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{  “ - Qui aime bien jamais n'oublie.  ”
feat Inigo Lopez de Mendoza }
crédit/ bricole gif : margoterobbies feat. @Priam Santantonio

Le Pays des Merveilles était animé. Comme chaque soir. Depuis son ouverture clandestinement et tes nombreux pots de vin, il n’attirait jamais l’attention des flics. Avoir ton beau frère Keith comme lieutenant t’aidait énormément. Et cette sécurité plaisait à tes importants et fortunés clients. Car ici. Au Pays des Merveilles tout était possible. La liberté était reine. Les excès plus qu’autorisé. Les folies et les fantasmes réalisés. C’est ce que tu promettais ici. Pour une belle somme d’argent. Tout était possible dans la mesure du raisonnables. Car si quelque chose ne t’allait pas, tu ne te gênais pas pour sacrifié des têtes. Tu l’avais fait plus d’une fois.  Et tu pouvais le recommencer. Autant de fois que c’était possible de le faire.  D’où ton ascension au sommet si rapidement. Un sourire s’étira sur tes lèvres alors qu’on te glissait un verre de bourbon dans les doigts. L’endroit était immense. Il comportait de nombreuses salles. Univers. Salariés. Où chacun était libre de réaliser leurs libidos. Ton verre à tes lèvres, tes pas glissèrent dans la zone rouge après avoir reçu un message sur ton portable. Cette zone qui puait la débauche. Eveillait tous vos sens. Permettait un vol direct pour le septième ciel. Assouvissant certains de vos fantasmes. Cet endroit avait un succès fou. Si d’habitude, tu y trainais souvent. Maintenant, tu y trainais tout le temps. Et tu savais très bien pourquoi tu le faisais. En tournant à droite, tes yeux se posèrent sur un homme au loin qui portait une écharpe bleu avant qu’il ne disparaisse dans une chambre. Ce petit détail te rappela immédiatement un visage que tu avais du mal à oublier. Priam. Tes yeux se fermèrent alors que tu glissas une de tes mains dans tes cheveux couleur corbeau. Priam. Depuis que tu l’avais embrassé. Depuis que tu l’avais gouté. Depuis qu’il s’était barré. Il ne te quittait pas ton esprit. Chaque petit truc te faisait penser à lui. Et ça te faisait chier. Tu ne comptais même plus le nombre de fois où tu avais pensé à lui alors que tu embrassais de parfait inconnus. Que ça soit des femmes ou des hommes ou des non binaires. Tu trouvas toujours un truc chez eux qui te faisait rappeler ton employé. Te frustrant davantage. Te montrant plus sauvage avec tes partenaires comme pour les blessé qu’ils n’étaient pas lui. Tu savais très bien pourquoi tu l’avais encore en tête. Tu avais touché au fruit défendu. Sans aller à l’acte suprême. Et de ce fait tu étais resté sur ta faim. Ouai. Tu restais convaincu qu’une fois que tu aurais couché avec, il disparaitra de tes pensées. De ton âme. Comme s’il était venu. Mais pour le moment, il était devenu invisible. Et même si tu avais le pouvoir de le forcer à venir te voir, tu ne le ferais pas. Car t’étais aussi comme ça. Imbu de ta personne. Enfin toujours est-il que tu avais bien signalé à tes videurs de ne pas le faire entrer au Pays des Merveilles. Quand il t’avait dis son souhait de venir, tu t’étais empressé de faire passer le mot à tes employés. Tu ne le voulais pas ici. Par pur égoïste. Par pur jalousie et possession maladif.  Tu secouas la tête et posa ton verre vide sur un des meubles qui garnissaient le couloir. Ton regard se posa sur la chambre qui te faisait face. La plus grande des chambres. La tienne exclusive. Où personne d’autre n’y rentrait sans que tu ne sois avec. Il était arrivé. Et il t’attendait à l’intérieur. Tu poussas la porte et ton regard se posa directement sur l’homme qui était dedans. Tu y pénétras à l’intérieur refermant la porte derrière toi.  Tu te dirigea directement vers lui et porta une main vers son menton pour lui relevé et planter tes yeux dans les siens. « Tu t’es fait désiré. »  Tu ne l’avais pas vu depuis un bon moment. Quand il t’avait dis qu’il était revenu, tu avais vu ça comme un signe du destin. Jackson. Un des rares que tu ne te laissas pas de coucher avec. Et qui n’avait rien à voir avec Priam. « Tu sais que je n’aime pas attendre pourtant. »  Impulsif. Impatient. C’était devenu votre jeu. D’oublier vos tourments ensemble. Lui avait des choses plus graves à oublier. La guerre l’avait marqué. Lui avait laissé ses cicatrices. Des séquelles visibles et invisibles. Et toi dans l’histoire ? La tienne de guerre ne tenait qu'en cinq lettres. Cinq minuscules petites lettres. Innocentes. Mais sauvages. Indomptables. Violentes. Priam. A l'arrivée de cette pensée, tu glissas tes lèvres sur celle de ton amant. Une de tes mains glissa sur sa chemise que tu fis sauter les boutons libérant un torse musclé. Virile. Qui avait du vécu. Tu t'avanças et fit basculer son corps sur ton lit emportant le tien au passage. A califourchon sur lui, ta langue continuait son expédition dans sa bouche et se déplaça ensuite dans son cou. Tu voulais oublier Priam. Le chasser de ton esprit et de l'emprise qu'il mettait sur toi sans le savoir. Juste pour l’espace d’un temps. D'une nuit. D'une partie de désir endiablé. Tu l'avais bien mérité. Tu en avais besoin. De l'oublier. Et puis ce n’était pas trop demander non ?

