Je profite de chaque journée de congé pour passer du temps avec Jasmine. On visite la ville, même si on fait pratiquement que marcher parmi les différentes rues puisque je n’ai pas les moyens pour faire plein d’activités couteuses. Le déménagement m’a bouffé vraiment toutes mes économies. Je tente de les refaire en travaillant un max, mais ce n’est pas évident puisque je veux être présent pour ma fille aussi. Oui, Fidji m’aide beaucoup en la gardant, mais elle a sa vie aussi alors je ne veux pas trop lui en demander. Heureusement que j’ai réussi à trouver une garderie rapidement. Ça me permet d’aller travailler dans la journée sans demander à Fidji si tôt, même si elle me donne un gros coup de main pour le soir. Il faut vraiment que je trouve une gardienne pour le soir. Le seul problème, c’est que je ne sais pas si je vais réussir à payer et la garderie et la gardienne sans devoir travailler encore plus. Alors je stresse. Beaucoup. Je dors mal et très peu. Je résiste à ne pas fumer encore plus pour ne pas devoir augmenter mon budget cigarettes. Je dois faire peur, honnêtement, avec mes cernes et mon teint brouiller, mais je fais avec. Et en voyant ma fille si heureuse, je me rappelle pourquoi je fais tout ça. C’est pour elle. Pour qu’elle ait une belle vie. Qu’elle soit heureuse. Et que ma malchance ne l’atteigne pas.

C’est bien pour ça que je suis, malgré tout, heureux en regardant Jasmine jouer de l’autre côté de la couverture avec ses jouets. Elle semble si heureuse comme si tout était beau et qu’il n’y a aucun nuage noir dans la vie. Qu’est-ce que j’aimerais vivre dans le même monde qu’elle. Je me contente de la dessiner dans mon carnet de croquis en princesse. La créer dans le monde parfait dans lequel elle vie m’aide à me convaincre qu’elle est réellement heureuse. On vit peut-être dans un appartement à la limite du miteux où ma chambre se trouve à être le canapé lit du salon et je ne suis clairement pas un chevalier qui vient la secourir d’un méchant dragon, mais… elle semble aimer notre nouveau logis et m’aimer alors je m’en contente. Puis, elle adore les dessins que je fais d’elle en princesse. J’ai eu une idée folle il y a quelques mois où je créais un album jeunesse avec ces dessins, mais j’ai vite abandonné puisque je sais que je ne vais pas réussir.

Je suis absorbé dans mon dessin après avoir vue que ma fille venait de s’allonger avec sa peluche de tigre. Me disant qu’elle dort, je me plonge un peu plus dans mon dessin pour travailler les détails. Et surement trop puisque c’est le « papa » que ma fille cri qui me reconnecte au présent. Je lève les yeux sur la couverture et la panique grandit en moi alors qu’elle ne s’y trouve pas. Elle s’est levée ? Je ne l’ai pas entendu ! Elle est où ?! Quelle idée j’ai eu de ne pas plus la surveiller ! N’importe qui aurait pu la prendre, on est à Central Park ! Mais, ça ne semblait pas être un cri de peur. Tout ça se passe en un instant dans ma tête alors que je balaye l’horizon des yeux pour la retrouve. Debout, mes yeux se posent sur la chevelure brune de ma fille qui court vers un homme qui me ressemble comme deux gouttes d’eau. C’est mon jumeau ? C’est mon frère ? Alors c’était « si » simple de le retrouver ? C’est en voyant ma fille les bras tendus vers lui que je me réveille et parcours la distance qui nous sépare en quelques pas. Je prends aussitôt ma fille dans mes bras et remarque à peine son air confus tellement je suis moi-même confus.

- Je… Je… Je suis désolé, je l’ai perdu des yeux un instant…

Moi qui es à New-York pour le retrouver, je ne sais plus quoi dire maintenant que je suis face à lui. Parce que c’est clairement mon jumeau. J’ai l’impression de me voir dans un miroir. Il semble juste avoir eu la vie moins dur. Qu’est-ce qu’on dit à son jumeau qu’on n’a jamais connu lorsqu’on le retrouve ?

