J’ai eu du mal à rester sans elle durant ces quelques jours. J’ai eu peur que tout soit terminée, de ne plus la revoir. J’ai tellement eu la trouille au ventre que pour me changer les idées j’ai intensifié mes séances de sport à la salle au lieu d’une fois par semaine, j’y suis allé trois fois, une première pour moi et je crois bien que j’ai pris du muscle. Au moins, ça aura eu un avantage ! J’ai le cœur qui bat à mille à l’idée de la retrouver enfin, j’ai déjà eu cette sensation lorsqu’elle m’a envoyé le message pour me le dire. Jour J, heure H, j’ai passé au moins une vingtaine de minutes devant mon armoire pour savoir quoi porter et en même temps je ne pouvais pas m’y rendre en costume ça serait ridicule et surtout pas moi. J’ai opté pour un jean et un t-shirt blanc, basique mais en même temps pour ce type d’activité je ne sais pas réellement quoi mettre. J’ai sauté sur ma moto pour y arriver plus vite et à peine garer devant l’endroit, j’enlève mon casque et je la repère rapidement. Souriant, je m’approche d’elle en remettant légèrement mes cheveux en placent qui ont été aplati par le casque quelques secondes auparavant.

« Bonjour beauté … »

Mon coeur bat trop fort. J’hésite quelques secondes, mais je finis par l’embrasser.

« Tu m’as manqué. »

Lui dis-je en souriant, je pense même que mes joues sont devenues légèrement rosées à cet instant précis.

Je me retrouve tout sourire face à elle, très heureux de la retrouver et avec l’envie furieuse de la garder dans mes bras. Malheureusement nous ne sommes pas là pour ça, en tout cas pas maintenant. J’ai été surpris de son invitation, enfin, pas du fait qu’elle me contacte pour me voir non, mais surtout qu’elle m’invite à un cours de danse. Je suis maladroit et j’ai du mal à aligner deux pas de danse d’affilée, mais j’accepte quand même l’invitation, après tout pour elle, je suis prêt à tout et évidemment, j’ai dit oui. Je hoche la tête lorsqu’elle me pose la question, en vérité je n’ai pas tellement le temps de répondre que je me sens embarqué, tiré par le bras pour rejoindre une salle de danse. Elle va découvrir quel piètre danseur je suis, mais tant pis je me lance quand même. J’exécute ce que me dit la prof comme un bon élève en essayant de ne pas trop lui marcher sur les pieds. Je ne sais pas ce que ça donne vue de l’extérieur, mais je suis bien loin d’être le cavalier parfait, pourtant je donne tout et me concentre au maximum. J’essaie d’être à la fois le bon élève de service et en même temps de profiter au maximum de ma proximité avec elle. Qu’est-ce que c’est bon de la retrouver, de retrouver son corps.

« Désolé, je ne suis pas le danseur idéal. »

Lui dis-je ne riant avant qu’elle ne demande une pause pour partir en courant. Je ne comprends pas trop ce qui lui arrive. Est-ce que je suis tellement mauvais qu’elle part en courant ? Je l’avoue, j’ai du mal à comprendre et je mets seulement quelques minutes pour me dire que je vais la rejoindre, simplement la prof ne m’en laisse pas le temps puisqu’elle me tient par le bras pour essayer de m’apprendre les pas que je n’ai pas réussi à faire. Je ne veux pas la vexer alors forcément je reste, mais je m’inquiète pour Adaline que je vois tarder à revenir. J’écoute la prof qui à l’air de se donner du mal pour moi et en même temps je guette en direction de la porte, jusqu’au moment où je retrouve son joli visage, je me sens rassuré. Que c’est t’il passé ? Voilà que nous avons à nouveau un rendez-vous avec dame pour un autre cours. Je ris avec Adaline.

« Tu veux me transformer en John Travolta c’est ça ? »

Lui demandais-je en riant avant de reprendre plus sérieusement.

« Qu’est ce qu’il s’est passé tout à l’heure ? »

J’ai l’impression d’être le pire danseur du monde, pourtant je fais tous les efforts possibles pour ne pas être trop catastrophique, j’espère au moins que ça paye un peu sur le résultat. Je ris à ses paroles, je sais que je suis très bien de ces deux hommes-là, mais qui sait, peut-être qu’avec quelques cours je pourrais le devenir, ou en tout cas, essaye ça serait déjà pas mal. C’est fou, il y a quelques mois de ça on m’aurait proposé un cours de danse, je n’aurai jamais accepté, pire même, j’aurais pu carrément me foutre de la gueule de la personne et là, j’ai tout simplement accepté sans rien dire. C’est l’amour ? Être prêt à tout pour la personne que l’on aime ? Si c’est ça, j’ai l’air d’être plutôt bien partie.

« Je vais surtout essayer de ne pas t’écraser les pieds trop longtemps. »

Nous rions tous les deux et ça fait du bien. La fin du cours sonne et le comportement d’Adaline me pose question. Elle m’explique rapidement ce qu’elle a, le fait qu’elle pense être malade, mais ses symptômes sont assez précis quand même et même si je ne connais pas grand chose dans ce domaine, je me pose quand même des questions. Visiblement, elle aussi à dû quand même y penser puisqu’elle comprend rapidement de quoi je veux parler.

