les portes du péché. // @Viggo Sundman ※※※ Sournoise, cette spirale infernale dans laquelle tu as mis le pied il y a plusieurs mois de cela. T'es tombé dans ses filets. Prisonnière de ses grands yeux azur, de ses cheveux couleur or, de son sourire qui en fait craquer plus d'une. T'es pas la première à tomber sous le charme de Viggo Sundman. Incapable d'aimer, tu l'pensais. Cœur qui s'emballe chaque fois qu'il est là, dans le coin. Tu sens son regard sur toi. Envie d'être avec lui, blottie dans ses bras. Envie de lui, d'être à lui. Chaque fibre de ton corps le réclame encore et encore. Difficile de t'passer de lui. Tu vis mal le fait qu'il soit tout le temps à l'autre bout du monde. Tête en l'air, t'essaie tout de même de masquer tes émotions aux autres. Un mois déjà. Un mois s'est écoulé depuis que tu t'es envoyé en l'air avec lui. Appel à ton frère hier soir. Il le sent que tu lui caches des choses. C'tellement simple de masquer les choses à ses proches lorsqu'ils sont loin. Retrouvailles avec ton meilleur ami. Inquiète pour lui. T'sais pas comment l'aider. C'est son combat, pas le tien. Ça t'rend malade de le voir ainsi. Des hauts et des bas, il y en a toujours. Pas l'choix. Faut faire avec. Mais tu seras là pour lui, t'comptes pas le lâcher. Oh que non !



Kate absente, c'toi qui prend son relais cette fois. Pas le même statut qu'elle, tu tiens tout de même à assurer son rôle. L'hôtel tourne à son rythme habituel. Quelques problèmes à gérer. Des clients mécontents mais compréhensifs. Quelques consommations leurs sont offertes au bar de l'hôtel. Ce collègue qui te faisait tant peur ne semble pas être là aujourd'hui. À l'accueil, les filles sont excitée. Apparemment, le patron est là aujourd'hui. Pas vu encore. Enfermé dans son bureau certainement. Envie d'aller le trouver, de le surprendre dans son bureau. Les risques sont grands. Ici, t'es juste son employée. Kate a été très claire quant à la relation avec Viggo. Dommage pour elle, t'as déjà franchie la limite. Deux fois. Jamais deux sans trois, pas vrai ?! Un client t'interpelle. Il s'permet de te siffler. Loin de toi l'idée de faire un esclandre, tu fais signe à l'agent de sécurité d'aller le voir. Son nom t'est donné. « Ce n'est pas un client de notre hôtel. Il n'est pas dans le registre ! » Te désignes l'une des filles à l'accueil. On le met à la porte avec interdiction de revenir. Pas très sereine, t'poursuis tout de même ton travail. Vingt heures. La journée se termine. L'équipe de nuit prend son poste. L'équipe de jour s'éparpille devant l'hôtel. Chacun rentre chez soi, fatigué de cette journée de travail. On ne dirait pas mais il y a un millier de choses à faire et penser dans ce genre d'hôtel. Il faut penser à tout pour satisfaire chaque client. Vêtue de ta jupe tailleur, d'un chemisier blanc légèrement transparent et de ta paire d'escarpins, tu quittes les lieux. Talons qui claques sur le sol en marbre de l'hôtel. Toujours pas vu le patron. Personne ne l'a vu sortir de son bureau. Tu prends la direction du parking au sous-sol. Lieu sombre et silencieux. Bien entretenu malgré tout. Regard autour de toi. Seule, t'es seule. Tu repères très rapidement la voiture de Viggo. Sourire qui illumine ton visage. Tu te rappelles de cette voiture. T'es déjà monté dedans, lorsque vous êtes allés boire un verre ensemble. C'est ce fameux soir où t'aurais dû t'arrêter là, ne pas allé plus loin avec lui. Incapable de lui résister désormais. Trop faible quand il est là, près de toi. Quand il te touche, te caresse et ôte -un à un- tes vêtements. C'est ce soir. T'as décidé. Tu vas tout lui dire. Révélation qui a besoin d'être faite. Cœur qui s'emballe. Assise sur le capot de son Aston Martins, t'attends qu'il arrive. Coup d'oeil sur ton smartphone. Quelques notifications, rien d'intéressant. Bruits de pas qui te sortent de tes pensées. Sans même lever la tête, tu les reconnais. Démarche sûr de lui. Impeccablement habillé et peigné. Sourire sur ton visage. Il est là, en face de toi. « Viggo.. » Doux murmure. Impossible de bouger. Hypnotiser par celui qui fait chavirer ton cœur.

