Janvier 2024

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•ici une petite citation •

(c) Miss Pie

Le cours de littérature est de loin celui que je ne manquerais pour rien au monde, on sait tous pourquoi, je n’ai pas besoin de faire un dessin, pourtant aujourd’hui, je l’aurais bien manqué, vu ma tronche, j’ai la gueule de bois, mon nouveau petit ami m’a entraîné dans une soirée hier soir et je n’ai pas pu lui dire non, j’avais envie de sortir. Je l’ai suivi, le résultat est que j’ai bu, alors que c’est loin d’être dans mes habitudes et qu’il m’a donné des « antidouleurs » quand je lui ai dis que j’avais encore mal à cause de ma blessure, ça ne fait que quelques jours. Les médecins ne voulaient pas que je reprenne tout de suite mais je n’en ai fait qu’à ma tête bien sûr. Je les ai mis de côtés, sans vraiment me dire que j’allais les prendre, parce que ça ne m’inspire pas confiance, mais j’ai tellement mal partout que je ne sais pas si je vais réellement m’y tenir.
J’arrive en retard au cours, je fais évidement tout pour me faire remarquer, mais ce coup ci ce n’était pas volontaire. Enfin pas vraiment, je laisse mes lunettes de soleil et je m’installe à ma place habituelle, dans le fond de l’amphi avec un ami, qui me regarde un peu agacer. Je sais qu’il n’aime pas Mark, mon nouveau copain, mais il n’aimait pas non plus Daniel, alors bon … je peux me dire qu’il n’aime rien, ou qu’il est jaloux. Il me regarde d’un air outré et me demande ce qu’il s’est passé hier soir. Il était là au départ, mais il a préféré partir, sans doute qu’il se sentait un peu trop à l’écart. Je lui réponds qu’on a passé simplement un bon moment, je n’ai rien à ajouter de plus, mais il me regarde comme si j’avais fait quelque chose de mal et je lui demande ce qu’il y a. Nos voisins ont l’air agacé que l’ont chuchoté, ils voudraient entendre le cours, alors on se tait et me sentant pas très bien, je fini par partir avant la fin du cours.

Je prends finalement un des cachets que Mark m’a donnés hier soir, ça ne ressemble pas du tout à un médicament, mais je fais comme si je n’avais pas remarqué et je le prends quand même, me disant que de toute manière, ça ne peut pas être pire. Je ne retourne pas en cours, tout de suite, j’ai une pause et un entraînement de natation, même si je devais arrêter, je n’ai pas pu m’y résoudre, j’essais de tout faire en même temps. Je me sens de moins en moins bien, mais j’y vais quand même et je plonge comme les autres, mais je suis à la traîne. Je me fais plus ou moins engueulé par l’entraîneur. Je décide de rester là encore un peu, c’est l’heure du midi, il n’y aura personne. Il me laisse là, visiblement content d’avoir su me faire réagir. Je replonge dans la piscine, mais tout est un peu flou et je ne vois plus vraiment ou je vais, si bien que quand j’arrive au bout du bassin, je me cogne la tête contre la paroi.

Je ne me rappelle pas grand-chose du reste, juste que je suis étendu sur le sol de la piscine et que je me sens encore plus mal qu’avant. Mes yeux cherchent qui m’a sorti de là et je le vois me demandant bien ce qu’il fait ici et comment il a su que j’étais là. Ce n’est pas difficile à savoir il est prof.

Je me masse la tête avant de me tourner vers lui et de demander :

« Daniel ? Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Je ne suis clairement pas dans mon état normal. Je tente de me relever, mais je titube. Ca tangue autour de moi.

