Il est tard, la nuit est tombée depuis bien longtemps. Il doit être trois heures du matin, c’est souvent l’heure à laquelle je me lève, parce que je n’arrive plus à dormir, parce que je fais trop de cauchemars, parce que je ne sais tout simplement pas rester en place et que surtout je suis en manque, alors je me lève, discrètement, pour ne pas réveiller Zad. J’ai dormi chez lui cette nuit et ce n’était peut-être pas une bonne idée, on se prends beaucoup la tête depuis tout ce qui est arrivé, je n’arrive pas à lui parler de ce qui s’est passé, pourtant j’ai su en parler à Lucas, à mon frère que j’ai retrouvé, ça aussi c’est une longue histoire et j’en ai peu parlé avec Zad finalement. Je me sauve souvent en catimini dans la nuit, comme un voleur presque. C’est ce que j’ai l’impression d’être, un menteur aussi et un zombie. Je fais semblant que tout va bien, je ne l’ai ai pas dit que je ratais la moitié de mes cours, que je ratais mes entraînements, je ne veux pas qu’il s’inquiète. Je veux juste qu’on me fiche la paix sur ça.

Si je pars souvent au milieu de la nuit c’est pour retrouver Silver et je vous vois venir, je ne trompe pas Zad, non, c’est mon dealer, enfin son dealer, enfin je n’ai jamais compris d’ailleurs leur lien en réalité et je m’en fou complètement, tant qu’il me donne ce que je veux enfin donner … c’est un grand mot parce que merde que ça coute cher ce truc. Ils n’auraient pas pu me filer quelque chose de pas cher et pas dangereux non ? Il a fallu que ça soit ça. Je suis content qu’il soit mort, même si je ne pourrais m’arrêter de leur en vouloir, même mort. Silver me voit de plus en plus régulièrement et je vois bien qu’il a la trouille, que ça ne lui plaise pas que je sois aussi proche de Zad. Il a compris ce qu’il y avait entre nous, il n’a rien dit, je lui ai de toute manière interdit de lui parler de moi à Zad et je ne veux pas non plus qu’il en parle à qui que se soit d’autre, alors c’est toujours avec une capuche sur la tête et mon sweat que je vais le voir, dans notre lieu habituel, discrètement il me passe le produit, il l’a mis dans mon sac à l’abris de tous les regards et je sors rapidement de la boîte de nuit. Je n’ai même pas discuté cette fois, ça m’arrive de le faire, mais pas là. J’étais trop mal.

J’avais trop besoin de cette merde. D’habitude j’attends d’être à la maison et là j’en avais trop besoin et je ne serais pas à la maison avant demain, alors je me suis mis dans une ruelle derrière la boîte, ou personne ne me verra et je me pique entre les doigts comme toujours, même s’il m’a dit d’espacer les dosages pour ne pas faire un mauvais trip ou une overdose, ou un malaise, mais je n’écoute pas, comme souvent depuis quelque temps. Je n’en fais qu’à ma tête. J’ai trop besoin de me soulager. De ne plus avoir mal. Je me sens déjà un peu mieux, mais je sais que ça ne sera plus vraiment suffisant dans peu de temps.
Je commence à avancer vers la rue et je marche pour rentrer, mais je ne me sens pas bien. C’est comme ça depuis deux trois jours. J’ai le tournis et des vertiges alors je me tiens au mur dans la rue, je m’appuie dessus pour ne pas tomber et je sens une présence derrière moi. Je sursaute et je distingue Silver, il est plutôt mignon c’est vrai, il a des longs cheveux lui aussi, moins long que ceux de Zad cela dit et il a un tatouage en forme de plume sous l’yeux, il est souvent maquillé et je me demande souvent comment il doit prendre certaines remarques que j’ai pu entendre sur son passage. Les gens ne sont pas toujours très sympathique, même pour un dealer, c’est marrant parce qu’il n’a pas du tout la tête de l’emploi, je suppose que c’est pour ça qu’il passe inaperçu. Je l’entends me dire :