@Ayan Syed

Cela faisait plusieurs mois que tu n’avais pas pris le temps de profiter d’une journée de repos, pourtant tu étais au garage après avoir reçu un appel tout en panique. Ils ne savent pas gérer sans ton aide quand le patron n’est pas présent. Tu y restes pendant une bonne heure pour aider aux choses assez compliquées pour les novices avant de prendre la route vers chez toi. Une bonne douche ne sera pas de refus en arrivant en pensant à ce que tu pourrais bien faire. Tu passes dans un coffee shop pour te prendre un café noir bien corsé en le buvant sur la route lorsque tu es au feu rouge en pensant aux carnets de ta défunte mère. « Où peut bien être ce fameux frère jumeau et ce qu’il devient ? » penses-tu un peu trop haut malgré que tu sois seul à l’intérieur de ta bagnole. Une fois chez toi, tu vas directement à la douche afin de te vêtir de vêtement propre pour le restant de la journée avant de te préparer quelque chose pour le repas du midi. Tu n’étais pas un chef cuistot, mais tu avais appris à te faire à manger pour ne pas mourir de faim. Surtout quand tu passes des jours dans cet appartement pour ne pas être dans la même maison que cette jolie blonde qui ne te laisse pas indifférent. Tu ne voulais pas dépasser la limite avec elle, du moins, tu essaies de te contenir du mieux possible. Tu apprécies sa compagnie plus que tu ne veuilles l’avouer.

Durant plusieurs heures à l’intérieur de quatre murs avant de devenir fou, tu n’es pas fait pour être entre quatre murs à ne rien faire. Tu avais reçu plusieurs messages pour la vente de stupéfiant que tu avais décaler afin d’avoir vraiment un jour de repos malgré ton passage chez le garagiste. Tu avais prévu de te balader dans un parc pour passer le temps et prendre l’air, même si ce n’était pas ta tasse de thé d’être à l’intérieur d’un parc et être au repos à attendre que le temps passe. Tu avais fait ton sport la veille et ne le faisant qu’un jour sur deux, tu n’avais pas bien calculé.

Tu décides de sortir en prenant la voiture pour te garer près du parc en ayant pris une bouteille d’eau, sait-on jamais. Tu avais toujours une petite sucrerie sur toi, des bonbons ou sucettes. Tu étais assez généreux surtout envers les enfants tout en demandant aux parents d’offrir pour faire plaisir et voir leur visage s’illuminer en face d’une petite douceur. Le regard sur ton cellulaire en parcourant le parc sans but avant de t’arrêter près d’une petite fille haute comme trois pommes. Elle était adorable comme un cœur, pensais-tu à l’instant. « Papa ! » la voix de la gamine te sors de tes pensées avant de voir ses bras tendu vers toi, bien entendu, tu ne la prends pas dans tes bras au risque de te faire crier dessus. Tu ne voulais pas qu’un quiproquo se forme malgré qu’elle t’appelle papa, cela te rend totalement confus d’un coup. Tu ne comptes plus le nombre de conquête déjà eue par le passé, mais tu faisais toujours attention d’avoir des capotes sur toi et de savoir si la fille se protège également.

Tu lèves le regard de la gamine à la recherche d’une personne pouvant être son père ou mère — et famille. Ton regard croise celui des mêmes yeux que les tiens, c’était ton portrait craché. Tes yeux clignent des yeux plusieurs fois en plissant les yeux rapidement, tu pourrais croire que tu te regardes dans un miroir s’il n’était pas vêtu différemment de toi. « Aucun problème ! Ce n’est pas étonnant qu’elle me confond avec toi ! » avoues-tu en passant une main sur ta nuque avec un léger rictus sur le coin des lèvres, totalement perdu et désorienté par la situation. Est-il celui que tu recherches depuis la découverte de ce fameux carnet avouant toute la mascarade ? « Je vois que tu es autant confus que moi, je ne me sens moins seul, dois-je avouer. » lâches-tu en posant tes iris dans les siens ne lâchant pas son regard.

@Ismaël Hamed

La panique se résorbe et les battements de mon cœur se calme lentement lorsque j’atteint ma fille pour la prendre dans mes bras. Je la serre contre moi ayant eu peur de l’avoir perdu pour toujours elle aussi ou qu’il lui était arrivé quelque chose de grave. Mais, elle va bien. Elle est toujours là. Rien ne lui ait arrivé. Je ne sais tellement pas ce que je ferais si je devais la perdre aussi. C’est bien pour ça que je me démène pour lui offrir une belle vie. Je ne veux pas que les services sociaux me l’enlèvent. C’est bien le seul truc sur lequel je peux avoir un minimum de contrôle. Si Allah décide de m’enlever encore une personne chère pour moi, je n’y pourrais malheureusement rien.
J’embrasse le front de ma petite puce de deux ans pour tenter de la rassurer malgré la situation très… étrange. J’observe cette homme qui me ressemble comme deux gouttes deux, à quelques détails près, et mon esprit se vide de toutes ces choses que je m’étais imaginé lui dire lorsque je l’aurais retrouvé. Je vais avoir l’air d’un con maintenant… Un petit rire s’échappe de mes lèvres lorsqu’il me dit que ce n’est pas étonnant qu’elle nous confonde. C’est vrai en effet. Mais, j’aurais préféré pouvoir contrôler notre rencontre. Le lieu. Le moment. La façon. J’aurais fourni un effort supplémentaire sur mon physique. J’aurais choisi des vêtements moins vieux, surtout en voyant ses vêtements. Il ne doit clairement pas autant galérer que moi avec ses fins de mois, ça c’est sûr. Je n’aurais surement pas amené ma fille non plus, ne voulant pas ajouter un élément perturbateur de plus à cette rencontre. Peut-être que ça tournera hyper mal et qu’il ne veut rien savoir de ce jumeau inconnu qu’il a en face de lui.