@Daniel Zucker

Je tente vraiment de me sortir Brad de la tête. Au vu des montagnes russes que notre relation vit, on peut clairement en comprendre que j’ai raison en disant que c’est impossible entre nous. Si seulement je n’avais pas oublié mon rendez-vous avec Annaëlle. Ou que je lui ai dit que ce n’était plus possible aujourd’hui et remettre notre rencontre. Brad n’aurait pas été en colère et ne se serait pas senti utilisé, ce qui était loin d’être le cas ! Je l’aime, ça c’est clair. C’est juste que c’est impossible entre nous. Je suis trop vieux pour lui et il est mon élève maintenant. En plus, je n’oublie pas les menaces de sont père qui auront plus de poids maintenant justement parce que j’enseigne à son fils. Bien sûr, Brad m’a dit que ses parents le laissaient faire ce qu’il voulait maintenant, mais… des parents restent des parents et voudront toujours protéger leurs enfants. Je préfère ne pas prendre de chances alors. Or, ce que je n’oublie réellement pas se sont les paroles de Brad lorsqu’on s’est vu la dernière fois. Elles me hantent encore. Il était tellement en colère ! Je suis certain que cette dernière cachait une énorme tristesse. Je le connais assez pour le savoir. J’ai réellement blessé mon ange sans même le vouloir. Je pensais qu’il allait comprendre que je ne pouvais pas annuler ma rencontre avec mon étudiante si je ne voulais pas paraître étrange. Surtout que je lui ai proposé de terminer toutes mes promesses le soir-même. Chez moi. Mais il n’a rien voulu entendre. Je n’arrive toujours pas à croire qu’il croit qu’il était ma chose. Comment il peut croire ça ? Tout ça pour dire que c’est si dur pour moi de l’oublier. Je fais tout pour, mais un rien me ramener à lui. Même lorsque je suis avec Spencer. Je tente réellement d’être l’homme que Spencer mérite. D’être présent, compréhensif, attentionné, mais c’est dur lorsque l’autre est à peine présent et qu’il n’est toujours pas prêt à franchir une nouvelle étape. Je peux très bien comprendre que c’est effrayant, je suis passé par là déjà. Alors je tente d’être le plus compréhensif possible. Seulement… j’ai besoin de plus que juste ma main. J’ai l’habitude de tellement plus que ma main que clairement je ne suis pas satisfait. Bien sûr, ça n’excuse aucunement que je l’aie trompé avec Brad. Je m’en voudrai toute ma vie pour ça. J’ai juste l’impression d’être le seul à fournir des efforts dans notre couple et ça commence réellement à me fatiguer. C’est assez ironique finalement puisque j’ai cette impression avec Spencer et Brad m’accuse de simplement me servir de lui. Je suis épuisé. J’en peux plus. Dans quoi je me suis embarqué sérieux ?
Et c’est encore plus dur de me sortir Brad de la tête lorsqu’il fait tout pour que je le remarque. Il arrive en cours en retard. Il fait du bruit. Il fait clairement tout pour que je ne puisse pas oublier sa présence. De mon côté, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’ignorer en me disant que, si je ne lui porte pas attention, il va finir par arrêter. Après tout, c’est lui qui m’a dit de l’oublier, que c’était fini, non ? Mais ce n’est pas aussi facile. Surtout que j’ai aucune volonté à arrêter de me garder informer sur ce qu’il fait grâce aux réseaux sociaux. Alors je sais qu’hier il a fait la fête avec son nouveau petit ami qui semble tellement louche. Et je comprends assez vite qu’il l’a réellement échappé en voyant Brad rentrer dans la classe – en retard – avec ses lunettes de soleil toujours sur son nez. Je tente de continuer à donner mon cours sur cet auteur méconnu de la littérature classique anglaise. Je fais de mon mieux pour ignorer les chuchotements qu’il fait avec son ami. J’ai réussi à paraître hyper concentrer jusqu’à ce que je le vois quitter ma salle de cours avant même la fin. J’ai un petit moment où je perds le file de ce que je disais avec un froncement de sourcils. Qu’est-ce qu’il a pour quitter le cours déjà sans même avoir enlever ses lunettes de soleil ? Sa gueule de bois est aussi intense que ça ? Je termine le cours et je me retiens vraiment d’interpeller son ami pour savoir ce qu’il se passe avec Brad. Je ne veux pas qu’il sache que je continue à me tenir informer de ce qu’il fait dans sa vie. Cependant, après mon cours sur la littérature classique américaine, je ne me gêne aucunement pour demander à son coach de natation. Je sais qu’il a son entraînement de natation aujourd’hui. C’est ça suivre ses réseaux sociaux aussi méticuleusement. Et ce que son entraîneur me dit ne me plait vraiment pas. Il ne doit vraiment pas aller bien pour être aussi à la traîne et si peu présent mentalement.

