Ce n’était plus sa vie, mais celle de cet homme qu’elle vivait. Une simple bestiole camouflée dans son ombre et respirant le même air douloureux de la sienne. Océane avait pris l’habitude de n’être plus qu’un jouet. Un vulgaire pantin de son employeur qui pouvait tout lui dicter sans craindre le moindre ordre. Entre le grand chef de cette famille et son futur héritier, la petite ne sait plus où donner la tête. La fatigue ne quitte pas son corps et ça survit ne dépend que de ce breuvage noir amer qui réchauffe sa gorge. Elle ne calcule plus les heures de cette semaine. À vrai dire, son amour et sa passion pour son travail feraient envier les patrons en Asie. En vus de leurs mentalités. Les yeux baissés sur son clavier. Les doigts parfaitement manucurés viennent à claquer contre les touches de son clavier. Absorber par son travail et la traduction d’un document qui devront être envoyés par Kronos vers la firme québécoise de l’entreprise. Pour la petite, ça lui faisait un bien fou de pouvoir parler ou écrire dans sa langue maternelle. Si bien qu’elle apprécie à la dernière minute, une crinière blonde passée près d’elle. Repoussant rapidement sa chaise vers l’arrière, elle bondit sur ses pieds pour le suivre. « Monsieur Zaimis ! Vous devez avoir un… » Sa voix se lève et il continue la route. Ignorant complètement le respect émit par cette entreprise. Ou plutôt le respect pour Kronos. Elle tenta de le suivre, mais fonça directement dans le dos de l’invité non désiré. Sa main rejoint son visage et elle recula d’un pas. « Monsieur… n’est pas là pour une partie de la journée. Est-ce que je peux vous aider
? » Dans sa vie du passer, elle l’aurait traité par le collet comme elle faisait aux membres du mc. Sauf qu’ici, Océane est simplement une douce et innocente adjointe qui est le toutou de l’ainé.

Il n’avait pas vraiment réfléchi, il savait seulement que son frère est accro au boulot, qu’il a repris la compagnie, du moins une partie et donc devrait s’y trouver. Il n’a pas non plus calculé qu’il serait peut-être occupé, non pour lui ce fut une urgence, là, maintenant, pas dans plusieurs heures, il voulait le voir dans la seconde. Alors il avait monté avec les ascenseurs, tourna en rond à l’intérieur, grognant sur le temps que cela mettait à parcourir la distance. Foncé tête première en direction du bureau de son frère sans s’occuper des personnes qui travaillent présentement, pas non plus comme s’il faisait un carnage. Même les voix qui parlaient de lui qui normalement l’aurait fait sourire, salué, étaient mise en sourdine, il avait qu’un but et voulait y arriver. Il n’entendit pas non plus la petite femme qui lui hurlait qu’il ne pouvait pas arriver ainsi dans le bureau, c’est une fois devant la porte, la poignet qui refuge de tourné qu’il comprit. Son foutu frère est absent ! La seule fois qu’il a besoin de lui, des services procurés par la compagnie, de son aide, il n’est pas là. On lui fonce dans le dos, il se retourne, tend la main pour rattraper la jolie blonde, l’adjointe de son frère et il soupire.

Je dois le voir, maintenant. Dites-lui que son frère est ici, urgence.

Son front se colle sur le cadre de porte, il ferme les yeux, sa tête tourne par le manque de sommeil, l’adrénaline qui quitte son corps maintenant qu’il n’est plus aussi pressé. Pour une fois dans sa vie, Éon Zaïmis a envie de pleurer et pourtant il refuse de se laisser aller ainsi. Je peux vous aider… qui le peut vraiment, même lui ne sait pas pourquoi il est venu voir Kronos, il ne sait même pas ce qu’il pourrait faire de la situation. Seul réponse qu’il donne à la jeune femme est un haussement d’épaule sans bouger de sa position.

Dans la vie, il y a un comportement à avoir lors de son entrée dans un bureau d’une personne aussi haut placée de l’ainé de cette famille. Pourtant, l’un d’entre eux n’avait pas hésité à se démarquer par sa présence. Imposant sa personne sans même tendre la main pour montrer sa carte de visite. D’accord ! Qui ne connait pas l’identité de l’intrus bruyant marchant aussi rapidement qu’une pile énergique dans mon office. Ce blondinet avait-il au moins, une cellule dans son petit cervelet. Éon Zaimis, voilà un nom qui apparaissait souvent dans certains messages de la réception. Il faut dire que l’une des employées à l’accueil est son amie. Oc ne compte plus le nombre de fois qu’elle lui lance des fleurs pour sa beauté et son charme. En fait, elle a le béguin pour ce blond. Personnellement, la Québécoise ne peut pas se mentir sur ce point, Kronos a une plus grande beauté que son frère ou les deux autres. Il a un petit ‘’je ne sais quoi’’ que les autres n’ont pas. Peut-être son regard ou son autorité.  Sauf que pour le moment avec son nom de famille ou pas. Son comportement allait lui retomber dessus. Elle va devoir baisser la tête et mettre la queue entre ses deux jambes comme un petit chien apeurer devant son patron. Océane avait envie de crier et laisser quelques jurons bien de chez elle sortir d’entre ses lèvres ! « Urgent ou pas ! Monsieur Z n’apprécie pas que la famille débarque sans prévenir. Il faut prendre rendez-vous ! » Sa voix se fait ferme. Sans laisser la vibration d’un ordre apparaitre. Un conseil pouvant être déplacé. Un long soupire fait trembler ses lippes. « Vous aimeriez prendre un thé ou un café en attendant monsieur. » Que pouvait-elle faire de plus.  

