. at the bar .

outfit,, il n'est pas si tard que ça
mais cary a commencé tôt.
noyer le chagrin dans l'alcool quand personne ne peut faire mieux que ça pour l'aider à penser à autre chose.
le temps qui s'efface, les sourires qui se transforment en des façades mielleuses ; c'est ainsi qu'il est plus aisé de surmonter l'humanité qui s'étend autour du monde. alors les phalanges glissent de verres en verres, les lèvres se noient de nombreuses fois.
pourtant, cary sait que ça ne sert à rien. que ça ne lui apportera rien de plus le lendemain matin. hormis du chagrin, des regrets. le jeune homme sombre parfois ; quand il est trop compliqué de se montrer fort.
la nuit l'aide à se perdre, rencontrer un homme, un autre. croire l'espoir au creux des yeux et penser que ça durera à jamais. l'instant d'une soirée, de quelques heures, cary se sent aimer et c'est ce qui le fait vibrer.
néamoins, il appelle toutes ces nuits-là, la descente aux enfers.

sa veste en cuir pendue autour de l'avant-bras, il pousse la porte d'un autre bar. après une brève inspection des lieux, cary s'avance vers le comptoir, se fraie une place sur un tabouret. abandonne sa veste par-là.
d'un geste las, il glisse une main dans ses cheveux bruns avant de faire un signe au barman pour qu'il vienne prendre sa commande. les cocktails défilent dans son esprit, entre ceux qu'il a déjà bu et celui qu'il choisit de prendre.
- il me faut un tequila sunrise.
c'est ce qu'il demande à l'homme en face de lui, passé la surprise du physique avantageux, de cette barbe qui encadre son visage ; de cet âge qui, probablement, appelle une expérience différente.
cary ne peut s'empêcher de penser à lui.
- je m'appelle cary.
légèrement penché au-dessus du comptoir, cary lui sourit. lui offre presque cette confidence tandis que ses prunelles recherchent de la lueur dans leurs jumelles.

@Joshua Parker

. at the bar .

outfit,, le prénom compris, cary se réinstalle correctement sur son tabouret. les prunelles qui vaquent du comptoir en bois aux gestes effectués par ce barman de l'autre côté préparant que le cocktail demandé.
les couleurs s'invitent, prennent toute la place dans le verre finalement posé sous ses yeux. alors cary le remercie pour porter la boisson à ses lèvres. sucrée, fraîche ; est-elle capable de raviver les étoiles dans les cieux ?
et alors que joshua se détourne, cary revient glisser son regard sur sa silhouette qui sert les clients. comme à chaque fois, il pense à lui. le visage à la mâchoire carrée, les épaules larges, contenantes - protectrices - et la forme de ses mains posées sur ses hanches.

cary abandonne un soupir (ou plutôt un râle de douleur sourde), pivote sur son tabouret. la salle n'a rien qui attire vraiment son attention et il songe que c'est bien mieux comme ça. les gorgées d'alcool s'insinuent dans son organisme quand il sait que les limites à ne pas dépasser sont sûrement déjà atteintes. ce n'est pas le premier bar.
souvent, il se demande ce qu'il recherche vraiment. chez les autres. en lui-même. les années s'effacent quand les souvenirs persistent et qu'il est incapable d'aller de l'avant. bien que rares soient les personnes qui le connaissent vraiment, il parle de son mal-être ; et il suffit seulement de le regarder pour voir que quelque chose ne va pas.
toutefois, c'est là que cary se dérobe.
joue la carte du mystère, envoûte, plaît ; souffre.
son verre est vide.
il se souvient que joshua lui a dit qu'il fait des cocktails d'exception. alors il l'appelle une nouvelle fois.
- t'en ferais un pour moi ?
il repousse son verre vide devant lui d'un geste de la main.
- j'aime quand c'est sucré et relevé. surprends-moi.
l'évidence même des sous-entendus fracasse ses mots et cary, sobre, en rougirait certainement.


@Joshua Parker