Je ne peux pas m’empêcher de l’attendre devant les portes de la bâtisse où se trouve la piscine. J’ai besoin de m’assurer qu’il est ok. C’est trop inquiétant son état. Ne le voyant pas sortir alors que le dernier de ses coéquipiers est déjà sorti depuis un moment, je finis par rentrer à nouveau. Juste à temps pour le voir se cogner la tête contre la paroi. Je prendre juste le temps de vider mes poches que je saute dans la piscine pour le sortir de là. Je le couche sur le sol autour de la piscine et frotte son sternum pour le faire réagir. De ma main libre, je viens replacer mes cheveux complètement trempé vers l’arrière. Mon jeans noir et ma chemise rouge vin me colle sur la peau et je sens que mes souliers vont être une catastrophe à ramener en état, mais je m’en fous lorsque je vois Brad ouvrir les yeux. C’est tout ce qui est important. Je laisse ma main sur son torse alors que l’autre vient replacer ses cheveux pour lui dégager son visage. Je lui fais un petit sourire gêné avant de me racler la gorge à ses questions. Qu’est-ce que je peux bien lui répondre ?

- Je… Je t’ai vu te cogner la tête contre la paroi de la piscine alors j’ai plongé pour te sortir de là.

Autant éluder sa première question.

- Eh ! Eh ! Eh ! Pas trop vite. Ça va ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui t’arrive ?

Je l’aide à se redresser en position assise lorsque je le vois tituber en se relevant. Pas question qu’il se lève plus alors qu’il semble ne pas être capable de tenir la position debout.

Je me sens pas tres bien et le fait qu'il ait sa main sur me rassure un peu, pourtant je ne veux pas qu'il croit que ça change quoi que se soit oû que j'ai changé d'avis, surtout pas alors je le repousse. Je repousse sa main et je le repousse lui avant de me lever tant bien que mal. Peu importe ce qu'il me dit.

" Je n'ai pas besoin de toi. Fou moi la paix"

Je ne dirais pas ça en temps normal quoi que si, mais pas a lui. Il le sait, mais je suis toujours en colère et je ne veux pas le laisser croire qu'il peut faire ce qu'il lui plaît. Je reste debout et fini par le pousser a l'eau. Je ne sais pas tellement pourquoi je fais ça,  peut-être pour lui montrer que je n'ai pas besoin de lui comme je le dis si bien. Je vais vers les vestiaire et tombe nez a nez avec le coach qui a mon sac en main et la boite que Matt m'a donné hier soir, contenant encore un des soit disant cachets. Il a l'air furieux.

"Tu peux m'expliquer ce que tu fou avec ça Sanderson? Tu as conscience que je peux te virer de l'équipe?"

Je le regarde me disant finalement que mon ami avait sans doute raison. Je ferme les yeux et soupire réaction qui aggace encore plus le coach.

"Je sais que tu as vécu des moments difficiles alors je vais te faire un fleur. Tu vas prendre tes affaires et rentrer. Tu te repose et tu reviens la semaine prochaine. Tu as les moyens de devenir champion. Ne gâche pas tes chances avec ces merdes là."