Longue journée. Quoi que, pour le milliardaire aux milles projets, toutes les journées étaient longues et bien remplies. Ce qui n’était pas pour lui déplaire parce qu’il ne s’arrêtait jamais vraiment. Doté d’un métabolisme exceptionnel, il n’avait besoin que de peu de sommeil pour être en forme et il profitait pleinement de cette capacité. De toute façon, même lorsqu’il prenait des vacances, son esprit prolifiques continuaient de travailler et il ne se tenait pas bien loin de ses affaires. Si cette journée avait été chargée ça n’était pas pour la même raison que d’habitude. Aujourd’hui était un jour particulier parce qu’il devait s’occuper de ses enfants. Leur mère était parti sur un tournage et, Viggo étant présent à New-York tout le week-end il avait accepté de les prendre en charge. Enfin, surtout sa fille. Son fils lui, préférait toujours se tenir aussi loin que possible de son père et, désormais âgé de dix-sept ans, il était capable de se débrouiller seul le week-end dans la maison de sa mère. Sa seule obligation avait été de venir déjeuner chaque midi, avec sa petite soeur et son père pendant l’absence de sa mère, avant de pouvoir reprendre le cours de sa vie. Amy, elle, était encore trop jeune pour resté seule. La plupart du temps, Nath’ s’occupait d’elle puisque leurs deux parents étaient absents mais, lorsque Viggo était disponible, il choisissait de s’occuper de sa fille et cette dernière s’en montrait toujours ravie, bien loin d’éprouver pour lui, la même haine que son père.

Lorsqu’il avait la garde de sa fille, Viggo essayait de ne pas trop travailler et de passer du temps avec elle. Ça n’était pas chose aisée pour lui mais il essayait de s’y tenir. Ce matin, il avait dû se rendre à l’hôtel, Kate avait pris quelques jours de congés et, en son absence, Viggo surveillait d’avantage les affaires administratives de son palace new-yorkais. Rapide coup d’oeil aux chiffres du début de week-end en passant le matin avant de quitter l’établissement, laissant son bolide sur le parking pour la journée. Amy avait été ravie de cette dernière journée en compagnie de son père, le repas du midi dans l’un des restaurants les plus luxueux de Manhattan n’avait pas semblé ravir Nath’ mais il était venu malgré tout et avec consentit à adresser la parole à son paternel ce qui, en soit, constituait un exploit. Et puis, en fin d’après midi, le chauffeur de la future ex femme du milliardaire était venu récupérer les enfants et Viggo avait rejoint l’hôtel. Après quelques heures à travailler dans son bureau pour combler le retard accumulé suite à ses quelques jours où il s’était adonné à ses obligations familiales. Le soir était venu, même si, en cette belle journée d’été le soleil brillait toujours sur la skyline new-yorkaise mais, il était tant pour lui de regagner son penthouse. Dossiers classés, messages à l’intention de Kate pour son retour, il avait fermé son bureau et était descendu en direction du parking. L’endroit était le plus souvent vide, peu d’employés venant en voiture et la clientèle disposant d’un autre endroit pour stationner leur véhicules. Le regard devant lui, il avait vite remarqué une silhouette appuyé sur sa voiture. Il avait serré les dents pour ne rien dire, n’appréciant que peu qu’on se tienne ainsi sur ses véhicules. Il en avait certes beaucoup mais il aimait que ses bolides soient traités avec respect et surtout, il les aimait toujours impecables, sans rayures, sans la moindre trace de saleté. Il n’avait pas eu besoin de se rapprocher beaucoup pour deviner qui se trouvait là et, alors qu’elle avait pris la parole il avait affiché son sourire poli habituel.« Harper ? Que me vaut le plaisir de cette visite ? ».

