New-York, j’ai encore du mal à croire que j’y suis vraiment. Qui l’aurait cru ? Après Los Angeles et mon retour au Pays de Galles, je ne pensais pas mettre les pieds ici un jour. Pourtant je suis là et je suis bien décidé à le voir. J’ai été idiot finalement d’écouter ce que ma famille voulait, je pensais bien faire. Je suis surement banni pour quelques temps, mais je sais qu’ils ne me banniront pas définitivement. J’ai enfilé un costume trois pièces comme à mon habitude, je garde certaines manières et j’ai été habitué, c’est comme une seconde peau, même si je sais ne pas en mettre, c’est rare, mais c’est surtout parce qu’aujourd’hui est mon premier jour dans le label de musique, mon premier jour en tant que Manager et j’ai un peu le trac, beaucoup même. Ils m’ont laissé un peu de temps pour m’installer, ils avaient des choses à régler avec l’ancien Manager et ils m’ont transmis ses conseils et ses dossiers, alors j’ai pris la relève ce matin et je suis là depuis à peine une demi-heure à vrai dire et j’ai mon bureau, si grand, je me sens tout petit et la vue sur la ville est assez dingue. Je me demande encore ce que je fais là. J’ai même un assistant qui m’a demandé si je voulais un café, alors forcément j’ai dit un thé plutôt qu’un café, mon côté britannique qui ressort. Il n’a rien dit et il est parti me chercher du thé. Je me sens un peu comme un étranger ici, c’est encore ce que je suis. Mais tout devrait bien se passer non ? La porte s’ouvre je m’attendais à voir l’assistant mais c’est Jonathan que je vois et je reste là à le regarder et à finir par dire :

« Salut, je … Je ne savais pas qu’on avait … rendez-vous. »

J’ai regardé mon agenda, je ne crois pas qu’il était prévu au programme, mais ce n’est pas plus mal au fond, parce que je voulais le voir. Je m’avance vers lui et je lui dis :

« Je suis venu à ton concert l’autre jour … mais je suis arrivé trop tard … »

Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. Je ne sais pas s’il a envie d’entendre quoi que se soit venant de moi, vu la façon dont je l’ai quitté à Los Angeles, ce n’était pas très classe. Je le regrette encore aujourd’hui, mais qu’est ce que je pouvais faire d’autre ?

@Jonathan Horan

Il est de retour sur le sol américain. Il est même ici à New-York. Comment je peux le savoir alors que j’ai fait en sorte qu’on ait plus aucun contact ? Parce que le milieu de la musique est un petit milieu et les agents se parlent entre eux. C’est du bouche à oreilles que j’ai finalement appris qu’il était ici. Dans la même ville que moi. Est-ce qu’il l’a fait exprès ? Qu’est-ce qu’il veut ? Qu’est-ce qu’il en fait de ses responsabilités familiales maintenant ? Le grand Lord a pu se libérer de ses responsabilités de Lord et de son épouse pour se prendre des vacances ici et faire tomber amoureux de lui encore un pauvre Américain ? Ça fait quelques jours que j’ai su la nouvelle et, même après de nombreuses conversations avec Maddy, je ne sais toujours pas quoi faire face à cette dernière. Je le déteste tellement de m’avoir brisé le cœur comme ça. J’ai tellement eu l’impression qu’il avait joué avec moi. Avec mon cœur et mes sentiments. Je ne voulais pas aller le voir pour qu’il croit que je suis là pour le supplier de me reprendre. De ne pas m’abandonner à nouveau. Parce que c’est loin d’être la vérité. Je le déteste. Mais, il y a quand même ce traite de cœur qui a bondi dans ma poitrine en apprenant qu’il était de retour. Ça m’a pris tout mon selfcontrol pour me retenir d’aller chercher son nom sur Google dans le simple but de trouver la raison de son retour.

C’est bien sur un coup de tête, ce matin, que je me suis levé avec la ferme intention d’aller le confronter. J’ai à peine pris le temps de me préparer puisque j’ai seulement enfilé un jeans et un t-shirt avec des baskets. Mes fans sont habitués de me voir plus souvent qu’autrement habiller simplement. Je n’aime pas les vestons cravates. Je trouve ça inconfortable. Sans prendre plus le temps de réfléchir, j’embarque dans ma voiture et file vers les nouveaux bureaux que James occupent. Quelques temps plus tard, j’arrive devant la porte de son bureau et, après une grande respiration, j’entre sans même cogner. Je me plante à quelques pas de son bureau, les bras croisés.