Je me sens con et je reste planté là comme un idiot alors que daniel ressort de la pisicine et que le coach nous regarde il sait je crois. Il a comprit et il est bien un des rares a ne pas faire de commentaires mais ca me surprends quand il s adresse a Daniel.

"Je crois que tu devrais le ramener chez lui. Il ne vaut mieux pas qu'il conduise. "

Il me tends le sac et garde la boite avant de s'en aller. Je ferme les yeux et sortir. Je n'ai pas envie que qui que se soit me racompagne. Je marche vers le vestaire evitant Daniel. Je m assois cinq minutes laissant tomber mon sac. Je suis en colère. Tellement que je donne un coup de poing dans mon casier. J'entends des pas. Je sais qu'il m'a suivi et je lance :

"Qu'est ce que tu fais encore là?"

Je sais qu'il ne fait que ce que le coach a demandé mais vraiment je ne veux pas être près de lui je sais que je pourrais facilement ne pas tenir ma parole.

Le fait qu’il me repousse aussi rapidement est un rappel cruel de ses paroles la dernière fois qu’on s’est vu. C’est bien la première fois qu’il tient aussi longtemps à me tenir loin de lui. C’est toujours lui qui fait le premier pas vers moi pour me faire savoir qu’il a envie de moi. Qu’il me veut. Oui, il fait tout pour se faire remarquer en cours. C’est totalement différent des autres fois. Est-ce que je l’ai réellement perdu ? Pour de bon ? Pourquoi ça me fait si mal cette constatation-là ? Ce n’est pas comme si c’est ce que je voulais créer depuis longtemps. Que je n’essayais pas de faire comprendre à Brad. En plus, je suis en couple avec Spencer. C’est juste la suite logique. Et pourtant, ses paroles sont comme un coup de poignard en plein cœur. Piquer au vif, je me redresse en agrandissant la distance entre nous. Un peu plus du moins. Je me sens tellement mal et blessé. Mais c’est complètement idiot. C’est ce que je tente de faire depuis des mois. Et maintenant que Brad veut réellement tout arrêter, je panique et je ne veux pas. Je ne veux pas le perdre. Sans réellement me rendre compte, je tombe à l’eau après que ce dernier m’y ait poussé. Je reste un instant sous l’eau, tentant de réaliser qu’il m’a réellement poussé à l’eau. Puis je remonte en prenant une grand bouffer d’air. Je ne suis clairement pas un nageur de haut niveau. Ma capacité à retenir mon souffle est totalement nulle. Ça me prend un instant avant de réaliser que nous n’étions pas seul Brad et moi. Son coach est toujours là. Il nous a vu. Qu’est-ce qui s’imagine ? Qu’est-ce qu’il va penser ? Il va en parler ? Merde ! Je n’aurais jamais dû venir rejoindre Brad ici… Alors que je tente de faire profil bas en prenant mes choses sur le banc pas loin, je reste surpris par les paroles du coach. Je le regarde les yeux ronds. C’est tout ce qu’il a à dire ? Il ne fera pas de commentaires ? Il me pousse même à me retrouver seul dans une voiture avec Brad ! Ça me prend bien quelques instants avant que je retrouve le contrôle de mon corps. Ne voyant plus mon petit ange, je me dirige vers le vestiaire où je retrouve un Brad en colère. Du moins, c’est ce que je pense puisque je l’entends donner un coup de poing dans un casier. Puis, j’apparais dans son champ de vision. Je fus accueilli par Brad qui me demande ce que je fais encore là. Je cherche mes mots un instant le regard baisser, mais je me secoue. Je ne suis pas un pauvre petit soumis timide et apeuré. Je suis un Dom qui prend soin de mon soumis. Qui a le contrôle. Qui est sûr de lui. Alors je plonge mon regard dans le sien pour lui répondre.

