T'avais eu une nuit assez rock n roll. Ayant rejoint une cliente, tu t'étais fais prendre la main dans ... le lit par son mari. Cauchemar pour toi, puisque ça voulait dire que tu perdais de l'argent et ... bah un passage au tabac avait eu lieu. Ton visage en avait presqu'été épargné, égratignure sur ton nez, lèvre inférieure fendue, tu ne pouvais dire que ton ventre en avait eu le même traitement. Tes cotes te faisaient affreusement mal, tu pouvais sentir une ecchymose se former plus que les secondes avançaient et c'est en tentant de t'enfuir de là que tu avais courus les rues, pris plusieurs tournant pour ne simplement pas le guider vers la maison de Charlie. Il en était pour rien et tu ne voulais pas lui attirer des ennuies.

Tu n'avais jamais été en retard, ce qui était bien rare avec toi, étrangement tu te dévouais avec lui, il t'apportait du réconfort pour ce que tu ne méritais pas. T'as courus toute la nuit, fait certain de ne pas être suivis, exténué, tu ne pouvais te donner le luxe de dormir, t'avais l'adrénaline dans le tapis mais une fois qu'elle s'estompait, la douleur était insoutenable. Tu n'avais pas de souvenirs de quand tu t'étais endormis mais à en voir ta position de réveil, tu avais certainement succombé à ta douleur.

Tu t'étais levé en panique, ignorant l'heure tu avais presque courus jusqu'à sa maison, comme si ta vie en dépendait. Sa tante t'ouvrait la porte, elle n'aimait pas ce qu'elle voyait et tu voyais bien dans son regard qu'elle hésitait de te renvoyer, mais tu entrais en l'ignorant, même à ça, ce n'est pas l'amour fou entre vous-deux. Elle te suivait, te reprochait qu'elle ne voulait pas te voir dans cet état et que c'était ton dernier avertissement. T'avais l'impression que ton état de survie reprenais le dessus, le fait qu'elle te reprochait tout te faisais sentir pris au piège et tu détestais ça. T'avais même pas le temps de retrouver Charlie que tu l'entendais déjà te reprocher lui-aussi que tu étais en retard. Tu le voyais quitter la cuisine là ou il avait rangé sa vaisselle, t'avais ce sourire discret qui s'affichait sur tes lèvres fendues, dire qu'il y a quelques mois Charlie ne se retrouvait à peine dans cette maison et là, il est capable de reprendre un peu d'autonomie, ne serait-ce que de ranger sa vaisselle.

Tu fronçais des sourcils lorsque ta lèvre te faisait soudainement mal. Tu te retournais vers sa tante qui n'en avait pas lâché le morceaux. C'est bon j'ai compris, lâche-moi là, tu peux partir. Tu quittais sa présence en allant rejoindre le boudeur dans sa chambre. T'ouvrais la porte sans cogner. Allez Charlie on sort. t'avais besoin de sortir, t'avais l'impression que les murs se refermaient sur toi.

Il était assis à la table de la cuisine, tasse vide entre les mains, maintenant froide par le temps passé sur sa chaise. La porte s’ouvre, il l’a entendu, il entend aussi sa tante rouspiller sur John, encore quelque chose à lui reprocher. Mais comme toujours, il ne l’écoute pas et vient le rejoindre, sauf que Charlie a mauvais caractère et boude. Sa tasse dans l’évier, choses qu’il serait toujours incapable de faire sans John depuis tout ce temps, jamais il n’aurait oser. Leur relation à tellement évolué, même sa chambre est maintenant en ordre. Se rendant dans sa chambre en boudant, il entend tout de même sa tante reprocher l’état de son ami et son ami se frustrer après elle, leur relation n’a jamais évoluer et il commence à perdre espoir qu’elle le fasse un jour.

