Pourvu que tu ne me rejettes pas...

feat. @Valentina Bates ☾

Je ne parviendrais jamais à digérer la réaction qu'avait eu ma mère quand elle nous avait trouvé Luz et moi. Je l'aimais, et elle m'aimait aussi. J'avais toujours cru que je n'étais attirée que par les hommes, mais Luz avait fait totalement changé mes croyances. En réalité, je ne savais pas si j'étais également attirée par les femmes, ou simplement par elle. Forcément, c'était un peu perturbant au départ, parce que c'était tout nouveau pour moi et que finalement je n'étais pas certaine de savoir réellement ce que c'était qu'être amoureuse. Mais une chose était certaine, il se passait quelque chose entre elle et moi, et je l'avais dit à ma mère que j'aimais Luz, c'était sorti tout seul. Ce qu'elle m'avait balancé à la figure, je ne l'oublierais jamais, mais cela m'avait permis d'entamer des recherches pour retrouver ma mère biologique puisque j'avais appris totalement par hasard que j'étais finalement une enfant adoptée. Il était évident que je voulais connaître ma génitrice. Je ne lui en voulais pas de m'avoir abandonné, enfin je ne croyais pas lui en vouloir, sûrement qu'elle avait ses raisons, et puis finalement je n'avais pas été malheureuse alors je n'avais personne à blâmer. Mais aujourd'hui tout allait mal dans ma vie, et il fallait que je quitte cette maison dans laquelle j'avais grandis. Je ne pouvais plus voir mes parents, et encore moins ma mère, alors j'avais tout fait pour retrouver la trace de Valentina, puisqu'elle s'appelait ainsi. Probablement qu'elle n'était pas contre le fait que je la retrouve puisqu'elle avait laissé assez d'éléments pour que je retrouve sa trace. Après m'être assurée de l'endroit où elle habitait, j'avais réuni l'essentiel de mes affaires et j'avais quitté le domicile familial, sans rien dire, j'avais simplement laissé une lettre, afin qu'ils ne lancent pas la police à mes trousses en pensant que quelque chose de grave m'était arrivé. C'est avec mon sac sur le dos que j'arrivais finalement à l'adresse que j'avais noté sur un bout de papier. Je vérifiais l'adresse inscrite sur le morceau de papier que je tenais dans la main et qui était tout chiffonné tant je le froissais à cause du stress. Cela faisait désormais plusieurs minutes que j'étais postée devant la porte sans oser sonner ou frapper. Allais-je me défiler ? Non, il ne le fallait pas. Mais j'allais devoir trouver la force d'annoncer ma présence. Finalement j'inspirais un grand coup avant de toquer à la porte. Je sentais mon coeur battre  à tout rompre, et j'eus la sensation que ma fréquence cardiaque s'accélérait encore quand j'entendis la porte s'ouvrir. Devant moi, une magnifique femme rousse, c'était donc d'elle que je tenais cette crinière dont j'avais eu tant honte avant de m'aimer enfin tel que j'étais. Un petit sourire timide se dessinait sur mes lèvres. Sans doute qu'elle devait se demander qui j'étais, alors il allait falloir que je parle si je ne voulais pas me retrouver à me prendre une porte en pleine tête. Quoi que, peut-être qu'apprendre que j'étais sa fille lui donnerait aussi envie de me claquer la porte au nez. Mais si je ne disais rien, je ne pouvais pas savoir ce qu'elle pensait de tout ça. « Bonjour... Pardon de vous déranger. Je m'appelle June et je suis... » je marquais un temps d'arrêt, trouvant déjà un peu étrange de la vouvoyer, mais c'était la moindre des politesse puisque l'on ne se connaissait pas pour le moment. Et en imaginant que je m'étais trompée de personne, il aurait été mal venu de tutoyer la jeune femme. « Votre fille. » ajoutais-je avant de rester silencieuse à attendre une réponse ou je ne savais trop quoi d'autre.

Pourvu que tu ne me rejettes pas...

feat. @Valentina Bates ☾

Je ne m'attendais absolument à rien en venant frapper à la porte de ma mère biologique. Pour la simple et bonne raison que j'avais été tellement déçue par le comportement de mes parents adoptifs que j'avais la sensation de ne plus avoir foi en qui que ce soit dans ce monde, à part Luz. Mais j'avais tenté le coup. Après tout, je n'avais plu rien à perdre, je n'avais déjà plus rien. Et puis, j'avais cet espoir de me dire que si elle avait laissé le nécessaire pour que je puisse la retrouver, c'était peut-être qu'elle avait cet espoir qu'un jour je la recherche. J'avais conscience que j'avais peut-être été un peu trop brute en lui annonçant de but en blanc comme ça, sans transition aucune que j'étais sa fille. Si elle avait été surprise par mon annonce, elle m'avait directement demandé si je voulais entrer alors que je ne lui avais rien demandé. Bon, après peut-être qu'elle savait ce que je voulais en me voyant débarquer avec mes affaires sur le dos. Je restais figée sur le pas de la porte et je la scrutais. Je ne savais plus bien si je devais entrer chez cette femme. Après tout, c'était une inconnue, et on m'avait toujours dit de me méfier des inconnus. Cependant, la vie m'avait appris que les coups bas et les trahisons venaient bien plus souvent des gens que l'on connaissait, en l'occurrence mes parents pour le coup. Qu'est-ce que je risquais à entrer chez elle ? Quand elle m'annonça qu'elle avait un renard, alors que je m'apprêtais à rentrer, j'eu un petit moment d'hésitation. Puis finalement, je me disais que si tel était mon destin que de mourir dévorer par un renard, alors j'y allais. « Oui, merci. » répondis-je en passant la porte en esquissant un petit sourire reconnaissant à cette femme qui m'accueillait chez elle alors qu'elle ne connaissait rien de moi. Comme elle me l'avait annoncé, j'étais à peine rentrer que je vis une boule de poil orange s'avancer rapidement vers moi pour venir m'inspecter. N'ayant pas l'habitude de me retrouver face à ce genre d'animal de compagnie, je me figeais sur place et j'attendais qu'il termine son inspection avant de me relâcher un peu une fois qu'il s'était éloigné. Un soupire de soulagement s'échappait de ma bouche. « C'est pas courant comme animal de compagnie ça... » dis-je d'un air amusé. Cette femme, qui était ma mère finalement, semblait complètement décalée, et étrangement cela me plaisait beaucoup. « Comment s'appelle cette boule de poil ? » demandais-je simplement afin d'engager la conversation et de ne pas laisser un blanc qui pourrait être malaisant s'installer. Enfin, il serait quand même poli de la remercier un peu de m'avoir laisser entrer. « Oh, et vraiment merci de m'avoir laissé entrer... » ajoutais-je timidement. Je n'avais aucune idée de comment allait se passer la suite, mais pour le moment je ne me sentais pas mal ici. j'avais envie d'apprendre à la connaître, et si elle m'avait laissé entrer sans me chasser comme si j'étais un rat, j'avais espoir qu'elle ait la même envie que moi.