((fire and ice))
ft : @Isanalia A. Blooming

Tu détestes toujours autant ce jour, rien qu’en y pensant, tu préfères rester cloué au lit à essayer de ne pas penser à lui. Pourtant, c’est impossible d’éviter d’y penser, au contraire. Tu passes le temps à te souvenir de lui et comment tu as pu te comporter envers lui. Il te prenait souvent pour modèle et proclamer partout voulant être comme toi, alors que tu n’as rien fait pour mériter autant d’admiration de sa part. Tu avais bon aimer ton frère, tu avais tendance à prendre de la distance en voyant qu’il essaie de devenir ton miroir. Un soupir échappe de tes lèvres avant de passer sous la douche pour te rafraîchir et essayer de penser à autre chose, en vain. C’est la même chose depuis deux ans, tu t’y rends sur place pour te reposer et essayer de parler en lui racontant quelque chose de sympathique, mais rien de bien intime. L’eau caresse ton corps pour enlever toute la noirceur de tes pensées qui s’échappe avant de finir de te préparer pour prendre la route. Le chemin avait été rapide en voiture, tu n’allais jamais bien loin sans voiture de toute façon. Tu avais pris soin de prendre un bouquet de fleurs sur le passage et une bouteille d’alcool fort pour te remonter le moral, ce n’était pas très sain, mais c’est toujours mieux que d’avoir loupé l’enterrement de son frère. Tu n’avais pas envie d’y assister, au lieu de cela, tu avais passé le temps à parler avec sa fiancée et à boire comme un trou. Tu secoues le visage en y pensant avant de te garer sur le parking et t’y rendre face à sa tombe, posant le bouquet dans l’endroit fait à cet effet.
Tu commences alors à raconter des nouveautés à ton frère en t’excusant de ne pas venir souvent lui rendre visite. Tu finis par ouvrir la bouteille en buvant une petite gorgée d’alcool fort et te brûlant légèrement la gorge en sentant le liquide. « J’avais oublié à quel point, tu avais horreur de l’alcool. Je n’ai pas changé comme tu peux le voir. » lâches-tu d’un ton maussade en te plongeant dans tes pensées avant de lever le visage en entendant des pas s’approcher. Tu te lèves en frottant ton jean pour enlever les brun de poussière restant accroché. Le visage se tourne en tombant sur cette demoiselle, cette belle demoiselle. Un léger sourire sur le visage avant de l’accueillir près de toi en l’enlaçant contre ton corps robuste en serrant son corps frêle contre le tiens. Les mains sur son dos en frottant délicatement et ton visage sur son épaule. Elle sent toujours aussi bon que cela t’envoûte sur le champ, mais tu te décale pour la libérer de l’étreinte. « Salut, Isanalia. » dis-tu simplement en la regardant en enfouissant les mains dans les poches de ta veste. « Les esprits se rencontrent, si j'avais su que tu venais, je t'aurais pris sur la route. » soulignes-tu en passant une main sur ta nuque avant de sourire doucement. Tu enlèves ta veste pour la poser au sol pour l'inviter à s'installer dessus pour être à l'aise et éviter de se salir avec la terre. « Cela ne te gêne pas que je reste, sinon je peux partir pour te laisser te recueillir tranquillement. » lâches-tu avant de s'installer en croisant les jambes légèrement et de tourner le regard vers la tombe de ton jeune frère, plein de ressentiment subvienne, mais surtout des remords. Tu t'en veux de ne pas lui avoir consacré autant de temps qu'il souhaitait. Néanmoins, tu n'avais pas le choix que de vivre avec autant de remords et de venir te recueillir dès que tu en as le temps.

