I'm so mad right now, but I did what you ask.. // Lorcéon

Violence Gratuite

Tu te promenais tranquille, en fait tu avais pris place sur une des tables du parc de l’université le temps de revoir tes notes, tu devais aussi remplir ce foutu formulaire pour ta maquette. Le soleil se couchait à peine à l'horizon bien sûr que tu ne pouvais pas terminer cette journée tranquille. Pourtant une si belle journée, quelques échanges de sms, un retour de “ride” avec lui et tes cours qui s’étaient déroulés tranquillement. Mais non, c'est idiots devait revenir, les mêmes que la dernière fois venaient de prendre place à ta table. Ils te cherchent, tu savais que par leur regard, tes affaires vite ranger, tu allais te lever, mais tu décida de t’en empêcher.

Voyons Mathey, ce n’est vraiment pas poli de quitter ainsi.
J’ai terminé, je vous laisse la place.

Tu te levas encore, ils te laisseront partir, quelques pas seulement, tu espérais sincèrement qu’ils te laissent tranquille, mais non. Une canette, voilà ce que tu as reçu derrière la tête.

Oups j’ai raté la poubelle pardon.

Respire Éon, respire, tu ne feras rien. Tu avais pris cette décision au moment de votre dernière discussion avec Lorcan, il n'avait pas aimé te voir te battre, alors tu avais décidé de ne plus le faire, du moins contre ceux de sa maison. Continuant son chemin, il préfère ignorer plutôt que de leur répondre, sauf que voilà quand tu as que deux neurones actives dans le cerveau, tu n’aimes pas être ignorés. Tu te trouves maintenant encerclé, il te faut tout ton contrôle pour ne pas leur répondre, pour ne pas frapper pour sortir de ce merdier, mais tu gardes le silence, tu ne fais rien d’autre qu’attendre. Ils te parlent, un seul, c’est apparemment lui qui décide, il n’a pas aimé l'humiliation, il veut te faire payer les coups donnés la dernière fois. Tu soupirs et passe entre deux gorilles, tu n’as pas le temps pour cette connerie, sauf qu’ils ont décidé autrement puisque tu te retrouves face première au sol. C’est donc ainsi, ils vont te redonner ce que tu as échangé pour te défendre la dernière fois. Tandis que les pieds se ruent sur toi, que le capitaine du groupe assis sur tes hanches te frappe le visage, tu regrettes un peu d’être marié à Lorcan.

C’est le coup de sifflet du gardien qui te sauve, les idiots choisissent de fuir tout en te disant de te taire, comme si tu allais les écoutés. Le surveillant essaie de les poursuivre, te laissant seul avec ta joue meurtrie, tu as sûrement un bleu sur la côte aussi le dernier coup de pied à bien rentrer. Levée sur tes jambes, tu devrais te rendre à l’infirmerie ou chez toi, mais tes pas trouvé la porte de Withman House, ton téléphone ayant été piétiné, il ne fonctionne plus, tu ne peux que t’adresser au valet.

Je voudrais voir Lorcan, svp. Vous pouvez le prévenir.
Et qui demande
Vegas.  

Tandis que le valet te regardant suspicieusement fait tout de même suite à ta requête, tu te laisses choir de l’autre côté de la rue, ne voulant pas attirer encore plus l’attention.

I'm so mad right now, but I did what you ask...

Dans l’immense salon aux allures de cathédrale, l’irlandais est plongé en pleine réflexion. Seul dans une pièce qui pourrait contenir une cinquantaine de personnes minimum, il réfléchit, un bras croisant son torse, l’autre appuyé dessus et la main tripatouillant officiellement le nœud de la cravate alors qu’en vérité, les doigts jouent avec l’anneau d’or juste en dessous, pendu à une chaine, invisible aux yeux du monde. Il n’y a pas un bruit, alors qu’il aime écouter de la musique classique ou un étudiant qui jouerait du piano, il est seul. Il a besoin d’être seul. Afin de comprendre pourquoi… comment… qu’est-ce que… quand… quoi… toutes les questions qui tournent dans sa tête.