les portes du péché. // @Viggo Sundman ※※※ Temps qui se fige. Sang qui pulse fort dans tes oreilles, où résonne le sourd battement de ton cœur. C'pas possible. Non, ça n'peut pas être vrai. Tu te trompes. Pas qui te guident jusqu'au parking de l'hôtel. Celui situé au sous-sol. Il est tard. Sur ton passage, les lampadaires s'illuminent. Endroit désert. Quelques voitures soigneusement garées. Une seule d'entre elles t'interpelle. Une Austin Martin. Tu la connais bien. C'est celle de Viggo. Preuve qu'il est encore ici, à l'hôtel. Tu t'souviens de tout. Cette virée en voiture avec lui. Votre première fois dans la salle de réunion de l'hôtel. Cette rencontre inattendue à l'un des galas de charité qui s'est fini par une partie de jambe en l'air avec ton patron. Encore une. Personne ne l'sait. Ça reste entre Viggo et toi. Bien trop de torts seront causés si les gens venaient à découvrir la nature de votre relation. Tu n'sais même pas ce que vous êtes tous les deux. Amis ? Amants ? Sans doute. Tu n'es qu'une énième conquête dans son tableau de chasse. Lui, il représente plus que ça pour toi. Fort sentiment amoureux éprouvé envers le milliardaire. Ce soir, tu lui vas tout lui avouer. Nœud à l'estomac. T'sais pas comment il va réagir. Accepter tes sentiments ? Les rejeter ? Et te rejeter par la même occasion ? Une chance sur deux pour avoir le cœur brisé. Aimer c'est prendre le risque de souffrir. Ce soir, tu prends ce risque. Au fond, t'espère que le milliardaire va accepter les sentiments que tu éprouves à son égard.


Longue attente. Assise sur le capot de la voiture de Viggo, tu repenses à ces instants passés près de lui. Son corps qui touche le tien. Tes mains qui le découvrent. Les siennes parcourant le tien. Il a dû certainement apercevoir les cicatrices sur ta peau. Cicatrices dû à tes années d'anorexie. Maladroitement, tu tentes de les dissimuler sous des tatouages. Mais elles sont toujours là, soigneusement imprimés dans ton esprit. Ces traits sont encore clairs. Tu le sens contre toi, te donnant des coups de reins plus forts les uns que les autres. Ses lèvres contre les tiennes. Son souffle contre ta nuque. Soudain, tu pris pour qu'aucun agent de sécurité ne t'ai vu descendre au sous-sol. Rares sont les employés qui viennent en voiture. N'habitant pas très loin du complexe hôtelier, tu as choisis la marche. Moyen de se déplacer plus que sûr. Bruits de pas qui se fait entendre au loin. Ça se rapproche. Tambourinement de ton myocarde. Cette odeur. Tu la reconnaîtrais entre mille. Une odeur boisé, très masculine. Silhouette qui se rapproche. Sans attendre, tu descends de la voiture. Sourire illumine ton visage. Viggo, là, devant toi. Envie de courir vers lui. De lui sauter dans les bras, de l'embrasser. Longues semaines sans lui. Tu commençais à douter de son retour un jour. « Les filles étaient toutes surexcitées aujourd'hui. Apparemment, le patron serait présent. J'suis venue vérifier par moi-même ! » Paroles prononcés avec une débordante confiance en soi. Talons qui claquent contre le sol en béton du parking. Pas qui te mènent vers lui. Les yeux relevés vers lui, tu hésites à le toucher. Caméra de surveillance un peu partout autour de vous. C'est déjà suspect de vous voir au parking en même temps. « Je suis contente de te revoir. » Aveu fait. Mains qui tremblent. Ce que tu t'apprêtes à lui dire n'est pas facile à avouer, mais nécessaire. Au moins, les choses seront dites. « J'espère que tu es satisfait des chiffres du mois de juin. On se démène sans relâche pour combler les attentes des clients. » Tu lui épargnes l'histoire avec cet homme qui s'est autorisé à rentrer dans l'hôtel aujourd'hui et siffler toutes les hôtesses. C'est désolant de voir ce genre de comportement en deux mille vingt-quatre.

