Les résultats sont positifs. Le lien de parentalité est estimé à 99,99%. Le risque que le test soit faux est faible, bien trop faible pour se rattacher à cette possibilité-là. Le choc de la nouvelle l’a laissé hagard quelques jours. Il lui a fallu du temps pour l’assimiler. Fort heureusement ses échanges avec Maximilian et leur rencontre lui a permis d’accuser le coup autrement que par des crises d’angoisse. Malgré tout, c’est encore une information déroutante. Il s’efforce de s’acclimater avec cette pensée. Il sait que son entretien avec le docteur Keegan risque de le mettre en branle, mais fort heureusement, il n’est que la semaine prochaine. Cela lui laisse le temps de découvrir ses albums que lui a fait passer Lesli, de découvrir les traits de ceux qui sont ses parents, de chercher à se rappeler d’eux. Il a de moins en moins de doutes quand une migraine l’accable lorsqu’il s’attarde trop longtemps sur le visage de sa mère et de son père. Malgré cette information, il craint que son esprit soit déterminé à mettre sous oubliettes le souvenir de cette existence dont il a été dépossédé par cette accident. Il a beau savoir qu’il s’appelle en réalité Lawrence Waldorf, son esprit ne crante malheureusement pas. Malgré tout, il a souhaité pouvoir se rendre sur leur sépulture, mais aussi la sienne. Lesli lui a indiqué le nom du cimetière dans lequel il se trouve, cherchant la localisation de la sépulture afin de rendre hommage à ceux qu’il a connu, mais qu’il ne se souvient pas. Ses pas sont lents dans ce lieu pratiquement désert. Il faut dire que personne n’aime se rendre dans de tels endroits. C’est lugubre et naturellement le regard de Lucas se porte souvent derrière lui pour assurer ses affaires. Il marche lentement, dans une démarche qu’il cherche à rendre assurée, mais son action se retrouve figée lorsque son regard croise celui d’un homme. Sa présence le met en difficulté. Naturellement, il vient replier ses bras autour de lui pour éviter de laisser sa fébrilité se dévoiler. Il le confond avec son père. Ce prénom, il l’a retenu, comme celui de sa mère, comme le sien. Il fronce alors les sourcils alors qu’il répond simplement.

« Non. Je ne suis pas cette personne. Vous le connaissiez ? » Il questionne simplement, mais cet homme semble bien trop jeune pour être un bon ami de la famille.

Par conséquent, il se rapproche dans un pas lent et méfiant vers cet inconnu, ne voulant pas reculer devant l’obstacle qu’il représente. Il ignore qui il est et pourquoi il se retrouve devant la sépulture de sa famille sur laquelle son regard s’attarde. Il y retrouve les patronymes de ses parents, mais également le sien. C’est curieux de voir son prénom et son nom être inscrit sur une plaque. Une identité qu’il peine encore à considérer comme la sienne tant il ignore quel gamin il a été avec cette famille dont son esprit l’a éloigné définitivement…

Il ignore qui est cet inconnu duquel il se rapproche avec méfiance. Il se maintient à une égale distance de ce dernier pour éviter toute agression possible. C’est sans doute sa paranoïa qui parle, mais il n’est pas à l’aise à l’idée de se retrouver face à un inconnu qui semble connaitre l’existence de ses parents et notamment sa ressemblance avec son paternel dont il ne se rappelle pas. Cet inconnu lui indique qu’il ne le connait pas, mais qu’il en a entendu parler. Il se présente comme une âme curieuse, ce qui le rend d’autant plus méfiant même s’il garde une attitude maitrisée malgré l’agitation qui le gagne. Il ne cesse pas de se répéter le mantra que son praticien lui a demandé de prendre : inspire, expire. Il garde cette pensée en tête.

« C’est-à-dire ? Je ne crois pas qu’il était connu. » Il questionne, car il ne comprend pas les raisons qui l’ont conduit à cette tombe vieille de plus de dix ans.

Surtout s’il ne le connait pas. Il y a quelque chose d’étrange dans sa présence et il se dit que c’est bien sa veine qu’il soit tombé sur lui. D’ailleurs, l’homme rebondit sur le fait qu’il lui ressemble. Il suppose qu’on a déjà dû lui dire. Il se contente de hocher la tête. Effectivement Lesli a été troublé lors de leur première rencontre à cause de ce fait. C’est sans doute ce qui l’a incité à lui parler de son histoire, de sa tragédie, qui a provoqué une crise d’angoisse chez lui. Désormais, il sait que son esprit se braque à l’idée de reparler de cette période bien que les raisons lui échappent. Il ignore ce que son esprit cherche à le tenir éloigné. Sans doute des images qui seraient bien trop cauchemardesques pour un esprit sain. Finalement, cela lui convient de ne pas se rappeler de cette époque. Aujourd’hui, il a le levé le voile sur ses origines et il se contente de cela, sans chercher à en savoir plus.

« Je l’ai connu, mais je ne m’en rappelle pas. Pourquoi vous souhaitez le savoir ? J’ignore totalement qui vous êtes, monsieur. » Il le questionne à son tour, car il a besoin de savoir à qui il a affaires.

Après tout, il n’est jamais agréable d’être dans ce genre de situation avec ou sans traumatisme, d’ailleurs…