- On a pas rendez-vous. T’es plus mon agent, tu te rappelles ?

Je lui lance ces paroles avec froideur. Il m’a brisé le cœur et fait sentir comme un moins que rien. Ce n’est pas vrai que je vais être doux avec lui. Un rire sarcastique m’échappe lorsqu’il me parle de concert.

- Fais moi pas croire que tu as réellement fait des efforts pour arriver avant la fin du concert, mais surtout avant qu’on ne quitte la salle et nos loges. Je ne vais pas te croire.

Je secoue la tête. Je passe une main dans mes cheveux en levant les yeux au ciel, puis les repose sur lui.

- Qu’est-ce que le grand Lord fait à New-York loin de ses responsabilités familiales et de sa femme ? Ça ne doit pas plaire à ta famille ça.

Autant aller directement au sujet qui fâche au lieu de faire semblant d’être civiliser. Je suis ici que pour savoir ça. J’en peux plus de me torturer l’esprit avec ces questions. Je veux savoir. Je veux comprendre. Je veux qu’il parte pour arrêter de souffrir et l’oublier à nouveau. Ou du moins tenter de l’oublier.

J’ai du mal à croire qu’il soit là devant moi, après tout le mal que je me suis donné pour finir devant une salle vide, d’avoir traversé tout le pays et d’être arrivé trop tard, c’était il y a quelques semaines, finalement je le vois enfin et je me retrouve à être comme un con sans savoir quoi lui répondre. J’ai l’air fin. Nicholas m’avait dit que je devrais faire profil bas, lui expliquer, lui présenter des excuses, est-ce que je saurais vraiment le faire ? Est-ce que j’arriverais à tout lui dire ? A lui dire que j’ai merdé ? Je n’en sais absolument rien. Je me sens juste idiot quand il me dit que je ne suis pas son manager, que je ne le suis plus. Je me mords la lèvre, gêné. Ils ne lui ont vraiment pas dit ? Merde, ça ce n’était pas prévu. C’est encore moi qui vais passer pour l’affreux. Je ferme les yeux, me passe une main dans les cheveux, sort une cigarette, me fichant pas mal que je ne suis pas sensé faire ça ici et je lui dis :

« Eh bien, si en réalité … j’ai accepté le poste il y a quelques jours. C’est pour ça que je suis là. »

Je ne suis pas très à l’aise, je voudrais qu’il comprenne, qu’il entende toute ce que j’ai à dire, mais nous sommes partis sur de très mauvaises bases, surtout qu’il ne me croit pas une seconde que je sois arrivé à la fin, quand tout était fini alors je lui dis :

« Pourtant c’est vrai. Mon avion à eu du retard, je me suis tiré … je ne me suis pas marié. Je n’ai pas encore affronté ma famille … Ils savent juste que je suis à New-York, mais ils ne savent pas pourquoi. Ils doivent me haïr de toute manière, mais je ne pouvais pas faire ça … j’ai regretté à la minute ou je suis parti. Je n’ai pas pu y aller. Je n’ai rien ne dit à personne. Je m’en voulais tellement d’être parti comme ça. Je n’ai jamais voulu de tout ça. Je n’y suis pas allé, mais le temps que j’arrive à l’aéroport, j’ai dû attendre l’avion suivant et il a eu du retard. Je voulais venir te voir, il n’y avait plus personne et je me suis senti idiot d’être là, je ne savais pas comment te dire que j’étais désolé. »

C’est un peu nul comme excuses, c’est même la pire excuse que j’ai pu donner, une excuse qui n’en est pas vraiment une finalement. Il va vraiment me détester. Sans compter que maintenant on va devoir se supporter souvent, puisque je serais là temps plein alors j’ajoute :

« J’ai hésité quand ils m’ont appelé en disant qu’ils cherchaient quelqu’un pour gérer quelques groupes à New-York, j’ai tellement hésité que j’ai failli refuser, mais c’était la meilleure solution, je ne peux plus retourner chez moi, je n’ai même pas encore de chez moi ici … je reste chez mon meilleur ami un peu pour le moment, le temps de trouver un appartement … Je ne voulais pas que tu l’apprennes comme ça Jon … »

Oh non, je ne voulais pas. Je tire sur ma cigarette, bon sang que ça fait du bien du fumer et de finalement tout lâcher ce que j’avais envie de dire, même si je sais qu’il va mal réagir et je le comprends. Je le regarde et je le trouve encore plus beau quand il est fâché. Ce n’est pas net, mais je n’ai jamais dit que je l’étais.