Le temps était venu de quitter les lieux. Sa journée de travail avait été courte, très courte mais, fort heureusement pour lui, il était doté d’une importante capacité de travail et était capable d’abattre beaucoup en très peu de temps. De plus, il ne s’agissait que de vérifier des chiffres. Il avait quelques appels à passer mais cela pouvait attendre un peu plus tard dans la soirée. Le regard rivé sur son téléphone, il était descendu au sous-sol du palace, sans prendre la peine de saluer le personnel présent dans le hall comme il le faisait de temps à autre. Téléphone rangé d’un geste dans la poche de son pantalon de costume noir, il avait relevé les yeux vers l’endroit où il avait stationné sa voiture plus tôt dans la journée, lorsqu’il était arrivé avec sa fille. Il était censé être seul ici. Il y était toujours seul. Ses muscles s’étaient légèrement raidis en se rendant compte que ça n’était pas le cas. Pas qu’il ait peur, l’hôtel était plus que sécurisé et rien ne pouvait arriver ici. Non. Simplement il n’avait pas vraiment envie de sociabiliser ce soir ou de faire la discussion avec qui que ce soit, il comptait profiter d’un peu de calme, boire un verre chez lui pour se détendre après cette journée avant de passer son dernier coup de téléphone de la soirée à un investisseur à l’autre bout du monde concernant un important projet en cours.

Il ne lui avait pas fallu longtemps pour reconnaitre la silhouette qui semblait l’attendre, assise sur le capot de son Aston Martin. Viggo avait serré les dents, silencieux tandis qu’il l’avait observé se redresser et cesser tout contact avec la voiture. Il avait noté dans un coin de sa tête de faire vérifier la carrosserie de son bijou dont il prenait tout particulièrement soins. Comme de chacune des voitures qui se trouvait dans son garage. Elles devaient toutes êtres impeccables, comme lui, il ne pouvait pas en être autrement et, même une micro rayure n’était pas acceptable. Il avait bien des défaits et, la maniaquerie obsessionnelle concernant ses voitures en faisait partie et il l’assumait totalement. Que lui voulait elle ? Ils n’avaient pas rendez-vous et le suédois ignorait ce qu’elle pouvait bien lui vouloir. Il devait avouer qu’il avait passé des moments agréables en sa compagnie ces derniers mois. Si c’était ce qu’elle attendait de lui ce soir, il n’avait pas le temps de sortir et il ne comptait pas la ramener chez lui, il avait encore du travail et en avait déjà été assez distrait ces derniers jours avec la présence de sa fille chez lui. Il s’était immobilisé à quelques pas de la jeune femme toujours près de la voiture avant de l’interroger sur les raisons de sa présence ici. Elle avait ses affaires avec elle, elle devait avoir fini son service pour aujourd’hui. La raison qu’elle lui avait donnée l’avait fait sourire mais il avait la profonde conviction que ça n’était pas de cela qu’il s’agissait. « Ah oui ? Et bien ça n’en valait pas vraiment la peine, je ne suis pas resté longtemps ici. Tu as mon numéro il me semble, pourquoi ne pas m’avoir envoyé un message si tu voulais savoir ? ». Viggo n’avait pas l’habitude de mâcher ses mots ou de réfléchir trop longtemps avant de parler. Juste assez pour tourner ses phrases de manières courtoises. Elle aurait pu également l’appeler à son bureau depuis l’accueil du palace pour se voir confirmer sa présence ou non dans les murs. Il ne voyait qu’une raison pour laquelle elle aurait voulu le voir en personne mais l’attitude de la blonde ne correspondait pas du tout avec ce qui lui était venu en tête. Encore moins maintenant qu’elle avait repris la parole d’une voix dont le timbre n’avait rien qui se voulait aguicheur. « Et bien tu me vois ravi de te faire plaisir alors. » Il avait souri taquin, comme à son habitude. Puis elle avait repris la parole pour lui parler de l’activité de l’hôtel. Soudain, il avait l’impression d’avoir Kate en face de lui, stricte et sérieuse. Sauf que la gouvernante ne serait jamais descendue au parking pour lui parler des chiffres du mois. Il avait froncé les sourcils, observant la jeune femme en se demandant quelle mouche l’avait piquée. « Tu es réellement venu me trouver ici pour me parler des chiffres de l’hôtel ? Je tiens à te dire que même Kate n’a jamais fait ça. » Il l’observait sans baisser le regard. Il sentait bien qu’il y avait autre chose, il avait vu le léger tremblement de ses mains, le ton qui était le sien. Il y avait quelque chose qui était différent de d’habitude et il ne pouvait pas l’ignorer.  