« Lesli putain ! tu n’écoute jamais quand on te dit quelque chose ! Tu veux mourir ou quoi ? Tu veux que moi je me fasse tuer ? T’en a pris combien ? »

On dirait mon père … je le repousse, lui demande de me laisser tranquille, je lui dis que je vais bien, mais tout se floute autour de moi, je ne me sens pas tellement capable de lui répondre et je me laisse glisser contre le mur. Je sens qu’il me rattrape, qu’il dit quelque chose que je ne comprends pas. Je sens qu’il me traîne, je me suis à moitié endormi. J’ai tellement froid, puis chaud et re froid. Je tremble de tout mes membres. Je sens qu’on me glisse sous une couverture, qu’on me passe de l’eau sur le visage, je reconnais vaguement une tête chevelue et même si je sais qu’il va me passer un savon, qu’il va me détester pour ça je souris et je lui dis « tu as de beaux cheveux tu sais. », puis je m’endors, terrassé par la fatigue.  

Je me réveil au petit matin, pas beaucoup mieux mais vivant et bien sûr, Zad est là. Je suis encore allongé dans son lit et je tourne juste la tête pour le voir avant de dire :

« Salut … je sais que tu m’en veux … je … n’en veux pas trop à Silver, c’est moi qui …qui … ait demandé, je ne voulais pas … je ne voulais pas qu’il t’en parle, ni à toi ni à personne, personne ne sait, j’ai dit toute la semaine que j’étais malade. J’arrive pas à … j’arrive pas à arrêter. »

Autant tout dire d’un coup non ? Ça sera moins douloureux, quoi que la douleur, elle est encore là. Je me sens tellement en manque que je suis encore tout tremblant et je ne me sens pas beaucoup mieux. J’ai mal, tellement que je fini par lui dire en sentant des larmes monter :

« J’ai mal Zad … J’ai tellement mal. Je veux que ça s’arrête. »

Je ne veux plus être ce type-là, je ne veux plus avoir mal, je crois que j’ai enfin trouvé le courage de demander de l’aide.

@Zadkiel Zimmerman

Je sais que Lesli ne va pas bien. Et ça me fout la rage qu’il ne veuille pas me parler de ce qui ne va pas. Je sais que ça doit avoir avec son enlèvement alors ça ne fait que me tuer un peu plus. Il va mal à cause de moi et je ne peux rien faire parce qu’il refuse de me parler. Je sais que notre relation était récente et fragile lorsque cet événement est arrivé alors je peux comprendre que sa confiance en moi a été ébranlée. C’est justement pour ça que ça me tue. Je ne veux tellement pas le perdre ! Maintenant que j’ai goûté à l’interdit, je ne peux plus m’en passer. Je passe beaucoup de temps dans le bureau de mon père pour évacuer tout ce surplus d’émotions. Il a tenté de me raisonner et de me contenir pour que je n’explose pas, ce qui devenait de plus en plus difficile à chaque dispute qui éclatait entre Lesli et moi. Ça faisait un très long moment que Max ne m’avait pas vu aussi souvent à sa salle de boxe. J’avais vraiment besoin de frapper un punching-ball pour ne pas exploser. Je ne veux pas faire peur à Lesli. Et comme ce dernier m’évitait de plus en plus, j’ai été plus souvent sur le terrain. M’occuper d’ennemis me permettait d’évacuer une partie de ma colère, de ma culpabilité et de mon inquiétude. J’ai même fini par demander à un de nos hommes de suivre Lesli puisqu’il partait comme un voleur en plein milieu de la nuit et que Max m’a rapporté qu’il manquait beaucoup d’entrainement. Mon père m’a déconseillé de le faire pour ne pas encore plus ébranler la confiance de Lesli. Et j’ai fini par l’écouter. Je ne voulais pas que Lesli ait encore plus de raison de m’en vouloir.

