I'm so mad right now, but I did what you ask...

Cette douleur, ce n’est pas la première fois que tu la ressens, ce bleu qui s’est formé sur ton flanc, tu sais comment vivre avec pour les prochains jours. Pratiquer en dojo un sport de combat, tu finis parfois blessé et les coups portés sur les côtes sont fréquents, sauf qu’avant tu n’avais personne pour t’aider et on dirait que ce soir la douleur est moins pire que dans tes souvenirs. Peut-être parce qu’il a sa main dans tes cheveux et que tu apprécies le contact, peut-être parce qu’il te promet de rester sage cette nuit, tu aurais refuser de toute façon, c’est déjà assez pénible de respirer normalement. Ou peut-être le fait qu’il t’aide à enlever chaque couche de vêtement et que tu le laisses faire. Tout est si nouveau pour toi, tu es presque mal à l’aise d’être dans cette chambre à l’aspect trop riche pour tes goûts personnels, c’est comme si tu es de retour dans la maison familiale.

Chuisle, il a finalement osé prononcer ce mot de vive voix et non par message texte, ce qui t’a retourné l’estomac quelques secondes, tu n’as pas du tout l’habitude d’entendre ça venir de quelqu’un autre que ta fratrie. Sa main sur ta joue, tu as envie de fermer les yeux et d’en profiter, mais ce qu’il te dit te fait rire, il va te protéger, comme s’il le pouvait vraiment. Peut-être de cette maison, mais pas de ta famille, de la sienne, de la vie en général, il ne peut pas toujours être là.

Chéri, je sais me défendre. Mais j’aime l’idée.

Ton ventre grogne, réponse à l’idée même d’engloutir à manger, tu n’as pas vraiment eu le temps aujourd’hui et puis cette altercation t'a tellement frustré que tu as sûrement digéré tout ce qui te restait au fond de l’estomac. Tu souris, tourne la tête de côté un peu gêné par ça et aussi amuser. Tu le vois retirer sa cravate, détacher son col et tu as qu’une envie de continuer à lui retirer le tout, tu ne sais pas quand cet homme qui est tout le contraire de ta personne à pris autant de place dans ta vie, mais tu ne t’en plains pas, du moins pas ce soir. Il a envie que tu restes et tu n’as aucunement envie de partir. Tu voudrais prendre place au bout du lit, mais tu ne le fais pas, tu restes debout, tu ne veux pas salir les draps, tu es un peu poussiéreux et ce lit est impeccable, pas question de laisser ta trace. Alors tu fais le piquet tout en écoutant ton mari, réfuter ses anciennes parole, expliquer ce qu’il voulait vraiment dire et à cet instant tu le trouves attendrissant, presque mignon, alors tu t'approches de lui, prend son visage entre tes mains et plaque à nouveau tes lèvres sur les siennes.

Luv.. Si je me mets en colère c’est que j’ai raison. La prochaine fois, je ne me retiendrais pas, je ne suis pas le pire dans cette histoire malheureusement.

Tu le prends dans tes bras et le serre doucement, ta main qui frotte son dos.

T’inquiète pas, je promets de rester en un morceau.

Un baiser sur sa tempe, tu te décolles doucement, cette chemise est vraiment de trop en ce moment, mais en même temps tu remercies le fait qu’il l’a porté encore. Tes hormones doivent être élevées vu comment tu as envie de le jeter sur le lit, merci à ta retenue.

Est-ce que tu peux prendre une douche ? Je refuse de me coucher dans ton lit dans cet état.

I'm so mad right now, but I did what you ask...

Chéri, je sais me défendre. Mais j’aime l’idée.