Le voir devant moi, ça ne me confirme juste qu'il est réellement à New-York. Et ce bureau rime avec le fait qu'il a un putain de travail ici. Qu'est-ce qu'il fout sérieux? J'ai autant envie de lui foutre une droite que de l'embrasser et ça ne fait me rendre encore plus mélanger dans mes émotions. J'arrive pas à croire qu'il est revenu comme si de rien était. En plus, il vient me dire qu'il est mon agent à nouveau ? Comme ça. Et on demande mon avis quand à moi ? Mon groupe et moi, on est peut-être en pause, mais ce n'est pas une raison pour prendre des décisions aussi importes dans notre dos.

- Il n'en est pas question. Tu aurais du refuser et rester dans ta petite vie parfaite de Lord loin de tous les dégâts que tu as causé.

Si je suis en colère ? Oh que oui. Mais, je suis encore plus blessé qu'en colère et ça ce n'est vraiment pas bon. Je sais que je peux devenir méchant quand je suis blessé. Maddie et mon groupe en ont tellement payé le prix que je tente de faire attention avec eux. Mais, face à James, je sens que je vais avoir de la difficulté à me contenir. En plus, il ne semble que mal à l'aise. Même pas mal de ce qu'il m'a fait. Il m'a abandonné ici après des semaines de belles paroles pour retrouver sa fiancée ! Et il pense qu'il peut revenir ici, comme si de rien était ? Il se met le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Un rire cynique franchit mes lèvres lorsqu'il dit qu'il n'a pas encore affronté sa famille. La voilà la douille ! Il va retourner à leur côté, la queue entre les jambes, dès qu'il va devoir les affronter.

- J'en ai rien à foutre de tes fausses excuses. Dès que tu ne pourras plus fuir ta famille, tu vas repartir encore une fois. Et ils ne sont pas les seuls à te détester, tu serais. Tu auras mieux fait de choisir une autre ville où fuir ta famille. Tu aurais pu m'écrire depuis tellement longtemps pour me dire que tu regrettais d'être parti ou juste que tu étais désolé, mais tu n'as rien fait alors laisse moi douter d'à quel point tes paroles sont vraies.

Je sais, je ne lui laisse aucune chance, mais c'est comme ça. Il m'a tellement brisé le coeur que je ne veux plus lui laisser de chances. Je ne veux plus lui laisser la possibilité de me le briser à nouveau.

- Tu aurais dû refuser et rester de ton côté de l'océan. Comme j'en ai rien à foutre de tout ça. Tu aurais pu m'écrire en arrivant ici. Mais non. Alors laisses moi douter du faire que tu ne voulais pas que je l'apprennes par le bouche à oreilles, je ne te crois pas. Je ne crois plus en tes paroles, elles sont maintenant vides de sens. Après tout ce que tu m'as dit alors qu'il y avait ta fiancée qui t'attendait...! Je suis vraiment le pire des idiots. 50 ans et je me suis fais avoir comme un débutant par un jeune. C'est pathétique.

Je secoue la tête. Je suis tellement pathétique sérieux. Je me retiens de toutes mes forces pour ne pas m'accrocher et lui voler sa cigarette. Je donnerais tout pour sentir la nicotine parcourir mon corps dans le simple but de me calmer. Mais j'ai promis à mes filles d'arrêter. Mais, c'est dur. Alors je me concentre sur ma colère pour résister à l'appel de la cigarette, mais surtout de son corps. Il est tout aussi canon le salaud !

Je le regarde en haussant les sourcils et en croisant le bras, je m’attendais à ce qu’il soit fâché, mais qu’il me dise qu’il n’est pas question que je travail pour eux, ça non. Ce n’est pas vraiment à lui de décider de mes choix de carrière, même si je sais pourquoi il me dit ça et le fait qu’il me reparle du fait que je sois Lord me confirme bien ce que je redoutais avant que je ne lui révèle , je l’avais gardé pour moi, juste avant de lui briser le cœur et de partir, de mettre fin à tout, je peux comprendre qu’il soit en colère, mais je n’aime pas tellement qu’on parle sans savoir ce que ça peut être.