les portes du péché. // @Viggo Sundman ※※※ « Mais putain Harper !! ça va pas ou quoi ? » D'ici, tu entends la voix de ton frère. Dans ta tête, elle résonne. Non, il ne doit pas savoir. Jamais. Il n'doit pas savoir que tu es étrangement attiré par ton patron. Cœur qui bat la chamade. Longue journée de travail. L'hôtel ne désemplit pas avec le début des vacances. Kate a pris quelques jours de congés. C'toi qui la remplace ou, du moins, tu fais du mieux que tu peux. Pas toujours facile de gérer une équipe. Heureusement, tes collègues sont plutôt cool. Tu n'sais pas si tu serais capable de remplacer Kate un de ces jours. C'est beaucoup de responsabilités. Déjà un an que tu travailles à l'hôtel Sundman. Un an que tu fait la connaissance de Viggo. Sentiments qui ne se sont pas éteints. Au contraire, ils n'ont fait que s'amplifier. Ça t'dévore. Envie d'être avec lui, de lui appartenir. Cœur, corps et âme. Personne ne l'sait. Ton frère te tuerait s'il savait. Matt, il te mettrait en garde et te protégerait. Tu n'sais pas ce que tu ferais sans lui. Ton meilleur ami, ton frère. C'pas un vrai Lovegood -biologiquement parlant- néanmoins, pour toi, s'en est un. Il connaît chacun de tes secrets, ou presque. Seul ton corps est témoin de ton attirance pour un certain milliardaire suédois. Corps, cœur et âme. Un mot de sa part et tu es à lui. Un seul mot.