« Chéri »… Ca aussi, ça lui fait toujours drôle à entendre. Déjà qu’il n’a pas l’habitude de « luv » qui est adorable, d’après lui, mais qu’il n’avouera jamais. Mais alors « chéri », ça fait… ça fait trop officiel. Il ne sait pas trop comment décrire ça, mais oui, en fait, c’est ça, ça fait officiel, alors qu’il essaie désespérément de divorcer. Divorcer ? Vraiment ? Oui, d’une certaine manière, mais… AH NON, PAS DE « MAIS » ! Il DOIT divorcer. C’est primordial de divorcer, c’est une question de vie ou de mort, véritablement. Lorcán se doute bien qu’Éon sait se défendre, lui-même n’a pas appris de sport de combat, mis à part l’escrime qui est le propre d’un gentleman et d’une personne appartenant à la haute société, mais l’homme blond en face de lui doit savoir foutre des poings dans la figure, il l’a vu à l’œuvre, il n’y a pas si longtemps. Le ventre de ce même homme gargouille et l’héritier sourit, espiègle et blagueur.

- On ne te nourrit pas à Mathey ? Ah oui, j’oubliais… Les Mathey sont endurants, dignes d’être légionnaires, ils trouveraient de la nourriture sous les souches des arbres de l’université… Il se moque gentiment. Tu veux manger quoi ? Tu as des allergies, des intolérances ? Que je sache avec quoi t’empoisonner dans le futur.

L’irlandais tente ensuite de s’expliquer, de faire comprendre au jeune homme en face de lui qu’à aucun moment il n’a voulu cela. Qu’Éon s’en prenne plein la tête tout ça parce qu’il lui a demandé de ne pas intervenir. Il ne le reconnaitra sans doute jamais, mais il apprécie vraiment le geste d’Éon. Ce dernier l’a écouté. Il apprécie bien plus qu’il n’osera l’avouer. Ce que répond son… mari… le ramène un peu sur terre, même si le fait d’être dans ses bras est si délicieux, si reposant. S’il pouvait rester là… toute la vie… il ne se gênerait pas. Il aime cette pression, il aime la main dans le dos, il aime le baiser sur la tempe, il aime les paroles dites… Il aime vraiment cet instant. Et puis il demande une douche. Lorcán redresse la tête, sourit.

- J’ai bien mieux qu’une douche.

L’irlandais entraine l’américain, les doigts glissés entre les siens vers la salle de bain. Cette dernière fait bien la taille de deux chambres d’une autre maison. Comme tout Withman, tout est proportionné, plus gros et gras est le portefeuille, plus immense sont les appartements. Même si Lorcán ne logeait pas ici la majorité du temps, il avait voulu ce qu’il y avait de mieux. De toutes manières, son père, le patriarche Cunningham n’aurait jamais supporté que l’héritier n’ait qu’une simple chambre. Bref, la salle de bain rutilante de propreté contenait non seulement une douche, mais une baignoire.

- Je peux prendre ce bain avec toi, Chuisle ?

I'm so mad right now, but I did what you ask...

Tu le vis dans ses yeux que le surnom lui plaisait, que le fait d’avoir lui aussi sorti ce mot en dans sa langue natale l’a surpris, mais tu vis aussi son hésitation. Ce divorce qui se promène au-dessus de vos têtes, qui le hante à chaque fois que vous êtes ensemble et pourtant il revient te chercher de plus en plus. Il te donne de plus en plus le tournis, mais tu le laisses, car tu veux voir jusqu'où cette mascarade va aller. Il te demande si tu as faim, tu n'as pas pensé à manger de la journée et c’est là que ton estomac se réveille faisant un bruit monstrueux qui te gêne, mais qui le fait rire. Il te nargue à nouveau sur l’endroit où tu vis, tu aimerais tellement lui dire que si tu le voulais tu pourrais avoir une chambre ici, mais tu ne peux pas, tu en as pas le droit, alors tu ne dis rien.

Un jour, tu regretteras toutes ces blagues sur Mathey.

Tu lui fais un mini coup sur le nez du bout de ton doigts avant de lui dire que tu peux manger n'importe quoi, tu n’es pas difficile tant que cela se mange.

Désolé, il te faudra une autre idée pour te débarrassé de moi, Luv.

S’il savait que ce que ton père vous a fait manger lors de ses stupides galas, voulant impressionner ses invités, parfois il faisait exprès d’avoir des repas de leur région et souvent tu aurais voulu pouvoir tout rendre à la seconde où la nourriture à toucher ta langue. Puis vint la conversation sur le fait que tu te bats, sur le fait qu’il ne voulait pas que tu te laisses faire, mais qu’il n’aime pas te voir ainsi et vous pourrez en parler durant des heures, faire en sorte que la conversation tourne en cercle sans aboutir ce qui n’arrive pas puisque tu changes rapidement de sujet.