Assis sur son lit, son ami passa la porte sans cognée, il ne lui en voulait plus maintenant, au début oui, c’était son antre, son intimité, mais maintenant s’il cognait, Charlie se poserait des questions. On sort.. Attend il a même pas d’excuse, pas de bonjour, non ils sortent. Charlie n’est jamais sortie, sauf pour ses rendez-vous, il est nerveux à l’idée, mais il est prêt à le faire avec

Debout, il avance vers sa voix, main tendue il arrive à attraper un morceau de vêtements, espérant que c’est le bas du t-shirt de son ami. Il monte les mains vers le torse, les épaules, le menton et touche son visage, il sent quelque chose mais ne comprend pas. Son visage se crispe, cherchant ce qu’il ressent sous sa peau. Le fait que son ami est un peu enflé, une sensation rude sous ses doigts, quelque chose ne va pas.

Johnny… Tu es blessé ?

Charlie se fout de ce que sa tante à reprocher à son aide soignant, son ami ne va pas bien, il l’a entendu dans sa voix. Il s’inquiète pour lui, il a peur aussi. Charlie descend ses mains à nouveau sur les épaules du brun, sur son torse, cherchant une blessure, mais ne ressent que le vêtement, puis le ventre de ce dernier sur lequel il ose appuyer un peu, légèrement.

 Tu entrais dans la chambre sans demander, tout ce que tu voulais c'était sortir de là, te changer les idées, démarrer cette journée d'un meilleur pied. Tu ne lui avais pas vraiment donné le choix et tu ne l'avais pas vu s'avancer vers toi. Attrapant ton chandail, il guidait ses mains vers ton visage, tu te crispais sous la douleur aiguë, tu claquais un peu de la langue en détournant le visage, comme pour te cacher, garder ton mal en secret, il n'avait pas à s'inquiéter pour toi... Ça va j'ai rien

Tu voulais balayer sa main curieuse mais tu en étais incapable. C'était en explorant un peu trop loin qu'il appuyait sur ton ecchymose près de ton plexus solaire. D'une courbature du torse vers l'avant bien incontrôlée, tu échappais un bruit sonore de tes lèvres. Tu mordais cette dernière pour t'empêcher de te lamenter. Il fallait que tu lui changes les idées avant qu'il ne te pose trop de questions, et il fallait que tu réagisses vite. Tu prenais sa main dans la tienne. On sort il fait beau aujourd'hui et même avant qu'il n'ait le temps de protester, tu le sortais de sa tanière. Ou est-ce que tu pourrais l'emmener? T'as pas de voiture, tu ne crois pas qu'il accepterais de prendre le métro clandestinement... Central Park? Il fait tellement chaud... Centre commercial? T'as pas vraiment d'argent pour acheter quoique ce soit mais lui... T'espère qu'il a encore de l'intérêt pour ça.

Tirer, attends quoi ! Il se faisait tirer après que John lui ait dit qu'ils sortaient. Il n'eut même pas de réponse à sa question ou même le temps de contredire cette action, non il se faisait tirer dehors contre son gré. Qui a dit qu'il était prêt à aller dehors. Se promener avec sa canne et son ami, sans vraiment avoir de but ou savoir ce qu'il allait faire. Il l'a sentait arriver là panique tandis qu'ils descendaient des escaliers, qu'il se faisait asseoir sur un banc. Le bruit du métro assourdissant, l'odeur rance d'humidité et d'autre chose qu'il n'était pas intéressé à connaître la provenance. Assis sur un banc dans ce qui semblait être le métro puisqu'il sentait le ballonnement et le tiraillement de la cabine. Il avait payé leur billet, sans même savoir où ils allaient, mais il faisait confiance à son ami alors il ne disait rien. Malgré lui, il sentait le regard des gens sur lui et sa panique prit un peu plus le dessus, main tendue dans le vide, il avait besoin de sentir que Johnny se trouvait à ses côtés, il avait besoin de le sentir en permanence. Charlie était une boule de nervosité, il avait peur de cet endroit, trop d’odeur, trop de bruit et trop de monde, il avait besoin d’une encre et John en ce moment était le facteur qu’il connaissait, qui était pour lui rassurant. Il l'a sentait cette boule d'anxiété monté du fond de son estomac, sa main cherchait de façon énerver devant lui, il avait vraiment peur de se retrouver seul.

