@yurin bae

ootd - amuses-toi pour une fois.
Parce qu’il donnait habituellement l’impression de ne pas le faire ? Le problème était qu’il était un tuteur poule, toujours soucieux de laisser son enfant derrière lui. Il l’aurait emmené avec lui s’il l’avait pu mais Youngjae n’avait que six ans. Ce n’était pas une soirée pour un enfant. En tant qu’influenceur, même si ce n’était qu’un travail qu’il ne remplissait qu’à temps partiel, il faisait souvent des rencontres et ces mêmes rencontres l’invitaient à des événements de toutes sortes dont des soirées quelconques. Ces soirées de tous les possibles à ses yeux, où l’on pouvait s’oublier. Après tout, qui l’en empêcherait ? c’était tentant.
Il y avait un code vestimentaire. Soirée black and white. let’s play. Il s’était vêtu que de blanc, s’était maquillé de sorte que ses taches de rousseurs ressortaient aisément. Les cheveux lâchés, couleur soleil qui resplendissait. ils avaient poussé, ils lui arrivaient aux épaules. Ça lui convenait pour l’instant mais il savait qu’un jour le changement se ferait et serait radical. Sans savoir ce qui se serait passé depuis. Youngjae, peu avare en compliment, se permit de lui en faire un et il lui assura faire en sorte de ne pas rentrer tard. Il ne le lui promettait pas, pas de promesses en l’air. Il l’avait vite compris au fil du temps.
il avait mis du temps à partir et la soirée était déjà entamée quand il y arriva. L’ambiance était là, la musique battait son plein et l’alcool avait déjà fait des ravages. Bâtisse à l’aspect vieux mais à l’incroyable intérieur démesuré. Il se demanda où était l’hôte de la fête et songea qu’il n’avait qu’à se frayer un chemin comme tous les autres. Quelques têtes connues, ici et là. Des bonjours acquis et donnés, des sourires offerts et quelques vagues discussions.
Rapproché du comptoir où s’affairait derrière des serveurs, il en héla un et commanda un verre de vin. Il fit tourner le liquide dans sa coupe avant de se décider à boire une gorgée. Se retourner et observer la piste dansante en contrebas. Regarder ailleurs.

peut-être espérer croiser le regard d’une nuit passée.
who knows.

— night
@sunhee kwon

( outfit ) la veste déjà retirée
posée là, en vrac, quelque part.
peut-être comme lui-même est posé là, en v r a c
dans un endroit où il n'a pas réellement voulu se rendre au départ.

mais maintenant, yurin est là. il offre quelques sourires discrets, ou, distraits. il ne s'attarde guère durant les conversations dans lesquelles on tente de l'emprisonner. ce soir, yurin rêve de liberté. un verre glissé au creux de la paume à tournoyer parmi les invités de marque ou ceux qui, probablement comme lui, ont été conviés pour tenter d'être compris.
ici, on lui dit que ses peintures sont intéressantes. qu'elles offrent une vision parfois différente de l'art tel qu'il est connu. mêlant à la fois le moderne et le rien. le vide. les idées qui fusent sur les toiles sans qu'il n'en sache l'idée réelle. yurin se laisse emporter dans ce monde qu'il ne retient pas ; dans l'espoir, peut-être, qu'un jour il ne soit plus si abstrait.

peut-être une heure, ou deux. il ne sait pas trop. à présent qu'il a rejoint la piste de danse improvisée, que la musique a été mise un peu plus fort, yurin a un peu chaud. il n'a pourtant bu que deux verres, connaît sa tolérance légèrement plus élevée que cela.
il sait toutefois que ce sont les ennuis qui le traquent dans son sillage qui lui font tourner la tête. lui donnent souvent envie de s'enfuir ; tout abandonner. complètement disparaître ainsi qu'il l'a formulé à ce garçon soleil. sunhee. lui, abîmé dans la nuit, a été un rayon inesperé à percer. quelle drôle de pensée... qu'aurait-il pu lui apporter ?

pourtant, tandis qu'il s'excuse auprès d'une, qu'il se détourne d'un, yurin aperçoit l'astre briller dans la pénombre. tenue aussi lumineuse que la sienne est sombre. chevelure éclatante contre le brun fâné qu'il arbore. les contrastes claquent et les regards leurs échappent. yurin serpente dans la foule, s'autorisant à l'observer plus qu'il ne le devrait.
détailler encore les tâches de rousseur dont il se souvient sur son visage, saupoudrant son nez, ses joues délicatement rosées. se demander, ce soir, le parfum dans son cou, aspergé sur ses poignets. il lui sourit, tentant de deviner les secrets qui transparaîtraient.
pourtant, il n'en décele aucun et le mystère de cette seconde rencontre lui plaît.