Une douche, le majordome avait raison, tu ressembles surement à un clochard et au vu du luxe de cette chambre, tu as grandement besoin de nettoyer la terre qui tâche ta peau. Il te prend la main, tu souris, le suis sans hésiter et te voilà dans une salle de bain aussi luxueuse que la chambre, tu as vraiment l’impression de te retrouver à la maison familiale ce qui te fait frissonner. Tu n’as jamais été à ton aise dans tout ce luxe et ça ne change pas avec Lorcan. Tu siffles en voyant la pièce, pas du tout impressionné, mais tu joues le jeu. Tu l'embrasses à nouveau lorsqu’il dit vouloir prendre un bain, tu n’es pas contre, mais tu ne vas pas entrer dans l’eau en étant aussi sale. Tes mains détachent finalement les boutons de sa chemise, une à un tranquillement, ta bouche dévore son coup pour remonter à son oreille et tu lui souffles doucement ton choix.

J’enlève une couche et je te suis dans la baignoire.

Tu le laisses terminer d’enlever son linge pour te glisser dans la cabine de douche. Porte fermée tu lui jettes ton pantalon et ton slip sur la tête avant de partir l’eau, qui elle devient noir dès qu’elle touche ta peau, signe que tu as bien fait.

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- C’est vrai que des blagues de la part des Mathey sur les Whitman, vous n’en faites jamais…

Bien entendu que c’était ironique. Mais Lorcán ne va pas le préciser. Cela s’entend dans son accent irlandais bien particulier. Cela s’entend dans l’accent de la haute aristocratie qu’il aurait pourtant préféré ne pas avoir non plus. Enfin, qu’importe. Éon restait pour la nuit, c’était tout ce qui comptait pour lui. Et puis, il propose de manger. Parce qu’il a entendu le ventre de l’homme gargouiller. L’américain lui précise qu’il mange de tout. Pas d’allergie ou intolérance. Lorcán claque de la langue en signe de désapprobation quand la pichenette arrive sur son nez et il tente d’éviter sans vraiment chercher à éviter vraiment. Il aime les petites attentions de ce genre de la part de celui qui partage sa couche, mais il essaie de ne pas le lui montrer, cela le rendrait… comment dire… comment est-ce que son père qualifie les parties de jambes en l’air ? Ah oui « preuves de faiblesse ». Même s’il ne pense pas comme le patriarche Cunningham, l’héritier a été élevé dans ces principes et certains ont la dent dure. Éon, une fois dans la salle de bain, commence à déboutonner la chemise de Lorcán et ce dernier se laisse faire en souriant jusqu’aux oreilles, ses doigts plongent dans les cheveux du Mathey quand ce dernier l’embrasse dans le cou. Puis il va sous la douche, laissant Lorcán redescendre sur terre. Chemise ouverte, il ramasse les vêtements d’Éon, fait couler le bain et retourne dans le salon. Il appuie sur un bouton près de la porte et quelques secondes plus tard, on frappe à la porte.

- Entrez. C’est Henry qui apparait. Je voudrais commander un plateau repas, Henry. Il hésite avant de dire. Quelque chose de consistant.
- Je suppose que vous avez faim, Monsieur. Vous devez vouloir manger comme deux. Lorcán hoche du chef, sans répondre verbalement. Bien monsieur, je vous apporte ça.
- Henry, pourriez-vous faire nettoyer ces vêtements ? J’en aurai besoin avant demain matin.
- Bien Monsieur, j’y veillerai… personnellement. Manière déguisée pour ne pas dire qu’il le fera lui-même et qu’il ne mettra pas ça avec le linge des autres. Discret.
- Merci, Henry. Il regarde le vallet commencer à s’éclipser. Henry ? Demain matin… Pourriez-vous faire monter du café ?
- Un thermos, Monsieur ?
- Parfait.
- Je fais monter un repas pour quelqu’un qui mangerait pour deux dès que possible, je le déposerais ici. Et un peu avant l’aube, les vêtements de Monsieur ainsi qu’un thermos de café seront apportés ici même.

