Je me sens minable, minable pour tout ce qui arrive, minable d’avoir succombé si facile à cette merde, c’est vraiment de la merde. Je ne pensais pas qu’on pouvait y plonger si facilement et si j’en parle à Zad, il va péter les plombs. Il se sent déjà assez coupable sans que je n’ajoute que je n’ai pas su dire non, que j’ai eu besoin de continuer à me droguer. Je voudrais tellement que ça soit aussi simple, mais j’ai peur que tout le monde finisse par l’apprendre, je ne veux pas tout perdre à cause de ça.

« Je … Je voudrais bien mais … si j’en parle, je risque de tout perdre, je ne pourrais plus faire de boxe, si l’université est au courant que … je ne suis pas sûr qu’ils voudraient me reprendre. Je … ne sais pas comment faire et je ne veux pas que mon petit ami soit mêlé à tout ça, il se sent déjà assez coupable. »

C’est compliqué, très compliqué, je sais qu’il doit se dire que je suis cinglé, que je ne choisis pas la facilité, ou au contraire, mais je sais aussi que je ne m’en sortirais pas si je le dis, alors je préfère le garder pour moi.

Ça me fait mal, quand il me parle de sa famille d’accueil, sans doute parce que je n’ai jamais cherché à vérifier qu’ils étaient bien morts, j’ai toujours cru ce qu’on m’avait dit. Je ne pensais pas qu’on pourrait un jour se revoir, je voudrais aussi que mes parents ne soient pas morts. Je comprends ce qu’il me dit, je comprends qu’il veut m’aider, mais je ne sais pas encore comment je suis sensé faire.

« Je suis désolé tu sais … de ne pas t’avoir cherché … je n’imaginais pas une seconde que tu puisses être vivant. »

J’essaie quelque peu de changer de sujet, mais je ne veux pas qu’il se fâche de nouveau et je lui dis :

« Je ne sais pas ce que je dois faire. Je suis complètement paumé. »

Je me demande ce qu’il doit penser de moi, que je suis un minable sans doute.

@Lucas Deschamp