Exceptionnellement, Dove était à la maison. Elle y était rarement, elle qui vadrouillait à gauche à droite, effectuant des petits boulots au black afin de gagner un minimum un gagne pain et ne pas laisser Balt gérer tout l'aspect financier. Dove n'était pas connu pour être dépendante de toute manière. Une famille dans sa vie avait accepté de l'accueillir et s'occuper d'elle mais elle n'avait pas poursuivit la chose. Il fallait dire aussi qu'à ce moment là, elle avait tué ses parents adoptifs en se défendant... contre eux. Elle avait ainsi fui la ville, la région, l'Etat afin de se réfugier ailleurs et cela, sans avoir eu le temps d'exprimer ses adieux à qui que ce soit. Elle se savait recherchée car cette tragédie avait fait la une des journaux à ce moment là et à l'heure actuelle, c'était devenu un cold case. Toutefois, la jeune femme restait sur ses gardes, elle savait qu'elle n'échappera pas à la justice s'il la retrouvait, alors elle faisait comme elle pouvait et surtout, sans porter trop l'attention. Elle avait le sentiment, depuis son installation à New York et la rencontre avec Balthazar, d'être une sorte de super héroïne qui devait dissimuler sa véritable identité pour ne pas être reconnue et ne pas attirer l'attention. Elle qui combattait le crime à sa manière, et en plus, accompagnée. Au départ, elle avait voulu échapper à Balt pour ne pas lui causer d'ennuis, pour le préserver et parce qu'elle avait toujours agi de façon indépendante car la vie lui avait appris à ne pouvoir compter que sur elle. Mais en Balt, elle avait trouvé là quelqu'un digne de confiance, comme sa meilleure amie auparavant.

Cela devait faire plus de vingt minute qu'elle échangeait avec une cliente pour une affaire de disparition quand soudainement, la sonnerie de l'interphone retentit. Tirée de sa concentration et ne s'y étant absolument pas attendue, elle observa d'abord l'interphone de façon curieuse. Qui est ce que ça pouvait être? Balt n'aurait pas sonné, il avait bien pris ses clés avec lui en partant. Il ne lui avait pas prévu qu'il y aurait de la visite non plus, et elle en avait pas noté de son côté. Un voisin? Ou quelqu'un de plus malveillant? Sa méfiance perpétuelle l'empêchait de vivre une vie normale. Il fallait dire aussi qu'une fois qu'en ayant vécu une vie comme la sienne, forcément, ça loupait pas.
Elle s'approcha donc doucement de l'interphone, et elle n'eut pas le temps de demander qui c'était qu'elle entendait la voix d'une jeune femme s'annoncer et lui demander si elle pouvait monter pour lui parler. Luz, c'était l'adolescente dont elle avait croisé le chemin et dont elle avait gardé, malgré elle, contact. Elle avait hésité à l'envoyer bouler et lui dire de rentrer chez elle, mais elle savait que Luz avait une situation similaire à celle qu'elle avait eue, alors, elle ne put se résoudre à l'envoyer promener. Non pas qu'elle ne l'aimait mais justement, c'était parce qu'elle sentait qu'elle avait des affiliations amicales avec elle qui voulait l'empêcher d'aller trop loin. Certes, pas au point de la séduction, mais elle craignait surtout qu'en s'attachant à trop de personne et en ne gardant pas une certaine distance, ces gens là pourraient devenir des points faibles et des soucis à se préoccuper en plus.
Toutefois, Dove lui ouvrit. Elle avait beaucoup trop d'empathie pour le coup. Lorsqu'elle entendit toquer, elle qui terminait sa conversation annonça : "La porte est ouverte!" tout en tapant le message qu'elle était en train d'écrire.