when we were made
it was no accident
we were tangled up like branches in a flood

Merde. Tout s’est mal passé. Non, rectification, tout se passe mal. Depuis des semaines, le karma semble s’acharner sur toi. Ça commence avec une dispute avec ta mère ensuite, une autre avec ta meilleure amie. Celle-ci avait découvert ton job prohibé et n’a pas su agir avec toi. Elle a été sauvage, agressive, oubliant à quel point tu peux être violent et insupportable. Ce soir-là, tu as failli commettre l’irréparable alors tu es juste parti. Et tu as passé toute une semaine aux pompes funèbres. Tu n’avais pas où aller. Tu n’as pas beaucoup d’amis, Morgane était la seule qui te supporte. Et tu n’es pas en bon terme avec ta mère surtout après tout ce que tu as su de ton père. Bref, tout se passe mal et ce soir, c’est la concrétisation de ce karma qui se déchaîne. Avec tes collègues, tu dois ramener la marchandise à bon port, dans un entrepôt pourvu pour cet effet. Bien évidemment, vous n’êtes pas nombreux. Il faut non seulement rester vigilents mais en plus, rares sont ceux qui connaissent l’emplacement dudit entrepôt. Dont toi et deux autres gars. Sauf qu’au moment où la marchandise arrive, trois gars cagoulés et armés vous attaquent directement. Le choc, la surprise, te pousse à rester ankylosé, le temps de comprendre la réalité ; ils vous volent la marchandise. Tu as aimé agir mais trop tard, ils sont déjà partis avec cinq kilos de cocaïne.

“ J’viens voir Ulysse. ” Wow bizarre. On te laisse rapidement entré dans l’établissement sans rien contrôler. Non seulement tu es blanc comme un linge suite à ce qui s’est passé une heure plus tôt mais en plus, tu portes une casquette comme si tu te caches. Pourtant, on te laisse rapidement passer. Un petit coup d’oeil te fait comprendre que les deux grands gaillards sont occupés à jouer sur leur téléphone. Super la sécurité. Tu t’en fous. Tu es là pour plaider ta cause et celle de tes camarades d’infortune ; après le vol, vous avez tiré au sort et puisque la malchance t’accompagne depuis des semaines, c’est tombé sur toi ; tu dois le dire à Ulysse. Ce que tu ignores, c’est que tes deux camarades t’avaient devancé, envoyant un texto au patron pour lui dire que c’est de ta faute. Ils t’accusent alors qu’en réalité - chose que tu ignores - ils ont orchestré cette mise en scène pour non seulement voler la marchandise mais aussi, se débarrasser de toi, le meilleur dealer sur le terrain. Toi, à aucun moment tu ne les as suspecté en plus là … là, après que tu l’as vu, ton cerveau s’est bizarrement vidé. Tu as tout fait pour l’esquiver. Ulysse. Tu as tout fait pour ne pas le croiser et te voilà, dans son antre, à quelques mètres de lui. Tu hésites. Y aller maintenant ? Finir ce shoot que tu as commandé ? Quand il quitte son siège, tu n’as plus le choix, tu bois cul sec le shot de tequila et tu le suis. Il entre dans une pièce. Tu réfléchis quelques secondes non sans avoir torturé tes lèvres de tes propres dents. Il est seul dans cette pièce ? Peut-être que tu … vous … non, arrêtes de penser à ça ! Cette nuit passée ensemble est une erreur de calcul. C’est ça. Entre vous c’est professionnel, tes fantasmes ne doivent aucunement interférer. Alors, armé d’un courage inédit, tu ouvres la porte et directement tu entres à l'intérieur. Tu n’arrives pas à contrôler le choc qui envahit la scène. Tes sourcils se froncent et tes lèvres se pincent contre ta volonté. Putain. Tes résolutions d’oublier ce qui s’est passé entre vous ? Envolées. Tu ressens de la jalousie. Elle bouillie de l’intérieur. Les deux hommes ne semblent même pas alertés par ta venue discrète, continuant ce qu’ils faisaient. Et avant que ça ne dégénère et t’obligent à voir des choses que tu ne veux surtout pas voir, tu fermes la porte violemment. Maintenant ils savent que tu es là. “ J’dois t’parler. ” Les lumières sont tamisées. C’est fait exprès, tu le sais. Et ça t’énerve surtout que la casquette fait en sorte de cacher ton visage. Tu la retires, toujours avec la même violence. Tes mâchoires demeurent serrées au point d’avoir mal aux dents. Tu ne veux pas avancer plus comme si cela rendrait la scène d’autant plus réelle. D’ailleurs, tu poses ton regard clair sur l’homme … Ok, tu comprends mieux. Il est totalement différent de toi, totalement. Ça te fait sourire amèrement. Maintenant que t’y penses, si Ulysse voulait plus avec toi, il t’aurait contacté après tout, tu bosses pour lui. Il ne l’a jamais fait et cela concrétise tes pensées : tu es une erreur de calcul. Il le regrette sûrement ou bien, il a tout simplement oublié ce petit écart entre vous. Et toi ? Malgré les apparences, il ne quitte jamais, jamais ta tête. Putain de merde. “ Alors c’est ça le pays des merveilles ? Un baisodrome. ” En réalité ? Tu as pensé à voix haute. C’était pas voulu mais ce qui est fait est fait. Et franchement ? Tu regrettes pas. Là, tu es prêt à tout envoyer chier. S’il te vire ? Non, tu vas démissionner dans quelques minutes. “ Accorde moi 5 minutes et après, vous pouvez baiser jusqu’au p’tit matin, j’m’en fous. ” C’est vrai ? Non pas du tout. Tes mains tremblent. Ton impulsivité est à son paroxysme. Tu essaies tant bien que mal de garder la tête haute mais c’est pas évident. Rien n’est évident dans cette situation.