Il est trois heures trente du matin lorsque je me réveille en ne trouvant plus Lesli à mes côtés. Un soupir m’échappe en constatant qu’il a à nouveau quitté la maison en plein milieu de la nuit en catimini. Qu’est-ce qu’il fout en plein milieu de la nuit dehors ?! Je sais qu’il fait des cauchemars, mais ça n’explique pas pourquoi il passe autant de temps dehors en plein milieu de la nuit. Toute cette histoire va me rendre fou ! Si ce n’est pas déjà fait en fait… Je voudrais tellement pouvoir serrer à nouveau Lesli dans mes bras et lui refaire l’amour comme la première fois ! Mais, il ne me laisse même plus l’approcher ! On arrive même plus à ce parler sans que ça se termine en engueulade. Est-ce que ça va pouvoir revenir à la normal ou notre couple est voué à l’échec ? Je suis tellement perdu en ce qui nous concerne que j’étais surpris lorsqu’il est resté chez moi cette nuit et qu’on a partagé le même lit. J’ai tellement l’impression de marcher sur des œufs avec lui.

J’étais sur le point de m’endormir totalement épuiser après je ne sais combien de temps à me faire du sang d’encre lorsque j’ai vu le nom de Silver s’afficher sur mon téléphone. Qu’est-ce qu’il me voulait si tôt ou tard, tout dépend le point de vue ? Il est devant avec Lesli et il semble tellement paniqué et inquiet. Qu’est-ce qu’il fout avec Lesli pendant la nuit ? Je finis par sortir du lit et j’enfile rapidement une short avant de descendre pour sortir de ma maison. C’est là que je retrouve mon petit Lesli dans un état lamentable. Aussitôt, je pose sur Silver un regard noir. J’ai beau le considérer comme mon frère, quand ça touche Lesli, je vois noir direct.

- Qu’est-ce qui s’est passé ?! T’es mieux de ne pas me mentir.

Je le vois blanchir d’un coup devant mes menaces cachés. Quand ça touche à des personnes que j’aime, je peux vite devenir totalement effrayant. Du haut de mes un peu plus de 2 mètres et de ma carrure, je peux déjà faire peur de base alors en colère… C’est pire. Il m’explique alors tout. La drogue que Lesli est venue lui chercher, donc je comprends alors que Lesli était tombé accro à la drogue à cause de ce connard d’ennemi !! Pour une énième fois, je me maudis de l’avoir tué si rapidement. J’aurais tellement voulu le torturer pendant des jours durant pour ce qu’il a fait et continue à faire subir à Lesli. La mort que je lui ai offerte était bien trop douce pour lui. Sans pouvoir me contrôler, je balance une droite à Silver pour lui avoir fourni la drogue et de ne m’avoir rien dit.

- Sors de ma vue avant que je veuille faire plus. T’es chanceux que Lesli ait besoin de moi urgemment.

J’espère qu’il va comprendre qu’il serait dans son intérêt de rester hors de ma vue le temps que je me calme, ce qui va arriver. Surtout que Silver est comme un deuxième petit frère pour moi.

J’attrape Lesli dans mes bras et dépose un baiser sur son front.

- Ça va aller maintenant… que je murmure contre sa tête avant de l’emmener à l'intérieur de ma maison.

Je le glisse sous les draps de mon lit et lui passe un linge humide sur le visage. Je m’en veux de n’avoir rien vu. J’aurais dû voir les signes ! J’aurais dû être moins aveugle pour protéger Lesli de lui-même. Pourtant, je ne peux m’empêcher de sourire doucement face à son sourire et à ses paroles. Ce sont les paroles les plus douces et gentilles qu’il a eu à mon encontre depuis un moment. Puis, son sourire ! Il m’avait terriblement manqué. J’embrasse son front alors qu’il se rendort. Je le regarde dormir un moment avant de sombrer à mon tour. Pas longtemps pourtant puisque je repasse un moment à le regarder dormir en lui caressant tendrement la joue et les cheveux par intermittence. Je lui offre un doux sourire lorsqu’il tourne la tête vers moi. Sourire que je perds au fil de ses paroles. Je soupire et pose ma main sur sa joue que je caresse de mon pouce.