Lorcán remercie d’un sourire et d’un hochement de tête et regarde le valet s'en aller emportant les fringues du Mathey. Henry n’est pas un valet de Whitman, c’est un valet qui appartient aux Cunningham. Chacun, ou presque, apporte un de ses valets. Henry sert les autres étudiants quand l’irlandais n’est pas présent. D’ailleurs, c’est une chance quand Éon a frappé à la porte de la Whitman House. Lorcán sait également qu’il a la loyauté la plus absolue envers Henry et ce dernier est loin d’être bête. L’héritier retourne dans la salle de bain, débarrassé des affaires et finit de se déshabiller avant d’entrer dans le bain. Avant qu’Éon ne le rejoigne, il plonge la tête dans l’eau et repousse les cheveux en arrière à peine la tête de nouveau sortie.

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L’alchimie qui aurait pensé que vous en aviez une tous les deux. Jamais tu n’aurais penser aimer un fils de riche à papa, comme tu les as toujours surnommé, mais depuis que tu passes du temps avec lui, il te défait toute idée que tu avais déjà en tête. Tu es là sous l’eau sachant qu’il veut prendre un bain, l’eau tourne au gris sale tandis que tu l’as regardé s’évacuer dans le drain, tu es déstabilisé par votre échange. Tu as envie de rire avec lui, de l'embrasser ou simplement passer la nuit à lui parler. Tu as toujours fui les relations, couchant avec une personne le temps d’une nuit pour ne jamais y revenir, ainsi aucune attache, mais avec Lorcan tout est différent. Avec les coups que tu viens de prendre, tu serais aller boire au bar, t'enfermer dans ta chambre et laisser ton frère s'époumoner sur la stupidité de cette maison, mais non, tu as couru justement dans cette maison, dans cette chambre pour y faire quoi ? Même toi, tu ne sais pas ce que tu fais là, tu sais seulement que tu veux y passer la nuit, tu as ce besoin de lui tout d’un coup.

Tu l’as vu quitter la salle de bain, tu gardes un oeil sur le bain pour ne pas le voir déborder, tu l’entends parler avec quelqu’un surement son majordome, tu as cru entendre son prénom, Henry ou Stevy.. peut -importe, ta douche terminé tu te glisse dans le bain. Robinet stopper, tu te cales doucement sur le fond, yeux fermés et attends son retour. Tu n’as pas ouvert les yeux lorsque l’eau calme se met à bouger, qu’il se glisse sous cette dernière pour y remonter cheveux lissés en arrière. Tu te demandes s’il t'a vu avant de lui attraper les hanches et de le glisser contre toi. S’il saute c’est qu’il te croyait toujours dans la cabine de douche, sinon, tu auras cet homme entre tes bras.

Alors a qui tu parlais ?  

Tu lui embrasses la tempe, avant d’appuyer ta tête sur ta main, ton coude sur le rebord du bain, la joie d’être grand. Tu fermes à nouveau les yeux, tu es si épuisée tout d’un coup. Tes côtes tire un peu, mais tu ne fais rien, le bleu que tu as vu dans le miroir en passant de la douche au bain n'était pas aussi terrible que tu l'avais imaginer, dans deux jours il aura pali. Par contre ta machoire elle est comme tu l'avais imaginer, bleu, mauve, un peu de noir, c'est con vont payer. Tu es tendu, frustrer, tu essaie de te calmer, tu ne veux pas tout sortir sur Lorcan a nouveau.

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Comment en sont-ils arrivés là ? Ils devraient se détester. Lorcán ne devrait pas trainer avec Éon. Cela pourrait attirer les yeux curieux et arriver jusqu’aux oreilles de l’homme qui mettrait fin à tout le monde de l’irlandais. Si jamais le père Cunningham apprenait qu’il était marié à… un homme, ça serait la fin pour l’héritier. Non, il ne faut pas qu’il l’apprenne. Et en même temps, il ne veut pas rester loin du Mathey. C’est toujours lui qui appelle Éon, à croire qu’il aime passer du temps avec lui. Non, ce n’est pas « à croire », c’est certain. Lorcán aime passer du temps avec Éon. Mais il ne le devrait pas. Il aime ses mains sur lui, il aime même le regard qu’il a sur lui, cette manière de l’amener à toucher les étoiles. Lorcán aime ce qu’Éon lui fait ressentir.