- Monsieur Cunningham ? Le valet est entré, il a probablement toqué à la porte, mais Lorcán n’a pas entendu. Le valet s’approche dans la pièce. Monsieur Cunningham ?
- Oui, Henry ?
- Il y a quelqu’un à la porte qui vous demande.
- Pourquoi ne l’avez-vous pas fait entrer ?
- Il est… malpropre… Monsieur, si je puis m’exprimer ainsi. L’héritier fronce les sourcils et se tourne vers le valet. Il a de la terre et des feuilles un peu partout, visiblement il s’est bagarré et il n’appartient pas à cette maison. Dit comme cela, il était évident que le valet avait catégorisé ceux qui pouvaient entrer dans cette maison et ceux qui ne pouvaient pas. Quand je lui ai demandé son nom, il m’a dit « Vegas », c’est pr…
- Laissez-le entrer.
- Mais Monsieur, je…
- Henry, conduisez-le dans mes appartements.
- Bien, Monsieur Cunningham. Le valet s’écarte et va pour partir.
- Restez discret.

L’irlandais reste de marbre jusqu’à ce que le valet en question quitte la pièce. Lorcán soupire. Pourquoi… Pourquoi par tous les saints irlandais Éon venait ici, à Withman House. Fort heureusement, les « appartements » ne signifiaient pas « la chambre ». Rien qu’à l’idée… L’héritier tourne les talons et se dirige, à pas pressés jusqu’à ses quartiers, il commence même à tourner en rond, attendant les coups à la porte.

Quand le valet retourne à la porte d’entrée, il scrute la rue, appelle d’un geste de la main l’homme qu’il considère comme n’appartenant nullement à cette maison et lui dit de le suivre. Il lui jette un regard dédaigneux, mais obéit à ce que son patron vient de lui demander. Ils empruntent l’escalier de service, c’est bien plus discret que le grand escalier réservé, selon le valet à l’élite de l’élite estudiantine. Au deuxième étage, il fait attention à ce que personne ne se trouve dans le couloir quand il va jusqu’à la porte de Monsieur Cunningham et il frappe.

- Entrez. Henry ouvre la porte, laisse passer Éon. Merci, Henry, vous pouvez y aller. Ce n’est que lorsque la porte se referme que Lorcán pose le regard sur le jeune homme de Mathey House. Il est… blessé ? Éon… Qu’est-ce que… qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Il s’approche, voudrait lever la main vers lui, pour… comme pour toucher les blessures, mais… il ne sait pas s’il a le droit.

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Marché jusqu'à Withman à été la chose la plus stupide que tu es pus faire, tu regrettes un peu ton choix, là assis sur le trottoir de l’autre côté de la rue. À voir l’air dédaigneux du valet, c'est clair qu’il ne va pas te laisser entrer, il t’a jugé d’un coup, tu dois ressembler à un clochard, du moins ça doit paraître que tu t’es battu. Tu es assis, ton cerveau, tel un idiot peut que rire du fais que cette maison est totalement différente de la tienne, énorme, luxueuse et en plus avec un valet. Valet qui est partie depuis une bonne vingtaine de minutes, tu désespères de le voir revenir. Une autre cinq minutes et tu décides de rentrer chez toi, tu prendras le téléphone de Dion pour appeler Lorcan, il n’a pas vraiment besoin de savoir que tu n’as pas répondu au coup donné par ses sbires après tout.  Sauf que le valet grognon réapparaît, te fait signe et passe par un escalier vide de monde. Tu connais ce genre d’escalier, celui de service, tu le prends souvent à la maison familiale pour fuir les visites obligatoires, donc ce pingouin ne te juge pas assez bon pour ceux du monde normal.

Vous savez que je ne suis pas un clodo.
Monsieur a demandé à rester discret.
Ah monsieur.

Tu suis difficilement le valet, monter des escaliers avec une blessure aux côtes n’est pas chose aisée, mais tu ne te plains pas. Non tu rage en fait, bouillonne, en plus de te faire battre, tu dois passer clandestinement. Normalement, tu comprendrais le but de rester discret, non en fait tu comprends, mais tu as une journée de merde et le fait de devoir cacher que tu as une liaison avec Lorcan te fait bouillir encore plus. L’étage, tu ne peux t’empêcher de grogner, le valet te fusille du regard avant de vérifier que la voie est libre, encore une connerie sur laquelle tu dois te plier. Le valet cogne, tu n’attends pas et entre dans la pièce, tu en as marres de jouer les espions, pas comme si tu venais foutre la merde. Tu attends là debout en plein milieu que le pingouin quitte, tu vois et entend dans les yeux et la voix de ton mari qu’il s’inquiète. Tu remercies silencieusement “peu importe qui” qu,il ne dépose pas sa main sur ta personne, tu ne veux pas être touché pour le moment. De tes mains, tu imites des guillemets.

“Whitman house n’attaque pas pour rien.” je voulais que tu vois le résultat de tes chers amis de maison. Je n’ai rien fait parce que mon mari me l’a demandé. Tu as peut-être raison, être marié est dangereux.