« Tu as le droit d’être en colère, mais tu n’as pas le droit de remettre en question mes choix de carrière, tu sais que je travail bien, tu as vu comment je faisais, je saurais faire en sorte que la presse se tienne loin de vous et de votre vie privée, je saurais aussi vous faire avoir des scènes quand vous jugerez que ça sera la moment. Il ne s’agit pas ne nous là. Je ne repartirais pas. »

Il sait comment je peux être têtu et comment je peux prendre mes décisions, surtout quand on me dit de faire l’inverse, ça me donne encore plus l’envie de rester et vu qu’il m’attaque sur un sujet délicat je ne manque pas de lui répondre :

« Je savais que je n’aurais jamais dû te le dire que je l’étais, c’est typiquement le genre de réaction que j’attendais. Je n’ai pas choisi de l’être, j’aurais mille fois préféré de naître dans une famille normale, plutôt que dans la mienne. Tu le sais très bien. Je sais que j’ai mal agis, je m’en veux assez pour ça, quoi que tu puisse en penser. Non en effet, je n’ai pas écrit, je ne savais pas comment dire ce que je ressentais. Je préférais le dire en face et puis tu as jamais eu la trouille toi visiblement de faire face à tes sentiments ? J’ai eu peur Jon, tu peux comprendre ça ? Je n’ai jamais aimé personne d’autre que toi, j’ai eu beau être fiancé ce n’était que du vent, c’était un mariage arrangé. Il était prévu depuis qu’on avait douze ans. Je n’ai jamais eu mon mot à dire. Je ne l’ai jamais aimé. Je n'avais pas le choix, je l’ai juste pris un peu tard. J’avais la trouille de revenir, je savais que tu serais en colère et je le suis aussi après moi. Je suis désolé. »

Il y a beaucoup trop de choses qui sont dites et qui me font mal, mais c’est mérité encore une fois. Je sais bien que je suis responsable de ce que j’ai fait et de la peine que je lui ai faite, mais ça n’empêche pas que ça me blesse qu’il puisse croire que je m’en fiche de lui et que je n’ai pas de paroles. Les choses étaient différente. Je me pince les lèvre et je ferme les yeux, ça fait bien mal qu’il me repousse autant. Est-ce que j’ai tout foutu en l’air pour rien ?

« Je n’ai jamais menti sur ce que je ressentais pour toi et je le ressens toujours. »

Le reste de sa phrase me fait un énorme pic dans la poitrine, ça fait mal aussi ça, qu’il me dise s’être fait avoir par « un jeune. » Je sens la colère aussi monter en moi :

« Alors maintenant c’est ça le problème ? ça ne te dérangeait pas quand on couchait dans ton bureau, ça ne te dérangeait pas la première fois ou je t’ai embrassé, je te mentais pas. Je m’en fou pas mal de ton âge et tu ne t’es pas fait avoir … c’est moi qui ait juste été trop con pour oser te dire les choses. »

Je me suis un peu avancé vers lui au fur et mesure que j’ai parlé, si bien que je suis tout près de lui et que j’ai franchement très envie de l’embrasser, mais je sais qu’il va me repousser et même si j’ai un côté parfois dominant, je n’ai pas envie de jouer là-dessus dans cette situation, ça ne ferait qu’empirer les choses, parce qu’on est tous les deux sur les nerfs. Je tire une bouffée de ma cigarette et le regarde droit dans les yeux avant de lâcher un
:
« Je t’aime Jon, putain que je t’aime et s’il faut que je me batte pour toi … tu as ton homme. Je ferais tout ce que je peux pour me faire pardonner. Je te lâcherais pas. »

Je le regarde tellement dans les yeux, il ne pourra pas me dire que ce n’est pas sincère. Il le verra bien et s’il approche encore un peu plus il pourra presque entendre tous les battements de mon cœur qui bat à la chamade, parce que je suis près de lui, que ça a toujours été comme ça depuis le début. Je veux juste qu’il me pardonne, mais je sais que ça ne sera pas simple, parce qu’il a l’air vraiment en colère.

