Rien ne vas. Enfin en réalité, il serait plus exact de dire que je vais de plus en plus mal, mon monde s'écroule de plus en plus. Souvent, je me demande pourquoi je me lève encore le matin, pourquoi je suis toujours là. Souvent, j'aimerais que ce soit moi qui ne soit plus de ce monde et Neal qui soit ici à ma place, ce serait tellement plus logique, plus juste. Mon fils me manque, c'est inhumain ce manque. J'ai essayé d'allez mieux, je me suis rendu à ce groupe de parole qu'on m'avait conseillé, mais ça n'as pas marché. Parler de Neal ne m'as pas aidé, au contraire, raviver les souvenirs a été douloureux, plus que je ne le pensais. J'ai tenté de me convaincre que je pourrais avancer, mais plus j'y pense et plus je plonge dans le désespoir. Alors hier soir, comme tout les soirs depuis des mois, j'ai bu, plus que je ne le devais, pour réussir à dormir sans penser à tout ça, pour ne plus hurler et pleurer. Ma vie est encore floue ce matin et pourtant, pourtant je prend le volant, j'ai des courses à faire, il me manque de quoi boire. Je devais faire autre chose aujourd'hui, voir du monde. Mais je n'ai pas la force pour ça. Voir des gens m'est insupportable, j'ai l'impression que le manque est encore plus grand. Car la seule personne que je veux vraiment voir n'est pas là. Alors j'oublie comme je peux. Tout ce qui compte, c'est allez acheter de l'alcool, pour oublier de nouveau. Je roule, perdu dans mes pensées et les vapeurs d'alcool. Il n'y a pas grand monde sur la route. Mais une voiture roule devant moi, doucement, peut être trop. Ou bien c'est moi qui roule trop vite. Je ne sais pas. Mais je ne suis pas vraiment en état de comprendre, pas en état d'analyser, pas en état de conduire. Soudain, la voiture devant moi s'arrête, sans prévenir, sans stop, sans feu ou peut être que je ne le vois pas. Mais je réagis trop tard. Ma voiture emboutit celle de devant, qui est violement projeté en avant dans un bruit effrayant. Je me fracasse contre le volant. Je suis un peu sonné, mais devant moi, personne ne semblant réagir. Alors je sors, pour me précipiter vers le conducteur, la conductrice plutôt, une jolie blonde que je ne connaissais que trop bien « Juliet ! » Mais elle ne répondit pas. Et soudain des pleurs attirent mon attention, à l'arrière, dans son siège auto se tient Lena, la fille de Juliet, ma fille. Elle hurle, effrayée, inconsolable. J'hésite un moment et finalement j'ouvre la portière, détache la petite et la prend doucement contre moi « Doucement, tout vas bien Lena, je suis là, maman vas se réveiller » Et en gardant la petite contre moi je retourne vers Juliet. Je la regarde, elle saigne, le choc a été plus violent pour elle que pour moi « Juliet reveille toi s'il te plait... Juliet ... » Je suis vraiment le plus mauvais mari de cette ville.

Je savais que je prenais des risques en prenant la voiture avec autant d'alcool dans le sang. Mes reflexes n'étaient plus les bon et la preuve. La voiture de devant ralentit brusquement et je n'ai pas le temps de réagir, ma voiture s'enfonce dans la grise devant moi. Je sens que le choc est violent, tant pour moi que pour la voiture qui me devance. Je finis par sortir de la mienne, me précipitant vers celle de devant. Une vision d'horreur me saisit alors, en reconnaissant la personne qui conduisait, ma femme. Comment cela est il possible ? Elle ne réagit pas à ma voix et je me fige, est ce que je l'ai tué ? Non, tout mais pas ça. J'ai déjà causé la mort de mon fils, je ne peux pas également provoquer celle de ma femme. Je ne sais que faire, terrifié. Mais soudain résonne à l'arrière de la voiture des pleurs, Juliet n'était pas seul. Il y a également Lena dans la voiture, alors je me précipite vers la portière pour ouvrir et découvrir la petite fille. Elle n'as rien, miraculé, heureusement que ma voiture a frappé l'opposé, je n'ose pas imaginer si j'avais frappé à droite. Mais Lena n'as rien, c'est un soulagement. Elle continue de pleurer, doucement je la détache et la prend dans mes bras. Elle est si petite, si vulnérable. Je retrouve mes instinct paternel, ma main frotte avec douceur son dos. Et puis je reviens vers l'avant, suppliant Juliet de se réveiller. Avec soulagement je la vois papillonner des yeux, signe qu'elle est en vie. J'entends son murmure me demandant de prendre soin de la petite et je murmure « C'est promis Juliet » Je sers un peu plus fort la petite fille et embrasse son front avant de murmurer « Maman est fatiguée, tout vas bien ma puce » Je recule un peu et me tourne vers les passant qui se sont attroupés à présent autour de nos deux voitures « Est ce que quelqu'un a appelé les secours ? » Affirmation de la foule, je me laisse tomber contre la voiture, gardant Lena contre moi, je suis soulagé mais j'ai tellement peur. Enfin une ambulance et un camion de pompier arrive, on me demande de m'écarter, on me demande ce qu'il s'est passé. Je brode un peu, affirmant que la voiture devant moi s'est soudainement arrêté et que je n'ai pas eu le temps de freiner. On me demande ensuite si je connais la victime et je décline l'identité de Juliet précisant que c'est ma femme. Les pompiers semblent un peu septique mais le sac de Juliet confirme. J'ai toujours ma fille dans mes bras, Juliet est monté dans l'ambulance, je ramasse le sac de la petite et suit dans l'ambulance. Rapidement nous arrivons à l'hôpital, je suis séparé de Juliet, doit me laisser examiner, heureusement personne ne vérifie mon taux d'alcoolémie, tout ça m'a fait rapidement sortir de la brume, je dois m'occuper de ma petite fille. On examine aussi Lena, qui semble n'avoir aucune séquelle. On me laisse donc rejoindre la chambre de Juliet. Je suis soulagé de la voir éveillé quand je rentre. Je m'approche d'elle et dépose délicatement notre fille près d'elle « Juliet comment tu te sens ? Lena vas très bien selon le médecin, tu lui manque juste » Elle avait été étrangement calme alors que je l'avais dans les bras. Mais elle ne me connaissait pas et elle semblait heureuse de retrouver Juliet.