Tu tournes les talons, finalement venir ici n’est pas ta meilleur idée, le voir lui à fait remonter la rage contre eux et c’est lui qui paie le fait que tu ne t’es pas défendu. C'est lui qui mange l’accumulation de rage que tu as gardé pour faire ce qu’il voulait. Tu préfères rentrer chez toi et dormir, demain tu seras sûrement plus calme ou tu vas entendre qu’ils se sont fait démonter, car ton frère ne va pas plus apprécier. Dans le fond tu ne peux pas non plus rentrer, la porte ouverte dans ta main se trouve être claquée par tes soins.

Merde ! Je ne peux même pas rentrer, parce que c’est Dion qui, comme un con, va aller chercher vengeance. Tu crois que ça m’amuse de me battre, de me défendre.

Tu te tournes vers lui et le pointe du doigt. Tu levais le ton, voulant seulement évacuer.

J’ai fait ce que tu as demandé. Rien et regarde !

Sauf que la rage qui sortait, te faisais crisper le corps et donc tes blessures, la fin de cette phrase fut de trop, tes jambes te lachèrent, tu manquais de souffle.

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Etrangement, le fait qu’il soit dans un salon privé de ses propres appartements ne l’aide pas à calmer l’inquiétude qui grandit en lui. Il y a trop de paramètres à prendre en compte. Si quelqu’un le reconnaissait ? Si quelqu’un écoutait aux portes ? Si quelqu’un faisait le rapprochement entre Las Vegas et le fait qu’Eon soit là. Mathey + Vega + Homme + Discrétion… Au final, Lorcán se demande s’il a bien fait de le laisser monter. Henry le Valet protège la maison Withman et il fait bien son boulot, il est un valet, certes un peu trop collet monté, mais il est discret. A cela, il en est certain. Mais si quelqu’un le croisait dans les couloirs ? Il…

Déjà on frappe à la porte. L’irlandais a à peine le temps de dire « entrez » que la porte s’ouvre. Henry rate la crise cardiaque tant le protocole est baclé. Mais quand il reçoit la consigne de partir, il s’exécute sans un mot, lachant tout de même un regard assassin sur la nuque d’Éon qui fait défaut à toute la bienséance d’être en présence d’un membre de l’Aristocratie Irlandaise. Lorcán, quant à lui, s’en fout royalement à l’instant où il pose les yeux sur son « mari », de l’aristocratie irlandaise. Il s’approche, mais ne peut faire plus, tant il est surpris. Et à sa légitime question, le Mathey explose. Le Withman fronce les sourcils, au départ, ne comprenant pas le moins du monde ce qu’il veut dire par ce flot de reproches.

- Éon, je… je ne comprends pas…

L’irlandais tente de mettre de l’ordre dans tout ce qu’il reçoit comme information. « Ses amis de maison », la reprise de son SMS lorsque… oh, attendez… Ils… Ils l’ont tabassé ? La colère grimpe en Lorcán qui pourtant garde un air impassible. Eon fait demi-tour, va pour ouvrir la porte et le Withman va pour l’arrêter. Il… il ne faut pas qu’il y ait d’esclandre dans le couloir, cela pourrait… être entendu ou il ne sait quoi, mais il faut absolument rester discret. Ici, c’est pire qu’un nid de pipelette si on exclut Henry. Mais il n’a pas le temps que déjà la porte est refermée, que les reproches et le doigt pointé sont de nouveau pointés sur Lorcán, et que le jeune homme de la maison adverse tombe au sol.

- Éon ! L’héritier ne peut plus rester de marbre, il se précipite sur le blessé, l’agrippant pour le maintenir du mieux qu’il peut. Tu as fait ce que j’ai demandé ? Il ne peut retenir un sourire moqueur. Toi ? Éon de Mathey House… tu as fait ce que moi, un Withman, ai demandé ? Lorcán l’aide à s’installer sur un canapé, les doigts glissent sur son visage, à la recherche de coupures ou de saignement, ils passent doucement sur la joue tuméfiée. Bouge pas, je reviens. L’irlandais se redresse prestement, comme pour fuir la scène et disparait par une autre porte. Il ne met que quelques minutes avant de revenir, avec dans les mains, une boite avec une croix rouge dessus. Il reprend place sur le canapé et tend une poche de gel. Mets ça sur ta joue. Il n’est pas étudiant en médecine. Tu veux aller à l’hôpital ?

