J’attends dans le couloir depuis un moment, si je suis anxieux ? Oui bien sûr. Je sais qu’il ne va pas me laisser partir sans que je ne sois punis pour ce que j’ai fait. Il m’a frappé, je n’ai pas été vraiment surpris à vrai dire. Je savais qu’il serait en colère. Je n’ai pas vraiment eu le temps de lui expliquer ce que je comptais faire pour que son cher et tendre ne soit plus accroc à ça. Quand il est venu me voir, il était tellement mal, je ne pouvais pas le laisser comme ça. Je sais bien que ce n’était pas la meilleure des solutions, que j’aurais dû lui en parler, mais que voulez-vous, je suis plutôt manipulable et je ne voulais pas qu’il ait des ennuis, je ne voulais pas que Zadkiel soit déçu, même si quoi que je pusse faire il l’est. Alors j’attends, je reste stoïque, comme à mon habitude, posé contre le mur, même si je ne suis pas du tout serein et que j’ai la marque de sa claque sur la joue. Ça me rappelle étrangement quand mon père me frappait. Ce n’est pas comme si je n’avais pas eu l’habitude. On m’a toujours traité de cette façon, mais je ne pensais pas que ça viendrait de lui, mais je peux comprendre, je n’ai pas vraiment d’excuses, alors quand il sort enfin. Je me redresse et le regarde. Je n’ose pas demander si Lesli va mieux, je sais qu’il ne va pas bien, mais je pourrais aider, il le sait. Ce n’est pas pour rien si j’ai accepté de lui procurer cette drogue, c’est parce que j’avais dans l’idée de lui diminuer ses doses petit à petit, j’ai créé une drogue à effet placebo, c’est d’ailleurs ce que je lui temps, parce que je sais qu’il ne va pas me laisser en placer une et qu’il va sans doute me le faire payer alors je lui dis :

« Avant que tu ne t’énerve encore, c’est pour lui, j’avais l’intention de lui donner petit à petit pour qu’il n’ait plus cette sensation de manque, ça fait un effet placebo. J’allais diminuer les doses. Je suis désolé, je ne pensais pas qu’il était autant accro. »

Je ne lui dis pas bien sur qu’il m’a menacé de dire à Zadkiel certains de mes arrangements, qu’il m’a menacé de me frapper, non, parce que ce n’était pas tellement lui, je le sais bien, la drogue nous fait agir différemment.

@Zadkiel Zimmerman

Je n’en reviens pas d’avoir été aussi aveugle face à l’état de Lesli. Est-ce que j’ai fais exprès de ne rien voir parce que je ne voulais rien voir ? Je ne voulais pas me sentir coupable en plus du fait qu’il était accro à la drogue à cause de moi en plus de tout le reste ? Et comme c’était trop pour moi, je m’en suis pris à Silver. Je lui ai tout mis sur le dos. Je l’ai même frappé ! Alors que je m’étais toujours promis de ne jamais le faire. Il est comme un frère pour moi. Je devrais le protéger et non le frapper et le rendre coupable de quelque chose pour lequel il n’y est pour rien. En plus, je n’étais pas mieux que son père à ce moment-là ! Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir pour avoir fourni mon petit Lesli en drogue et, surtout, pour ne m’avoir rien dit. OK, Lesli lui a fait promettre de ne rien dire, mais quand même. En plus, je me sens tellement mal vis-à-vis de Lesli. Il a passé tellement longtemps à être au plus mal à cause de l’addiction qui s’est résulté de son kidnapping. Tout ça est ma faute. J’ai voulu le protéger de mon monde sombre et, finalement, il s’y retrouve totalement plonger. J’ai l’impression qu’il y est plus que moi.

Après quelques heures à le regarder dormir, je trouve le courage de me lever. On a parlé un peu. Je l’ai rassuré beaucoup. Je l’ai aussi beaucoup réconforté en le serrant contre moi jusqu’à ce qu’il s’endorme. C’est surement le mieux qu’il puisse faire maintenant. Alors voyant qu’il dort relativement bien, je me lève pour le quitter quelques instants. Juste quelques minutes le temps de lui préparer un petit repas plein de protéines et de vitamines. Après, je vais l’amener au QG pour qu’il puisse être sous la surveillance de notre médecin le temps qu’il fasse une désintoxe. Qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque je vois que Silver est toujours là, chez moi, après que je l’ai menacé de faire pire s’il ne dégageait pas de ma vue le temps que je me calme. Visiblement, il n’a pas si peur de moi et ça me rassure. Je n’ai même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il me temps un sachet rempli de drogue très certainement. Je croise les bras contre mon torse les sourcils froncés. Après tout ça, il a le culot de me redonner de la drogue pour Lesli ? Il n’a pas froid aux yeux ! Bien rapidement, ses paroles me remettent à ma place. « Avant que tu ne t’énerves encor », ces paroles me serrent le cœur. Je sais de quoi est faites ma réputation lorsque quelque chose de mal arrive aux gens que j’aime, mais il devrait savoir qu’il en fait parti non ? Mon comportement lorsqu’il est arrivé avec Lesli est juste la réaction de ma peur face à l’état de mon petit babouchka. Je l’écoute, mais fronce les sourcils sous l’incompréhension. Il a créé une drogue pour soigner l’addiction ?