@Jonathan Horan

Ma colère qui se déverse sur lui cache en fait mon cœur qui saigne. Je pensais être arrivé à reconstruire mon cœur et de m’être remis de cette rupture, mais visiblement ce n’est pas le cas. Face à lui, tout me revient comme un maudit boomerang qui vient s’éclater violemment en pleine face. C’est dur d’y faire face. Surtout en apprenant que je vais devoir faire affaire avec lui chaque jour dans le cadre du boulot. Pourquoi je n’ai pas été averti de ce changement d’agent ? Pourquoi personne ne m’a rien dit ? Est-ce que les autres membres du groupe le savent déjà ou ça va leur être annoncé comme une bombe a eu aussi ? Parce que, s’ils le savent déjà, ils sont vraiment cruels de ne m’avoir rien dit sachant ce qu’il y a eu entre James et moi. Et comment ils m’ont remonté après son départ.

- Tu peux bien être l’agent de qui tu veux, j’men fou. Je veux juste pas que tu sois l’agent de mon groupe. Je m’en fou de tout ce que tu pourras nous apporter. Je ne veux juste pas être forcer de travailler avec toi après que tu m’aies brisé le cœur et que tu as fuis. C’est légitime non ? Pourquoi tu ne veux pas comprendre ça ? On est un groupe de LA et non de New-York alors pourquoi tu t’occuperais de nous ? Ce n’est pas comme si c’était ce qui manquait. Tu es sorti de ma vie si vite alors pourquoi ne pas rester en dehors ? À moins que tu ne m’aies pas assez torturé et brisé le cœur ?

Je retiens de peine et de misère mes larmes. J’ai juste envie de fondre en larmes et de quitter New-York pour rentrer à L.A retrouver mes enfants et Maddie. Ça serait mon tour de le fuir. Le juste retour du balancier après tout. Je voudrais tellement tourner les talons et juste partir loin de lui, mais mes pieds restent obstinément planter au sol. Un rire sarcastique s’échappe de mes lèvres lorsqu’il me dit qu’il n’aurait jamais dû me le dire.

- Bien sûr. Comme ça tu auras pu continuer à me mentir et à jouer un personnage. À jouer de moi et à me faire croire à une belle histoire d’amour. Tu crois que j’ai aimé grandir dans une famille pauvre ?! Bien sûr que non. Pourtant, je ne mens pas sur cette partie de ma vie, comme tu peux le faire. Tu crois que j’ai pas eu la trouille de tomber amoureux d’un mec 17 ans plus jeune ?! Tu crois que j’ai pas paniqué que la presse l’apprenne et qu’elle me traine dans la boue en inventant mille et un mensonge ?! Pourtant, je ne t’ai pas ignoré ou sorti de ma vie ! Tu aurais pu me dire tout ça au lieu de juste me dire que tu étais fiancée et de partir comme un connard. J’aurais compris et tu ne m’aurais pas brisé autant le cœur en me faisant sentir comme un moins que rien que tu as juste utilisé pendant ton passage à L.A.

Je ne pouvais plus retenir mes larmes qui humidifiaient mes joues à présent. Toutes les blessures que j’avais tenté de refermer et de guérir étaient en train de redevenir des plaies béantes. Je m’en veux de lui balancer ces méchancetés, mais c’est mon cœur blessé qui parle pour moi. Ce sont mes blessures qui parlent pour moi. Malgré le fait que je n’arrive plus à refouler ma tristesse, je reste sur l’attaque pour me protéger et peut-être un peu pour me venger du mal qu’il m’a fait en partant.

- Pourtant tu es parti en marier une autre en me le balançant au visage avant de partir…, que je murmure à ses paroles avant qu’il ne reprenne la parole en s’approchant de moi.

Le voir s’approcher de cette façon, ça me ramène à avant qu’il ne parte lorsque je le laissais me dominer avec un très grand plaisir. Je me sens devenir tout petit et je ne rêve que d’une chose : sentir sa main sur poser sur ma gorge alors qu’il m’embrasse avec toute la possessivité que je sais qu’il peut avoir.

- Tu sais bien que ton âge ne m’a jamais dérangé, mais comment tu crois que je me suis senti lorsque tu es parti marier une femme et de ton âge. J’ai 50 ans, James, je pourrais être ton père à la limite, tu veux que je m’aies senti comment quand tu as juste fuis ? Comme le pire des crétins qui s’est laissé manipuler par un jeune qui voulait juste tenter une expérience avant de se marier avec une duchesse magnifique.

