Je rentre de l’entraînement, j’ai repris cette semaine, je vais mieux, enfin mieux, c’est rapidement dit finalement, mais comparé à il y quelques jours je vais mieux. Je suis rentré chez moi, enfin chez Criss plutôt, c’est plus chez lui que chez moi, même si je sais que c’est aussi ma maison depuis qu’il m’a accueilli et je n’ai pas vraiment été un bon colocataire, loin de là, je lui ai mentis, je suis souvent parti au milieu de la nuit et puis j’ai fini par ne pas revenir une semaine, j’ai envoyé un message après un jour ou deux, sans vraiment lui dire ce qu’il s’était réellement passé. Je ne veux pas l’entraîner dans tout ça et c’est ridicule au fond, parce qu’il sait ce que c’est avec son meilleur ami, de ce qu’il m’a dit, lui aussi à une histoire avec la mafia et les gang, alors bon, je ne sais pas pourquoi je ne lui raconte pas, peut-être pour Zad, je ne veux pas qu’on puisse le retrouver, ni l’arrêter, même si je sais qu’il n’est pas … disons qu’il n’est pas un ange.

Je prends le courrier lorsque j’arrive et je laisse les lettres pour Criss, je vois une lettre qui m’est adressé et je reconnais le logo. Je me mords la lèvre, c’est vrai que je n’ai pas encore parlé de ça à Zad, je sais déjà ce qu’il va dire, c’est bien pour ça que je retarde le moment de lui dire ce que je veux faire, depuis que j’ai raté mon examen, j’ai un nouveau projet de carrière. Je souffle, un peu stressé de savoir ce qu’ils vont me dire. Je m’y suis pris un peu tard alors j’ai un peu peur de la réponse et puis avec ce qu’il s’est passé j’avais peur qu’on sache que j’étais drogué, mais j’essaie de m’en sortir, j’ai un espèce de traitement, alors ça devrait aller. J’ouvre la lettre et je souris, moins quand je vois que les épreuves sont dans quelques jours, ça me laisse peu de temps pour trouver le temps d’en parler à Zad. J’allais prendre la lettre avec moi et je l’a laisse là, accaparé par mon téléphone qui sonne, un de mes amis qui me demande si je sors ce soir, mais non, pas ce soir, y a mon homme qui viens. Il comprends, on discute un peu, ça faisait longtemps que je ne prenais plus vraiment les appels. Je reprends un peu le cours de ma vie, j’oublie la lettre sur le buffet de l’entré et je vais me préparer pour la soirée, Zad doit venir ici. Je prends une douche et je me rhabille, mais j’entends la porte, il a le double des clé, enfin le triple, je lui ai donné, au cas où, ça me rassure qu’il les ai. Je sors de la chambre en sous vêtement et je souris, je vais vers lui pour l’embrasser et lui dit :

« Salut toi, tu étais pressé de me voir dis-donc tu es en avance, je n’ai pas fini de me préparer, je suis rentré y pas si longtemps, Max à du te dire que j’y étais bien allé ? »

Je demande, parce que je me doute qu’il me surveille un peu, mais ce n’est pas plus mal, alors ça me va, tant que ce n’est pas trop … disons intrusif. Je fronce les sourcils quand je vois sa tête, il y a quelque chose qui ne va pas. Je le regarde et je demande :

« Qu’est-ce qu’il y a tu en fais une tête. »

Je me demande bien ce qui le tracasse.

@Zadkiel Zimmerman

Je fais réellement au max de mes capacités pour laisser du lousse à Lesli, car si je ne faisais que m’écouter, et bien… je resterais avec lui h24 pour être sûr que tout va bien. Et si je ne peux pas à cause du boulot, je donnerais cette mission à un de mes hommes. Bien sûr, mon père m’empêche de faire ça. Il ne veut pas que ma peur de perdre Lesli ou « juste » qu’il lui arrive quelque chose contrôle ma vie. Il comprend comment je me sens, mais il ne veut pas que j’étouffe mon amoureux à cause de ça. Pourtant, personne n’a réussi à me faire sortir de la chambre de Lesli pendant qu’il était sous traitement pour guérir son addiction. Je lui ai promis de l’aider et de rester avec lui pour veiller sur lui alors rien n’y personne a réussi à me faire sortir de cette pièce.