Il avait débarqué dans son bureau en furie, sur le choc, la colère que son mari, enfin ex-mari bientôt avait décidé pour leur futur. Naturellement, il avait passé de la secrétaire de son frère, demandant à le voir et assurément monsieur n’est pas là. La jeune femme l’avait suivit hurlant après lui, lui qui n’écoutait rien. Il cogna à la porte du bureau de son frère, ouvrant la porte, comme s’il ne croyait pas qu’il soit absent, il avait seulement besoin de le confirmer de ses yeux. La jeune femme hurla encore, le mal de tête qui menaçait de se pointer, arriva en grand, il du se frotter les tempes pendant que la voix stridente de la secrétaire lui relatait ce que son frère n’aimait pas. Monsieur Z, quelle blague, il allait utiliser ce diminutif contre lui, certain. Le blond pris place sur un des canapés du bureau, la tête entre les mains, il n’allait pas quitter cette place avant d’avoir signer les foutu papier. Elle avait essayé d’être plus ferme, ce qui le fit rire, il aurait presque pu, être impressionner, en fait il l’était un peu, qu’elle ose.

Elle était toujours présente, le surveillant, son corps tendu commençant à relaxer signe qu’elle avait abandonné de le faire sortir. Du thé, du café, elle voulait jouer à l’hospitalité maintenant ?

Je ne quitte pas ce bureau. Monsieur Z, pourra me hurler dessus s’il veut.

Il avait dit les derniers mots de sa phrase presque en riant, il n’en revenait pas encore de ce surnom. Son regard sur la jeune femme, elle lui fit presque pitié, ce qui étrangement calma un peu ses nerfs, enfin, envers les personnes qui ne sont pas relier à son futur.

Un café, svp.

 

Les mots claquèrent contre sa langue. Sa tonalité verbale laissa transparaitre la fluidité de cette deuxième langue qui ne lui appartenait pas. Tout n’allait pas correctement. Ce chamboulement n’avait rien de parfait ! La Québécoise savait bien trop que la réaction sans gêne de ce jeune homme allait lui causer un certain soucis. Rien qui ne lui apportera un quelconque mérite. Il avait une règle bien précise qu’elle avait comprise et mise en pratique lors de son embauche. Celle de ne jamais laisser personne dans son bureau sans son accord. Avec ou sans rendez-vous. Sa lippe se fit attirer vers l’intérieur de sa bouche. Sa canine venant pincer ce bout de chair. Créant une zone de douleur qui l’apaisa. Un simple pincement qui l’empêcha de laisser ses jurons de chez elle prendre fuite. La crainte de voir son employeur débarquer par surprise et sa voix grave prononcer son prénom l’effraie. Son corps se redit alors qu’il prend place sur l’un des canapés en cuir noir de Kronos. Sa main se tendit comme pour l’arrêter. Se crispant dans l’air. Les doigts figés et son visage qui perd de la couleur. Sa hantise s’installe peu à peu dans sa tête. Jouant dans son imaginaire. Laissant son cerveau créer un scénario de pacotille. Il n’a rien à faire ! Les enfants de cette famille sont particulièrement entêtées. Son bras retombe contre sa hanche. Le souffle chaud de son souper frôle ses lèvres et ses paupières se refermèrent. Elle n’appréciait pas l’instant présent ! Elle voudrait le prendre par la main pour le guider vers la sortie. Sauf que Océane risquait gros ! Toucher à un diamant… Elle préfère ne pas y penser. « Il est occupé pour le restant de la journée, Monsieur Zaimis. Il sera présent beaucoup plus tard dans la soirée… » La phrase s’arrêta. Coupé de court. L’anxiété ne la quitte pas. La secrétaire sourit légèrement. Un sourire crispé. « Avec du lait, du sucre ou de la crème ? Ou vous préférer noir ? » La politesse ne disparait pas. Ce grand blond assis confortablement dans le fauteuil n’allait pas changer d’idée. Il s’était installé pour y rester. Au désespoir de la petite.

Il avait l’impression que son monde s’écroulait, son mari allait épouser une femme à cause de son père et il ne pouvait rien dire. Le seul endroit qu’il avait pensé se réfugier fut chez son frère, un avocat, il avait assez joué ainsi, assez souffert. Il était frustré comme jamais Comme toujours quand il avait besoin de lui, son frère ne se trouvait pas là, il n’y avait qu’une jeune femme névrosé qui avait l’air de se faire une crise cardiaque devant ses yeux.

Lui assis sur le canapé du bureau de son grand frère et cette fille qui semblait sur le bord de tomber dans les pommes. Kronos ne serait pas présent bien sûr, comme chaque fois qu’il a besoin de lui. L’univers était contre lui aujourd’hui. Il s’installa un peu plus confortablement et demanda un café, un sucre et un lait, la jeune femme le laissa. Elle lui faisait presque pitié, même dans son déplacement, elle semblait sur le bord de s’effondrer. Il l’a suivit finalement, voulant au moins épargner une personne dans cette journée de merde et la rejoignit à la cafetière.

Vous n’allez pas vous effondrez dans mes bras ?