- C’est toi qui as créé ça ? Pour lui ? Tu veux qu'il continue a se droguer ?

Je suis froid parce que je peine à croire qu’une drogue va régler un problème de drogue. Mais je n’y connais rien en molécule ou je ne sais quelles autres conneries. C’est Silver le chimiste. Ce n’est pas pour rien qu’on l’a voulu dans nos rangs. Ses connaissances nous assurent qu’on vend une drogue de bonne qualité.

Puis, je soupire. Je ne peux pas être fâché après Silver. C’est mon petit frère de cœur. Je me frotte le visage avec mes mains pour tenter d’y chasser la fatigue et de remettre mes idées en ordres.

- T’es sûr que ça va aider Lesli à se débarrasser de son addiction ?

Je le jauge du regard avant de l’attirer contre moi pour lui faire un câlin. Je le serre contre moi tentant de résister à mon envie de le serrer très fort tellement que je m’en veux pour mon attitude envers lui.

- Tu n’as pas à être désolé. Je ne voulais pas voir qu’il y avait un problème. Qu’il était accro. Et… Je suis désolé de t’avoir frappé, je n’aurais jamais dû le faire. Ce n’était pas ta faute.

Je lui murmure ses paroles contre sa tête alors que je le garde entre mes bras. Je ne veux pas qu’il se défile. Je me doute qu’il ne se sent plus légitime de croire qu’il fait parti de la famille Zukhov-Zimmerman après tout ça. Pourtant, c’est toujours mon petit frère de cœur.

Il a l’air surpris de me voir là, pourtant il sait que je ne serais pas parti tant que je n’aurais pas eu de nouvelles, tant qu’il ne m’aurait pas dit que son petit ami allait bien. J’ai beau être un « dealer » j’ai beau être ce que je suis, je n’en suis pas moins inquiet pour les gens qu’il aime et puis ce jeune homme en a vu de toutes les couleurs, il ne sait pas vraiment dans quoi il s’est embarqué, je ne voulais pas le laisser seul. J’acquiesce en lui tenant la seringue et je lui dis voyant qu’il ne comprend pas vraiment où je veux en venir, c’est normal, ce n’est pas simple à comprendre, pour moi ça l’est, c’est mon domaine, mais pour quelqu’un qui n’est pas dedans, c’est loin d’être évident alors je dis simplement :

« C’est ça le truc, ça fait croire au cerveau que ça en est, mais ça n’en est pas, ça a juste la même substance, sans les propriétés des drogues. On … (nous les chimistes) essaie toujours de trouver des effets placebo à tout, je me suis dis que ça pourrait être utile un jour … »

Si je commençais, si ça m’arrivait d’avoir cette envie de prendre de la drogue, d’avoir envie d’oublier tout ça et dieu sait que j’en ai eu envie, mais je n’ai jamais cédé, pas pour le moment, c’est moins dur de céder quand on sait à quel point ça peut bousiller.

« J’ai trouvé ce qu’était les deux drogues dans la seringue que tu m’as donné l’autre jour. De l’héroïne et tiens toi bien, de la kétamine. Il faut être sacrément dérangé pour inventer un truc pareil, l’un et l’autre son déjà bien suffisant à eux même alors ensemble … ça explique les hallucinations, la kétamine donne souvent des hallucinations à ceux qui en prennent, elle est répandue chez les célébrités. »

Je mène toujours mon enquête, il sait que je suis consciencieux et je voudrais souvent faire plus, que je voudrais pourvoir exercer vraiment librement, sans avoir peur qu’on me jette en prison. J’acquiesce quand il me demande si je suis sûr de moi et je lui réponds :