@Isanalia A. Blooming

C'était compliqué. Ce jour fatidique qui passait chaque année. Ce jour où il était parti. Je l'avais aimé. Je n'avais jamais pu aimer quelqu'un d'autres à la suite de ça. Et même si sur le fin, tout était compliqué, dans ma tête, il me manquait. On n'était, finalement, jamais allée jusqu'à bout de notre relation. Est-ce qu'on se serait marié ? Est-ce que j'aurai finis par le quitter parce que je me suis rendu compte que j'avais, peut-être, des sentiments pour son frère ? Je n'en savais rien. Peut-être que oui. Peut-être que non. On ne pourra jamais vraiment savoir ce qui aurait pu se passer. Mais toujours est-il que j'étais triste. Je n'en parlais jamais vraiment. À part à mon psy, parce qu'il le fallait pour "avancer". Mais en dehors de lui, c'est un sujet que j'enfouissais profondément. Sans parler du fait que je ne voulais pas en parler à mes frères. Je n'avais pas envie qu'il me voie comme une pauvre petite chose triste et qu'il fallait encore plus protéger. Et quand on me posait des questions, je répondais toujours que ça allait. Mais en réalité, ça n'allait pas vraiment. Ça n'allait pas au point que je sois complètement partie en vrille en devenant strip-teaseuse. Mais en voulant me prouver quoi ? Question qui restera réponse. Même si avec du recul, je me rendais compte que ce monde n'était pas fait pour moi, je ne savais pas non plus comment m'en sortir. Je n'avais pas un patron qui était vraiment enclin à me laisser partir. Et il était hors de question que j'en parle à Winter. Parlant de lui, je ne comprenais pas pourquoi il bloquait autant quand je lui parlais de Madeline. Si un jour, elle venait à disparaître, il serait sûrement malheureux comme les pierres. Il ne pouvait rien me cacher et je savais qu'il avait encore des sentiments pour elle. Parfois, il faut savoir mettre ses sentiments et ressentiments de côté. Mais ce n'était pas son cas. Ce matin-là, j'avais décidé d'aller voir Elijah au cimetière. Je n'avais pas été à son enterrement, préférant largement boire avec son frère. À chacun sa façon de faire son deuil, finalement. Mais avoir loupé ce jour-là me faisait culpabiliser. Je ne lui avais pas totalement dit "au revoir". J'étais venue au cimetière à pied, musique dans les oreilles pour essayer de me changer les idées. Arrivée devant la porte de ce dernier, je me posais cette question : est-ce que j'avais vraiment ma place ici, finalement ? J'entrais quand même pour me diriger vers sa tombe. Et je vis que Kalel était là. Au moins, je ne serais pas seule. Il me prit dans ses bras. Et je le serrais aussi contre moi. Dans ses bras, j'étais bien, il fallait le reconnaître. « Salut, Isanalia. » Petit sourire, en sa direction, tandis qu'il m'avait libéré de son étreinte. Il fallait le reconnaître : il était toujours aussi beau. Il n'avait pas changé en deux ans. « Salut, Kalel » Ça me faisait du bien de le voir, en réalité. On se voyait rarement, mais ce n'est pas pour autant que je n'avais plus les papillons, dans le ventre, pour lui, quand je le voyais. Au contraire. « Les esprits se rencontrent, si j'avais su que tu venais, je t'aurais pris sur la route. » Je lui souris de nouveau. J'aurais pu lui dire de passer me prendre, mais je ne voulais pas non plus qu'il se sente obligé de faire le taxi. Et puis, je m'étais décidée un peu au dernier moment aussi. Je ne savais toujours pas si c'était une bonne idée d'y venir finalement. « T'inquiètes, je savais pas que j'allais venir avant de partir de chez moi. Ça me fait bizarre d'être là. Mais il me manque... » Et c'était la vérité. Même si notre relation n'était pas au beau fixe, il restait une personne importante. Et il restait le garçon avec qui j'avais tout découvert. Il installe sa veste par terre. « Cela ne te gêne pas que je reste, sinon je peux partir pour te laisser te recueillir tranquillement. » Je pris place à ses côtés sur la veste, puis posais mon regard sur la tombe. « Non, tu peux rester. T'as plus ta place que moi ici, au final. »[/b] Je marquais une brève pause avant d'ajouter : « Et j'ai besoin de toi... » Ça me rassurait qu'il soit là. Je n'ai jamais été fan des cimetières de toute façon.  Je posais finalement mon regard sur la bouteille qu'il avait apportée : « C'est quoi que t'as amené ? J'peux en prendre une gorgée ? » L'alcool et la tristesse ça ne faisait jamais bon ménage. Et je n'étais pas celle qui tenait le plus l'alcool. Mais là j'en avais besoin.