- Je t’en veux de ne m’avoir rien dit, mais je m’en veux surtout à moi de t’avoir entraîné dans mon monde sombre… Tu mérites tellement pas ça…

Voir ses yeux se remplir de larmes, le voir trembler de la sorte, mais surtout ses paroles, ça m’achèvent. Les larmes me montent aux yeux à mon tour et je finis par venir l’entourer de mes bras pour le coller contre mon corps dans un câlin rempli d’amour.

- Je sais babochka… Je sais…

Je le sers un peu plus contre moi et dépose quelques baisers contre son crâne.

- Je peux te trouver le meilleur centre de désintox du pays ou on peut le faire au QG. Je resterais à tes côtés tout le temps qu’il faudra et Pomalov va s’assurer que tout se passe bien. Je suis tellement désolé Lesli, si tu savais…

Je pourrais craquer à l’instant si je ne me retenais pas pour rester fort pour Lesli.

Je sais qu’il doit être en colère, je ne voulais pas de tout ça justement. Je ne voulais pas qu’il soit déçu, qu’il soit inquiet, mais Lucas avait raison, c’est finalement tout le contraire qu’il s’est passé. Je me tiens à lui, je me sens déjà mieux dans ses bras, mais je ne suis pas réellement mieux, je transpire beaucoup, j’ai du mal à garder les yeux ouverts et je ne veux pas qu’il s’en prenne à Silver. Il n’a fait que ce que je lui ai demandé. Je me laisse faire, je ne sais de toute manière pas faire grand-chose d’autres et il m’installe dans son lit, que je connais bien pour y dormir une fois sur deux. Je tremble beaucoup, j’ai extrêmement chaud, il me passe un linge froid sur le visage, ça me fait un peu de bien. J’ai fini par rapidement m’endormir. L’avantage c’est que je n’ai pas fait de cauchemars pour une fois, j’ai eu une nuit sans rêve, comme si c’était un trou noir. Quand je me réveille, il est toujours là, il s’est endormi près de moi et je m’en veux de lui causer tout ces soucis. Je lui explique un peu pourquoi je n’ai rien dit et j’insiste sur un point :

« Je ne voulais pas que Silver t’en parle, je l’ai … Je l’ai menacé … J’étais … pas vraiment moi-même, je ne lui suis plus vraiment, je suis désolé je … je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Ne lui fais pas trop de mal, s’il te plait. »

Je sais maintenant comment il peut-être, je commence à comprendre son côté sombre et je ne sais pas encore trop quoi en penser. J’ai un peu peur je crois, mais je sais aussi qu’il ne me fera jamais rien, au contraire, je sais qu’il protège ceux qu’il aime. Je veux juste m’assurer qu’il ne va pas tuer ce type, je me sentirais encore plus mal, parce que c’est moi qui ait demandé. J’ai un léger petit sourire quand il me dit qu’il m’en veut de ne m’avoir rien dit, mais qu’il s’en veut aussi, que je n’aurais pas du vivre ça et je hausse les épaules :

« Ce n’était pas ta faute, tu ne pouvais pas savoir ce qui allait arriver, ça devait arriver … on ne peut pas lutter contre le destin … »

Je crois que je commence seulement à le comprendre. Je le sers fort dans mes bras, ça me fait toujours sourire qu’il m’appelle babouchka, je ne connais pas trop ce mot, mais je trouve ça mignon. Je reste un moment la tête sur son épaule, cachant un peu quelques larmes qui viennent. Je me sens encore très mal. Il me dit qu’il peut trouver un centre, mais je panique un peu et je fais non de la tête,

« Non je … si je vais là-bas, ils sauront, ça sera inscrit dans mon dossier médical, je ne peux pas Zad … personne ne doit savoir, je ne veux pas … Je ne veux pas … »

Je répète ces mots comme un enfant apeuré, parce que je le suis, je ne veux pas tout perdre parce que j’ai fait une bêtise. Je reste dans ses bras, ma tête cachée sur son épaule, je crois que je n’ai jamais autant pleuré devant quelqu’un. Je me sens complètement perdu.