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Il ne comprend pas.. Il n’écoute pas. Tu es là à déblatérer sur la citation à sortir toute la rage que tu ressens, tandis qu’il te regarde sans bouger. Tu ne devrais pas être là finalement, ce mariage ne peut créer que du trouble, tu en est la preuve vivante. Et Lorcan qui panique parce qu’il ne veut pas que cela s’apprend et toi, qui vient dans la maison de ceux qui t’ont battu. Il a cet air impassible sur le visage, ce masque, que tu déteste tant, mais ses yeux, tu vois qu’il a finalement compris qui ta fait ça, mais ta décision est prise et tu tournes les talons, sauf que tu ne peux pas. Tu enrages encore plus, une douleur fulgurante te prend aux côtes et ton souffle se coupe. Tu grogne la main sur le côté, tes jambes te lâchent et finalement il prononce ton nom en panique, te rejoins. Tu voudrais le retirer, mais il te relève et tu sais que tu ne pourras pas faire un pas de plus sans appui. Tu gardes le silence pendant le mouvement, même une fois assis, il tente une blague, mais tu es encore sur les nerfs et préfère te taire. Oui, tu as fait ce qu’il voulait, c’est ton mari, tu voulais lui faire plaisir, ne pas créer d’autre discorde entre vous deux et voilà comment tu es rembourser.

Assis sur le canapé, tu grimaces, cette position te fait souffrir, mais il passe sa main sur ta joue et tes yeux se ferme tout seul, traite de corps, tu aimes lorsqu’il est doux avec toi. Il quitte quand tu réouvre les yeux, tu prends sur toi pour bouger, malheureusement un hurlement de douleur passe la barrière de tes lèvres et tu te laisse tomber coucher sur le dit canapé. C’est mieux, pas parfait, mais tu sais que cela te prendra quelques jours pour t’en remettre, ce n’est pas tes première côte blessé. Trois, cinq, tu ne sais plus combien de temps cela lui a pris pour revenir, il te trouve tout de même couché, un bras et une jambe dans le vide sur le bord du canapé et l’autre bras couché sur tes yeux, tu veux seulement dormir, tu es si épuisé tout d’un coup.

Il te tend une poche de gel que tu prends, le mouvement te fait gémir, mais tu ne te plains pas, la poche sur la joue, le froid calme finalement la brûlure du bleu qui se formait.

Non, ca va aller.

L’hôpital, il devra donner son nom, ils vont le mettre dans le dossier familial, lui donner une chambre V.I.P., et Lorcan va tout apprendre ce que tu ne lui a jamais dit. Non, tu as eu assez de drama pour la journée.

Je vais seulement dormir, ma joue va s’en remettre t’inquiète pas.

Tu ne t’es pas excuser pour ta crise, pour le fait que tu as dit que ce mariage est une connerie et tu ne penses pas le faire, tu es encore de mauvaise humeur et tu ne sais pas vraiment comment te comporter avec un mari quand tu es ainsi.

Je vais les tuer.

Tu pensais avoir pensé cette phrase, pas prononcer, tu te crispes une fois que tu te rends compte l’avoir dit tout haut. Poche de glace abandonnée, tu te relève assis, main tendue pour attraper Lorcan..

C’est pas.. Arghhhh

Tu avais oublié cette foutue côte.

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La scène, pour Lorcán est totalement irréelle… Il y a toute la partie officielle : un Mathey dans la Withman House ! Probablement du jamais vu. Peut-être que cela s’est fait quand un probable cessez-le-feu entre les deux maisons a été décidé y’a des dizaines d’années, pour le savoir, il faudrait aller voir aux archives. L’irlandais est même quasiment certain que Henry, le valet, a deviné de quelle maison l’invité venait. Mais il a utilisé des termes bien plus… dédaigneux pour l’affirmer. Et puis, officieusement, il y a le fait que Éon soit lié à lui, bien plus que nécessaire. Ils sont mariés après tout. Chose que le patriarche Cunningham n’acceptera jamais. Chose que tous les Cunningham n’accepteront jamais. Chose qui est totalement et immanquablement impensable. Et les deux choses les plus irréelles sont pourtant devant lui, regroupées en une seule et même personne. Éon.

L’héritier aide son… époux à s’assoir. Un élan de tendresse, qui ne lui ressemble pourtant pas le prend tout à coup et pendant quelques longues et délicieuses secondes, il caresse la joue de l’étranger. Quand il réalise, il se redresse aussitôt, prétextant se diriger vers la salle de bain pour y trouver la sacoche de secours. Il reste quelques secondes devant la glace, se regardant, se demandant ce qu’il fallait faire pour… ou plutôt ce qu’il avait fait, juste avant, ces picotements dans la main ne sont pas arrivés par hasard. Ce n’est pas la même chose lorsqu’ils s’envoient en l’air, c’est bien plus… troublant, c’est… délicieux, c’est doux, c’est tellement agréable. Il attrape la boite et rapidement revient auprès d’Éon dont il a entendu le cri.