« Oui j’en suis sûr, il sera mal pendant un jour ou deux, tout dépend de comment il tient, mais il est jeune, il est sportif, il peut tenir deux jours avec ça, il faudra juste faire attention, il pourrait se rendre compte que ce n’est pas de la vraie et s’il s’en rend compte … il risquerait de s’énerver, ce sont les effets secondaires de la plupart des drogues, le manque peut rendre très colérique. Il pourrait tenter de prendre autre chose et d’avaler tout ce qui se passe, il faudra le surveiller. »

Il le sait bien, mais je voulais juste lui rappeler, ça risque d’être des moments difficiles pour eux.  Je suis surpris qu’il me prenne dans ses bras, tellement que je n’ai pas vraiment de réaction, mais je suis au fond soulagé, parce que je ne m’attendais pas à ça. Je pensais qu’il allait me frapper et je l’aurais sans doute mérité. Je passe une main derrière son dos, pour l’étreindre, avant de le regarder et de lui dire :

« Je l’aurais mérité, je savais que ça finirait par arriver. »

Je le savais et j’étais autant en tort, je le sais très bien, je n’ai pas d’excuses. Je fini par le regarder un peu gêné parce que j’ai autre chose à lui dire, un autre sujet épineux et je sais qu’il pourrait se mettre en rogne. Je le regarde et lui dit :

« Tu sais, son nom Waldorf … ça m’a rappelé quelque chose, je l’avais déjà entendu quelque part alors j’ai … J’ai mené ma petite enquête avec le détective Marlow et … je ne crois pas qu’il soit au courant de quoi que ce soit. »

Je parle de Lesli bien sûr, il ne sait pas, comment aurait-il pu le savoir ? Je sors un dossier de ma sacoche et le tends à Zad, il y a tout un dossier sur le père de Lesli, Benjamin Waldorf.
trigger et warnings
« C’était un médecin urgentiste mais apparemment il a fait du trafic de médicament, il a été jusqu’à en France pour refourguer de la marchandise … le même jour où leur bateau a explosé, je ne crois pas que ça soit une coïncidence, ce n’était pas un accident Zad, c’était un meurtre. »

Il ne va pas aimer ça, je le sais, pourtant le père de Lesli n’était pas un pur trafiquant, non, il a juste essayer de se lancer dans quelque chose qu’il ne maîtrisait pas vraiment et ça lui a couté sa famille.

Finalement, je suis aussi surpris que je ne le suis pas de voir Silver toujours là malgré les heures qui sont passées. Oui, il est dealer, mais ce n’est clairement pas un métier fait pour lui. Je le sais. Mon père le sait. C’est un de nos meilleurs éléments de ce côté de nos activités, on ne veut pas s’en séparer. Mais, si un jour, il vient vers nous pour nous demander de l’aider à se trouver un métier légal et bien… on fera tout pour l’aider. Il fait parti de la famille. Ça me prendrait un long moment pour m’y habituer et je ferais surement en sorte qu’il reste au mieux pour garder ses talents de chimiste, mais je finirais par m’y faire. Comme avec mon frère biologique. Certes, je suis en froid avec lui depuis qu’il nous a annoncé qu’il ne voulait pas faire parti de la Bratva, mais… ce n’est pas exactement la même chose. Jay, il a la Bratva qui coule dans ses veines. Silver, non.

En tout cas, je suis un peu perdu dans toutes les explications qu’il me donne sur les effets du contenu de cette seringue. Non pas que je suis un idiot, seulement… ce n’est pas moi le cerveau de la famille. Pourtant, lorsqu’il s’agit de créer des stratégies pour des missions, j’excelle à chaque fois ! Ce n’est juste pas mon domaine, comme mon père me répète toujours. Son « je me suis dit que ça pourrait être utile un jour… » fait tilt dans ma tête.

- Tu voulais avoir une porte de sortie si tu tombais dans la drogue ?

Oui, je suis direct. Je n’aime pas mettre des gants blancs ou tourner autour du pot. C’est long et chiant pour rien. Faudra arriver à ce point-là alors autant y aller directement, non ? Puis, il m’apprend ce que contenait la seringue que je lui ai apporté après avoir retrouver Lesli. Mes poings se ferment et mon corps se tend. Pour je ne sais plus la combientième fois, je regrette d’avoir offert une mort aussi douce et rapide au responsable du malheur de Lesli. C’est même plus que du regret. Je m’en veux de ne pas l’avoir gardé comme otage. Je me serais fait un plaisir de le torturer et pourquoi pas lui avoir offert des doses de son petit mélange en faisant en sorte de garder un long moment entre deux doses. Juste pour le voir souffrir et me supplier de soulager la douleur qui se propage dans son corps à cause du manque, comme il est arrivé à Lesli un peu plus tôt. Mais, je retiens cet excès de colère. Ce n’est pas le moment, Silver a assez subit comme ça et Lesli a trop besoin de moi pour que je me perde dans ma colère.