@Zadkiel Zimmerman

Le voir dans cet état me tue. C’est ma faute s’il tremble et qu’il fait de la fièvre comme ça. C’est parce que mon monde sombre l’a englouti. Ce n’est pas juste. Je garde mon fils loin de moi pour lui éviter ça, mais je garde Lesli proche de moi malgré qu’il soit tombé dedans. Je n’arrive pas à me passer de Lesli. Pourtant, j’ai essayé de le tenir loin de moi. De garder mes distances avec lui. Mais, je n’ai jamais réussi. Je n’ai pas réussi à résister. Et maintenant que j’ai goûté au fruit défendu, je sais que je ne pourrais plus me passer de lui. La dernière semaine a été une vraie torture. Le voir si froid et distant avec moi a été totalement horrible. Je ne veux plus jamais vivre ça. Alors le voir agir de cette façon avec moi maintenant. S’accroche à moi comme si c’était tout ce dont il avait besoin pour aller mieux, ça me rassure. Il ne me déteste pas totalement. Alors qu’il aurait toutes les raisons de me crier qu’il ne veut plus jamais me voir. Il s’est fait kidnapper par ma faute. Brutaliser par ma faute. Droguer par ma faute. Rendu accro à la drogue par ma faute. Il a vécu l’enfer par ma faute et pourtant il s’accroche à moi comme si j’étais tout ce dont il avait besoin au monde.

Aux supplications qu’il me fait pour éviter que je fasse du mal à Silver, mon cœur se serre à l’idée qu’il me voit comme le monstre que je suis, mais ça me rassure sur une chose : malgré tout ce qu’il a vécu, Lesli est toujours le même. Il est toujours mon Lesli qui ne veut que le meilleur pour tout le monde. Je lui caresse la joue puis je lui vole un rapidement baiser avant de le rassurer.

- Je ne ferais pas de mal à Silver. C’est mon petit frère de cœur. Jamais je ne pourrais lui faire du mal. Puis, pour le reste… Ce n’est pas ta faute, c’est la mienne. C’est à cause de moi si tu es rendu à être accro à la drogue. C’est moi qui suis désolé…

Est-ce qu’il a peur que je lui fasse du mal un jour ? Est-ce qu’il a peur de me contrarier au point que je le frappe ? Je ne veux pas qu’il croit que je pourrais un jour m’en prendre à lui ! Je ne pourrais jamais supporter le fait de lui faire mal. Je ne pourrais même pas me regarder dans un miroir si ça arrive. Je ne pourrais jamais me pardonner si ce cauchemar arrivait. Je sais que je suis un monstre et que j’ai les remplis rempli de sang, mais je ne supporterai pas de savoir que Lesli me voit comme ça aussi.

Le voir sourire, même s’il est petit, me fait sourire à mon tour. J’aime tellement le voir sourire. Pourtant, mon cœur se serre. Comment il peut agir de cette façon après tout ce qui lui est arrivé en si peu de temps par ma faute ? Il semble tellement bien accepter le tout alors qu’il ne le devrait pas. J’ai peut-être ruiné sa vie !

- Au contraire, Lesli, je savais qu’un jour ou l’autre tu allais être utiliser pour m’atteindre. C’est pour ça que j’ai tout fait pour te tenir loin de moi. Je ne pouvais pas accepter ça. J’aurais dû faire plus pour te protéger. J’aurais dû voir les signes. Tu étais tellement différent cette semaine, j’aurais dû faire le lien et comprendre plutôt.

Je me sens tellement coupable pour toi. Une partie de moi voudrait l’éloigner maintenant de moi pour ne plus jamais que ce genre de choses arrivent. Pourtant, une encore plus grande partie de moi veut le garder à mes côtés. Je sais que je ne pourrais plus jamais trouver quelqu’un comme lui. Je suis totalement accro à Lesli et rien ne pourra me guérir.

Je me sens un peu plus léger lorsque je le sens me serrer plus fort. Étreinte à laquelle je réponds sans aucune hésitation. Je ne veux plus jamais le quitter. Lorsque je le sens paniquer à mes paroles, je lui caresse le dos et lui embrasse le crâne à défaut de pouvoir lui embrasser les lèvres puisqu’il a la tête cacher contre mon épaule.