- En effet, c’est… intense les ressemblances… Je m’attendais pas à ce que ce soit aussi… pareil…

Le mélange perdu et mal à l’aise, c’est vraiment pas un bon mélange. J’ai l’impression d’être le pire des idiots et je déteste ça. Je voulais faire bonne impression lorsque j’allais le rencontrer, mais c’est tout l’inverse qui se produit. Fais chier !

- Oh… Je… Oui en effet. Et c’est pas comme si j’étais venu à New-York dans l’espoir de pouvoir trouver ce mystérieux jumeau…

Au moins maintenant, il sait que je le cherchais et que je voulais le rencontrer. Que c’est mon but en déménageant dans cette ville au coût de la vie tellement cher. Je ne sais pas si ça me déstabilise ou me rassure d’avoir mon regard plonger dans le sien. J’ai presque l’impression de soutenir mon propre regard, comme lorsque je me regarde dans un miroir. C’est tellement perturbant comme rencontre. J’y étais pas prêt mentalement.

@Ayan Syed

La gamine dans les bras de son père en moins de deux minutes et les traits du géniteur se détendent en sentant sa princesse dans ses bras. Un léger sourire se dessine au creux de tes lèvres, c’était assez beau à voir. Cela te rappelle les années auprès de ton père un peu trop protecteur lorsque tu avais moins de dix ans, toujours en train de vérifier que tout va bien pour toi. Surtout en devenant père célibataire par ta faute, il avait dû gérer un enfant en bas âge et la perte de sa femme. Tu secoues légèrement le visage en soupirant légèrement pour revenir à la réalité. Ton regard croise le sien en remarquant rapidement qu’il avait dû vivre des moments compliqués, contrairement à toi. Tu avais bon être un connard fini, tu étais loin de juger les gens pour leur apparences ou leurs moyens financiers. Ton père avait toujours mis un point d’honneur sur le fait que l’argent n’est pas acquis comme par magie. Il avait du charbonner pour arriver à une vivre stable et très confortable, qu’il avait dû faire des sacrifices pour pouvoir t’offrir une vie de luxe. Tes arrières grand-parents ont vécu dans la précarité durant des années avant d’en voir le bout grâce aux efforts de ton père. C’est pour cette raison que tu n’étais pas ceux qui jugeaient la façon de se vêtir, ne manquant pas d’argent, tu as des vêtements lambda dans ton dressing comme de la marque, tu t’en fiches. Tu fais attention à ton apparence car tu aimes être apprêté, mais tu t’en fiche d’avoir les dernières sorties de marque.

Néanmoins, tu es surpris par la ressemblance frappante entre lui et toi, ton regard ne peut quitter le sien. Tu t’approches en laissant quand même de l’espace entre vous deux pour permettre d’avoir chacun son espace vital. Tu te pinces les lèvres avant d’ouvrir la bouche « En même temps, nous sommes de vrais jumeaux donc fallait s’y attendre… Mais, c’est toujours une surprise de le voir en réalité. » avoues-tu en passant un doigt sur l'arête de ton nez pour y réfléchir un court instant. « Bon sang… J’en suis sur les fesses. » soulignes-tu pour ne pas te montrer vulgaire devant la petite qui te regarde avec de grands yeux, faisant passe passe entre son père et son futur oncle. Tu pouvais sentir son malaise et son angoisse à des kilomètres, c’était un peu ton cas, mais personne n’avait le contrôle sur la vie et si tu avais prévu de partir à la recherche de ce fameux jumeaux, Dieu te l’a mis sur ton passage au bon moment.

Tu aurais forcément préféré le voir dans un autre cadre, mais c’était pas plus mal pour autant, tu apprécies que ce soit fait ainsi. « La vie nous réserve de bonnes choses, je n’aurai pas cru te rencontrer sur ma route, aujourd’hui. » lâches-tu en levant la main vers la petite fille en lui tendant un doigt qu’elle attrape après avoir regardé son père sûrement pour avoir l’autorisation. « Elle est adorable et toute belle. » soulignes-tu avant de regarder autour de toi. Le parc commence à se remplir de plus en plus, ton regard se pose sur ta montre. « Eh bien, tu n’as pas dû chercher très loin pour le rencontrer. » indiques-tu d’un ton amusé avant de te montrer du doigt pour appuyer tes propos.