Je louche quelques fois vers ses lèvres avec l’envie irrépressible de l’embrasser. Mais, je ne veux pas lui rendre la vie trop facile. Il m’a brisé le cœur avec tellement de facilité, je ne peux pas le laisser gagner si facilement. Puis, perdu dans son regard, je sens mon cœur battre la chamade à ses paroles. Ce traite de sensible trop romantique ! Ses paroles me rendent faibles, comme toujours. Et dire que c’est moi le musicien et compositeur. C’est moi qui devrais être capable de rendre n’importe qui faible avec mes mots. Pas lui. Sans plus réfléchir et parce que j’en meure d’envie, je fonds sur ses lèvres. Un gémissement de pure bonheur franchis mes lèvres lorsque je goûte à nouveau à ses délicieuses lèvres.

- Tu n’es pas pardonné pour autant…, que j’arrive à murmurer contre ses lèvres avant de perdre la raison alors que mes mains parcourent son corps qui m’a tant manqué.

Il est en colère, je le sais, je le sens et je le vois surtout. Je sens toute sa colère se déverser sur moi et je n’avais jamais ressenti ça avant et c’est étrange, mais je le trouve beau quand il est comme ça. J’ai envie de l’embrasser et en même temps de le secouer parce qu’il sait très bien que je fais du bon travail, il sait pourquoi ils m’ont demandé de venir ici. J’ai de l’influence, le fait que je sois Lord sans doute, ça me fait connaître pas mal de monde, je peux avoir des tas d’opportunités, même si je déteste en jouer. Je fais comme si ça ne me touchait pas, mais ça se voit sur ma tête que ça me contrarie et que ça me blesse. Comment est-ce qu’il peut croire que je veux lui nuire ?

« Ce n’est pas moi qui est spécifiquement choisi ton groupe. Ils ne savent pas ce qu’il y a eu entre nous, je te rappelle qu’on a gardé ça pour nous et tu es ici non ? Tu n’es pas à Los Angeles que je sache, je n’ai pas l’impression que tu aies envie de retourner là-bas, que ça soit ici ou là-bas, y a des moyens pour y aller, je serais souvent en déplacement de toute façon, c’est l’avantage d’avoir un jet. »

Ouai je me la pète un peu, mais je lui rappelle par la même occasion que ça ne m’empêchera pas de le suivre, où qu’il aille, enfin de le suivre, seulement si il le veut, je ne vais pas m’imposer si vraiment il ne veut pas de moi au travail et je comprends, plus qu’il ne peut l’imaginer. Je m’en veux beaucoup.

« Je ne voulais pas te faire de la peine, ce n’était pas mon intention, enfin je ne sais pas, j’admets que je n’ai pas été très classe, je le regrette sincèrement. J’aurais dû rester. On apprend de ses erreurs. »

J’en ai fait une belle en pensant que je pouvais me marier. Ce n’était pas mon choix, à quel moment ça aurait fonctionné ? Lui est mon choix. Je me passe une main dans les cheveux, il a raison je le sais. Je n’ai pas grand-chose à redire à ça. Si ce n’est que je suis désolé.

« Je suis désolé Jon, je ne voulais pas … j’ai parfois honte de ce que je suis. Ma famille est … très à l’ancienne, m’imposer ce mariage a été la goutte de trop. Je l’ai compris bien après que mon choix c’était toi. Je ne t’ai pas menti sur tout le reste. Je tiens à toi. Je ne t’ai pas menti sur mes sentiments, je ne voulais simplement pas qu’on se serve de mon statut, tu peux comprendre je crois. Mais ce n’était pas la bonne méthode, je m’en suis bien rendu compte.»

Il ne peut pas s’imaginer à quel point j’ai regretté dès la seconde où je suis parti. Et le voir pleurer, me fait encore plus de mal. Je me pince les lèvres. Je voudrais le prendre dans mes bras, je comprends que j’ai merdé.  

« Jon .. »

Je voudrais lui tendre la main, lui dire tout ce que je ressens et je n’ose plus, parce que je ne veux pas le faire encore plus souffrir, mais je vois qu’il est réceptif à ce que je dis. Je le regarde avant de soupire et de dire :

« Oui, j’y suis allé, parce que je pensais que ma famille ne le supporterais pas que je leur fasse ce coup-là, si je leur dit que je suis avec un homme … ils sont très conservateur, jamais ils ne me laisseront aimer qui je veux, enfin je le pensais, alors en arrivant là-bas, je suis tout de suite reparti. Je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas l’épouser, je ne l’aimais pas, je t’aime toi … »