Mais il ne le devrait pas, il ne doit pas s’attacher. Pas à Éon. Ca ne serait que plus douloureux. Il l’a pourtant repoussé, dans ses pensées. Il a essayé. Mais Éon était toujours là. En soupirant, l’irlandais se frotte la nuque alors qu’Henry se retire. Il ne devrait pas retourner dans la salle de bain, pourtant, il en a tellement envie. Alors, il ne peut résister et chemin faisant, il retire ses vêtements, les posant sur une chaise non loin de là. Le Mathey est déjà dans l’eau, les yeux fermés. Lorcán y entre à son tour et à peine eut-il la tête hors de l’eau que des mains sur les hanches l’attirent en arrière, tout contre l’homme plus grand que lui. Il pose la tête sur l’épaule d’Éon, juste derrière lui.

- C’était Henry. Il va ramener de quoi nous restaurer et demain matin, tu auras des vêtements propres.

Il ferme les yeux sous le baiser contre sa tempe. Sa main se lève et s’accroche à la nuque d’Éon, derrière lui. Il a vu, tout à l’heure, en entrant dans l’eau, à quel point le jeune homme avait souffert sous les coups. Le coup aux côtes, un coup contre la machoire… Les étudiants de Whitman ne sont pas aussi brutaux généralement. Ils n’ont pas dû apprécier la confrontation de la dernière fois. Lorcán est tout de même étonné qu’Éon l’ai écouté. Il tourne la tête, embrasse le cou, juste sous la machoire à proximité.

- Merci, Éon. Il se tourne un peu, restant niché dans les bras du Mathey. de m’avoir écouté. Je suis désolé qu’ils t’aient frappé. Mais merci. Sous l’eau, la main caresse les flancs meurtris. Je suis étonné d’ailleurs que tu m’aies écouté. J’apprécie.

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Tu étais supposé être occupée dans tes petites affaires, enlever cette crasse de sur toi et oublier le reste, oublier que tu te trouvés dans cette chambre parce que tout d'un coup tu en as ressenti le besoin. D'ailleurs tu ne devrais pas t'occuper de lui, que de toi. Ne pas laisser traîner très oreilles sur ce qui se passait autour et surtout ne pas ressentir ce que tu venais de ressentir en entendant Lorcan parler à quelqu’un d’autre. Jalousie, voilà ce que tu avais ressenti dans tes tripes, ce qui avait fait que tu as osé posé la question lorsqu’il te rejoins dans le bain. Encore une fois, son majordome, ce mec passait plus de temps avec lui que toi tu en as le droit. Fermant les yeux, assis au fond du bain, tu essayes de ne penser à rien d’autre qu’à celui qui partage l’eau avec toi. Puis tu sens l’eau bouger, tu ouvres un œil, pour voir ton amant bouger et se nicher contre toi, il te remercie. Ironique comme situation, tu n’as jamais été le style à prendre les coups, tu as vite appris jeune à te défendre, sachant qu’étant un enfant adopté de cette famille, le père ne viendrait sûrement pas te chercher, tu n’héritera pas de la fortune, tu ne fais que servir de trophé lorsqu’il en a besoin, alors pourquoi se fendre en quatre le jour où quelqu’un pense que te kidnapper soit une bonne idée. Alors tu as appris à te battre, les arts martiaux étant l’art de défense qui t'attirait le plus, alors tu as passé des années à devenir le meilleur. Pourtant aujourd'hui tu en as pris des coups et pour ton mari qui ne veut pas vraiment l’être, mais quelle vie !

Tu lui prends le menton entre deux doigts et le relève pour qu’il te voit bien le visage.

Ne t’habitues pas, je n’aime pas faire le soumis. C’est idiots devrait être dans un état pire que moi et il se pavane.