- Il aurait mérité que je le torture avec sa concoction. Comment je n’ai pas rien voir ? Comment j’ai pu être aussi aveugle face à cette détresse chez Lesli ?

Vraiment, je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas compris plus tôt. J’évolue dans un milieu où j’ai vu tant de personnes accro aux drogues alors pourquoi l’état et l’attitude de Lesli ne m’ont pas mis la puce à l’oreille ? Je hoche la tête lorsqu’il m’affirme qu’il est sûr de lui à propos de l’effet de ce placebo.

- Je ne vais pas lui mentir. Je ne peux plus lui mentir ou lui cacher quoique ce soit après tout ça. Il va être au QG pendant sa détox, je vais lui dire que je lui donne un placebo pour l’aider à vaincre son addiction. Il veut s’en sortir et s’il se met en colère alors… je vais gérer le problème le moment venu. Il veut tellement arrêter de souffrir que je vais lui dire directement que tu as trouvé une solution pour l’aider à passer au travers… Je peux pas lui mentir à nouveau…, finis-je pas dire dans un murmure.

Je ne veux plus lui mentir et je ne peux plus lui mentir, je ne veux pas pendre le risque de le perdre s’il découvre que je lui cache encore des choses. Et s’il se met en colère alors… je vais gérer sa colère comme je peux. Tant pis. Je sais déjà que les prochains jours vont être extrêmement difficile. Je sais que je vais difficilement supporter de voir Lesli aussi mal sans pouvoir rien faire pour l’aider à avoir moins mal. Pourtant, je sais que je ne le quitterai pas une seule seconde. C’est à cause de moi et de mon quotidien qu’il se retrouve dans cette merde alors que je vais rester à ses côtés peu importe ce qu’il va arriver.

Je finis par prendre Silver dans mes bras pour un gros câlin. Je m’en veux tellement de l’avoir frapper. Il n’y est pour rien dans le mal être de Lesli. Il ne méritait vraiment pas la gifle que je lui ai donné. Et ses paroles ne me font juste sentir encore plus coupable.

- Silver… Tu ne mérites aucune gifle. Oui, tu as vendu de la drogue à Lesli, mais… C’était surement la meilleure chose à faire sur le moment. Mais surtout, tu as créé un placebo pour le guérir. Et pour ça, je ne pourrais jamais te remercier assez. Tantôt, j’ai juste eu tellement peur pour Lesli et je ne voulais pas prendre le blâme de ce qui lui était arrivé alors j’ai rejeté la faute sur toi. Mais tu n’y es pour rien et je suis vraiment désolée de t’avoir frappé.

Je ne veux vraiment pas qu’il croit qu’il a mérité quoique ce soit de ce que j’ai dit ou fait un peu plus tôt. C’était simplement la peur et la colère qui a parlé. Et comme le premier responsable, je l’ai déjà tué et bien… il ne reste que moi et je n’ai pas supporté cette idée alors je l’ai rejeté sur Silver alors qu’il n’y est pour rien.

Rapidement, je remarque que Silver a d’autres choses à me dire. Je le vois par son regard et son attitude qui change. Je l’écoute et lâche un « mh » lorsqu’il me par du nom de famille de Lesli. Je ne vois pas ce qu’il veut me dire, mais je sens que je n’aimerai pas la suite. Je l’écoute me demandant vraiment où il veut en venir avec tout ça. Je prends le dossier qu’il me tend, les sourcils froncés. Je le parcours tout en continuant d’écoute mon frère de cœur attentivement. Plus qu’il parle et plus que je parcours le dossier, plus je crois comprendre. Et je n’aime vraiment pas ce que je comprends. C’est sûr que Lesli n’est au courant de rien. Je me pince l’arrêt du nez en fermant fort les yeux. J’ai un mal de tête qui commence à pointer le bout de son nez avec tout ce qui s’est passé cette nuit. Qu’est-ce que je fais de cette information ? Je viens de dire que je ne peux plus rien cacher à Lesli ni lui mentir pour ne pas le perdre. Alors je fais quoi de tout ça ?