Mais maintenant, Lesli va mieux et il a repris le cours de sa vie. Alors je n’ai pas eu le choix de reprendre le mien, même si je fais en sorte de voir mon homme souvent. Voire tous les soirs. S’il ne vient pas me rejoindre chez moi, c’est moi qui le rejoins chez lui. En plus, ce qui est bien, c’est que son coloc est à l’extérieur pour un tournage de je ne sais pas quoi. Je n’ai pas cherché à savoir plus que ce qui m’intéressait : Lesli a son appartement à lui seul. Ça n’a pas été bien plus long pour que mon esprit s’imagine mille et un scénario plus coquin et intense les uns que les autres. Maintenant que Lesli a repris du mieux, l’envie de le faire crier de plaisir à nouveau refais surface dans mes pensées. Je suis totalement accro à son corps et à sa voix qui me supplie pour tout et n’importe quoi.

Alors bien sûr que j’étais pressé de le retrouver. J’étais pressé de passer du temps de qualité avec lui après avoir passé une semaine à ne plus savoir comment agir avec lui, puis une autre semaine à prendre soin de lui alors qu’il traversait un horrible sevrage. J’ai juste envie de passer du temps avec lui pour découvrir ce que c’est d’être réellement en couple avec lui. Et accessoirement, lui faire l’amour partout dans son appartement, ce qu’on n’a pas eu la chance de faire encore. Donc, oui, j’ai fait en sorte que la mission que mon père m’a donnée soit rapidement finie tout en étant parfaitement achevé. Je n’ai même pas pris la peine de rentrer chez moi pour prendre une douche et me changer pour effacer toute trace de sang possible sur mon corps et mes vêtements. Comme ça, j’ai pu gagner de précieuses minutes à partager avec mon babouchka.

Une fois devant sa porte d’entrée, je ne prends pas la peine de toquer et d’attendre qu’il m’ouvre. Je suis bien trop pressé pour ça. Peut-être que je vais le surprendre dans la douche et qu’on pourra commencer directement notre sport intime. Max m’a prévenu que Lesli était présent à son entraînement et qu’il s’est entraîné comme il se doit. Comme je ne peux pas garder un œil sur mon homme tout le temps, j’ai trouvé quelques personnes qui allaient pouvoir être mes yeux. Bref, j’utilise donc la clé qu’il m’a donné pour rentrer. J’enlève mes souliers et dépose mes clés sur le buffet. Mon regard est attiré par un logo et je ne peux m’empêcher de lire quelques mots. Ces derniers attirent totalement mon attention et mes yeux parcours la lettre. Lesli s’est engagé ?! Et il a ses épreuves dans quelques jours ?! Il comptait m’en parler quand ? Une fois là-bas !?

Dans un état second, entre choc, colère, peur et tristesse, je remarque à peine Lesli s’approche, grand sourire sur les lèvres. Le même qui ornait mes lèvres quelques instants plus tôt. Je réponds à son baiser plus par habitude que par passion, pour une des rares fois. Même le voir vêtu que d’un boxer n’arrive pas à m’allumer alors que juste voir Lesli a cet effet sur moi. Je hoche la tête de façon mécanique pour confirmer ses dires alors qu’il n’y a que les mots de la lettre qui se répètent dans ma tête. Et c’est finalement lorsqu’il me demande ce qu’il a que mes sourcils se froncent sous la colère et que je lui plaque la lettre sur le torse.

- Il y a que mon homme veut aller fuir loin de moi pour aller se faire tuer dans des pays en guerre et qu’il n’a pas trouvé le courage de me dire en fasse qu’il ne veut rien avec moi après tout ce qu’on a traversé.

Je me retiens d’être plus cruel dans mes paroles parce que c’est à Lesli que je parle. Il devrait se compter chanceux puisqu’avec mon propre frère j’ai été bien moins doux lorsqu’il nous a appris qu’il ne voulait pas faire parti de la mafia. Et ma colère augmente lorsque je sens les larmes vouloir se montrer dans mes yeux. Depuis quand je suis aussi faible que ça ? Depuis quand je pleure pour ça ? Ou juste parce que je suis trop en colère ?

