Un dernier coup de laque dans ses cheveux, un coup de mascara et la voilà prête. Kara vint la saluer en se frottant contre ses jambes, Moïra la remerciant en lui chatouillant son dos. "On va voir Tata Auty, mais juste moi, parce que toi tu vas rester là garder la maison, d'accord?" qu'elle lui demanda comme pour sceller un accord déjà pacté. Le chat lui répondit d'un miaulement, puis Moïra enfila son trench, prit ses clés, salua une dernière fois son amie à quatre pattes et sortit tout en fermant derrière elle. D'ailleurs, machinalement, la jeune femme s'y prit à trois fois pour s'assurer qu'elle avait bien fermé chez elle. Depuis qu'elle avait laissé le four en route pour quelques minutes le temps de rentrer de faire ses emplettes, elle n'était plus sûre de rien et avait ainsi développé ces tocs.
Elle appela un taxi libre qui passait juste à ce moment là afin de pouvoir s'offrir ses services et se rendre jusqu'à l'adresse que lui avait indiqué Autumn. Elle profita de ce moment de calme afin de pouvoir se voir une dernière fois dans le miroir, non pas qu'elle soit narcissique, mais étant fière de son maquillage, elle tenait à vérifier qu'il soit toujours intact. Le trajet ne se voulut pas très long, en quelques minutes, la voilà arrivée à destination.
Après avoir payé sa course, elle s'avança jusqu'à la porte que sa meilleure amie lui a indiquée tout en précisant par texto qu'elle était arrivée. Un avant goût de ce qui allait suivre quelques secondes plus tard, en soi mais un bête réflexe qu'autre chose. Elle remonta son sac à main jusqu'au niveau du coude, fléchit le bras et sonna. C'était la première fois qu'elle retrouvait Autumn ici alors elle était un peu nerveuse à l'idée qu'elle se soit trompée. Depuis le coup du four, elle n'était plus sûre d'elle, dans rien. Ses charges mentales l'envahissaient, ses pensées aussi, et elle s'était remise en question pour cette simple erreur d'inattention. Heureusement, se disait-elle, que cela n'était arrivé qu'une seule fois. Enfin, ceci ainsi que la fois où elle avait failli mettre le feu à son appartement après avoir laissé brûlé un bac en plastique qui n'aurait jamais dû se trouver sur le chauffaud de la cuisinière. Arrivée à temps, elle avait pu éteindre le début d'incendie d'elle-même avant que cela ne s'aggrave. Cela lui avait tout de même beaucoup travaillé, et elle craignait pour sa santé mentale.

En tout cas, la porte finit par s'ouvrir et lorsque Moïra aperçut Autumn, son visage se transforma en un grand sourire. Elle ouvrit les bras pour accueillir les salutations comme il se devait.
- Aaaaaaah je suis teeeeeellement raaavie de pouvoir revoir cette magnifique chevelure dorée! J'espère que tu vas bien?
Elle s'arrêta un instant en réalisant qu'elle était venu sans rien.
"Oh non, mon dieu! Je me rends compte que j'ai oublié d'acheter des donuts! Tu veux que j'aille en chercher? Il y a un pâtissier pas loin?"
Elle parlait à toute vitesse comme elle avait l'habitude de le faire, surtout lorsqu'elle était stressée.

Maman, je réalise encore mal que je suis une maman, pourtant avec Aspen blottie dans mes bras, je ne peux pas en douter. La petite fille est la mienne, et je l'aime de toute mes forces, je ne pensais pas pouvoir ressentir un amour si fort avant d'être mère. Mais je sais que je ferais tout pour ce petit être blottie dans mes bras. J'embrasse son front alors qu'elle baille et je souris, victorieuse alors que ses yeux se ferment. J'ai gagné, elle dort et ça n'a pas été une mince affaire avec les dents. En ce moment les nuits sont compliqués, les miennes aussi et celle d'Austen également puisque mon jumeau squatte chez moi. Délicatement, je dépose Aspen dans son lit, croisant les doigts pour qu'elle ne se réveille pas. Mission réussie, la petite ne bronche pas. Il est temps de me recoiffer un peu pour accueillir mon amie qui ne devrait pas tarder. Habituellement je prends soin de moi, mais avec tout ce qui me tombe dessus en ce moment, c'est plus compliqué. Avec un bébé et des entrainements quotidiens, prendre du temps pour moi est une option que je sacrifie parfois, souvent même. Enfin, j'arrive à me rendre a peu près présentable, sans oublier de changer mon pull qui a été victime d'une attaque de lait. Et je termine le tableau en rangeant à peu près le salon. C'est compliqué de garder tout présentable, l'appartement que mon amie m'a prêté n'est pas adapté pour deux adultes et un bébé. Heureusement que je le partage avec Austen et pas quelqu'un d'autre. Mon jumeau et moi, sommes fusionnel et la proximité ne nous dérange pas, avec quelqu'un d'autre, je pense qu'on se serait déjà étripé, même avec Alaska je pense. Elle me manque, je regrette, mais c'est compliqué, j'ai eu un enfant et elle ne peut clairement pas en être le père. Alors je ne sais pas si on vas se marier ou se séparer pour de bon. Pour le moment, chacune fait sa vie. Mon regard se pose sur sa photo, même si elle n'est pas là, elle est partout, certain me dise même que c'est glauque, qu'on dirait un mémorial, mais c'est chez moi alors je fais bien ce que je veux. Alors que j'effleure la photo, la sonnerie retentit, me faisant sursauter. Je secoue la tête et me met en mouvement. Je vais ouvrir la porte et sourit face à l'enthousiasme de Moïra, je la prend dans mes bras un instant et relâche la boule d'énergie qu'elle est depuis que je la connais. Pas le temps d'en placer une, voilà qu'elle s'exclame qu'elle a oublié de prendre les donuts avant de me demander si je veux qu'elle aille en chercher. Je secoue la tête referme la porte « Je dois avoir de quoi te nourrir, et puis c'est mieux qu'il n'y est pas de donuts, je dois encore perdre un kilo » Oui, mon travail nécessitait une sérieuse surveillance de mon poids. Je laisse Moïra entrer dans mon salon « Installe toi ! Et Moïra, tu sais que je t'adore, mais pitié, parle pas aussi fort que d'habitude ! J'ai enfin endormit Aspen ! » Et pitié, qu'elle dorme, sinon elle allait achever sa maman.