- Tu es sûr de tes informations ? Pas que je doute de ta conscienciosité, je sais que tu t’appliques dans tout ce que tu fais. Je ne veux juste pas apprendre tout ça à Lesli, donc tâcher les souvenirs de sa famille, mais surtout celle de son père si rien de tout ça est vrai. Avec ton détective, vous avez pu faire équipe avec la police de France pour voir le rapport d’incident de l’explosion du bateau ? Je veux avoir absolument tous les éléments de réponses lorsque je vais l’apprendre à Lesli. Je vais juste lui laisser le temps de se remettre de tout ça avant de lui dire. Ça va me laisser le temps de trouver comment lui dire aussi… C’est le merde.

Je dépose le dossier sur un meuble du couloir pour me frotter le visage. Pourquoi une merde ne peut jamais arriver seule ? Pourquoi faut toujours qu’elle arrive avec pleins d’autres ?

Je suis resté parce que je savais que c’était important pour Zad et je préférais autant que sa colère surgisse maintenant qu’après et qu’il m’en veuille longtemps, au moins là il peut tout de suite évacuer sa colère et je sais qu’il en a. Je le comprends, j’aurais été dans le même état si on avait touché à quelqu’un que j’aime, heureusement il n’y a personne qui réponde à ces critères enfin si d’une certaine façon, je l’aime lui, mais pas de la même manière, comme un frère, comme une famille que je n’ai jamais eu, mais je sais qu’il sait se défendre. Il n’a pas besoin de moi pour ça. Je hausse les épaules lorsqu’il me demande si c’était pour moi, au cas où et je réponds :

« Pas forcément, je ne toucherais pas à ça, je ne sais trop bien ce que ça fait, je n’ai pas besoin de le sentir réellement, je le vois chez toutes ces personnes qui en prennent et j’admets que je commence à avoir de plus en plus de mal à le voir et à faire comme si j’étais leur ami, si ça ne tenais qu’à moi j’interdirais ce genre de drogue, mais plus on interdit plus ça fait l’effet inverse. Je n’aime pas les voir dans cet état-là et de ma dire que c’est ma faute, qu’en plus je les mets en difficulté financière. Si un jour quelqu’un me dénonce ce ne serait pas plus mal. »

J’ai la sensation étrange que je n’irais pas au paradis, pourtant je ne suis pas spécialement croyant, mais j’ai presque un besoin de me repentir et pourtant je ne le fais pas, comment je pourrais ? Je travail pour la mafia, ce n’est pas juste une petite chose. Je sais très bien ce que je fais, pour qui je le fais. Parfois je voudrais juste ne pas avoir croisé leur chemin, mais sans eux c’est évident que je ne serais pas ici, que je serais peut-être mort de froid ou de faim parce que je n’avais nulle part où aller.

« Ce n’est pas forcément évident à voir, surtout quand on le cache comme il a l’a fait. Y a en a beaucoup comme lui, qui préfère garder le sourire en face de ceux qui les aiment, Aiden fait ça aussi … Je voulais seulement l’aider aussi, je ne voulais pas qu’il soit encore plus dans la merde, si je puis me permettre de parler ainsi. »

J’acquiesce quand il me dit qu’il va lui dire la vérité, c’est sans doute mieux. J’envie un peu ce genre de relation, je sais que ça ne sera jamais pour moi. Je suis surpris qu’il me fasse un câlin après tout ça, mais ça me rassure. Je ne voulais pas le décevoir. Ce qu’il me dit me touche et me surprends, je suis étonné c’est vrai. Je ne mérite pas tellement d’être pardonné, j’aurais pu lui dire.

« Merci … mais je ne suis pas sur de mériter des excuses. »

Je n’ai jamais eu une très haute estime de moi-même et la preuve en est. J’ai des défauts aussi, beaucoup. Ce n’est pas la première fois que j’agis de mon côté, pas la première fois que je fais des écarts ou exception, mais je ne pourrais jamais les quitter. Où-est-ce que j’irais ? Je n’ai pas de papiers réels, ça serait idiot de partir.

« Tout n’est pas encore très clair, il y a des zones d’ombres et des incohérences, si tu le permet j’aimerais pouvoir poursuivre ces investigations, même si je sais que ça ne sera pas évident de lui apprendre, il n’est pas obligé de le savoir non plus, mais ça m’a intrigué et quand je suis intrigué je ne peux pas m’empêcher de vouloir en savoir plus. »

Il sait comment j’agis, je ne fais rien à moitié.


@Zadkiel Zimmerman