@Lesli Waldorf

Je suis content de le voir, je le suis toujours quand il est là où quand il vient par surprise et je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas alors je lui demande et la réponse ne se fait pas attendre. Je vois la lettre dans ses mains et merde, j’aurais du la ranger, j’ai pris l’habitude de laisser tout traîner. Je devrais savoir qu’il a les yeux partout. Je me pince la lèvre avant de dire :

« Je voulais te le dire, ce soir, je ne savais pas comment aborder le sujet, mais tu trompes, ce n’est pas parce que je me suis engagé que je ne veux rien avec toi, au contraire, je veux être avec toi, mais je veux faire quelque chose de bien, je veux être utile et je ne savais plus quoi faire après avoir raté mes examens, puis je serais dans l’armée de l’air, je veux être pilote, je ne vois pas ce qui a de mal à ça et qui te dit que je me ferais forcément tuer ? Je peux me défendre, enfin je pourrais. »

Je sais bien que c’est loin et qu’on ne verra pas le temps que je serais là-bas, mais j’aurais des permissions et au départ je ne serais pas vraiment loin, je resterais dans les parages, enfin je l’espère. Je ne veux pas qu’il pense que je fuis, ce n’est pas vraiment ça.

« Tu sais que je t’aime, mais j’ai besoin de faire quelque chose … je savais que tu le prendrais mal … j’ai eu de la chance d’être affecté à Washington pour le moment, j’allais te proposer de venir avec moi la semaine prochaine, je viens juste d’avoir la réponse, je n’ai pas eu le temps de t’en parler, je ne pensais même pas être pris. »

Je me pince la lèvre, je sais bien que ce qu’il va me dire, qu’il va tenter de me dissuader et quelque part ça me fait un peu de peine qu’il ne me soutienne pas, même si je sais pourquoi.

« Je pensais que tu serais content de moi … »

Je m’attendais à ce qu’il soit inquiet, mais pas à ce point, je vois bien dans ses yeux qu’il n’est pas du tout d’accord avec mes choix et ça me fait de la peine, même si je sais qu’il finira par l’accepter, il faut juste un peu de temps, je n’en ai encore parlé à personne.

Je n’arrive pas à y croire. Je me dis que c’est une blague. Que Lesli aille finir par me dire qu’il a fait cette lettre juste pour voir ma réaction et que c’est complètement faux. Qu’il ne s’est pas engagé. Que ce soit dans l’armée de l’air, de terre ou la Navi, ça reste la même chose à mes yeux : il va être loin de moi et surtout il va finir par se retrouver sur un territoire où la guerre fait rare. Non. Non. Non ! Il n’a pas pu faire ça dans mon dos ! Pas après tout ce qu’on a vécu ! Pas après son kidnapping, séquestration et cet épisode où il était accro à la drogue. Il commence à peine à se remettre de cette merde ! Il ne peut pas partir loin et se mettre dans une situation comme ça !

- Pourquoi ne pas m’en avoir parler au moment où tu as commencé à penser que tu voulais t’enrôler ?! Tu veux être avec moi alors que tu vas te retrouver à des centaines de kilomètres de New-York avec à peine de temps pour qu’on puisse discuter. Tu appelles ça être ensemble ? Tu oublies le fait que je t’ai confié que vivre loin de mon fils est dur pour moi alors qu’il habite la ville d’à-côté ? Tu aurais pu m’en parler ! Je t’aurais aidé à trouver autre chose pour te sentir utile et pour que tu puisses faire quelque chose de bien ! Il a mille et une autre chose de mieux qui t’aurait aidé à te sentir mieux ! Faire du bénévolat dans les maisons de vieux, dans un centre pour jeunes en difficulté ou même faire du bénévolat dans un refuge pour animaux ! Pourquoi vouloir mettre ta vie à nouveau en danger ?! Parce que tu crois que tu seras te défendre lorsqu’un missile va te foncer droit dessus et que tu seras pris dans ton avion ?!

Je me sens pas bien. J’ai chaud. J’ai la tête qui tourne. Je vois plus très clair. J’ai même les mains qui tremblent légèrement. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me passe les mains sur mon visage pour qu’elles finissent par terminer leur chemin dans mes cheveux que je tire légèrement vers l’arrière. Je suis pris entre mon envie de le garder près de moi et celle de ne pas l’enfermer dans une cage. Mon père m’a fait promettre de ne pas faire en sorte de brimer la liberté de Lesli malgré ma peur qu’il lui arrive quelque chose à nouveau. Il faut que je me ressaisisse, mais… c’est dure lorsque tout ce qui tourne dans ma tête est le fait qu’il va se retrouver sur un territoire ennemi plus vite qu’on ne le pense.

- Tu aurais pu m’en parler dès que tu t’es inscrit. On s’est vu plein de fois depuis, j’en suis certain. Je t’aime aussi Babouchka, c’est pour ça que je ne veux pas que tu mettes ta vie en danger pour répondre à ton besoin de faire quelque chose. On aurait pu trouver une autre idée ensemble si tu m’en avais parlé avant.

