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Min Ran verrouille la porte du logement locatif derrière elle et s'engagea dans la nuit froide de février. Sous la douce brise hivernale, le ciel laissa quelques flocons s'échapper de ses nuages. Le vent vient caresser sa peau dénudée. Réchauffant celle-ci par le temps frais de la nuit. Ses mains rouges viennent rapidement serrer son foulard avant de s'enfuir dans les poches des son manteau. Putain ! Je ne vais jamais m'habituer à cette température. La chute de neige vient brouiller sa vision du bout de ses cils. Un sourire lent se dessina sur son visage alors qu'elle relevait le menton pour regarder devant elle.  Ce n'était pas fait pour elle ! L'hiver devrait être interdit d'après ses dires. Comme bien des gens, la Coréenne préfère de loin la chaleur du soleil et une douce température printanière. Loin de cet environnement hostile. Soupirant de devoir marcher le long de la rue. Sentant ses joues brûlées par le vent et sa chevelure blonde se glacer sous la fonte des flocons, le goût de retourner s'étendre sous la couette lui vient en tête. Sauf qu'elle avait promis de retourner dans ce lieu de nostalgique. Ce fut sa première fois, l'unique fois qu'elle fit entendre sa voix devant un auditoire. La gorge se resserre. Sa salive s'échappa. Que ce pensait-il ? Un sentiment étrange s'empare de sa personne. Cette gamine avait fait régulièrement ce trajet depuis son arrivée dans la grosse pomme. Ce quartier, cette rue et sa destination sont enregistrés dans sa mémoire. Comme est-ce possible d'oublier ce lieu de beuverie du quartier. Il enchante les soirées et les nuits des habitants. Loin de la boite de nuit aux lumières vives et chatoyantes. Loin du rythme entêtant d'un remix d'une vedette du moment. Ce n'était pas des corps peu vêtus qui se collent un à l'autre qu'on y retrouvait. Elle avait pris l'habitude d'y aller pour la musique rock ou diverse qu'on y entendait. Chaque soir, l'ambiance se faisait animer. Bien sûr, le vendredi, le samedi et le dimanche, il était presque impossible d'y entrer vu les groupes invités. En cette soirée naissante, une émotion monte graduellement en elle. Venant imposer un doute. Un effet perturbateur. Elle s'arrêta sur le trottoir. Un premier déclic se fit. Min Ran comprit que sa liberté existentielle avait réellement commencé. Ce n'était plus la voix de sa mère qui lui venait en tête, mais ses propres pensées. Son propre murmure intérieur. Son visage laissa ses lippes étirées disparaitre sous des traits de quiétudes. Est-ce une si bonne chose ? L'étudiante est habituée  aux cohues, les manifestations, les rassemblements et les festivités de la métropole. Pourtant, aujourd'hui, c'est différent ! Pourquoi avait-elle une crainte s'installa chez elle ?  Peut-être que tout cela n'est qu'un rêve...une moquerie. Il n'était pas facile d'effacer cette pensée qui vient la narguer depuis leurs échanges. Le rendez-vous n’était rien d’autres que deux amis (connaissance) se rencontrant de nouveau. Ce n'était pas la présence de cette fréquentation "musicale"qui la perturbait. Il s'agissait plutôt d'un avancement. Depuis son enfance, toute sa vie avait été choisie sans son accord. Sans que ces personnes veuillent tendre l'oreille pour écouter ses désirs. La Coréenne comprenait enfin qui était le maître de sa destinée. Reprenant sa route, elle contourna le bâtiment peu illuminé, rentra et grimpa les trois escaliers jusqu'à la terrasse intérieure du pub. Min Ran n'hésita pas à s'assoir pour y attendre Ziggy. Le barman ne se gêne pas pour lui parler de sa dernière visite. Lui offrant un petit plaisir sucré, un cocktail, pour l'occuper en attendant le second invité. Croisant les jambes l’une par-dessus l’autre. Elle se laissait prendre par la discussion avec l’employé derrière le comptoir. La petite ne perdu par deux secondes lors de l’échange pour envoyer un message au blondinet pour indiquer sa présence et sa position. Non que cela soit dur à trouver. Min Ran passa inaperçu très facilement. Elle n’est pas une mocheté, mais elle n’est pas une reine de beauté non plus. Son apparence fine, ses longues jambes et sa poitrine moyenne… ne pourraient pas faire concurrence aux femmes assises plus loin. Des Kardashians sur pieds. Dieu merci ! La petite s’apprécie de plus en plus pour ne pas laisser la jalousie corporelle s’emparer d’elle. Sa main glissa vers l’arrière de sa nuque en repoussant sa chevelure pour tourner la tête vers le propriétaire qui la salua. Le pub se remplit peu à peu. Les gens arrivèrent sans presse. Après tout, il n’est que vingt-deux heures. La soirée ne fait que commencer.

