La période de Noël! Un de ses moments favoris de l'année, et pour cause, les rues étaient illuminées de toutes les couleurs, il y avait de l'animation dans les coins les plus fréquentés de la ville, les magasins offraient leurs plus belles vitrines et les gens étaient - en général - de bonne humeur, quoiqu'un peu stressé. Trouver des cadeaux pour tout le monde, familles, amis, partenaire amoureux... ce n'était pas toujours une chose aisée pour tout le monde. Irvine, derrière ses lunettes de soleil cachant son regard, aimait observer le phénomène que c'était chaque année. Lui qui venait d'une petite ville américaine où c'était un peu moins animé mais tout aussi féérique, il devait admettre que l'ambiance n'était pas la même. Il y avait des points positifs et négatifs aux deux, mais à choisir, il préférait fêter Noël dans son petit chalet auprès des siens, comme au bon vieux temps. Il se souvint que ses parents faisaient bruler des buches dans la cheminée et il aimait repenser au bruit du crépitement que le feu produisait, des vieux chants de Noël que sa mère diffusait en fonds sonore et du chocolat chaud que ses frères, sa sœur et lui buvaient abondamment en cette période. En grandissant, il avait essayé de se recréer une ambiance similaire, mais forcément, ça n'était plus pareil. Depuis le décès de son frère, les Noël n'étaient plus les même, ni aucune autre fête familiale d'ailleurs. Le coeur était moins présent, mais ils faisaient en sorte à ce que cela se passe bien à chaque fois. Cette année, il avait prévu de les rejoindre et sortir du studio où il passait un large temps, que ce soit pour y travailler ou simplement trouver l'inspiration. Il avait fait la connaissance de nombreux artistes comme cela, et avait même pu parler de collaboration avec certains d'entre eux, lui qui écrivait. Il composait un petit peu aussi, mais c'était moins sa tasse de thé. L'écriture de chanson, tout comme la photographie, c'était devenu son truc. Ca lui venait naturellement, il avait l'impression qu'il avait les yeux et l'oreille pour.
La photographie d'ailleurs, cela faisait longtemps qu'il en avait pas fait "pour de vrais." Parfois, il s'y essayait comme ça, mais il n'avait pas exposé depuis des années. Il nourrissait encore un compte instagram où il n'y avait que cela, mais ça n'était plus vraiment pareil. Depuis qu'il avait perdu une grande partie de son ouïe du côté gauche, il n'était plus retourné en terrain et, mine de rien, ça lui manquait un peu. L'Enfer que tout le monde aspirait à fuir, il avait fini par y trouver une sorte d'utilité, tout en parlant de lui-même. Evidemment, si toutes les guerres pouvaient ne pas exister, ce serait l'idéal. Mais ce monde là était malheureusement utopique et en partant aux endroits les plus dangereux, il avait le sentiment de vivre plus qu'autre chose. Ici, à New York, où les gens se retournaient à son passage lorsqu'ils le reconnaissaient, lui proposaient de multiples cadeaux, lui offraient des services gratuits, il se sentait bien trop gâté, trop... il ne se sentait pas légitime. Il tentait d'oublier ce sentiment là dans le travail, mais ça n'était pas évident.
Ce soir là, alors que la nuit était tombée et que la neige tombait doucement sur la ville, Irvine sortait son meilleur ami : son fidèle jack russel, dans les alentours du Queens. Etant libre pour quelques heures, il avait décidé de passer ce précieux temps à faire gambader le canidé et lui faire profiter de l'extérieur malgré la météo. Il avait arpenté une rue calme et s'était aventuré dans un petit parc du coin quand l'animal décida de sprinter afin de s'amuser... et de faire des rencontres. Les guirlandes de Noël illuminaient bien les alentours, tout comme les lampadaires présents. Il y avait peu de monde, mais tout de même des gens de passage. Il s'arrêta en se rendant compte qu'Anakin - c'était le nom de son chien - avait disparu de son champs de vision, ce qui ne le rassura pas. Certes, il avait confiance en lui, mais vu le peu de luminosité, il avait peur que la distance d'éloignement soit trop grande. Il avait relevé ses lunettes teinté sur le front dans le but de pouvoir mieux le voir et accéléra le pas tout en l'appelant. Finalement, il trouva Anakin en train de s'amuser auprès d'un autre chien, n'ayant que faire des appels de son maitre. Irvine le rejoignit et s'agenouilla afin d'être à son niveau lorsque l'animal finit par consentir à venir se faire caresser. Lorsqu'il releva la tête, il aperçut la silhouette proche d'une personne... qui n'était pas méconnue???? Nan, c'était pas possible que ce soit elle, il devait halluciner ou juste confondre. En tout cas, elle ressemblait beaucoup à son ex.