Tu respires, lui embrasse le nez et le pousse doucement. Rester dans un bain à ne rien faire, n’est pas tant pour toi, surtout lorsque ton sang bouille et que ton ventre gargouille. Alors tu sors, serviette autour de la taille, tu en ouvres une autre pour ton amant attendant qu’il te rejoigne à son tour. Les bras levés vers lui, tu grimaces ayant complètement oublier la masse bleuatre qui à élu domicile sur le flanc de son corps, ayant oublier que le bras est relier au flanc et qu’un idiot à jouer au foot dessus quelques fois.

Ils vont vraiment payer la prochaine fois.

Serviette descendu à nouveau, tu te prends le côté d’une main, la nuit allait être longue si tu ne peux même pas en profiter comme tu en as envie. Un bruit de porte se fait entendre et par réflexe tu te caches sur le bord du mur, coller dos dessus comme si la personne n’allait pas te voir, comme si tu pouvais te cacher en étant dans cette pièce. Lorcan avait dit de ne pas se faire voir et toi, tu ne peux que réagir ainsi, comme un gamin. Tu te trouves complètement idiot à cet instant, surtout devant lui.

Ne dis rien. Je sais.

L’irlandais te fais tourner la tête, tu as des réactions totalement opposées à ton habitude et en plus tu as envie d’en rire en ce moment surtout. Juste t’imaginer vouloir te fondre dans le mur près de la porte, tu ne peux que lever les épaules et sourire à celui qui est ton mari en cet instant.

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La douceur dans les gestes, ces mêmes gestes d'affection, l'irlandais ne connait pas. L'amour paternel? Inconnu au bataillon. Il n'a jamais dit "papa", il n'a jamais dit "mon" en parlant du patriarche. Seulement "Père". Parce que c'est ce qu'il est, le patriarche, un père. Un simple père. Quand à sa mère, il n'a pas pu avoir cet amour filial. L'éducation du fils, de l'héritier, cela revenait au père, elle n'a pu déverser tout son amour que sur sa fille, celle qui n'a pas d'amour non plus, de la part de Monsieur Cunningham. Voilà pourquoi Lorcán aime sa soeur de tout son coeur, car le seul amour qu'il a connu, qu'il connait et qu'il pense connaître, c'est un amour fraternel, pour sa soeur. Pour Neasa. Elle vaut tellement plus que tout le monde entier. Pourtant, dans les bras et surtout les draps d'Eon, le jeune homme s'autorise à un certain lacher-prise. Comme il a toujours fait quand il s'envoie en l'air avec quelqu'un, parce que c'est le seul moment où il est... lui. Où il n'est pas "l'héritier". Où il n'est pas supposé être un homme d'affaire. Où il n'est pas un Cunningham. Où, et c'est le plus important, il n'est pas un descendant royal de cette famille de la haute aristocratie irlandaise. Il n'est que Lorcán. Mais dans les bras d'Eon, c'est encore plus fort. Il s'y sent... vraiment... VERITABLEMENT à sa place. Alors quand, au bout d'un long moment calme et paisible dans ce bain, les doigts d'Eon lui remontent le menton, il hésite sur la signification du geste avant de se laisser faire.

- S'il te plait, Eon... Ils... ils payeront, mais... pas de cette manière... S'il te plait...

Cela en est devenu presque une supplique. Il laisse l'américain sortir et soupire. Ce n'est pas qu'il n'aime pas la violence, c'est plus... enfin, non, il n'aime pas la violence, du moins pas celle où on doit castagner quelqu'un pour le fun ou pour une revanche. Il préfère faire mal autrement. Pas physiquement. Dans la haute société tout s'achète... tout... sauf... la dignité d'une personne et Lorcán sait comment les toucher, leur faire mal et s'arranger pour qu'ils ne se relèvent pas. Mais pas physiquement. Le Mathey s'enroule dans une serviette et en propose une au Whitman, tendue, comme un objet sacré. L'irlandais soupire et sort du bain à son tour.

- Promets-moi, Eon... Que tu n'iras pas les trouver pour leur pêter le nez ou je sais pas quoi. Promets-moi.