Je ne sais pas si je me sens mieux ou pas. J’ai toujours chaud et la tête qui tourne. C’est la pire nouvelle que je pouvais avoir ! Jamais je ne m’y serais attendu ! Ses dernières paroles remplis de déception me brisent le cœur et me fait me stopper dans mes 100 pas. Aussitôt, je viens le prendre dans mes bras, puis je dépose un baiser sur le dessus de sa tête.

- Oh babouchka… Je suis fier de toi que tu ais été pris, c’est juste que… Je ne pourrais pas te protéger là-bas. J’ai le bras long ici, mais pas si tu te retrouves sur une putain de base militaire ni sur un territoire en guerre. Et ça me fait flipper après tout ce qui s’est passé dans les dernières semaines.

Je le serre un peu plus dans mes bras avant de me reculer et de prendre son visage entre mes mains pour plonger mon regard dans le sien.

- Si c’est vraiment ce que tu veux, je vais venir avec toi à Washington avec plaisir. Tout ce que je veux, c’est ton bonheur mon amour.

Bien sûr, je préfèrerais qu’il change d’avis et décide de ne pas y aller mais… j’ai promis de ne pas le mettre dans un cage. Alors je vais le conduire à Washington si ça peut l’aider à aller mieux. Je caresse ses joues avec mes pouces avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres.

@Lesli Waldorf

Je le regarde et c’est exactement ce à quoi je m’attendais, il n’est pas d’accord et me donne pleins de raisons de ne pas y aller, de ne pas le faire, pourtant j’ai besoin de le faire. C’est dur de le regarder et de l’entendre me dire tout ça, j’ai l’impression de revoir toutes ces fois où mes grands-parents me criaient dessus parce que je ne faisais pas ce qu’ils voulaient et je reste là sans savoir trop quoi dire, parce qu’il ne crie pas évidement, je sais qu’il ne me crierait pas dessus, il n’est pas comme ça avec moi, mais ça me fait de la peine, même si je comprends tout ce qu’il me dit.

« Non je n’ai pas oublié, il n’y a pas trente-six mille moyens de devenir pilote, ça coute trop cher de me former dans une compagnie aérienne et je te vois venir, je ne veux pas que tu me le paie. Je veux juste … faire quelque chose pour moi et pour les autres et je ne me vois pas du tout dans une maison de retraite … Non merci … Zad je ne voulais pas t’en parler tout de suite parce que je savais très bien que tu t’inquiéterais. Je suis un grand garçon tu sais, je n’ai plus envie d’avoir peur toute ma vie. »

Et pourtant bon sang que j’ai peur, j’ai peur de tellement de choses, peur qu’il ne veuille plus que l’on soit ensemble, peur qu’il finisse par s’intéresser à quelqu’un d’autre de son âge, que je me plante totalement sur ce que je veux faire, de replonger et qu’il ne soit pas là pour me rassurer et je voudrais arrêter d’avoir tout ça en moi. S’il savait à quel point je me sens nul depuis ce qui est arrivé. Je sais que je pourrais dire n’importe quoi, qu’il ne verra pas la différence et qu’il sera toujours contre cette idée alors ça me fait vraiment mal qu’il ne me soutienne pas et c’est comme s’il lisait dans mes pensées parce qu’il me dit qu’il est fier de moi, mais qu’il ne pourra pas me protéger là-bas et je fini par lui dire :

« Tu ne peux pas être toujours là pour ça Zad, c’est à moi aussi de me protéger, tu comprends ? »

Je fini par avoir un petit sourire content qu’il change d’avis, même si je sais au fond qu’il ne pense pas réellement ce qu’il dit et qu’il voudrait surement que je n’y aille pas.


« Merci Zad … tu n’imagines pas à quel point c’est important pour moi que tu viennes. »

Je n’ai pas envie d’y aller seul, même si on devra quand même se séparer là-bas, je ne voulais pas partir sans qu’il ne soit là. Je le laisse m’embrasser, je souris quand il s’arrête, mais j’ai très envie de l’embrasser encore, comme à chaque fois qu’il pose les lèvres sur moi, ça, ça va être vraiment dur, de ne pas être à ses côtés, de ne pas dormir à coté de lui, j’ai pris l’habitude qu’il soit près de moi, je fais moins de cauchemars quand je sais qu’il est là. Je l’embrasse de nouveau, j’ai très envie de lui maintenant, c’est malin. Je lui glisse à l’oreille :

« Et puis quand je reviendrai … Tu pourras faire tout ce que tu veux de moi. »

Il peut déjà le faire, il le sait très bien.