Je ne sais pas ce qu’il dira, mais je veux qu’il comprenne que ce n’était pas pour de faux, peu importe qui je suis, même si bien sûr ça lui a fait mal. Je hausse les épaules à sa remarque et lui dit :

« Ça se faisait beaucoup à une époque d’être avec quelqu’un de plus âgé, ça n’était pas plus choquant que ça, ça ils s’en accommoderont, je ne t’ai jamais manipulé, seulement quand on était au lit … Elle est peut-être belle, mais elle n’a pas du tout ce qu’il faut pour me faire réellement plaisir … »

Sous-entendu que je préfère les hommes évidement. Il est visiblement perturbé parce qu’il m’embrasse et que je ne peux pas résister à la tentation, surtout quand il me dit que rien n’est pour autant pardonné. Je le plaque contre le mur, décidé à ce qu’il comprenne et je prends ses mains, les mettant au-dessus de lui, je l’embrasse langoureusement.

« J’ai bien une idée de comment je peux me faire pardonner … Si tu es d’accord. »

Je lui susurre ses mots à l’oreille tout en l’embrassant. J’ai hâte de connaître sa réponse.

@Jonathan Horan

Je n’arrive pas à concevoir qu’il a osé revenir ici, comme si rien ne s’était passé. Lui, il va reprendre sa petite vie de new-yorkais comme s’il n’avait rien détruit avec son départ ? Il va retrouver son boulot et tout ce qu’il a quitté du jour au lendemain sans aucune représailles ? Et moi, je vais devoir accepter tout ça juste comme ça ? Sans rien dire ? Je n’aurais aucunement mon mot à dire ? Oh non ! C’est mal me connaître. Avec cette pause, le groupe et moi, on s’est promis de ne plus rien accepter qui ne nous plait pas. Avec autant d’années à faire tout ce qu’on nous demandait, on ne veut plus. On veut reprendre le contrôle de nos vies, de nos musiques, de notre carrière. Et ce qu’il me dit me met encore plus en colère. Comme il peut affirmer que je n’ai pas envie de retourner à L.A ? Ma famille est là et elle me manque. J’étais ici pour aider un ami que j’ai laissé tomber pour ma carrière. C’est la seule raison. Mais mes enfants me manquent. Énormément même.

- Tu aurais pu dire non alors. En plus, on est encore en pause pour on ne sait combien de temps. Et si je suis ici, ce n’est qu’une question personnelle. Le groupe, lui, est toujours basé à L.A. et ça ne changera pas. Les autres membres et moi-même apprécions la vie là-bas. Toute notre vie y est. Alors oui, je n’ai pas l’intention de rester ici pour toujours. Mes enfants se trouvent à L.A. alors ma place est là-bas. Tu peux bien te le mettre où je pense ton jet.

Si je ne me retenais pas, je pourrais être un peu plus méchant, mais bien qu’il m’ait brisé le cœur, voir que mon comportement et mes paroles le blessent me brise le cœur. Je peine à retenir mes larmes. Je ne sais plus quoi penser. Je suis totalement perdue face à son retour.

- Et bien c’est raté. Pour un Lord, c’est quand même assez exceptionnel de ne pas avoir été classe en effet. Il est trop tard pour des regrets James.

Les bras croisés, je tente de trouver le courage et la force pour tourner les talons et fuir loin de lui. J’ai peur de ne pas réussir à résister à son charme. Il me connait. Il sait comment réussir à me faire plier devant lui. Mais je n’ai pas envie de lui faire ce plaisir. Il mérite de galérer s’il veut me récupérer.

- Et pourtant c’est ta famille que tu as choisie. Qui me dit qu’à la prochaine difficulté avec ta famille ou à la prochaine obligation que tu auras envers ta famille que tu ne m’abandonneras pas une nouvelle fois ? Je m’en fou de ton statut, tu aurais du savoir que tu pouvais me le dire et que ça ne changera rien. Tu me connais non ?!

J’en peux plus. Le voir là, en chair et en os, ravive les blessures qui commençaient à se refermer. Je n’arrive plus à retenir mes larmes et ça me fait chier. Je n’avais pas envie de lui montrer à quel point il m’a fait du mal avec son départ. Lorsqu’il prononce mon surnom, je ne fais que secouer la tête en levant les yeux au ciel. Putain de situation de merde.

- Mais moi tu pouvais m’abandonner sans aucun scrupule… Et si elle ne veut pas qu’on soit ensemble ? Tu feras quoi ? Tu m’abandonneras une nouvelle fois pour ne pas leur faire ça parce qu’elle ne le supportera pas ?