Il ne sait pas trop ce qu’il peut faire de plus si ce n’est le conduire à l’hôpital où il pourrait recevoir les soins appropriés. Mais son mari est têtu. Il le sait depuis le lendemain de Noël, alors il n’insiste pas, car ça ne serait que se battre contre des moulins. Ca ne servirait strictement à rien. Lorcán ne peut donc que le regarder, avachi sur le canapé. Aux paroles sur la volonté de vouloir tuer les membres de Withman House, l’irlandais revient sur Terre, fronce les sourcils et s’approche un peu plus, une main revenant se poser sur la joue d’Éon, l’autre l’aidant à se redresser.

- Oh non, tu ne vas pas les tuer… C’est moi qui vais les tuer… Il est déterminé. Pas pour les tuer, ça non, il ne pourrait pas aller jusque-là. Pas plus qu’il ne pourrait embaucher quelqu’un pour le faire discrètement. Même s’il en avait largement les moyens. Enfin… peut-être pas les tuer… Mais ils payeront, je te le promets. Encore une fois, il a les picotements très agréables dans la paume de la main. Il attrape la main du jeune homme que ce dernier lui tend, mais de nouveau, un cri se fait. Il doit être blessé ailleurs. Vu les réactions. Attends, Éon, laisse-moi voir. Mais sans attendre l’autorisation, Lorcán soulève le t-shirt du blessé. Déjà sur le flanc, on peut apercevoir l’hématome se former. Tu… T’es sur que tu ne veux pas aller à l’hôpital, je… ça a l’air sérieux, Éon. Il tente une dernière fois de le faire changer d’avis, même s’il sait très bien que c’est peine perdue. Ok, ok… Qu’est-ce qu’il peut faire d’autre ? Qu’est-ce qu’il a dit tout à l’heure ? Il veut dormir ? Est-ce que cela va aider ? Il ne sait pas, mais il n’est pas médecin après tout. Doucement, il aide Éon a se redresser. Viens… Si tu veux dormir, ça sera plus confortable dans un lit.

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L'hôpital ce serait surement le plus raisonnable, mais ca serait de te lever du canapé, marcher jusqu’à une voiture, donner ton nom à l’infirmière et tout le tralala qui va avec, la chambre VIP, prévenir la personne en charge qui est malheureusement ton père et frère. Non tu ne pouvais pas mettre Lorcan dans cette situation, tu ne lui a pas dit encore qui tu étais vraiment, le laissant croire que tu es pauvre parce que tu vis à Mathey. Cette maison à beau avoir une réputation de merde, tu peux pas dire que tu n’est pas bien dedans, tu peux y faire ce que tu veux sans règle et jugement, au contraire d’ici. Il est revenu, une poche de gel froid sur ta joue, tu t’endors, mais tu ne peux pas, tu sais que passé la nuit ici créerait trop de problème et puis tu as encore cette foutu rage qui ne descend pas. T'asseoir te fait grogner, tu lâches encore un cri et ton cher mari n’attend pas avant de soulever ton t-shirt, l’hématome est là, d’une couleur pas très net, tu t’en doutais vu la douleur que tu ressentais. Tu ne peux que rire lorsqu’il dit que c’est lui qu’il va les tuer, tu baisses doucement la tête pour être proche de la sienne.

Je voudrais bien voir mon cher coincé de mari buter une bande de naze.

Tu le sais qu’il ne le fera pas, ce n’est pas dans les règles de la maison et il est beaucoup trop droit pour faire ça, mais tout de même et puis, comment expliquera-t-il sa folie ?

Lorc, ne fait rien. Tu ne peux pas leur dire pourquoi de toute façon.