- Tu ne peux pas conduire après t’être cogner la tête comme ça. Je suis certain que tu as pris quelque chose. Ton coach est pas parti les mains vides. Alors, si tu ne me laisses pas te reconduire, je vais te payer un Uber et je te ramènerai ta voiture. Je sais que tu ne veux plus m’approcher, mais tu comptes encore pour moi. Donc je peux pas te laisser faire n’importe quoi si ça peut te m’être en danger.

Je lui dis tout ça sur un ton neutre. À la limite froid. Mais clairement autoritaire. S’il ne veut plus rien savoir de moi, parfait. Je vais jouer le jeu, mais je reste tout de même son professeur et je tiens au bien-être de mes étudiants.

Je me sens tellement idiot. Pourquoi est-ce que je n’ai pas suivi les conseils de mon ami ? Bien sur que je voulais attirer attention, c’est toujours ça que je veux finalement, mais je voulais surtout atténuer la douleur, pas seulement physique, morale aussi. Ces derniers jours ont été beaucoup trop éprouvant et j’en avais assez de penser à tout ça alors bien sur ce n’était pas malin de ma part, j’aurais pu avoir de gros soucis si je n’avais pas un coach aussi compréhensif, j’aurais pu être viré, mais au fond est-ce que ce n’est pas ce que je cherche ? A force de trop en faire ? Je ne sais plus vraiment ce que je suis sensé faire ou ne pas faire. Je me donne à fond pour tous, que se soit pour les coups, pour toutes mes activités, je n’ai pas le temps de beaucoup dormir, je voulais juste ne plus avoir mal à cause de cette blessure et ne plus avoir à penser à Daniel, mais il est toujours là quoi qu’il arrive et quand il arrive pour me dire que je ne dois pas conduire. Je lève les yeux au ciel, un peu agacé, comment est-ce qu’il veut que je m’en sorte sans lui s’il est toujours dans les parages ?

« Tu me fais la morale maintenant ? Je voulais juste arrêter d’avoir mal, c’est tout, je ne savais pas ce que c’était …c’est Matt qui me l’a donné, il a dit que je me sentirais mieux après … »

Est-ce que j’essaie de me justifier ? Oui et en même temps non. Je me passe une main sur le visage avant de poser ma tête contre le casier, j’ai chaud, ça me ferait du bien de prendre une douche, mais j’ai juste envie de rentrer et de dormir. Je ne veux pas rentrer tout seul, ni rentrer en Uber. Je fini par acquiescer et je dis sans vraiment le regarder, parce que je sais qu’un seul regard pourrais me faire encore plus de mal et de bien à la fois.

« Ok, mais on ne parle pas et tu ne montes pas chez moi … »

J’impose quelque peu mes conditions, même si je sais qu’elles vont pouvoir sauter très vite. Je lui tends une serviette pour qu’il s’essuie, je me sens un peu coupable qu’il soit mouillé à cause de moi et je lui dis :

« Je vais me changer. Attends-moi là. »

Pour une fois que c’est moi qui donne les ordres … ça me fait tout bizarre. J’évite de le regarde et je prends mes affaires pour me changer, je passe rapidement sous la douche quand même et en dix minutes je suis de retour, habillé avec mon blaser de l’équipe de sport de l’université. Je prends mon sac, sans savoir trop quoi lui dire.

« On y va ? »

Je devrais m’excuser, je sais bien, mais pour le moment je n’en suis pas tellement capable. Je ne veux pas lui parler, je ne veux pas commencer à entrer dans les détails, parce que sa voix peut tellement me retourner vers lui.

Je sais que mon comportement est totalement contradictoire. Je veux qu’il se tienne loin de moi parce que c’est le mieux pour lui, mais je ne suis toujours pas loin parce que j’arrive juste pas à ne pas penser à lui. Alors, quand je le vois mal, je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour lui et de venir voir ce qu’il se passe. Et j’ai bien fait de venir lorsqu’il me parle de ce Matt. Je n’ai jamais pu sentir ce mec. Il ne m’inspire pas confiance. Et là, il ne fait que descendre dans mon estime. L’envie d’aller le voir pour lui « suggérer » fortement de se tenir loin de Brad me démange beaucoup. Mais, est-ce que j’en aurais le droit ? Ou j’abuserais de mon pouvoir ? Si je veux que Brad sorte réellement de ma vie, je devrais le laisser faire ses choix de vie et ne plus être derrière lui pour m’assurer que tout va bien.