T’avais pas le choix d’improviser Johnny, t’avais décidé de le faire sortir contre son gré alors assume. Les idées se chevauchaient dans ta tête, ne sachant pas trop ou aller. T’avais pas le choix de renoncer à l’idée de marcher jusqu’à trouver un endroit intéressant puisque… Bah tu finirais par simplement le rendre confus plusqu’autre chose et ce n’était vraiment pas ton intention. Donc tu t’étais résulté à prendre le métro. Une chance pour toi, Charlie n’avait pas bronché pour l’achat des billets. Ne quittant pas son bras, bien locké avec le tiens, tu attendais sagement que le métro n’arrive. Une fois à l’intérieur, tu te dépêchais à le guider vers un banc pour qu’il s’assoit. Placé devant lui, tu te servais de ton corps comme bouclier, le métro était bondé à cette heure.

Main sur la poignée pendouillant du plafond, en baland sur tes pieds, tu regardais autour de toi, la foule vaguait à ses occupations, plusieurs étaient sur leurs téléphones alors que d’autres parlaient tout en riant. Mais certains regards attiraient ton attention, ils semblaient regarder dans ta direction, fronçant des sourcils, tu retournais ton attention vers Charlie qui, le pauvre, avait la main tendue vers toi. Sans même t’arrêter pour y songer, d’un simple geste tu venais enrouler tes doigts autour des siens. Tu ne sais pas trop d’où ça sortait mais inconsciemment, tu passais ton pouce tu le revers de sa main.

Quelques stations annoncées à l’intercom plus tard, tu glissais ta main pour rejoindre son coude. C’est notre arrêt que tu indiquais en le guidant vers la sortie du train. Une fois sortir, la réalité venait te frapper à l’évidence, t’avais toujours aucune idée de ce que vous pouviez faire… Hum… Je te donnes des choix et tu décides? On peu aller faire les magasins si tu as besoin d’acheter quelque chose ou… Y’a les musés?

Les regards, même si tu ne peux les voir, tu les sens, en fait tout ce que tes yeux perçoivent sont des formes sombres et difformes, sauf lui, tu vois un peu mieux la forme de son corps devant toi. Ça devrait te rassurer de l’avoir devant toi, mais non, tu peux entendre des murmures des personnes autour et certains mots ne sont pas très aimables, ceux à ton égard ne te font ni chaud, ni froid, mais ceux à propos de ton ami te font enrager. Comment les gens peuvent juger aussi rapidement sur quelqu’un. Tu aimerais leur hurler de se taire, mais tu n’y arrives pas, un autre côté d’avoir un sens en moins est que les autres se trouvent décuplé, ton odorat sens le parfum de la dame assise pas trop loin, la sueur d’une autre personne, ce mélange te donne mal au coeur, mais en plus du mouvement du métro, tu as l’impression que tout tourne. Puis le son, assourdissant des roues sur les rails, en plus du murmure des personnes, de celle qui parle plus fort que de raison au téléphone, tu en as le tournis et tu sens la panique. Tu tends la main et tu respires enfin lorsqu’il l’a prend, son pouce passant sur ta peau, ce geste devient ton ancre et tu ne peux t'empêcher de sourire. Sans réfléchir tu imites son geste, deux mains menottées l’une à l’autre, ton regard fixe vos poignets, sans même les voir, tu sais qu’ils sont là et tu aimes ça.

Sa main te lâche quelques secondes et tu sens la panique revenir, mais il te prend le coude et tu suis le mouvement. Le son change, tu sais que vous êtes sortie, tu pensais devoir marcher, mais il s’arrête, te laissant choisir où vous allez passé l’après-midi. Quel choix, deux endroits que tu ne sers à rien puisque tu ne peux voir ce qui a devant toi.

Vraiment un aveugle dans les magasins ou dans un musée ?? Donc soit je te suis en espérant ne pas accrocher quoique ce soit ou espérer ne pas m’habiller en clown.

Tu n’avais jamais mis les pieds dans un des deux endroits depuis ton accident et pourtant tu aimes les musées ou les centres d’achats, tu ne vois seulement plus l'intérêt. En fait, tu es surtout de mauvaise fois, mais tu ne l’avoueras jamais.