Ses traits ne marquent aucune trace de fatigue. On n'dirait pas qu'il à passé la quasi totalité de la journée enfermé dans son bureau. Fausse excuse avouée au milliardaire. Tes collègues féminines en ont fait tout une affaire de savoir le propriétaire des lieux sur place. Si elles savaient que toi, t'as déjà pu goûter à ses lèvres et à son corps, par deux fois. Kate t'arracherais certainement la tête. « Je .. Je n'voulais pas te déranger. Je sais que t'as énormément de travail.. » Un peu de mal à parler face à lui. La vérité c'est qu'il t'impressionne. Immense charisme qu'il possède. Lorsqu'il se trouve dans une pièce, personne n'ose parler. Même pas certaine que ton père oserait objecter quoi que ce soit en la présence du milliardaire. Envie de lui sauter dans les bras. Manque immense de lui, de son corps contre le tien. De goûter une fois encore à ses lèvres. Mais, ce soir, Harper était bien déterminée à lui parler. À tout lui avouer. Sentiments bientôt dévoilés, les cartes seront entre les mains du milliardaire. Deux issues possible : les larmes qui ruisselleront sur tes joues et témoigneront de ton cœur brisé, ou être enfin à lui. Seulement à lui. Cœur, corps et âme. l 'élégance de Viggo n'a pas manqué de te frapper. Oh que non ! Toujours impeccable des pieds à la tête. Jamais un cheveu ne dépasse de sa chevelure. Costume sans aucun faux pli, impeccablement repassé. Si la perfection devait porter un visage, ça serait sans aucun doute le sien. Raclement de la gorge. Doigts jouant nerveusement les uns avec les autres. TIC TAC. Il est temps de tout lui révéler. Les mots te manquent. Tu n'sais pas comment formuler ces aveux sans paraître pour une énième groupie du milliardaire. « En fait, je n'suis pas tout à fait honnête.. J'ai quelque chose à te dire.. » Coeur qui bat de plus en plus vite et de plus en plus fort. Iris plongés dans le regard de Viggo. Envie de le toucher. Besoin de sentir sa peau contre la tienne. TIC TAC. Respiration forte. Tu te lances enfin. « J'éprouve de très forts sentiments pour toi. Je parle de sentiments amoureux.. J'arrive pas à te retirer de ma tête. J'arrive pas à cesser de penser à toi, à avoir envie d'être dans tes bras. Dis-moi que je n'suis pas folle. Dis-moi que ce que je ressens pour toi c'est réciproque et que nos ébats ne sont pas qu'un loisir .. Que je n'suis pas qu'un loisir... » Le silence du parking devient très pesant. Minutieusement, tu scrutes son visage. Viggo ne laisse jamais rien transparaître, beaucoup trop difficile à déchiffrer. Cœur qui s'emballe. Nœud dans ta poitrine et ton estomac. Les quelques minutes qui précèdent sa réponse sont insoutenable.

Au sol-sol de l’hôtel, endroit habituellement déserté de tout occupant, Harper se trouvait là et elle semblait l’attendre. Que diable faisait elle ici et que lui voulait elle ? La première possibilité qui lui venait en tête concernait le travail. En effet, ils se trouvaient à l’hôtel, elle était son employée. Peut-être avait-elle des choses à lui dire mais… dans ce cas pourquoi venir au parking et attendre qu’il ne quitte son bureau ? Le plus simple aurait été de l’appeler ou de venir le voir dans son bureau, il écartait donc la possibilité qu’elle souhaite le voir à ce sujet. L’autre raison à laquelle il pensait n’avait rien de professionnel et n’était pas pour lui déplaire quand bien même il avait encore du travail à accomplir une fois qu’il serait de retour chez lui. Cependant, il doutait fort qu’elle ait une idée de ce genre en tête, son comportement, en tout cas, semblait indiquer tout le contraire et, après les moments intimes qu’ils avaient pu partager, Viggo savait qu’elle ne se comportait pas comme cela quand elle souhaitait partager un moment en privé avec lui. Harper était plutôt du genre à s’exprimer de manière plutôt explicite avec lui à ce sujet. Il avait encore en mémoire les mots qu’elle avait employé la dernière fois, pour lui faire quitter la salle de réception.

Il avait marqué un arrêt à quelques mètres de sa voiture à côté de laquelle se tenait la jeune femme, l’observant des pieds à la tête, encore vêtue de sa tenue de travail, sobre et élégante. « En effet, j’ai du travail mais mon bureau me semblait quand même un endroit plus approprié pour discuter de cela que le capot de ma voiture. A moins que tu veuilles que je te ramène chez toi ensuite ? » Il avait souri en coin. C’était la seule raison valable qu’il voyait, bien qu’elle soit malgré tout un peu tirée par les cheveux.