- Eh, babouchka, ça va. On va aller au QG. Ça sera inscrit nulle part. Ça va aller. Ça va aller, mon amour.

Je tente de le rassurer comme je peux alors qu’il ne fait que répéter les mêmes mots. J’ai l’impression de voir un enfant apeuré, comme mon fils après un cauchemar. Puis, je sens mon épaule s’humidifier et mon cœur se brise. Je tente de faire reculer un peu Lesli pour que je puisse le regarder dans les yeux. Une fois son visage libéré, je lui caresse les joues pour essuyer ses larmes et lui embrasse le front.

- Tu n’as rien à craindre, d’accord ? Je serais toujours là pour te protéger. Cette histoire, personne ne va la connaître et tu pourras reprendre le cours de ta vie une fois que tu seras guérit d’accord ? Tout va bien aller, tu peux me croire.

Je lui caresse le visage et les cheveux tentant au mieux de le rassurer. Je ne veux pas que cette histoire gâche sa vie alors que tout est ma faute. Je vais tout faire pour que rien de la Bratva. Il pourra retrouver sa vie et faire comme s’il ne s’était rien passé.

@Lesli Waldorf

Je suis rassuré, qu’il me dise qu’il ne fera pas de mal à Silver, un peu surpris qu’il dise qu’ils sont comme frère de cœur, je ne savais pas ça. Il a visiblement encore beaucoup de choses que je ne sais pas le concernant, il faudra que je me préparer une liste de questions à lui poser quand j’aurais un peu plus les idées claires. J’acquiesce, je le crois parce que je sais qu’il protège ceux qu’il aime, c’est ce qu’il a fait avec moi. Il m’a protégé, comme il a pu. Ce n’était pas de sa faute, c’était la faute de personne. Je le regarde et lui dit :

« Ce n’était pas toi, tu le sais, ça serait arrivé quand même, même sans toi … »

Ce que je veux lui faire comprendre c’est qu’il ne peut pas décider pour tout le monde, c’était le destin, c’est tout. C’est tombé sur moi, ça aurait pu être sur n’importe qui d’autre, ça devait arriver. Je suis persuadé que certaines choses sont écrites d’avance.

« Ce n’est pas toi qui as fait ça. »

Il ne l’aurait jamais fait. Il ne pourra pas empêcher les choses de se passer, quand bien même il le voudrait. Je ne peux pas non plus lui en vouloir pour ça. Quand il me dit qu’il ne voulait pas qu’il m’arrive quelque chose, je sais qu’il tient à moi, je sais qu’il m’aime. Je le vois bien dans ses yeux. Je ne sais pas tellement comment prendre le fait qu’il s’y attendait et pour les signes, il ne pouvait pas tellement les voir. Je les lui cachais alors je dis :

« Tu ne pouvais pas le voir, je cachais bien mon jeu, je ne voulais pas que tu voies, ni toi ni Lucas, il doit tellement me détester, parce qu’il a comprit et que j’ai menti comme un idiot. C’est mon petit frère, je lui ai menti alors qu’on vient juste de se retrouver, je suis nul. »

J’ai pongé ma tête dans son épaule, je ne veux même pas imaginer ce qu’il doit penser de moi. Je sais qu’il a compris. Je sais qu’il n’a pas eu besoin de grand-chose pour le savoir, parce que je n’ai pas vraiment été discret et que j’ai posé sans doute trop de questions quand on a fait le test ADN, quel con je fais. Je ne sais même pas comment je suis sensé agir avec lui. Puis Zad me parle d’un centre et je prends un peu peur, je panique un peu. Je ne veux pas qu’on sache que j’étais accroc, même si c’est peu de temps, ça pourrait tout foutre en l’air. Je ne veux pas que ça puisse gâcher toute ma vie.J’ai besoin de pose ma tête contre lui, parce que ça me rassure, parce que je sais qu’il me protégera et que ça faisait longtemps que j’avais pas senti son odeur, que je n’avais pas eu envie de l’embrasser aussi, mais ça n’est pas vraiment le moment. Je fini par le laisser me regarder, j’ai sans doute une apparence minable, des cernes sous les yeux, le teint pas aussi frais que d’habitude, on dirait vraiment que je suis malade et fatigué. Je ne voulais pas qu’il me voit pleurer, mais je crois qu’il a vu pire, alors tant pis, je pleure devant lui, parce que c’est trop bête non ? Tout gâcher pour ça ? Et le fait qu’il me rassure et sèche même mes larmes me fait prendre conscience qu’il ne me jugera pas pour ça, qu’il s’en fou que je pleure devant lui. Je sers ma main dans la sienne et j’acquiesce, puis je repose ma tête contre lui, parce que j’ai besoin d’un câlin là maintenant, je serre mes bras autour de lui.

