Ton humeur, il n'y a rien de moins stable dans ta vie que ça. Tu peux être la personne la plus heureuse et deux secondes plus tard être pris d'une colère ingérable. C'est ça ton plus gros défaut et tu n'es pas assez assidu dans ton traitement pour bien le contrôler. Alors il n'y a rien de surprenant au fait qu'une simple discussion sur votre façon de penser te mette dans cet état. Tu as cette impression de l'avoir bien déçu, qu'il t'en veut pour ta façon d'être. Tu sais que tu n'es pas vraiment comme la plupart des gens, mais tu ne réalises pas toujours ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, ce qui passe et ce qui devrait être gardé secret. Et là, ce sujet que t'as abordé, t'as le sentiment que t'aurais pas dû. Donc, résultat, tu as perdu ta bonne humeur et tu n'as plus envie de rien. Ton frère te connaissant mieux que quiconque l'a bien vite compris et, bien-sûr, sait très bien que te laisser seul est une mauvaise idée. Tu as beau reprendre du mieux, mais rien n'est jamais sécuritaire avec toi. Tu as cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il ne suffirait que d'un inconvénient pour déclancher une psychose et raviver les idées suicidaires. Tu es un danger pour toi-même. Tu te demandes souvent comment ça se fait que tes parents t'ont pas fait interner encore. Pourtant, ça serait probablement mieux pour tout le monde, mais surtout ton entourage qui n'aurait plus à te gérer. Tu pousses un long soupir à cette pensée et passes une main sur ton visage en essayant de te ressaisir. Et pourtant, tu ne fais que repenser à tout ça. Tu regrettes d'avoir osé ouvrir ton coeur, tu te détestes de te laisser emporter par ces émotions et cet attachement. Toi qui as toujours bloqué tout sentiment pour éviter d'être blessé. Ça a bien longtemps fonctionné, mais là, c'est mort. Après un autre soupir, tu te laisses aller contre ton frère, appuyant la tête contre son épaule. T'es découragé et c'est vraiment pas dur à deviner. Tu passes les bras autour de sa taille pour le serrer dans réelle force. Pourquoi la vie est si compliquée..?

Assis sur le canapé, t’as le nez dans un bouquin de psychologie que tu dois lire pour ton cursus, alors que ton frère est assis à tes côtés, regardant la télévision. Bon, Regarder est un bien grand mot, tu le sens pas très serein, ce n’est pas pour rien que tu as insisté pour être en sa compagnie. Tu le sais que ce n’est pas au beau fixe avec son copain et hors de question de le laisser seul lorsqu’il semble hors de contrôle de ses émotions. Lorsque tu sais qu’il n’est pas très assidu dans la prise de ses médicaments. Bien franchement, t’es prêt à aller cogner à tous les jours, à la même heure pour lui donner ses cachets s’il le faut. Tu ne le laissera pas tomber ton frère, que ce soit maintenant ou plus tard. T’entends Tulio soupire de temps à autre. Tu la sens sa détresse, tu le vois son mal être et à part l’écouter et lui dire les vraies affaires qu’elles fassent pas ou non, tu ne sais trop quoi faire pour l’aider. Mais, t’es une très bonne oreille, très attentive. Il sait qu’il peut tout te dire et que tu ne le jugera jamais. Tu sens ses bras s’enrouler contre toi et tu déposes ta tête contre la sienne. C’est décidé, ce soir, il dort avec toi. Surtout avec ses grands questionnements sur la vie. « C’est la vie qui l’est ou c’est toi qui te pose trop de questions? » dis-tu du tact au tact. Tu le sais que ce n’est pas de sa faute. Qu’il est ainsi face aux événements qu’il a vécu avec son ex et le fait que votre père n’est pas très compréhensif face à sa vie, ses méthodes de vie et ses agissements. « Tu veux m’en parler? De ce qui se passe? Tu veux m’en parler de Dionysos? » Tu sais que ça lui ferait du bien de vider son sac. Qu’il pleure un bon coup, qu’il se repose sur toi. Tu es là et tu ne partira pas. Déposant ton bouquin sur la table base du salon. Tu prends place plus confortablement contre ton frère et le prends à ton tour dans tes bras. « Je t’écoute. » S’il veut passer toute la soirée à en parler ou simplement se plaindre sur ce qui ne va pas bien dans sa vie, tu es tout ouïe.