Je suppose qu’on peut faire les deux, on va avoir le temps, le musée risque d’être rapide.

Qu’il ne viennent pas se plaindre de ta mauvaise humeur, c’est lui qui ta kidnapper.

Tu les entends ces mots de jugement, tu n'es pas sourd et tu es conscient. Rares sont les fois ou tu passes dans le métro sans voler un porte-monnaie, mais là c'est différent. T'étais là à lui tenir la main, le rassurer d'un simple geste doux, passant ton pouce sur la paume des sa main, geste que tu te surprenais qu'il y répond avec réciprocité. Une fois sortis, tu t'arrêtais, lui offrant le choix entre les magasins et le musé. Tu ne pouvais t'empêcher de rouler des yeux face à son commentaire. Vraiment? T'essaie de lui faire changer les idées et il faisait déjà le rabas-joie.


T'avais proposé le musée parce que t'avais pas d'idée qui te venait à l'esprit là tout de suite mais en y réfléchissant, pendant tes journées gratuites à l'abris des temps froids et humides tu te rappelais qu'il y avait des visites guidées adaptées pour les mal-voyants. Plus rapide? Il n'en verrait que du feu. Tu retenais un rire qui frôlait tes lèvres.  T'es sérieux? Ne me fais pas dire que le p'tit itinérant en connait plus sur les musées et leurs services que toi? eh merde. Tu te serres les lèvres, jamais t'avais encore avoué que tu n'avais pas de toit sur ta tête, t'aimais l'idée qu'il l'ignorait, que tu avais cette petite vie cachée alors que sa tante n'était clairement pas d'accord de t'avoir dans les parages, dans le fond... Peut-être qu'il le savait mais ne t'en parlait pas?

Vous étiez descendus du métro, toujours main dans la main, tu sentais les regards sur ta personnes chaque fois que ta canne cognait au plancher, mais au moins tu savais où tu allais. Puis sa proposition, te fait rire, enfin intérieurement, parce que de vive voix ont pouvait entendre combien tu trouvais l’idée ridicule. Du shopping, comment se promener dans les magasins pour trouver quelque chose et le musée, c’est assurer que tu brise quelque chose. Mais il semblait pas du tout impressionné par ta réponse. C’est ce que tu aimes chez lui, peu importe ton caractère, il ne prenait pas la mouche et te répondait sur le même ton. Tu aurais pus tiquer sur ce qu’il vient de te dire, itinérant, lui ? Mais tu fais comme si tu n’avais rien entendu et lui prend le bras.

Aller monsieur le guide. Va pour le musée. Essaie juste que je ne brise rien, je n’ai pas les moyens de rembourser.

L’exposition devait coûter plus cher que l’appartement de sa tante. Il recevait peut-être des sous de ce qui reste de ses parents et un paie pour personne que lui, mais ça ne couvrait même pas, une peinture. Charlie plia sa canne, sa main autour du bras de son compagnon, il se laissa guider.

Tu n’es trop embarrassé de te promener avec moi ?

Tu souriais, un sourire si grand que tes muscles du visage te faisaient mal, décidément ils avaient perdus l'habitude de sourire. Ça te faisait bien rire de l'entendre dire qu'il fallait que tu surveilles pour qu'il ne brise rien, décidemment il va être bien surpris de voir que la guide va le laisser toucher les expositions. Le seul chanceux à pouvoir toucher les objets fragiles.

Bras dessus bras dessous, tu le guidais dans les rues de la grosse pomme. Connaissant très bien le chemin qui vous emporterait au musée. Tu prenais les raccourcis, et t'étonnais de sa question. Tu fronçais des sourcils. Pourquoi tu dis ça? t'es confus, tu sais qu'il est plus souvent rabat joie, mais jamais tu n'aurais penser qu'il te croyait embarrassé d'être avec lui. Si tu l'étais, tu ne l'aurais pas sortis de l'appartement, non? Tu pouvais voir le musée, vous approchiez.