Ta tête retrouve le dossier du canapé, tu es vraiment épuisée tout d’un coup, tu hésites un peu à accepter l’hôpital, mais refusez à nouveau, trop de risques encore une fois. L’horloge sonne, l’heure a changé, il commence à se faire tard, tu n’as pas de couvre feu, mais plus longtemps tu restes dans cette maison plus gros est le risque, surtout que tu penses que le valet t'a reconnu. Tu allais te lever pour partir pour de vrai cette fois, tu avais entamé le mouvement, mais il te prend de court, t’aide à nouveau, te dit de te coucher dans le lit, surpris, tu le suis doucement. À quelques pas du matelas, tu comprends ce qui vient de se passer, il t’invite à dormir, à rester la nuit avec lui. Va savoir ce qu’il te prend, mais tu tires sur son bras, le faisant tourner face à toi et profitant de l’élan tes lèvres trouvent les siennes, ta langue joue avec sa jumelle, tu l’embrasse comme tu ne l’as jamais fait encore. Ce n'est pas comme lorsque vous coucher ensemble, non, il y a autre chose, plus vorace, plus intimes, tu ne veux pas te triturer les méninges tu ne fais que profiter de sa bouche, tes mains entourant le haut de son dos, vous n’êtes que deux personnes mariées qui profite du manque de l’autre. Tu ne te décolle pas lorsque le manque d’air se fait sentir, ton nez trouve le sien et tu t'amuses à y jouer, tu ne passeras pas la nuit là, même si tu en as vraiment envie tout d’un coup. Ta voix se perd dans ta gorge, tu es déstabilisé par ton agissement du moment, mais ne cherche pas.

Je devrais y aller.

Un dernier baiser, plus tendre cette fois et tu te décolles vraiment, ta main attrapant la sienne, tu l’as tenu jusqu’au dernier moment et tu vas ouvrir la porte. Le problème est qu’il y a des voix de l’autre côté, porte refermer super doucement, tes yeux deviennent aussi ronds que des billes. Tu sais, qu’il va paniquer, tu commences à connaître l’homme que tu as marié, alors tu te rapproche de lui, comme avec un animal apeuré.

Luv. Respire, tant que personne n’entre sans frapper tout va bien, je partirais lorsqu’ils dormiront, aux petites heures.

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Je voudrais bien voir mon cher coincé de mari buter une bande de naze.

Lorcán frissonne à la mention du « mari ». Lui. Oui, oui, il le sait qu’il est marié, mais… Mais il a l’impression que prononcer ça, ça revient à le faire devenir réel. Il ne veut pas être marié, il ne peut pas être marié, il ne DOIT pas être marié, alors le répéter, surtout à voix haute, ça donne un caractère tellement… vrai, réel. Non, non, ils se sont mariés sans le savoir, alors qu’ils étaient bourrés, ils n’auraient jamais dû, il faut qu’ils défassent cette connerie de mariage. L’héritier combat autant qu’il le peut cette idée de mariage. Il préfère la taire plutôt que de la rendre réelle. Quand Éon continue sur la « bande de nazes », le Withman doit reconnaitre qu’il n’y a pas que des érudits et des gens bien dans sa maison. Mais ça, jamais il ne l’avouera en public. Et s’il le dit au Mathey, il a peur que ses propos ne soient déformés.

Lorc, ne fait rien. Tu ne peux pas leur dire pourquoi de toute façon.

Certes, ce n’est pas faux. Mais il y a d’autres méthodes qui ont déjà fonctionné. Quand il veut évincer quelqu’un, il suffit de couper l’herbe sous le pied, de détruire l’honorabilité de la famille, de lui retirer le pain de la bouche en achetant les entreprises familiales. L’argent peut tout acheter et il suffirait qu’il signe quelques chèques aux parents ou directement aux patrons des parents pour qu’un étudiant soit radié de Withman. Quand on quitte Withman, on ne peut plus y revenir et ça serait le déshonneur pour cette « bande de nazes ». Mais encore une fois, Lorcán ne dit rien. Il décide de le bouger. Certes ce canapé Louis XVI est confortable, ce n’est pas un endroit pour se reposer. Il sera mieux dans le lit de sa chambre. Et puis, ce n’est pas comme si c’était la première fois. Mais il n’a pas le temps de se rendre jusqu’au dit lit que la main d’Éon l’en empèche.

Et il n’y a pas que la main à son bras, mais ses lèvres sur les siennes, sa langue contre la sienne, tout son corps contre lui. Ce baiser est tellement différents de ceux offerts parce qu’ils sont bourrés ou parce qu’ils en ont besoin, là, maintenant, tout de suite. Ce baiser est techniquement… inutile. Et pourtant, il est donné de telle manière qu’on le penserait vital. Nécessaire. Primordial. Lorcán le lui rend avec tout autant de passion débordante à ce moment précis. Il aime ce baiser, il l’aime beaucoup trop qu’il en redemande, malgré le souffle court, le cœur tambourinant, la terre tournant un peu.