Lorcán se dirige vers un peignoir après s'être rapidement séché et alors qu'il se frotte les cheveux avec la serviette, un bruit discret d'une porte qu'on ouvre et qui se referme se fait entendre. Eon se plaque immédiatement contre le mur, qui ne le cache absolument pas pour un spectateur se trouvant dans la salle de bain ou même la chambre. Mais ce même mur les sépare du salon de réception à côté. L'irlandais devine de qui il s'agit et sourit, observant Eon qui se sent idiot.

- J'ai rien dit. La serviette toujours entre les mains Lorcan passe la tête par la porte. Henry est déjà reparti, laissant un plateau avec deux cloches, des couverts et une bouteille de vin ouverte juste à côté d'un verre à pied. Le repas est servi. Il marche jusqu'aux cloches et en soulève une. Un bon repas, avec le double de ce qu'il mange d'habitude fume. Sous l'autre cloche, il trouve une autre assiette, un verre et des couverts supplémentaires. Le jeune homme retourne dans la salle de bain. Régale-toi, je dois encore me sécher les cheveux, si je veux que ça ressemble à quelque chose, demain... La porte de placard dissimule en vérité, un dressing-room, pourtant presque vide. Il prend un t-shirt. Faudra que tu restes en serviette, j'ai qu'un t-shirt trop grand pour moi à te prêter pour la nuit...

I'm so mad right now, but I did what you ask...

Ton sang bout, comme toujours, tu as toujours été celui qui ramasse les gens, celui qui se prend des coups, celui qui attaque pour défendre les autres. Nombre de fois que tu as pris un connard par surprise au détour d’une ruelle pour lui faire peur parce qu’il s’en était pris à tes frères et sœur et aujourd’hui. Aujourd’hui, tu as pris plusieurs coups sans en donner en retour, parce que la personne qui se trouve entre tes bras, celui qui partage un bain avec ta personne, te demande de ne pas le faire. Ce qui ne te ressemble pas du tout et pourtant tu as obéi, ce qui te fait encore plus bouillir. Alors tu sors du bain, la mâchoire crispée, mais quand tu l’entends te demander à nouveau de ne pas les attaquer, une supplique à peine dissimulée, tu soupires, tu sais que tu vas lui obéir à nouveau.

Bien, je promet de ne pas aller les trouver. Je ne promets rien pour leur nez par contre.

Tu as dit la dernière phrase en riant un peu, voulant détendre l’atmosphère. Serviette tendue vers lui, tu veux au moins l’aider à sortir à son tour, sauf que la porte s’ouvre et sans réfléchir et essaie de te cacher. Veine tentative et tu le réalises assez vite, tu te doutes vien que la personne qui es entré et sortie aussitôt doit être Henry, le majordome, donc il est au courant et ce que tu fais là, est complètement stupide. Tu vois Lorcan te fixé, le sourire au lèvres, tu oses l’avertir de ne rien dire et il le fait plus ou moins. Lorsqu’il passe près de toi pour vérifier si la voix est libre, tu lui pinces la fesse au travers de la serviette, vengeance pour s’être foutu de ta gueule à l’instant. Tu le rejoins, piques un morceau sur le plat, au diable les convenances, tu n’as jamais vraiment respecter les règles à la table, sauf lors des galas ou à la maison familiale, mais en dehors de ça, tu vis ta vie. Tu prends un second bout entre tes doigts et suit Lorcan, lui tendant le morceau tandis qu’il te tend un t-shirt.

Goûte c’est extra.

Tu voles le t-shirt et l’enfile, ce dernier moule parfaitement ton corps. Tu écartes les bras afin de montrer le résultat a ton amant en souriant. Tes doigts à nouveau en train de prendre des morceaux par-ci par-là au lieu de te faire une assiette.

La serviette ça va, pas comme si je n'avais jamais dormi nu.

Tu lui souris sachant parfaitement que ce que tu viens de dire, va atteindre son but. Tu manges nonchalant, tout en regardant partout autour, cette chambre semble vide à comparer de celle que tu as déjà visité, comme s’il n’y mettait jamais les pieds, même l’autre manque d’un quelque chose, mais celle-là fait triste.

Tu ne dors jamais ici ?