« C’est vrai que je ne connais pas grand chose sur le sujet, mais je connais quelqu’un qui est tombé enceinte avec ça et pourtant les chances que ça arrive était proche de zéro, et pourtant … »

Ce n'est franchement pas la soirée que l’on espérait puisque au lieu de finir au restaurant en amoureux ou alors sous la couette devant un film, on se retrouve à courir acheter un test de grossesse et à rapidement le faire. A travers la porte des toilettes, elle m’annonce qu’elle ne veut pas d’enfant. Moi, je me retrouve à faire les cent pas derrière la porte et à me ronger les ongles alors que c’est quelque chose que je n’ai jamais fait de ma vie. La question ‘Tu veut des enfants toi ?’ Me fait totalement bafouiller. J’ai toujours rêvé d’avoir une vie de famille et quand je suis tombé amoureux d’Adaline je me suis dit que c’était avec elle et pas une autre, je dois reconnaître que là, c’est moi qui ne me sens pas très bien.

« Je … Disons que je ne me suis pas posé la question … Je ne serais pas contre … »

Évidemment que je rêve d’une famille, d’être heureux et en même temps ce bonheur je le veux avec elle. Je comprends rapidement que les choses ne vont pas être simples et en même temps je sais qu’elle a raison, ce n'est pas comment ça qu’il faut commencer une vie de famille. Je soupire derrière cette porte, arrêtant de faire les cent pas et me grattant machinalement la tête, comme souvent lorsque je suis stressé ou embêté par une situation d’ailleurs.

« Ok oui c’est vrai j’ai déjà pensé à ça et encore plus depuis que je te connais. »

Après tout pourquoi lui mentir, si on veut avoir une base solide, la vérité est un bon début. Ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation compliquée, après tout au boulot je ne connais que ça, des situations compliqué et pourtant là, j’ai l’impression que c’est l’épreuve la plus dure de toute ma vie. J’écoute et entends totalement ce qu’elle me dit, je sais que ces mots sont justes. Nous n’avons pas fait les choses dans l’ordre, nous sommes encore en danger finalement et mettre un enfant au milieu serait juste totalement égoïste et complètement fou. Sa dernière phrase me fait battre le coeur encore plus fort. C’est bien la première fois que j’entends de tels mots à mon égard. Je reste un moment sans voix. Ce moment à la fois triste et à la fois tellement beau. Je m’approche alors de ma jolie blonde, venant déposer mes deux mains sur ses joues et approchant mon visage du tiens.

« Tu as raison. C’est vrai je n’avais pas vu les choses comme ça. Je veux simplement que tu saches que tu ne seras plus jamais seule, tu m’entends ? Et que plus personne ne touchera à un seul de tes cheveux, crois moi ! Je t’aime Adaline, je t’aime comme j’ai jamais aimé. C’est toi, et pas une autre ! »

J’ai peut-être un peu trop tout avoué là, mais je me sens plus libéré à présent. Elle sait, et c’est important. Quelques minutes passent et Adaline part en courant me laissant le test entre mes mains. Réaction à mes paroles, où alors le résultat est déjà là ? Je baisse simplement les yeux et évidemment je comprends, même si je ne connais rien à ces choses-là, je comprends ce que ça veut dire. C’est étrange cette sensation, une partie de moi a envie d’être heureux de savoir qu’un petit bout de moi pousse en elle, et en même temps je suis terrifié parce qu’elle a raison, c’est pas comme ça que ça doit se passer. Je sors à mon tour et la retrouve en pleure. Je n’hésite pas une seule seconde à m’approcher d’elle pour la prendre dans mes bras, venant embrases son front avant de la serrer très fort.

« Ça va aller. Je suis là pour toi quoi que tu décides. » Je prends alors son doux visage entre mes mains, venant essuyer ses larmes avec mes doigts. « Je t’aime Adaline … Je t’aime vraiment mon amour … »

J’entends ses mots, et je peux totalement les comprendre. Bien sûr ce n’est pas non plus ce que j’espérais, pas comme ça en tout cas, pas de cette manière-là, peut-être pas aussi vite non plus et pas dans le désordre. Pour la première fois de ma vie, je ne contrôle plus rien, c’est à la fois excitant et à la fois complètement flippant. Il y a beaucoup de ‘et si’ dans notre relation. Finalement, nous ne sommes pas forcément encore en totale sécurité, mais ça c’est mon rôle, de la protéger.

« Tu sais, on n'est pas obligé de devenir un couple enfermé dans une routine, moi aussi ça m’embête ce genre de chose. »

Je ne sais pas, mais j’ai l’impression que petit à petit, elle accepterais presque l’idée de cet enfant alors qu’il y a seulement quelques minutes elle était prête pour le contraire. Je ne vais rien imposer du tout, c’est un choix qui lui appartient avant tout, c’est son corps avant tout et moi je serai là quoi qu’elle choisisse. Si elle estime que ce n’est pas le bon moment, alors ça sera peut-être plus tard, si à l’inverse elle souhaite le gardé, je serai là également. Je souris à ses paroles, il est vrai que nous aurions dû nous protéger, c’est en partie ma faute d’ailleurs.

« Jay est mon second prénom. »

Lui avouais-je en souriant. J’écoute attentivement ses désirs avant de la prendre par la main pour l’entraîner à mon bolide. Quelques minutes de route seulement et nous voilà arrivés.

« Bon j’espère que tu ne vas pas faire attention au désordre, je n'avais pas prévu ta visite. »

Non que ça soit le bordel, mais disons que quelques petites choses traînes par-ci par-là. Mon appartement n’est pas forcément très grand, la déco est plutôt basique avec beaucoup de blanc et quelques touches de décoration au mur, mais ce n’est vraiment pas mon fort la décoration. C’est avec un petit stress, que je lui ouvre les portes de mon chez-moi, refermant tout juste derrière elle.

« Et juste pour ton information, je te ferais toujours l’amour avec passion … »