Finalement et d’une voix presque hésitante qui lui rappelait leur premier entretien, près d’un an plus tôt, dans son bureau à l’étage supérieur, elle avait avoué qu’elle n’était pas ici pour lui parler de travail. Viggo avait haussé un sourcil, interrogateur, avant de croiser les bras sur son torse, signe qu’il était prêt à entendre ce qu’elle avait à dire et qu’il n’avait pas toute la nuit devant lui. Si elle devait parler ce serait maintenant. Vu l’air étrange qu’elle affichait il se demandait bien ce qu’elle pourrait lui dire et, comme elle faisait durer le suspense, il commençait à se demander si elle n’était pas enceinte et qu’elle suspectait qu’il soit le père. Finalement elle avait repris la parole et il s’était figé, le visage toujours neutre, une lueur sévère s’était faite glissée dans ses yeux qu’il gardait braqués sur elle. Elle n’était pas enceinte. C’était un soulagement mais… ce qu’elle venait de lui annoncer était peut-être même pire à ses yeux. Des sentiments pour lui ? Forts ? Elle était amoureuse ? Il l’avait laissé parler, sans l’interrompre, impassible. Lorsqu’elle eut terminé, il ne l’avait pas quitté des yeux, mais il se refaisait le film de leur relation si l’on pouvait appeler cela ainsi et il ne comprenait pas à quel moment elle avait pu penser qu’il ressentait quoi que ce soit pour elle, à part de la sympathie. Oui, ils avaient passés des moments agréables ensemble et il n’aurait certainement pas dit non pour recommencer encore mais… de l’amour ? Manquait-elle à ce point d’attention pour confondre une attirance physique indéniable avec de l’amour ? Alors certes, il n’avait pas dit clairement, lorsqu’ils avaient commencé à flirter, lorsqu’elle avait commencé à se montrer plus entreprenante avec lui, que rien n’était possible entre eux mais… cela ne tombait il pas sous le sens ? Il était Viggo Sundman, sa réputation la précédait et les jeunes femmes étaient nombreuses à s’être déjà cassé les dents sur des espoirs complètement irréalistes. Il n’était même pas encore totalement divorcé alors comment imaginer qu’un homme comme lui cherchait à retrouver une relation sérieuse ? Parce qu’il avait dépassé les quarante ans, qu’il avait deux enfants et que cela signifiait donc qu’il devait avoir une vie équilibrée ? Peut-être. Après tout, même si elle ne disait rien c’était ce que pensait sa mère, elle était de la vieille école.  Après quelques minutes d’un silence pesant, durant lesquelles il sentait les yeux perdus de la blonde le scruter à la recherche, sans doute, d’un signe quelconque, tandis qu’il cherchait les meilleurs mots pour répondre à cette déclaration à laquelle il ne s’était pas attendu une seconde. Le suédois n’était pas souvent pris de court mais, là, il l’était bel et bien. Il avait fini par se racler la gorge tandis qu’il secouait doucement la tête dans un signe négatif. « Harper. » Le ton était ferme. «   Non. Nous avons passé de bons moments je ne dirais pas le contraire mais… Je ne ressens rien. Je ne suis même pas encore complètement divorcé. Et… enfin tu sais qui je suis ? J’imagine que ma réputation ne t’a pas échappé et sache qu’elle est fondée, ce ne sont pas uniquement des bruits de couloirs. On a passé du bon temps mais c’est tout.»  S’avançant vers sa voiture, il avait contourné la jeune femme avant de lui assener un coup supplémentaire pour s’assurer qu’elle ai bien compris où il voulait en venir.«   Tu ferais bien de me sortir de ta tête. Tu es jeune, tu trouveras quelqu’un d’autre. »