"... Salut?" se risqua t-il, les yeux légèrement plissés, ne souhaitant pas se faire trahir par son passé.

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{  “ -  Je sais, le ciel ne m'en veut pas d'avoir posé les yeux sur toi. Avant toi, on n'm'a pas montré le chemin. ”
feat Slimane, Vitaa }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Irvine O. Jennings

Reprendre une vie normale. C’était ce que tu essayais de faire depuis quelques mois déjà. Si vivre normalement paraissait simple, tu avais vite compris en reposant les pieds à New York, que la vie n’avait rien de simple. Toi qui avais l’habitude de dormir sous les coups de tirs et avec une épée de Damoclès planté sur la tête, dormir tranquillement dans un matelas et entre quatre murs n’avait pas été simple. Depuis tes dix huit ans tu avais connu les explosions, la guerre et c’était devenu tellement naturel pour toi. Tu te rappelles de la première nuit que tu avais passée dans ton nouveau chez toi. L’angoisse t’avait gagné quand le silence avait été ton allié pour cette nouvelle nuit. Cette nouvelle vie. Tu avais vite trouvé une alternative à ça. Dormir avec la télévision allumée. Ca ne semblait pas gêné tes voisins et encore moins ton fidèle compagnon à quatre pattes. Noël était autant habitué comme toi à dormir dans la peur de ne pas se réveiller un jour. Que sa nouvelle retraite lui plaisait. Tu avais toujours eu l’impression d’ailleurs en te promenant dans une ruelle dans le Queens, que Noël s’était plus facilement adapté à sa nouvelle vie. Sans doute parce que c’était un chien et toi un être humain. Ce qui faisait une grande différence mais tu l’enviais. Vraiment. Ta psy t’avait dit que ça allait prendre du temps. De vivre correctement. Sans être constamment sur tes gardes. Qu’un jour, tu arriveras à t’endormir sans avoir la télévision allumé. Sans faire des cauchemars de guerre. Sans anticipé les réactions des gens. Oui. Un jour, elle t’avait dit que tu arriverais. A faire tout ça. D’autres militaires étaient déjà passé par là et avait survécu à leur vie citadine. Mais plus les jours s’étaient transformé en semaines puis en mois, plus tu avais le sentiment que toi ça allait prendre du temps. Tu poussais un soupire en secouant tes longs cheveux couleur noir de jais. Oui. Tu avais la nette impression que tu ne t’habituerais jamais à tout ça. Tu avais même pensé à vouloir repartir dans l’armée un moment. Pour échapper à cette vie normale. Mais le regard de ta famille t’avait changé d’avis. Ils méritaient que tu te battes pour eux comme tu t’étais battu pour ton pays pendant des années. C’était ton moteur de recherche. Survivre. Vivre. C’était la même chose à tes yeux. C’était pour cette raison que très souvent le soir, tu trainais dans les rues. Le sommeil t’échappait. Et tu avais pris l’habitude de dormir peu. Et cette pénombre te faisait du bien. Te faisait pensée à l’Afghanistan en quelque sorte. Même si tu n’avais rien à craindre dans cette ruelle avec Noël, ton golden retriever, à tes côtés, tu avais l’impression d’être utile. Comme avant. Tu tournas à droite et tomba dans un parc où tu avais pris l’habitude de te poser sur un banc en regardant la lune éclairé le Queens. Tu ne tardas pas à le rejoindre. Prendre de nouvelles habitudes c’était ce que t’avais dit ta psy. Celle-ci te reposait et tu savais que ton chien aimait cet endroit la. Bien plus que toi. Alors que tu allais te poser sur ton banc, tu vis quelque chose franchir la pénombre et se diriger droit sur ton chien. La lumière des lampadaires du parc te donna l’identité de l’individu en question. Un chien. Un Jack Russel qui avait senti ton chien. Un sourire éclaira tes traits quand tu voyais ton chien jouer avec l’autre chien. Ça aussi c’était nouveau pour vous deux. Et ça te faisait plaisir de le voir jouer avec ses congénères. Il le méritait tellement. Tu relevas la tête au bruit de pas qui se dirigeait en courant dans ta direction qui te soulagea. Le chien n’était pas tout seul. Tu marquas un temps d’arrêt quand il arriva montrant son visage avant de caresser son chien. Ce visage. Tu le connaissais. La mémoire visuelle t’aidait grandement. « Irvine ? » Encore plus quand tu étais sorti avec. Des souvenirs de votre époque s’installèrent dans ton esprit. Etait-ce bien lui ? « C’est bien toi ? » Tu étais totalement sur que c’était lui mais tu pouvais te tromper. Les années étaient passées depuis votre séparation forcée. Comme toi tu avais pris des rides, des marques du temps. Lui également. Mais son regard ne te trompait pas. Non.