sunhee ;
baigné d'ivoire dans l'obscurité.
(tableau en cours de réalisation)

@yurin bae

ootd - À vrai dire, sa vie était mouvementée et il n’avait pas eu beaucoup de temps pour y repenser. À cette rencontre. Cette délicatesse décadence. que pouvait-il en être autrement ? dans le creux de la tempête, égarés tous les deux dans un lieu quelconque. Ils avaient longtemps discuté, n’avaient fait parfois que se contempler. Autour d’une boisson chaude, d’un instant suspendu dans le temps. Là-bas, il n’avait appris que son prénom et ce qu’il pouvait laisser paraître.
Et ce soir ?
Car les envies n’en devinrent que plus réels lorsqu’elles se matérialisèrent sous ses yeux avec toute la grâce dont on pouvait faire preuve à l’encontre d’un désir ; y en avait-il un ou n’était-ce qu’un chuchotement à son oreille ?
Il cligna des yeux, observa ses longs doigts tendus vers lui avec une volupté exquise qui lui donna des frissons sans qu’il ne puisse le contrôler. Verre à peine entamée, mais fatigue déjà atteinte alors le liquide s’était facilement frayé un chemin. Faisait divaguer.

« Et pourquoi est-ce que j’accepterais ? »

Il avait envie de s’amuser. On lui avait dit de s’amuser. Et plus que tout, il voulait avoir le privilège de le transpercer. voir apparaître plus qu’un sourire sur son beau faciès et en être l’unique spectateur. Était-ce réalisable ? Ou alors n’avait-il affaire qu’à ce qu’il ne laissait entrevoir ? Une âme qui ne demandait qu’à disparaître, ainsi étaient tes mots. Il se mit à rire, ne détacha pas son regard du sien.

« Qui te dit que d’autres ne vont pas venir m’inviter ? »

Il n’y avait plus qu’eux, il n’existait plus que ce monde qu’ils commençaient à façonner. Ou n’était-ce qu’une illusion. Il fit tourner le verre entre sa main, le termina et le fit glisser sur le comptoir. En demanda un deuxième et peina à détacher ses prunelles des siennes pour ne pas paraître irrespectueux envers le serveur. Il n’était pas si surpris de le trouver ici, à ce genre de soirée. Il en était même ravi car il n’aurait su sinon comment le retrouver.
tant il le souhaitait, après tout.
Et Yurin ? Il ne s’agissait pas que de lui. Il aimerait savoir, lui poser la question mais le jeu risquait de prendre fin. Jeu qu’il avait lui-même instauré. Et finalement son regard se permit de le détailler, d’apercevoir ce noir l’enveloppant. Contraste évident que celui qu’était le leur et, au fond, il en vint à se demander s’ils représentaient fidèlement ces deux couleurs qu’ils portaient. Sunhee n’était plus certain aujourd’hui d’être l’enfant soleil qu’il avait pu être des années auparavant et Yurin était-il réellement l’ange déchu qu’il puisse représenter ?
Alors il sourit, se retint une nouvelle fois d’approcher son corps du sien.

— night
@sunhee kwon

( outfit ) la main qui s'étire pour inviter la muse de ses pensées mais qui, pourtant, demeure joueuse à l'en chagriner. pulpeuses entrouvertes à la recherche d'un mot, ou deux, pour se justifier parce que yurin n'est guère coutumier des refus ;
en général, c'est lui qui les donne.
coup blessant qu'il désire ne pas prendre personnellement quand il n'est pas évident d'en faire autrement. en a-t-il trop fait ? de quelle manière a-t-il pu décourager ce garçon ? a-t-il deviné toutes les failles qui se bousculent sur cette silhouette assombrie ?
alors la main glisse dans ses cheveux pour les repousser.
yurin se sent idiot d'être venu là. d'avoir eu la prétention de sortir pour changer ses idées face au monde. d'imaginer qu'une nuit lui permettrait d'y voir plus clair. l'éclat de ses yeux a fané depuis longtemps mais il se ressaisit finalement.
- j'avais simplement envie d'être le premier.
et le seul.
prunelles louvoient au creux des jumelles.