les portes du péché. // @Viggo Sundman ※※※ Véritable torture. Il se tient là, devant toi. Impossible de le toucher. Plusieurs longues semaines s'étaient écoulés depuis votre dernière entrevue. Rencontre que tu n'oublieras jamais. Soigneusement imprimée dans ton esprit. Son corps contre le tien, son souffle dans ta nuque. Ses baisers qui vont et viennent entre ton corps et tes lèvres. Tu t'en souviens parfaitement. La scène est si claire dans ton esprit. Longues semaines écoulés sans le revoir passer le hall d'entrée de l'hôtel. Aujourd'hui, toutes les filles étaient en émoi de savoir le patron présent. Tu n'as pas échappée à cette vérité. L'envie de le rejoindre dans son bureau t'as dévoré de l'intérieur. Ses traits sont nettement imprimés dans ton esprit. Tu l'sens encore son corps contre le tien. Ses baisers sur tes lèvres. Et ses mains qui s'amusent à parcourir ton corps. Envie de sauter dans ses bras, de le supplier de te retirer tes vêtements un à un. Endroit désert. Malheureusement, un intrus peut s'inviter et vous surprendre. Personne n'sait que t'es totalement éprise de ton patron. Même pas lui. Bientôt. Le compte à rebours est lancé.

Battement de cœur râté.
Souffle qui s'accélère.
C'est l'moment de lui dire.
Il doit savoir c'qui s'trame dans ton cœur.

Te ramener chez toi. En voilà une bonne idée. Mais avant, la vérité doit être avouée. Tu n'peux pas garder ce secret plus longtemps. Ça t'pèse. Ça t'dévore. Visage qui change. Au revoir joli sourire innocent. Iris qui ne s'détache pas de celles de Viggo. Vérité avouée. Mots qui sortent de ta bouche sans que tu t'en rendes compte. Soulagée de lui avoir avoué. Mais terrorisé de sa réponse. La réputation du blond n'est plus à faire. Les femmes passent simplement dans ses draps. Tu n'es certainement qu'une jeune femme comme les autres, une conquête de plus pour lui. Mais pour toi, Viggo est ton idéal. L'homme avec qui tu as envie d'être, de partager ta vie, ton quotidien. Discours terminé. Longues minutes silencieuses. Insoutenable. Cœur qui va sortir de ta poitrine. Tu n'es pas dupe. Tu sais déjà à quoi t'attendre. Viggo et toi, c'est impossible. Distance qui se réduit lentement. Main déposé sur son torse, laissant sa chaleur corporelle envahir ton organisme. Ton prénom prononcé sur un ton ferme. Tu n'bouge plus. Observant silencieusement l'homme en face de toi. Main qui se détache et retombe mollement contre ton corps. Mots prononcés. Cœur qui se brise lentement. « Je... Je... » Incapable de parler. Les mots n'sortent pas. Pourtant, ils s'bousculent dans ta tête. Tout s'bouscule. Envie de hurler, de frapper fortement son torse avec tes poings. La vérité éclate enfin. Tu n'as été qu'un loisir pour lui. Une distraction. Larmes qui commencent à inonder ton regard. Tu n'vois plus grand chose. Tout devient flou. Envie de te jeter à son cou. Il te contourne pour arriver à côté de sa portière. « C'pas possible Viggo. Jpeux pas.. » A bout de souffle, tu tentes vainement de reprendre tes esprits. « J'peux pas arrêter de t'aimer. Putain, j'peux pas. J'ai essayé mais j'peux pas.. » Viggo monte dans sa voiture. Tu l'observes, restant là, bêtement planté au milieu du parking. Téléphone en main, tu tentes d'appeler ton frère. Pas de réponses. Camélia? Matt ? Pas envie de les embêter avec ça. C'ta faute tout ça. Tu l'savais que Viggo et toi, ça ne se finirait pas bien. Les contes de fées, ça n'est que pour les petites filles. Les larmes ruissellement fortement sur tes joues. T'as voulu être honnête, tout lui avouer et bien voilà. T'as joué, t'as perdue. Taxi commandé, tu tentes de te relever du sol. Jambes qui ne tiennent pas. Cœur brisé. Plus envie de rien. Qui a dit que tomber amoureuse rimerait avec souffrir ?