« Je suis désolé. »

Je ne sais pas pourquoi je le redis, mais je le redis.

Je ne supporte pas que Lesli ne voie pas que tout ce qui lui est arrivé est ma faute. Il ne peut pas dire, et y croire réellement, que tout ce qu’il a vécu, le kidnapping, le tabassage, la drogue, tout ça, ça se serait produit quand même et même sans moi. Si je n’étais pas rentré dans sa vie, le monde sombre des gangs et de la mafia ne l’aurait pas englouti et il n’aurait pas vécu tout ça. Alors, oui, tout est ma faute. Et rien ni personne ne pourra me faire changer d’avis à ce sujet.

- Si je n’étais pas présent dans ta vie, Lesli, tu n’aurais pas vécu tout ça. Tu n’aurais pas menacé Silver de ne rien me dire alors qu’il te vendait de la drogue parce qu’un gang ennemi à la Bratva t’a pris comme vengeance pour nous atteindre. On ne serait pas dans ce lit alors que tu as frôlé une surdose. Tout ce qui t’arrive de négatif dans ta vie depuis quelques semaines est ma faute et seulement de la mienne.

Je sais qu’il est trop tard maintenant pour faire marche arrière. J’aime bien trop Lesli pour le laisser partir loin de moi. Je ne supporterai pas de le voir avec quelqu’un d’autre. Juste m’imaginer le voir sous le corps d’un autre homme en train de gémir parce qu’un autre homme que moi lui donne du plaisir me donne envie de fracasser la tête de cet homme imaginaire. Ce sentiment se transmet dans mes bras qui sert Lesli un peu plus fortement contre mon corps un instant. Et même dans ce baiser que je dépose sur le haut de son crâne. C’est mon amour.

- Je ne t’ai peut-être pas kidnappé, ni tabassé, ni drogué, mais c’est moi qui t’ai fait entrer dans mon monde sombre sans même le vouloir. Tu ne pourras jamais me faire croire autre chose Lesli. Parce que je t’aime et parce que je te veux dans ma vie, je mets ta vie en danger.

Je suis prêt à faire tout et n’importe quoi pour faire en sorte qu’il ne lui arrive plus jamais rien de mal. Je suis même prêt à choisir deux ou trois personnes parmi les membres de la Bratva pour lui assurer une garde rapproché pour être certain que plus aucune personne mal attentionnée l’approche de trop près. Je ne peux pas le faire vivre dans une autre ville que la mienne, comme je fais avec mon fils pour le protéger, mais je pourrais toujours faire ça.

- J’ai grandi entourer de gens qui se droguaient, j’aurais dû reconnaître les signes… Tu n’es pas nul Babouchka. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé avec ton frère, mais je suis certain qu’il ne t’en veut pas. S’il a deviné, il doit savoir que les personnes accros à une drogue mentent… Je suis certain que ça va s’arranger mon amour… Tout va s’arranger…