que sais-tu réellement de moi ?
quelle image suis-je en train de te renvoyer pour que tu souhaites n'en être qu'un spectateur ?

yurin s'écarte, recule - revient se fondre dans la foule amassée en arrière-plan. dans sa tête, il n'y a plus que la vision de sunhee. ses vêtements si blancs et son visage constellé de dizaine d'éclats. son sourire que yurin ne sait pas encore déchiffrer.
après tout, ils ne sont la rencontre que d'une précédente nuit.
l'égarement de ses pas le menant jusqu'à cet homme dont il ne connaît rien d'autre que la silhouette et le prénom. c'est si peu.
et tellement suffisant.

yurin se dissipe pour récupérer un autre cocktail, en renverser sur ses doigts lorsqu'il se remet à danser. quand il rouvre les paupières, il s'aperçoit qu'il y a un peu de place autour de lui. naturellement, les autres se sont déplacés : soit pour l'observer, soit pour, simplement, retourner chercher à boire. yurin n'aime pas ça. yurin veut danser pour lui et lui seul.
puis, il redresse le visage, tend ses iris dans la direction opposée.
pourquoi ne s'approche-t-il pas tout de suite ?
peut-être as-tu raison, sunhee.
peut-être vaut-il mieux que tu restes à distance.
yurin ne porte plus d'anneau autour de son annulaire pourtant il en ressent encore le poids chaque jour.

@yurin bae

ootd - brin de déception, évident. Il le lut dans son regard, s’en voulut aussitôt d’avoir instauré ce jeu qui ne semblait pas en être un aux yeux de son interlocuteur. Il se mordilla sa lèvre inférieure jusqu’à entendre ses mots. Prétention ou simple désir ? il aurait très bien pu changer d’avis sur le champ et attraper ses doigts entre les siens. Il ne suffisait que d’un geste et le tour serait joué. Facile, quand pourtant le corps ne bougeait pas. Au fond, il la connaissait la vérité et c’était qu’il était effrayé. Effrayé de ce que cette étincelle pouvait représenter.
Il le laissa s’écarter, retourner vers les gens alors qu’il lui semblait qu’il voulait les éviter. Yurin était-il connu ? On le regardait, on l’admirait. Sa prestance inégalée, sa grâce rafraichissante. Ou saisissante au point que la chaleur s’immisçait et faisait perdre tous les moyens. D’un deuxième verre avalée d’une traite car il ne serait pas aisé de se mouvoir avec. Sur la piste de danse, auprès de lui.
Comment s’approcher sans paraître à son tour présomptueux ? Avec délicatesse. c’était ce que l’on devait offrir à la noblesse princière. Peu convaincu car au creux des prunelles épuisées de la vie il voyait bien que la lumière n’était devenu qu’obscurité des bienséances imposées. parles-moi, dis-moi ce que tu as sur le coeur. Dans ses gestes, dans ce corps se mouvant d’une manière aussi belle que le ferait un pantin désarticulé.

toi,
plus qu’à quelques mètres de moi,
dois-je me rapprocher plus près pour ne plus avoir peur ?
Ou est-ce que je ne chercherais pas à ce que ce soit toi qui n’aies plus peur ?

Il commença d’abord par danser auprès de lui, se laissa emporter par le flot musical. Ferma à demi les yeux et songea qu’il en avait bien le droit. De se laisser aller, quelques heures. Avec Yurin, à son regard plongé dans le sien. À cette proximité agréable qu’il découvrit en rouvrant les yeux. Il tendit alors ses phalanges vers son foulard, l’effleura et laissa un sourire illuminer son faciès constellé.

« let’s disappear together tonight. »

souffla-t-il contre ses lippes, ses doigts entortillés autour du tissu qu’il avait attrapé. Il releva ses prunelles vers les siennes tandis que son autre main saisissait son verre. En buvait une gorgée avant de le lui rendre et de rire en se détachant avec légèreté. Il tournoya sur lui-même et voulut lui poser toutes les questions qui lui brûlaient les lèvres et qui lui donnaient envie de le connaître. Par-dessus tout, celle-ci, celle qui torturait son esprit et son coeur depuis qu’ils s’étaient rencontrés car il n’y avait rien de plus douloureux que d’entendre ses propres maux résonner au sein d’une âme torturée comme la sienne,
qu’attends-tu de plus de la vie qu’elle ne peut offrir ?
S’il pouvait combler le vide en lui, il le ferait à l’instant.