Ca remontait, la fois où il avait mis les pieds sur un champs de bataille. Au fond, une part de lui avait envie d'y retourner. C'était bête, mais ça procurait une certaine addiction chez lui, le goût de l'adrénaline, du risque. Pourtant, ça n'était pas une chose drôle à vivre  et il n'y voyait rien de marrant. Mais il avait l'impression qu'en se rendant dans ce genre d'endroit, il faisait quelque chose de noble, que des gens devaient faire pour informer d'autre. Dans ses photos, il avait tenu d'ailleurs à passer le message des pires horreurs de l'humanité, par la guerre, et s'il n'avait jamais prit d'images trop violentes, il avait déjà interpellé les gens par ses choix de prise de photos.
Durant ce périple, son chemin l'avait mené à celui de Louve. Une jolie soldate avec qui le feeling s'était rapidement créé, au point qu'ils avaient fini par avoir une aventure ensemble. Pas n'importe quelle aventure, L'Aventure. Irvine ne l'avait jamais oubliée, et même s'il avait cherché à le faire, il n'y serait pas parvenu. Il avait aimé son histoire avec elle et il était heureux d'avoir pu faire partie de sa vie, le temps que ça avait duré. Son handicap l'avait conduit à rentrer à la maison, même s'il avait tenté d'assurer tant bien que mal que ce n'était pas si grave voyons et bien qu'il avait poursuivit un contact à distance avec Louve, par intermédiaire de lettre (de toute façon le réseau était très merdique), ils avaient fini par convenir qu'il valait mieux mettre une fin à leur histoire.
Il ne l'avait jamais réellement oubliée d'ailleurs. Même si elle n'occupait plus systématiquement ses pensées, il arrivait que, par moment, il resonge à elle. Louve n'avait tellement pas été une étrangère à sa vie qu'il se surprenait à penser qu'il tenterait bien de reprendre contact avec elle. Mais soit le temps l'y en avait empêché, soit il se disait qu'elle avait dû être affecté ailleurs depuis.

Et là, la voilà devant lui. Parce que son chien s'était éloigné, croisant la route du siens, apparemment. Il avait cru au départ qu'il avait eu à faire à quelqu'un qui ressemblait beaucoup à Louve, mais lorsqu'il l'entendit prononcer son prénom, il n'eut plus le moindre doute. Il était resté interdit, comme un parfait imbécile, avant d'échapper un rire nerveux, sous l'effet de cette incroyable coïncidence. Lorsqu'elle lui demanda confirmation que c'était bien lui, il secoua mécaniquement la tête en riant à moitié.

"Ouais, c'est bien moi Louve! Qu'est ce que... je... whouah!"

Difficile d'articuler une phrase convenable dans ce genre de circonstances. Il ouvrit les bras sur les côtés, stupéfait. "Bah ça alors?! Si j'avais su plus tôt que t'étais dans le coin je..."

T'aurais fait quoi, Irvine?
Il s'autorisa un moment de pause en la regardant d'un peu plus près. Après tout, elle avait un peu changé, tout en restant la même, depuis qu'ils s'étaient quittés.
"Tu... t'es toujours... ravissante."
Ce fut la seule chose qui lui traversa l'esprit à ce moment là. Sans vouloir chercher à la (re) séduire pourtant, il avait exprimé cette phrase du fond du coeur et avec une profonde sincérité. "T'es là depuis combien de temps? Je veux dire... ici, à New York?"
Mille et une questions lui venaient en tête et c'était difficile de les choisir. Mais celle ci semblait bien, pour le moment.

