Le chemin du travail était une routine qui me plaisait. Le seul détail désagréable, et pas le moindre, laisser ma fille à la nounou. Lucy n’avait aucune crainte, elle n’était pas tendue, et ne pleurait pas quand je la laissais à ma voisine, madame Lawson, ce qui me rassurait énormément. Mon bébé était si petite, et pourtant je devais la laisser pour mon job… J’adorais ce poste de gouvernante, mais pour le coup depuis mon accouchement, cette reprise était plus difficile. Mon cœur se serrait, et en entrant dans le café, pour prendre ma dose d’énergie, et pourtant c’est avec le sourire que je passais les grilles du palace.

L'accueil depuis mon retour était chaleureux. Monsieur Sundman n’était pas là. La pression n’était pour le moment peut être pas à son comble, le patron était pas là les souris dansaient. Mais tout de même il fallait être sérieux. Saluant la réceptionniste, je me dirigeais vers l’endroit où nous nous changions.

Tenue obligatoire. Petite robe noire, mon badge et replaçant une petite mèche de cheveux dans mon chignon, j’étais enfin prête. Tablette, portable, j’étais prête à me rendre au service des clients, gérer les employées,... Les stocks étaient ok, et un coup d'œil me permit de voir que tout le monde était présent aujourd’hui.

“Il est rentré tôt je crois, les filles étaient déjà dingues de son retour…” Maxwell vient de rentrer dans la pièce où je me trouve, un des gardiens de nuit, qui finissant son service, discutait avec son collègue. La relève de jour devait être sur place. “Dès qu’il est là de toute façon elles sont en chaleur.” Je fronce les sourcils en me tournant vers eux. “Je suis pas sûre que ce genre de propos soit très adapté pour parler de vos collègues.” “Pardon madame Rousseau, on n’avait pas vu que vous étiez là.” Je soupire, ça ne change rien que je sois là où pas.

Mais je finis par leur demander. “Rassurez moi vous ne parliez pas d’un client?” Les résidents occasionnels richissimes, beaux, connus parfois, ça ne serait pas étonnant. Mais les veilleurs de nuit secouent la tête. “Non, Monsieur Sundman.” Cachant mon air surpris, il était rentré? Le patron… “Ce n’est donc pas une raison, vous savez très bien que Monsieur Sundman est professionnel, alors gardez ce genre de propos pour vous.”

Je quittais la pièce, retrouvant l'ascenseur le nez dans la tablette pour vérifier les entrées et les sorties, les demandes particulières… Je monte et appuie machinalement sur le bouton de l’étage, oubliant de regarder si une autre personne est dans l'ascenseur de service.