Je devrais y aller. Non… Enfin… Oui… Il devrait. Lorcán ne le veut pourtant pas. Mais il serait plus judicieux qu’Éon s’en aille. Si les langues se déliaient, si on le voyait à une heure pas du tout règlementaire… Il l’accompagne, encore sous le choc de l’incroyable baiser qu’ils viennent d’échanger. Il voudrait le garder ici, le… l’empécher de s’en aller. Mais quelle excuse pourrait-il trouver ? Trop tard, la porte est là. Malgré la taille des appartements, il a l’impression que c’est bien trop petit. Luv. Respire, tant que personne n’entre sans frapper tout va bien, je partirais lorsqu’ils dormiront, aux petites heures. L… L-luv ? Il… Il vient de l’appeler « luv » ? Un sourire se dessine lentement sur les lippes de l’irlandais. Et finalement après une dizaine de seconde, le sourire est radieux, remontant jusqu’aux oreilles.

- Personne n’entrera ici sans frapper… Il n’y a que toi qui se fout du protocole. Un coup d’œil à la porte qui est bien fermée et Lorcán s’approche, se colle à nouveau à Éon pour lui murmurer à l’oreille. Redis-le… comment tu m’as appelé… Redis-le… Ses bras passent autour de la taille du Mathey, il fait toutefois attention aux côtes pour ne pas lui faire mal. La voix du Withman se fait de nouveau entendre, dans un soupire. C’est moi qui te le demande… Reste-là, pour cette nuit.

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Sa main dans la tiennes te tirait vers le lit, tes pieds avançaient d’eux même et tout d'un coup ce sentiment sorti du profond de ton être, ce besoin de sa personne. Sans même savoir ce qui se passait, ce que tu faisais, tes pas s'arrêtaient là, tu le tirais à toi et captura ses lèvres. Un baiser vital, différent de ceux que vous aviez partagé avant, celui-ci était sincère, doux, naturel. Ce baiser te faisait tellement peur qu’il te réchauffait en dedans. Une seconde qu’il faut pour qu’il réponde, une seconde pour que tes mains capturent ses joues, que ta langue trouve la sienne, tu perds le contrôle de toi, ce qui ne t’es jamais arrivé avant. Seul le manque d’air fait que tu te décolles de sa bouche, mais ton nez trouvé le sien, doucement tu joue avec, un sourire sur ton visage. Tu es totalement une autre personne ce soir en sa présence, ce qui ne devrait pas arriver, puisque la ligne entre vous à toujours été claire. Alors tu te retires, il te suis, porte fermée aussitôt ouverte, il y a de nombreuse voix dans le couloirs, tu aurais pus croire qu’il y aurait un couvre-feu, mais faut croire que même dans cette maison, ce dernier n’est pas respecter, alors quitter discrètement n’est pas pour maintenant.

Tu le vois, Lorcan changer de couleur, tu sais qu’il a tendance à paniquer pour trois fois rien, normalement tu aurais grogner après lui, cette panique inutile t’aurais énervé, mais pas ce soir. Non, tu prends ses épaules, essaie de le calmer, tu peux toujours partir plus tard.Tu ne sais pas quel mot que tu as pus sortir qui lui donne cette réaction, mais c’est bien la première fois que tu vois un sourire sur son visage, un vrai, réelle, pas ceux qu’il donne pour faire bonne figure ou pour te défier. À cet instant tu as la pensée la plus ridicule qu’il soit, tu trouves ton mari mignon, même toi tu as envie de rire avec lui cette fois. Ce que tu fais puisqu’il ose se foutre de ta gueule, mais sans haine, sans attaque, seulement pour le plaisir ce qui te surprend et te plaît

Ce n’est pas ma maison.

Il se colle à toi, tu recules, ton dos cogne la porte derrière toi, tes mains sur ses hanches, tu es comme figé. L’atmosphère ce soir est tellement différente, il y a quelque chose que tu ne comprends pas, mais qui t’attire, tu veux te laisser glisser dans cette chaleur qu’il te fait ressentir. Ses bras évitent tes côtés lorsqu’il les passes autour de toi, doucement tu l’entends demander de redire ce surnom que tu utilises. Tu l’as déjà dit avant, enfin tu crois, pourtant ce soir on dirait qu’il a plus de poids. Tu le regardes dans les yeux avant de l'appeler à nouveau de ce surnom, ton nez se frotte sur le sien à nouveau et doucement tu embrasses ses lèvres d’un baiser rapide. On dirait un gamon devant toi. Il te surprend à nouveau lorsqu’il te demande de rester et là tu perds pied, tu fonces à nouveau sur sa bouche, l’embrasse presque sauvagement, tout en tirant sur toi, tu es content, heureux. Sauf que tu les as oublié, tes côtes, le bleu énorme qui s’esr former sur ton flanc, quand l’idiot ta foutu son pied dans tes côtes. Tu grognes avant de mettre une mini distance entre vous deux, reprendre ton souffles est aussi difficile, mais tu y parvient, ton front coller sur son épaule, tu respires son odeur, ce qui étrangement te calme.