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{  “ -  Je sais, le ciel ne m'en veut pas d'avoir posé les yeux sur toi. Avant toi, on n'm'a pas montré le chemin. ”
feat Slimane, Vitaa }
crédit/ bricole gif : hypnoze feat. @Irvine O. Jennings

Est-ce que vous y croyez vous au destin ? C’était une question que souvent tu te posais. Depuis toute petite, tu te demandais si c’était vraiment le destin qui contrôlait ta vie. Et si c’était le cas pourquoi il avait fait mourir ta mère sur le champ de bataille. En grandissant, tu t’étais dis qu’il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait contrôler ta vie. C’était toi. Tu étais le maitre de ton destin, le capitaine de ton âme dixit William Ernest Henley. Tu en étais persuadé. Au grand malheur de ton père et de ta sœur qui t’avais vu embarqué dans l’armée à ta majorité. Car ils auraient préféré une autre voix pour toi. Une de celle moins risquée que celle du champ de bataille. Mais toi tu te voyais que la. Montrant que tu contrôlais ta vie. Que personne ne puisse le crée à part toi. Longtemps tu avais cru ça. Jusqu’à maintenant. Quand tes yeux s’étaient posé sur le propriétaire du chien qui s’amusait avec le tien. Une personne que tu avais aimée et que tu ne pensais pas revoir. Encore moins dans une ville aussi gigantesque qu’étais New York. Si simplement. Mais c’était bien lui. Irvine. Le photographe de guerre que tu avais aimé. Profondément. Que tu avais l’impression d’être une femme et non une soldat à ses yeux. Que tu avais vu la distance créé un gouffre entre vous deux et que vous avez agis en adulte. De rompre. Pour mieux se retrouver un jour qui sais. Est-ce que tu croyais au destin ? Tu commençais à le croire alors que tu pouvais l’entendre te confirmé que c’était bien lui. Et qu’il était tout aussi surpris de toi de te voir ici. Dans ce parc. Nocturne. Comme si c’était décidé quelque part sur cette planète que vous allez vous retrouvez ici. Alors que tu ne voulais même pas venir à la base. Un sourire étira tes lèvres alors que tu le sentais stupéfait. Riant. Il n’avait pas changé. Certes, il avait pris des années en plus mais c’était toujours le Irvine que tu avais connu. Que tu en étais tombé amoureuse. Qui te faisait rire. Et tu avais l’impression pour une fois de vraiment vivre. Et non de survivre comme tu le faisais depuis ton retour ici. Et ça faisait du bien. Vraiment. Ce qui t’arrachais un réel sourire. « Merci t’es pas mal non plus tu sais. » Même plus que ça. c’était votre truc. Un aboiement joyeux te fit pousser ton regard sur ton chien. Celui-ci s’amusait avec celui d’Irvine comme s’il le connaissait depuis toujours. Comme s’ils étaient eux aussi trouvé. Tu reviens sur ton ex quand il te demanda depuis combien de temps tu étais revenu ici. « Quelques mois même si j’ai l’impression que c’est hier que je suis revenue tellement j’ai du mal à m’y faire à cette nouvelle vie. » Lui savait ce que c’était. Revenir dans une vie normale. Il avait vu la guerre. Il en avait été même victime d’où son départ. De votre séparation. La guerre vous avez trouvé et vous avez séparé. Très Shakespeare. « Et toi tu es la depuis longtemps ? Tu continues à être photographe ? » Tu savais l’importance de son art. Tu avais aimé ses clichés. Et tu en gardais précieusement un qu’il avait fait de Noël. Il ne te quittait jamais dans tes affaires. Comme si ton chien sentait que tu pensais à lui, il se collait à ta jambe droite. Par réflexe, une main glissa pour venir caresser le sommet de sa tête. « Tu te souviens de Noël ? » Il n’y avait que toi pour avoir donné un nom comme ça pour ton fidèle golden retriever. Un autre jappement te fit pousser son regard sur l’autre chien. Lui aussi était en manque d’attention ou il était jaloux que Noël ne joue plus avec lui. « Et toi, il ou elle s’appelle comment ? » Tu te baissas pour être à genoux et venir le caresser. « Un jack russel c’est vraiment toi tout craché Irvine. Tu l’as depuis longtemps ? » Tu aimais te cultiver sur les différences races. Et tu aimais le proverbe tel maitre tel chien. Est-ce que c’était le destin qui vous avez retrouvée ? Les flocons tombèrent comme simple réponse.