- Comme si je ne t’avais jamais fait la moral avant aujourd’hui, répliqué-je en roulant des yeux à mon tour. Si c’est ta blessure qui te fait mal, tu devrais retourner voir le médecin. C’est pas bon signe si tu as encore mal Brad. Tu ne devrais pas lui faire confiance. Ce n’est pas quelqu’un de confiance.

Je croise les bras contre mon torse totalement froid. Je déteste ce Matt. Et, non, ce n’est pas juste parce qu’il est avec Brad. Je resserre le croisement de mes bras contre moi lorsque l’envie de le prendre dans ces derniers pour le coller contre moi devient trop forte. Pourquoi il faut qu’il soit en spido aussi ! Il est tellement sexy. Il y a de ça, mais aussi le fait qu’il semble ne pas aller bien et que je voudrais que le serrer dans mes bras pour le réconforter.

- Ça marche.

Et c’est vrai. Si on se parle, je voudrai savoir comment il va. Je vais vouloir savoir ce que Matt représente réellement pour lui. Et cette fille qui se trouve sur ses photos Instagram. Donc, il serait que je regarde encore son Instagram. Et mieux vaut pas. La dernière fois, ça a tellement dérapé que j’ai presque tout accordé à Brad. S’il n’y avait pas eu mon étudiante pour nous interrompe, je n’ose même pas imaginer dans quelle situation on serait aujourd’hui. Alors, si juste se parler pourrait nous faire déraper, je n’ose même pas imaginer ce que ça donnerait si je montais chez lui !

J’attrape la serviette au vol bien reconnaissant de pouvoir enlever un peu d’eau de sur moi, même si je ne suis pas idiot au point de croire que je vais être sec grâce à la serviette. La seule solution est de me changer, mais ça sera pour chez moi puisque je n’ai pas de rechange à l’université ni dans ma voiture.

- Euh… Oui… Ok… Je t’attends ici.

Pourquoi j’ai ce chatouillis dans mon bas ventre lorsque Brad me lance cet ordre ? C’est moi qui donne les ordres d’habitude. Alors pourquoi ça m’excite ? Il faut vraiment que je taise ce fantasme qui commence à se former dans ma tête parce qu’il ne pourra jamais se réaliser. Brad et moi, c’est impossible. Je tente de l’effacer en frottant mes cheveux avec la serviette. Puis, je tente d’absorber un max d’eau pris dans mes vêtements avec cette dernière. Je ne crois pas que ça ait changé grand-chose, mais bon. C’est déjà ça de moins. Je relève le regard sur mon ange lorsqu’il revient de la douche et le trouve tellement beau habillé avec son blaser de l’équipe de sport. Pourquoi il doit toujours être aussi sexy ? Je crois que même avec un sac de poubelle, il serait terriblement sexy. Je secoue la tête lorsque je percute qu’il m’a demandé si on y allait, donc je hoche la tête aussitôt.

- Oui. Tu as bien ta voiture? Il me faudra tes clés.

Je lui dis tout simplement en lui tendant la main pour qu’il y mette ses clés de voiture. Si je suis encore là, ce n’est pas pour qu’il conduise finalement. Ça serait contreproductif et rendrait ma présence totalement inutile.