Faudra rester sage alors. Arghh ca fait un mal de chien..

I'm so mad right now, but I did what you ask...

Qu’est-ce qui lui arrive ? Lorcán n’est jamais comme cela. Depuis Noël, il… c’est différent. D’une part parce qu’il a la bague au doigt, c’est vrai, et d’autre part parce que… c’est Éon. Il n’y a rien qui va dans cette relation. Il n’arrive pas à gérer tout cela. Et si jamais… si jamais cela s’apprend, Lorcán sera… déshérité. Ou pire… Renié. Non, rien ne va dans cette relation, en tout cas, dans une relation que son père voudrait qu’il ait. Ce n’était pas compliqué. Femme. Bonne famille. Argent. Mariage à l’église. En bonne et due forme. Mariage de pouvoir. Mariage approuvée par les Cunningham. Mariage protocolaire. Et là… Il avait un mariage pas le moins du monde protocolaire, fait à Las Végas dans des conditions douteuses avec un homme et un homme qui vient de Mathey House. Non, ça son père n’acceptera jamais. Pourtant… Pourtant, Lorcán qui était désespéré de divorcer, ou au moins de trouver un moyen de ne plus être marié, ne veut pas qu’Éon parte. Il veut le garder là. Au moins pour cette nuit. Au moins pour… oui, pour cette nuit. Ce n’est pas sa maison ?

- Personne ne te verra, Chuisle, car personne ne peut entrer ici. D’ailleurs, t’as dû choquer Henry quand t’as forcé la porte…

Un sourire traverse les lèvres de l’héritier. Et puis, l’irlandais demande à ce que l’américain redise le surnom qu’il lui a donné. Si auparavant, il avait l’impression que c’était uniquement pour l’énerver, pour le titiller dans sa fierté, vu qu’il voulait absolument se détacher de l’homme, ce « luv » là, à cet instant sonne différent. Plus… comment dire… Plus… doux, agréable, attentionné. Oui, c’est en tout cas ce que Lorcán imagine, même s’il sait que cela ne doit pas être réel. Il a beau se dire que le jeune homme est plus gentil avec lui qu’auparavant, mais tout de même, il reste du Mathey en lui et Lorcán est Withman… Et le baiser qui suit… Que dire du baiser qui suit. Brulant, passionné, fiévreux. Non pas à cause des coups qu’il a reçus, mais… pour autre chose, quelque chose de plus profond. L’irlandais ne saurait le décrire. Éon finit par poser le front sur son épaule et Lorcán glisse les doigts dans les cheveux de l’homme, appréciant tellement ce moment de douceur, il en profite pour retirer les morceaux de feuille ou de branche coincés dans la chevelure.

- On va rester sage, ne t’en fais pas. Je veux juste pas que tu t’en ailles…

L’irlandais entraine donc, de nouveau l’homme vers la chambre. Une grande chambre très impersonnelle. Il faut dire que Lorcán y dort peu. Il n’aime pas être ici, il préfère la tranquillité de son chez lui, à Staten Island. Une fois dans la pièce, il se tourne vers Éon et l’aide à retirer la veste, puis soulève de nouveau le t-shirt. Ses doigts frôlent le bleu qui s’est formé.

- Ils paieront. Je laisserais plus jamais personne te faire du mal. Sa main caresse la joue d’Éon. Est-ce que tu veux manger quelque chose ? Les cuisines peuvent nous servir tout ce que tu veux. Même les plats les plus impossibles. Lorcán vient chercher un baiser, un gentil, un tout doux baiser. Tu sais que tu as de la chance. Je ne suis pas souvent ici. L’irlandais retire la cravate et déboutonne le col de la chemise. Il va même jusqu’à accrocher la veste sur un cintre dans un dressing-room, attenant à la chambre. Ce que tu as dit… tout à l’heure… Comme quoi, je… enfin… que tu voulais que je vois le résultat de ma demande… c’est… Je voulais pas que tu te fasses tabasser. Je… Je voulais pas que… je voulais simplement pas te voir dans un tel état de… colère.