Déconcerté, il dut prendre un certain temps avant de se demander si ce qu'il avait sous les yeux était réel. Il avait presque envie d'éclater de rire tant ces retrouvailles totalement imprévisibles sonnaient comme une ironie du sort. C'était comme si on se jouait de lui, qu'on avait préparé un plan exprès pour le surprendre, comme on en faisait dans les émission télévisée autrefois, dans les années 2000. Est ce que c'était toujours d'actualité d'ailleurs? Il crût vraiment cela au début, tentant de trouver une explication à cela. Et puis finalement, il fallait croire que c'était vraiment le coup du hasard car personne ne déboulait en sortant de cartes PRANK!! avec des caméras qui suivaient pour observer sa réaction.
La première chose pas trop débile qui lui vint à l'esprit fut de lui faire part de ses impressions concernant... elle, sa silhouette, sa présence. Quand il lui avait dit qu'elle était ravissante, ce n'était pas qu'une question de physique, elle semblait douce, dégager quelque chose de calme, positif. En tout cas, il ne sentait pas de nervosité quelconque, encore moins négative. Il arracha un sourire plutôt heureux lorsqu'elle lui adressa ce même compliment en retour. Alors, Irvine décida de répliquer dans l'humour, se passant une main dans les cheveux. Ca lui permettait de ne pas être trop nerveux et avoir un semblant de maitrise de la situation. "Ouais je sais, je me suis bien entretenu depuis la dernière fois!" Il avait soupiré telle une diva, comme s'il avait l'habitude qu'on l'entende dire qu'il était pas trop mal. Ce n'était pas totalement faux, sa petite notoriété lui faisait acquérir des compliments -notamment de la gent féminine- mais pour le coup, prononcés de la bouche de Louve, ça avait une connotation bien plus importante pour lui. Puis Louve lui répondit que cela faisait quelques mois maintenant qu'elle était dans le coin, bien que son adaptation lui donnait l'impression que cela faisait hier. Irvina la fixa intensément, toujours perturbé mais surtout, avec l'intention de bien noter chaque information qu'elle lui donnait; Et aussi parce qu'il était un peu sourd et qu'il lui fallait davantage de concentration pour assimiler correctement ce qu'on lui disait. Il s'anima davantage lorsqu'elle lui demanda ce qu'il en était pour lui. "Oh moi? Je suis là depuis quelques années maintenant. Je suis arrivé peu après mon accident, enfin, tu sais..."
Il lui montra son oreille gauche ainsi que l'appareil auditif inséré à l'intérieur et qui lui permettait de retrouver une ouïe de façon pas trop dégueulasse. Depuis le temps, il ne le sentait plus même s'il n'avait pas une adaptation à cent pour cent avec cela. Mais oui, il s'y était quand même fait. Il le fallait bien après tout!  "Je ne suis plus photographe... enfin, si mais plus de façon professionnelle. Et de guerre. Parce que... j'ai trouvé autre chose désormais, plus tourné dans la musique... Enfin, bref! Toi, tu deviens quoi ?"
En parlant de sa carrière musicale, Irvine ne voulait pas donner l'impression de se rendre important ou même de tourner la conversation sur lui.
Les chiens quant à eux, continuait à s'amuser entre eux. C'était marrant tout de même la facilité qu'ils avaient à aller l'un vers l'autre sans trop se préoccuper de la confiance ou quoique ce soit d'autre. Irvine tentait d'être au maximum disponible possible mais forcément, il était humain et entre les humains, le comportement était différent. Il était bien placé pour le savoir lui qui avait été en enfer, littéralement. Louve l'arracha de ses pensées quand elle lui demanda s'il se souvenait de Noël. N'assimilant pas directement où elle voulait en venir, il eut le déclic lorsqu'elle caressa la tête de l'animal qu'il aperçut mieux ainsi. "Oh mais oui! Bien sûr que je me souviens de lui!" s'enthousiasma t-il pliant les genoux pour se retrouver au même niveau -à peu près- que le chien. "Il est toujours aussi attaché à toi, c'est mignon" avait-il ajouté en caressant aussi l'animal d'une douce façon. Lorsque Louve lui demanda comment s'appelait le sien, il arracha un petit rire. "Tu vas te moquer" commença t-il en se relevant debout. Il soupira avant de lâcher le morceau "Il s'appelle Anakin! Et ouais, un Jack Russel, il le fallait bien pas vrai? Il me ressemble un peu quand on y pense, tu trouves pas? Il est avec moi depuis pas trop trop longtemps, un ou deux ans, le temps passe si vite que je m'y perd..."  
Il observa Anakin qui s'était mis en position assise à côté d'eux avant de reposer son attention sur son ex. "Tu fais quelque chose là? Je me dis, si tu as du temps peut être que... on pourrait boire un chocolat chaud aux stand d'hiver dans la rue à côté, qu'est ce que t'en pense?"
Il faisait toujours froid après tout et il y avait rien de mieux pour partager un petit moment convivial pour fêter ces retrouvailles incongrues.