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Elle n’avait pas l’habitude.
Cette sensation qui ne fait que s’accroître en elle.
Ce fut étrange de voir perturbant. La jeune Coréenne n’avait pas l’habitude de pouvoir tendre la main pour y ouvrir une porte qui n’était pas présentée par sa mère. Elle qui n’avait connu que depuis son plus jeune âge, des choix imposés. Une destinée qui ne fallait pas oublier. Des ordres qui n’étaient pas à défier. Une droiture pour une vie future non choisie. Tout avait été bien planifier jusqu’aux moindres détails. Sauf cette poussée vers l’inconnu. Jamais au grand jamais, sa famille n’aurait pu voir le petit sauté dans la rivière. Quittant le pont ainsi qu’une route pénible. Après tout, cette femme pire qu’une dictatrice avait choisi de vivre sa vie au travers de sa progéniture.  Qu’il s’agit des études, des hobbies, des arts ou encore d’un futur conjoint. Elle aurait tout planifié pour que Min Ran se perde. Qu’elle vient à s’oublier dans l’enfer d’une vie ennuyante. Laissant une corde dansante dans l’air l’attendre patiemment, jusqu’au dernier moment. Toutefois, cette ribambelle d’idée plus saugrenue l’une de l’autre vient a éclaté en mille morceaux. Sous les yeux remplis de tristesse de cette baronne détruite. Ce fut son premier pas. Une avancée craintive pour entreprendre une aventure sans but. Une voie qui lui semble paisible et agréable. Il y a huit mois, l’étudiante n’aurait pu croire à ce qu’elle fait. Abandonner une soirée d’étude pour s’assoir dans un pub pour y attendre de la compagnie. Encore moins un homme. Ziggy n’est qu’un projet. Une liaison musique qui deviendra une amitié.

Sur ses lèvres, un sourire se forme. Une nostalgie qui se dessine dans sa tête. La première fois qu’elle a pu faire sa connaissance, ne date pas d’une éternité. Cette rencontre fortuite de quelques jours auparavant. Pourtant, cette simple connexion avait fait ressentir dans la poitrine de la jeune fille, un éveil. Une lueur d’espoir lui permettant de se libérer des chaines qui la relit à sa tortionnaire. Cette femme n’a pas été cruelle, loin de-là. Min Ran ne pourrait jamais se plaindre du moindre geste agressif. Seulement cacher dans l’ombre de son éducation, se camouflent ceux lui ayant fait connaitre la douleur de l’échec. Sans oublier le trouble de performance.  Sauf qu’elle a pu faire disparaitre cette voix qui lui dictait de ne pas offrir son aide. L’alcool circulait en elle, mais ce n’était pas au point de ne plus se tenir debout. Ni d’infecter ses sens olfactifs. Ce breuvage diminuait simplement sa conscience. La laissant devenir elle-même et balayer du revers de la main la dictature qui l’a toujours opprimé.

L’évidence est là ! La Coréenne est assise après siroter un cocktail sucré. Blablatant avec l’employé qui tente de lui faire comprendre quelque chose qui lui échappe. Peut-être préfère telle ne pas comprendre sa tentative manquer de séduction. Pour le moment, ce n’était ce qu’elle avait en tête. Sans oublier que sa venue sur le sol américain n’était pas destinée à séduire ou vivre un amour cupide comme qu’on apercevait dans les films romantiques. Ce qu’elle voulait outre l’histoire de son père, Min Ran voulait étudier et s’épanouir. Comme ce soir, l’étudiante avait hâte de retrouver ce beau blond qui lui avait permis de connaitre le plaisir de chanter sans obligation.

Au départ, elle hésitait grandement à reprendre contacte avec lui. Après tout, il allait peut-être lui donner un refus. Des doutes qui savait mis à tourner en boucle dans sa tête. Venant lui imposer des scénarios. Sauf qu’elle put que gémir de joie tendis que leurs messages avancèrent. Cet homme est une première connaissance. Il avait bien son ami d’enfance et son colocataire, mais il est son premier véritable contacte créer par sa propre personne. Elle allait poser une question au barman quand une voix lui vient à l’oreille. Ses lippes s’étirent et ses yeux s’illuminèrent. « Hey ! Non, non du tout ! Je te rassure. Tu vas bien ? » Min Ran repoussa la mèche venant effleurer sa tempe derrière l’oreille. « Je suis contente que tu n’aies pas fui devant mon message. » Dit-elle en référence de ce message. La pauvre n’est toujours pas habituée à changer son clavier. Préférant de loin la facilité que cette écriture. Non qu’elle a quelque chose contre l’alphabet latin, mais ce n’est pas sa force. Ses prunelles ne peuvent s’empêcher d’examiner plus amplement l’apparence du jeune homme qui semble confortable dans ses habits. Min Ran ne pouvait juger après tout. Sa longue chevelure blonde est à demi remontée, sa jupe rayée à la bordure faussement déchirer, son manteau de fausse fourrure noir et ses longues bottes de cuir ne vont pas avec ce haut de satin. La petite n’allait pas revêtir des vêtements provocateurs ni qui définirent son corps. Encore moins qui dévoilera sa poitrine ! (Vulgaire en Corée du Sud) Bon, sa jupe est aussi courte que Vavian Ward dans Pretty Woman, mais ce n’était qu’une jupe. Son short de cycliste allait la protéger des pervers. Alors un pull orange et un pantalon noir, un pull rouge orangé et une fille habiller un mieux qu’une fille de rue. Ils pourront parler de leurs projets en paix sans être dérangés par les clients. « Alors… » Elle hésitait à parler. Ne sachant pas trop si elle devait rentrer directement dans le sujet ou pas. « Tu parlais d’écrire une chanson  ? » Son visage exprimait son excitation à cette idée. Comme si elle n’attendait que cela.