Je lève les yeux au ciel, c'est vrai que c'est loin d'être nouveau et ça devrait m'agacer plus que ça en général, mais aujourd'hui oui ça m'agace, bien plus qu'habituellement. Je voudrais juste qu'il arrête de me dire ce que je dois faire, même si en temps normal j'aime bien ça, là c'est différent. Je ne veux pas le regarder, parce que je sais que je vais craquer si je le regarde, que je vais avoir envie d'aller dans ses bras pour me rassurer, que je vais avoir envie de lui faire un câlin, mais il ne faut pas que je fasse ça. Je lève les yeux au ciel quand il me dit que Matt n'est pas quelqu'un de confiance et je réplique du tac au tac:

"Pourquoi? Parce que c'est lui qui me baise et pas toi?"

Bim, prends ça, ça fait mal non? Je m'en veux déjà d'avoir dit ça, enfin non, je crois que je ne me rends pas compte de ce que je viens de dire en réalité. C'est un peu trop violent comme remarque, même si en réalité je peux tout à fait le dire, simplement d'habitude je le dis moins brusquement disons et en plus c'est faux, on n'a pas couché ensemble, mais je veux juste l'embêter et le rendre jaloux. Je veux juste qu'il se rende compte qu'il m'a blessé en ne me choisissant pas. Je n'ai pas répondu à son commentaire sur ma blessure, je sais bien que je devrais voir quelqu'un, mais ce n'est pas seulement pour ça que je voulais avoir moins mal comme je dis, c'est aussi pour l'oublier lui.

Il a l'air surpris que je lui demande d'attendre là, je ne suis pas habitué à donner des ordres, c'est lui en général qui le fait, mais honnêtement là tout de suite, je n'ai pas envie qu'il m'en donne. Je ne saurais pas me contrôler si il le fait. Je ne met pas trop longtemps à revenir, habillé cette fois, pas vraiment bien, mais ça je ne l'étais déjà pas. Je le trouve mignon en plus, drôlement attirant, tout trempé, sexy. Tellement que je lui lance:

"Arrête d'être aussi sexy, comment tu veux que je me contienne? J'ai juste envie de te sauter dessus là ..."

J'ai sorti ça comme ça, ce qui n'est pas non plus dans mon habitude, preuve que je ne suis pas vraiment moi, je lui dis juste ce qui me passe par la tête, ça va être bien difficile de ne pas céder, surtout si il est à côté de moi. Je soupire et acquiesce quand il me demande si j'ai les clés de ma voiture.

"Ouai, je les ai, j'aime pas le métro, tu as oublié?"

Je suis assez froid dans mes mots, je voudrais juste rentrer, pourtant j'ai aussi très envie de lui, ça va être très dur ce trajet à ses côtés sans pouvoir rien faire.

Les bras croisés, c’est mon armure face à l’hostilité de Brad. Et aussi, ça m’aide à ne pas céder à mon envie de le prendre dans mes bras pour le rassurer. Le fait qu’il ne m’accorde aucun regard me serre le cœur. J’ai presque l’impression d’être invisible et c’est bien parce qu’il me parle que je n’ai pas cette impression. Et dire qu’il y a peu, il gémissait entre mes bras en totalement confiance face à moi. Maintenant, il est froid et me lance des paroles violentes comme celles qu’il vient de me balancer. Heureusement qu’il ne me regarde pas parce que mon corps à réagit comme s’il venait de me gifler.

- Parce qu’il profite simplement de ta vulnérabilité, de ton cul et de toi. C’est un connard.

Oui, bien sûr, que je voudrais juste qu’il lâche la grappe de mon Brad et c’est bien pour ça que je ne l’aime pas. Or, il y a aussi le fait que j’entends les élèves parler de ce Matt et c’est loin d’être joyeux tout ce que j’entends. Si je le pouvais, je l’exilerais direct en enfer pour qu’il revive sans cesse ces pires situations de culpabilité. Et mon enfer à moi serait clairement le fait de tenter d’offrir la vie que Brad mérite en le forçant à sortir de ma vie pour qu’il puisse avoir la vie qu’il mérite. Mais, le voir en souffrir quand même.

