il s'enfermera quelque part pour ne pas croiser cette personne. On peut y aller maintenant ?


Lorcan laisse Eon entrer en premier. Même s'il n'y a pas de lumière, il n'a pas envie de croiser la femme. Peut-être qu'elle est restée pour les surprendre. Mais une fois la voie de libre, il pénètre dans la maison, laissant les chaussures à l'entrée. Ils ont un peu clapoter dans l'eau glacée. Mais cela faisait tellement du bien. Il a même osé, après s'être assuré qu'il n'y avait personne autour d'eux, glisser ses doigts entre les siens. C'est vraiment une drole de sensation, quelque chose qui réchauffe le coeur comme dans un four puissance 1000°C. Et maintenant. Qu'est-ce qu'ils doivent faire ? Lorcan a une idée, et elle ne va sans doute pas plaire à Eon.

- On a un peu de temps avant le diner, n'est-ce pas ? J'vais lire un peu... Lorcan grimpe à l'étage, farfouille dans le sac et sort un magasine de mode. Il ne lit pas ce genre de chose en temps normal. Mais là, il y a une raison bien particulière. Il revient dans la pièce de vie et montre la couverture à Eon qui probablement doit reconnaitre au moins le nom du magasine, car ce dernier est très connu. Tu connais ? Il lui tend le magasine. J'étudie le futur mari de ma soeur. Il faut que je trouve des failles. Et il s'agit d'un des fils de ce PDG.