Lorsque je reviens à côté de mon ange, je vois dans ses yeux à nouveau libérés qu’il est en colère, ce qui me rend encore plus mal. Ses accusations me serrent le cœur et je basse le regard. Et son dilemme me touche encore plus. Je sais plus quoi faire. Je ne veux pas le blesser. Je ne veux plus le blesser, mais je suis avec Spencer maintenant et je ne veux toujours pas prendre le risque que son père ne mette à exécution ses menaces. Je ne veux pas faire vivre ça à Brad. Mais, j’en ai marre qu’il pense que je fais passer mon métier avec lui. Je vais pour détacher ses mains avant de me raviser. Je ne sais tellement pas quoi faire !

- Je… Brad, mon ange, s’il te plait, comprend la situation, s’il te plait… C’était pas prévu tout ça entre nous deux… Si j’avais su, j’aurais pris ce rendez-vous avec Annaëlle un autre jour, mais je pouvais pas savoir que tu allais me faire craquer dans mon bureau aujourd’hui… Je veux pas te laisser en plan, promis ! Je… Je peux finir ce que j’ai commencé et je te rappelle ce soir ? Pour qu’on fini tout ce que je t’avais promis, qu’est-ce que t’en pense… ?

Je finis par détacher ses mains pendant que je parle parce que je ne peux pas repousser le rendez-vous avec mon étudiante sans avoir l’air suspect. Et je ne veux pas qu’on se fasse surprendre. Oui, Brad peut enfin faire ce qu’il veut comme étude, mais je crois vraiment que ses parents n’accepteront toujours pas notre liaison. Puis, il y a toujours Spencer dans l’équation aussi.

- Oublie pas que c’est toi qui m’as embrassé en premier aujourd’hui… Je peux pas tout annulé, j’ai des obligations… Et je suis toujours avec Spencer…

Je sais qu’avec ses paroles, je ne fais qu’attiser la colère de Brad malgré ma main qui lui caresse tendrement la joue. Il ne voudra plus jamais me parler ni me voir. Je pourrai toujours l’observer de loin pendant mes cours, s’il ne quitte pas ma classe pour ne plus me voir, même si ça sera vraiment dur. Mais, c’est sûrement ce qui a de mieux. Nous deux, c’est juste impossible. Je ne veux pas qu’on devienne deux amants maudits pour faire un remake américain de Roméo et Juliette. Et malgré tout, j’ai le cœur qui saigne abondamment dans ma poitrine parce que je sais qu’il veut que je le choisisse, mais c’est juste impossible.

J’ai un sourire, il sait très bien comment me faire prendre mon pied, il sait ce qu’il doit faire alors quand je lui réplique que c’est pas un ordre oui je suis fier de ce que je dis, j’ai toujours un peu l’air fier de toute façon, c’est ma façon d’être, alors forcément ça me fait sourire, mais je perds rapidement mon sourire quand j’entends qu’on frappe à la porte et merde et je me sens encore plus en colère quand il revient et qu’il me dit que je doit comprendre, non, je n’ai pas envie de faire d’efforts, ce que je comprends c’est que depuis le départ je ne suis rien. Je veux juste qu’il m’enlève ça et qu’il me laisse partir. Il me détache et je me précipite pour retrouver mes affaires, me rhabiller. J’oublie ma cravate sur le canapé, mais je m’en fou, je n’y pense pas vraiment, je veux seulement sortir. Tout était pourtant bien parti alors pourquoi je me sens si mal ? Sans doute que je viens de comprendre que derrière toutes ses belles paroles, je ne suis rien de plus qu’un jouet. Je remets ma veste et je prends mon sac alors qu’il me dit :

« Ben tu vas rester avec Annaelle alors, parce que pour moi c’est fini, je ne veux plus que tu t’approches de moi, je n’ai toujours été que ça finalement … c’est ce que tu voulais, bravo, je te félicite. »

Il vient de me perdre et je suppose que c’est justement ce qu’il voulait.

« Non je ne veux pas que tu m’appelle, ni ce soir, ni jamais. »

Je le regarde les yeux pleins de colère, une profonde tristement en moi, mais je m’empêche de craquer devant lui et je continue :

« Ca t’arrangeais bien que ça soit entre deux cours, cinq minutes quand tu le voulais, mais pour le reste il faut pas trop compter dessus … et ton Spencer désolé mais j’ai crois pas une seconde, je l’ai jamais vu. Et tes obligations je les connais ! tu crois que je n’en ai pas ? Ca fait juste de moi un con et ta chose et j’ai plus envier d’être que ça. … C’est terminé … Oublie moi. »

Je ne lui laisse pas le temps de répondre quoi que se soit, je pars et ouvre la porte, son étudiante est là à attendre un peu plus loin. Je baisse la tête pour ne pas la regarder et je sors du campus. Je fuis, parce que je viens sans doute de faire la plus grosse bêtise de tous les temps, lui dire que c’était fini, alors qu’on n’était pas ensemble, mais lui dire aussi qu’il ne pourrait plus m’avoir et je ne sais plus si c’était ce que je voulais, bien sur que non. Ca me fait trop de mal tout ce que j’ai dit. Je vais juste qu’à ma voiture, pose le sac côté passager et frappe mes mains contre le volant. Putain fait chier. Je sens des larmes venir et je me laisse aller maintenant que je suis seul. Vie de merde.