Ça me prend bien presque tout le temps de sa douche pour me remettre de la sensation qui a frétillé en moi à son ordre. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Je tente d’oublier tout ça en me séchant au mieux avec la serviette, mais… c’est perdu d’avance. Mais, ce sont bien les paroles de Brad qui me fait oublier tout le reste. Elles ont même le mérite de me figer pendant un instant.

- A qui la faute. C’est toi qui m’as poussé dans l’eau je te rappelle. Puis, tu peux bien parler. Tu étais en spido il y a à peine quelques minutes. Et tu crois que là, tu n’es pas sexy peut-être ?

Évidemment, je suis totalement surpris par ces paroles puisque ce n’est pas dans ses habitudes de parler comme ça. Et je ne me retiens pas pour lui renvoyer la balle. S’il pense que c’est plus facile pour moi de lui résister, il se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

- On ne sait jamais, Matt aurait pu te conduire jusqu’ici pour avoir droit à ton cul ce soir.

Oui, j’assume totalement – ou pas – mes paroles qui sont dignes d’un adolescent totalement jaloux. Je tends donc ma main vers lui pour qu’il me donne ses clés. Une fois fait, je sors des vestiaires pour gagner sa voiture en le laissant ouvrir la marche. Après tout, je ne sais pas où il est garé.

Je le regarde et lève les yeux au ciel à sa réponse agacé par ses propos, sans doute parce que je suis bien trop drogué pour rester poli je fais une moue avant de le regarder de haut en bas et de balancer :

« Ouai lui n’a pas le droit, mais toi tu peux, mon cul te dit qu’il n’est pas vulnérable et que tu fais pareil, juste au cas où … »

Je lève de nouveau les yeux au ciel, comme s’il n’en faisait pas pareil, de profiter de moi quand il veut, où il veut, c’était un peu ça qu’on s’était dit et ça m’allait, pourquoi ça serait différemment maintenant simplement parce que ce n’est pas lui. Je fini par dire en haussant les épaules :

« Tu es juste jaloux. »

Ça me semble comme une évidence et j’ai un petit sourire satisfait qui s’affiche sur mon visage. Serait-il vraiment jaloux d’avoir de la concurrence ? L’idée me plait beaucoup. J’ai vraiment envie de savoir si c’est de la jalousie ou si c’est autre chose, mais il ne le dira jamais, je le connais trop bien. Il me propose alors de me raccompagner et ça risque d’être long s’il est là à côté de moi, il est encore presque trempé et je me mords la lèvre, je comprends que tout le monde lui court après, même si ça me rend dingue. Je me demande encore comment il a pu me choisir moi au final, il avait tellement de possibilités. J’ai un petit sourire à sa remarque avant de dire :

« Ce n’est pourtant pas la première fois que tu me vois à moitié à poil … ou à poil tout court … »

Est-ce que ça lui manque ? Parce que moi oui, mais je ne lui ferais pas ce plaisir de lui dire et je passe tout près de lui presque pour le narguer. Sans rien faire évidement puisqu’on est encore dans l’enceinte de l’université. Je fais non de la tête avant de dire :

« Nan il n’aime pas tellement venir me chercher, ce n’est pas un chevalier servant, ce n’était pas ce que je cherchais non plus, on se voit simplement en soirée, pas ici, pas chez moi, y a des règles … »

Des règles que j’ai toujours aimées imposer, il y en avait aussi des règles entre lui et moi et quand je le regarde maintenant je me demande encore pourquoi ça n’a pas marché avant de me rappeler qu’il est professeur et je soupire avant de me reculer :

« Je ne veux pas nous attirer des ennuis, je veux bien que tu me raccompagne, mais c’est tout … »

Je le regarde dans les yeux et j’ai envie de tout sauf que ça soit tout comme je le dis si bien, le retour va être vraiment difficile.

@Daniel Zucker