Je l’entoure un peu plus de mes bras en venant caresser son dos pour le rassurer. Je ne veux pas qu’il se sente coupable et mal à cause de l’histoire avec son frère. Il n’a tellement pas besoin de ça en plus présentement. C’est bien pour ça que je le rassure directement lorsque je le vois commencer à paniquer à la mention d’un centre. Ça sera donc Pomalov qui va s’occuper de son sevrage. Je le laisse se prendre appuie sur moi de toute les façons possible. Lorsqu’il pose sa tête contre mon épaule, je viens déposer un baiser sur son front alors que mes bras l’entourent toujours. Son visage encadrer par mes mains qui caressent et essuient ses larmes, je fais de mon mieux pour le rassurer sur toute cette histoire. Mon but est de le calmer suffisamment pour qu’il puisse se rendormir. C’est tout ce dont il a besoin présentement. Une fois qu’il sera bien reposé, on partira au QG où notre docteur pourra s’occuper de lui une nouvelle fois. Malgré les marques visibles sur son visage du passage de la drogue dans son organisme, je le trouve toujours aussi beau, mais encore plus fort que ce que je croyais. Malgré tout ce qu’il a vécu dans les derniers jours, il est fidèle à lui-même et il n’a pas baissé les bras. Lorsqu’il se recale dans mes bras, je ne me fais pas prier pour le câliner à nouveau.

- Tu n’as aucune raison d’être désolé mon amour…

Je lui murmure en déposant un baiser sur son crâne.

Je fais non de la tête, je ne vois pas les choses de cette façon. Loin de là. Il n'a pas idée à quel point se présence me fait du bien, c'est juste moi qui ait menti, qui ai voulu ne pas voir les choses et qui aurait du lui en parler, qu'il soit ce qu'il est ce n'est pas un problème, je m'en fiche pas mal, je m'en veux surtout de m'être laissé faire. J'aurais pu me défendre et je ne l'ai pas fait.

"Et maintenant on va se demander à qui la faute pendant longtemps? On on peu accepter que ce n'est juste pas ce qu'on croyait et qu'on ne peut pas être bon sur tout? On a tous les deux fait des erreurs, ce n'est pas grave, ça fait partie de la vie et je ne veux pas que tu me re parle de ne pas en faire parti c'est clair?Ou que c'est seulement de ta faute, parce que c'est pas le cas."

Je ne veux pas l'entendre dire ça. On est deux dans cette relation, deux à avoir choisi et je l'ai choisi avec le bon et les mauvais côté, peu importe que ça n'aurait pas dû arriver, peu importe la faute à qui finalement, ça nous a rapprocher en quelque sorte et ça c'est bien, même si j'aurais aimé que ça soit autrement.

"Tu m'as dis que tu m'aimais l'autre fois et je t'aime aussi Zad et c'est pas tout ça qui me fera changer d'avis t'entends?"

Je veux qu'il comprenne, que je l'ai choisi avec tout ce que ça implique et que je savais très bien enfin pas sur le moment, mais maintenant je le sais. Je craque un peu en parlant de mon frère et en disant que je me sens nul, parce qu'il n'avait personne d'autre et que j'aurais du être là pour aider mon petit frère et au lieu de ça, je me suis retrouvé dans cette situation et si j'avais eu un peu plus de volonté je l'aurais évité. C'est vrai que je ne lui ai pas beaucoup parlé de mon frère. J'étais trop occupé à me demander si c'était réel ou pas.

"J'ai cru que je l'inventait, que ce n'était pas réel. On a fait un test ADN, c'est vraiment mon frère et je ne sais pas comment agir avec lui, parce que je ne le connais pas, mais je sais qu'il a besoin de moi aussi et c'est bizarre parce que je ne me rappelle plus vraiment comment on fait pour être un grand frère ... j'avais quinze ans quand ... quand j'ai cru que toute ma famille était morte. Ça fait des années que je ne pensais pas avoir d'espoir de les revoir, ça m'a fait comme ... une remontée de souvenirs ..."

C'était dur à encaisser de me dire qu'il avait du être tout seul toutes ces années avec toutes les questions qu'il devait se poser, sans doute les même que les miennes. J'ai au contraire un tas de raisons d'être désolé et je lui dis:

"Si parce que j'ai fait n'importe quoi et que je n'ai pas demandé d'aide, je pensais pouvoir m'en tirer tout seul, mais faut croire que non."

J'avais besoin de lui et je n'ai pas voulu le reconnaître.