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Elle venait à peine de s’assoir sur cette chaise dure. Son regard observait au loin. Parcourant l’horizon pour examiner ceux qui venaient fréquenter ce lieu mythique tout comme elle. Cette position lui semblait étrange. Ce moment est troublant pour la sud-coréenne qui tente de comprendre son initiative d’avancer vers cette fameuse deuxième rencontre. Ce n’était pourtant pas un rendez-vous. Ni même un plan organisé pour laisser la nudité de leur corps se frôler. Pourtant, il y avait des pensées qui lui parvenaient dans sa tête. Sa conscience et son imagination qui s’entremêle pour se jouer d’elle. Étrange, pensez-vous. La jeune femme ne semble pas troubler, mais l’arrière de sa nuque se fait saisir par un point d’inquiétude et d’envie. Il lui est complètement inconnu ce bel homme. Sa taille qui la dépense, sa chevelure ébouriffée, ce nez romain et ses épais sourcils. Ziggy avait tout du personnage principal d’un manhwa ou d’un drama de la Corée. Vous avez l’intello de service e le vilain garçon. Le deuxième lui irait bien. Min Ran fait le vide dans sa tête. Pour être en phase avec ses pensées et actes à venir. Aucune pensée parasite ne devait lui venir en tête encore. Il lui faut mettre le focus sur l’objectif. Ils prennent contact pour discuter d’un futur duo pour partager l’amour de la musique. Le contrôle est nécessaire pour garder l’équilibre. Ce n’est pas son pays, ce n’est pas sa langue. Sa tête tournait sans cesse dans le vide lorsque son fort accent se mélangea à l’anglais. Tout est si différent. Elle respire calmement en tirant sur le rebord de sa jupe. Se tournant pour commander un breuvage. Hors de question de gaffer comme il lui arrive si souvent. Parfois, les mots qui franchissent ses lèvres n’ont aucun sens. Sa maladresse la suit comme son ombre. Son cœur palpitait à l’idée de revoir cette personne. Est-ce une nouvelle amitié qui pourrait l’aider à survivre dans ce terrain inconnu. Elle en savait une chose. Les stéréotypes qui viennent se coller à la peau des Américains ne sont pas complètement faux. Même qu’ils sont véridiques. L’apparition de ce bon ami vient lui faire apparaitre un large sourire sur les lèvres. Toutes les pensées s’envolèrent au loin. Comme si à l’intérieur de cette carapace, elle savait qu’il ne lui ferait pas de mal. Un faible rire monta le long de sa gorge venant faire vibrer ses babines. Prenant une gorgée de son breuvage, elle ne pouvait que laisse place à ce sentiment de gaité. Ziggy avait un talent. Il n’y a pas réellement personne qui a déjà pris l’initiative de lui demander ce qu’elle voulait réellement. Chanter ? Elle adore ! Sauf que la dernière personne qui voulait profiter de son talent fut sa mère… Pourquoi ? Pour se montrer encore meilleure que son groupe d’amies. « Plus vite que l’éclair. » Ses deux mains se lèvres pour lui faire le signe de paix. Une moue amusée se glisse sur ses traits faciaux. « De passer à côté ? » L’information tente de lui parvenir juste à la compréhension. Les mots ne lui sont pas inconnus, mais la formulation semble curieuse. Sa lèvre se fit prendre entre ses dents, son regard chuta vers le comptoir. Ses pupilles remontent vers lui. Puis son visage s’illumina. Oui, elle venait de comprendre. Leur passion, leur talent et cette harmonie qui avaient partagé sur scène. « Je pourrais dire la même chose non ? J’étais impressionné !» Sa langue claqua contre son palais. Seigneur que cet accent allait finir par lui mener la vie dure.  Son sourire s’installa de nouveau sur ses lippes. « Oh, tu composes écris. » Min Ran fut emprisonné par cela. Certes, il avait dit vouloir composer, mais qu’il écrivait depuis un moment la surprend. «  Je serais honorée de pouvoir t’aider. Surtout si tu me fais amplement confiance. » Elle bouge sur la chaise tentant d’être mieux. En faisant gaffe que le rebord de sa jupe ne remonte pas plus haut contre sa cuisse. « Je n’ai jamais composé, mais j’espère pouvoir t’aider humblement. » Son sourire se fit sincère et aimable. Étrangement, elle se sentait bien. Le masque n’avait pas besoin d’être mis. Être soin même lui est rafraichissant.