Je sais, je suis dure avec lui, mais c’est mon cœur brisé qui parle. Ma peur qu’il m’abandonne une nouvelle fois en brisant encore plus mon cœur. Bien que son « je t’aime toi » le réchauffe tout de même un peu.

- Peut-être, mais on est plus à cette époque…

Bien malgré moi, un petit sourire amusé se dessine sur mes lèvres entre les larmes qui coulent toujours sur mes joues lorsqu’il mentionne qu’il me manipulait qu’au lit et que sa fiancée n’avait pas tout ce qu’il fallait pour lui faire réellement plaisir. Sourire, bien sûr, que je tente fort de réprimer pour ne pas faire croire à James qu’il a gagné si facilement, même si je finis par l’embrasser comme si ma vie en dépendant. Je lui fais tout de même mention que ça ne veut aucunement dire qu’il est pardonné. Il ne le sera pas aussi facilement. Rapidement, je me retrouve plaqué contre le mur, les mains au-dessus de ma tête, et un léger gémissement de plaisir franchis mes lèvres. Je lui laisse absolument tout contrôle sur mon corps qui réagit déjà à son touché et à sa dominance, surtout mon entre-jambe, ce traite. En même temps, James m’a terriblement manqué.

- Tu peux bien essayer voir si après je te pardonne au moins un peu…

Je murmure à mon tour déjà presque à bout de souffle. Je brûle d’envie qu’il me touche encore plus et qu’il fasse de moi sa chose. J’ai terriblement envie de lui malgré ma colère, ma peur et ma tristesse.

J’aurais pu dire non en effet, mais je n’avais pas envie de dire non et il le sait alors je lui dis franchement :

« Je ne voulais pas dire non. Je voulais te revoir, j’admets que je me suis quelque peu servi de cette excuse pour venir ici. Je ne serais jamais revenu sans ça, si on ne me l’avait pas proposé, je serais sans doute marié à l’heure qu’il est. »

J’ai un petit sourire en coin quand il me dit que je peux me faire voir avec mon jet. Je sens qu’il est encore en colère et je le regarde, je comprends qu’il le soit, mais il est terriblement sexy quand il est fâché et je lui dis :

« Ça ne pose aucun problème que vous soyez encore basé à LA. Tu sais que je suis capable de te suivre où que tu ailles. »

C’est un peu étrange dit comme ça, voir malaisant, mais il sait bien que je n’ai pas de mauvaises intentions. Je suis juste un peu tenace, enfin quand je veux. Je ne l’ai pas toujours été, mais je me rebelle quelque peu depuis quelques temps déjà. Je ne me laisse plus faire et je ne laisserais plus personne décider pour moi. J’évite volontairement le sujet de ses enfants, parce ce que ça me fait toujours bizarre de me dire qu’il a eu une famille et que ça me renvoie au fait qu’on a vingt ans d’écarts. Ce qu’il finit par me dire me blesse, trop tard pour les regrets ? Non je croyais qu’on pouvait toujours accorder une seconde chance, ça arrive de faire des erreurs et d’avoir peur, n’en a-t-il jamais fait ? Je lui dis alors :

« Je croyais qu’il ne fallait jamais dire jamais … »

Je l’ai entendu quelque part, c’est toujours ce que l’on m’a dit, j’ai une famille qui ne recul devant rien, ce n’est pas moi qui dirais le contraire, mais je vois bien qu’il n’a pas la même vision des choses et je sais que ce que j’ai fait n’est sans doute pas pardonnable, mais je n’ai pas envie d’abandonner aussi facilement. Il ne comprend donc pas que j’ai au contraire tourné le dos à ma famille pour venir ici ? Je lève les yeux au ciel avant de lui dire :

« Non, je ne l’ai pas choisie, je fais avec tous les jours c’est différent et ils ne finiront surement pas déshériter quand ils sauront qui je suis … mais ça m’est égal, qu’ils le fassent s’ils le veulent. J’ai déjà trop perdu. »

Je n’aime pas le voir dans cet état là et je me suis rapproché de lui. J’ai envie de le prendre dans mes bras, mais je sais qu’il me repousserait, pourtant j’avance quand même avant de dire :

« Je ne les laisserait plus décider de quoi que se soit. J’ai compris bien trop tard que je n’avais rien à leur devoir. »