Mi destino

Mina & Connor

L’ambiance est différente depuis que Mina ne bosse plus au Black Box. Après, c’est pour une bonne raison, pas comme ceux qui remettent un certificat pour un rien. Après, je ne juge pas, chacun ses problèmes, mais ce qui est sûr c’est que certains des plus habitués m’ont demandé si elle n’avait pas été virée. Et quand je leur ai donné la raison, ils me font tous des grands yeux. Encore plus quand je leur dis que je suis le père du futur bébé. Dans le meilleur des car, on ne me croit pas et dans les pires des cas, on me dit que j’aurais dû faire gaffe, mais que c’est normal, car tout le monde en aurait profité. Mais le pire est que je dois être heureux d’être le boss ! A croire que je dis de la merde et que je suis du genre à profiter des gens avec qui je bosse. D’ailleurs Mina est la première personne avec qui j’oublie mon rôle de patron. Après, ça fait longtemps que l’on se connaît et c’est le genre de fille qui est à cent pour cent dans mes goûts !

Mais ce soir au Black Box, c’était une soirée sous tension. Des gros connards en grosse cylindrées sont venu me faire chier à l’entrée de la boîte. Ils n’arrivent pas à comprendre que la maison à le droit de refuser qui on veut. Alors un non, c’est un non ! Je pensais qu’il avait compris, mais non ! Peu de temps après, ils se sont planqués un peu plus loin et ont fait peur aux clients qui venaient dans notre direction. Bien entendu, la police n’allait pas bouger son cul. Le fait d’être un Jung, je ne pouvais pas laisser passer. Alors, j’ai réuni la sécurité et je leur ai proposé une prime pour leur casser la gueule. Alors sans attendre, on y a été. Oui, ces connards ont été surpris. Ils ne pensaient pas quand même pas que leur cuir de lopette allait me faire peur. Putain, c’est ça la nouvelle génération de motards, tout maigres, qui sentent la coco et qui se manucurent. Putain, le monde ne tourne plus rond. C’est sur un vélo qu’ils devraient retourner. Après cette petite droite que j’ai mangé, ça pique un peu. Mais bon, pour moi, ce soir, c’est fini et je compte bien rentrer me reposer un peu. Après avoir grassement payer les videurs, comme promis. Je vais sur le parking et monte sur ma bécane. Je me casse alors, au moins moi, j’ai fière allure. J’ai pas l’air d’une mauviette vegan qui tombe dans les pommes à la vue du sang et qui n’arrivent pas à dormir car ils se demandent si ils ne font pas mal aux légumes quand ils les mangent. C’est beaucoup plus responsable de manger une salade sans défense qu’un boeuf qui pourra t’en retourner une.

A la maison, je me dis que je vais enfin souffler un peu et puis, je suis content de retrouver la latina. Bien entendu, j’ai une marque rouge sous mon oeil gauche, mais ça, je ne le sais pas encore. Je salue Mina et ferme les rideaux. Je n’aime pas les regards indiscrets. Je lui réponds avec un sourire de désespoir « Oui, une très bonne petite journée ! » et je rigole « J’ai encore un habitué qui m’a demandé si je ne t’avais pas virée. C’est le sixième … Et puis, celle qui te remplace n’arrive pas à prendre ses marques. Elle est sympa c’est déjà ça ! » et je lui fais un clin d’oeil avant de lui dire « Et toi ? C’était cool ta journée ? » J’étais un peu déçu qu’elle n’ai pas préparé de quoi manger car je meurs de faim, mais ça je le savais déjà, car quand j’ai ouvert la porte, rien n’était en train de mijoter. Alors une fois que j’ai pris place, je lui réponds « Ouais, on fait ça ! T’as une idée de quoi ? Manger fast food ou plus sophistiqué.Après, tu crois que notre fille a envie de manger quoi ? » Voir son ventre comme ça, c’était par moment bizarre « Des trucs à me montrer ! Ok, ça me va. Dis moi tout, une fois qu’on aura commandé ! » Bien sûr que j’étais intéressé. J’avais hâte que la salle ouvre et d’avoir enfin un bon lieu pour la musique.