« Dis moi, tu ne voudrais pas qu’on aille dans un endroit plus calme pour discuter ou tu préfères qu’on se cale un autre jour ? » demandes-tu, tu n’aimes pas tellement les endroits bondés à cette heure-ci. Puis, tu commences à avoir faim en sentant ton ventre grogner.

@Ismaël Hamed

Je suis tellement perdu face à cette situation que je ne sais même pas comment rassurer Jasmine. Je vois bien que son regard passe de moi à… mon jumeau et qu’elle semble perdue. Je sais tout ça. Je vois tout ça aussi. Seulement… je ne sais même pas comment expliquer tout ça alors comment le lui expliquer ? Est-ce que je dois lui dire que cet inconnu est mon frère, donc qu’il est son oncle ? Alors qu’on ne se connait aucunement et que je ne sais vraiment pas ce que la vie nous réserve ensuite. C’est bien pour ça que j’aurais aimé le rencontrer sans Jasmine. Je n’aurais pas eu à la confronter à cette situation. Mais, c’est trop tard et c’est arrivé de cette façon. Je n’y peux rien.

Mais, il est là, devant moi, et il se rapproche même un peu. Ce n’est pas plus mal. Je peux remarquer comme ça qu’il n’a pas ce grain de beauté juste sous la mâchoire comme moi. Je suis totalement hypnotisé par son regard. En dehors de la coupe de cheveux, des vêtements et des traits de mon visage qui sont tirés par la fatigue et marqué par les cernes, on est vraiment pareil. Et je me surprends à ne plus ressentir ce vide en moi. Comme s’il me manquait quelque chose pour me sentir entier. Ma mère avait raison dans sa lettre : le vide que j’ai toujours ressenti venait du fait que j’ai été arraché à mon jumeau.

- Je ne savais même pas qu’on était des jumeaux identiques. En fait, je sais pratiquement rien de ma famille biologique, de toi. Tout ce que ma mère m’a révélé dans une lettre est que j’étais né dans cette ville et qu’on m’avait… pris à ma famille alors que j’avais à peine quelques heures.

Je tentais de ne pas utiliser des mots trop violents pour ne pas heurter ma fille qui venait de se lover contre moi. Et alors que lui aussi faisait attention à ses paroles face à la présence de ma fille, j’ai compris qu’on était tous les deux complètement frapper par la surprise. Seulement, j’ai l’impression que je pourrais fondre en larme là, maintenant alors que lui non. Qu’est-ce que je pouvais lui dire maintenant ? Est-ce que je pouvais le bombarder de questions sur ma famille ? Notre famille ? Est-ce que je pouvais déjà réclamer qu’il me présente nos parents ? Ou il était trop tôt ? À moins qu’eux avaient fini par faire une croix sur moi ?

Je ne peux empêcher un petit rictus amer de se dessiner sur mes lèvres lorsqu’il déclare que la vie nous réserve de bonnes choses. Je n’en suis pas certain pour ma part. Elle m’a plutôt réservé mille et un coup bas.

- Je ne suis pas totalement d’accord avec toi sur ce point. Mais, croiser ta route, aujourd’hui, est une sacré chance.

Je sais, j’aurais pu ne pas le contredire, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. La vie n’est pas aussi facile pour tout le monde. Cependant, je ne veux pas que ma fille soit aussi méfiante envers de nouvelles rencontres. Je suis peut-être le seul à porter la poisse. Après tout, Jasmine est un vrai petit rayon de soleil. Alors je l’encourage a attrapé le doigt que mon jumeau lui tend.

- Elle retient de sa mère…, répliqué-je avec un sourire triste alors que je regarde ma princesse.

Elle est le portrait craché de sa mère avec seulement la peau plus basané qu’elle puisqu’elle retient de moi sur ce point. Puis, malgré la tristesse de repenser à Bella, je laisse échapper un petit rire à ses paroles.

- J’ai fais au mieux avec les minces indices que j’avais et malgré toutes les fois où j’ai eu envie de rentrer à Denver pour éviter de… de vous forcer à me rencontrer.

Je me suis retenue à la dernière seconde de lui dire que je ne voulais pas leur apporter la poisse qui me colle au basket. J’ai plutôt opté pour l’autre raison qui me poussait presque à rentrer.

Un mordillement de lèvres répond dans un premier temps à mon jumeau lorsqu’il me propose d’aller dans un endroit plus calme. Ça voudra dire dépenser pour un repas. Après tout, c’est bientôt l’heure de manger. J’ai déjà quelque chose de prêt à la maison. Et avec la visite à l’hôpital pour la morsure de chien que Jasmine a subi il n’y a pas si longtemps, ça m’a vidé les quelques économies que j’avais réussi à faire. Donc, non, je n’ai pas l’argent pour cette « sortie ». Mais, d’un, c’est rare qu’on mange à l’extérieur avec Jasmine et au pire, je n’aurais juste à ne rien prendre moi. Ce ne serait pas plus grave. De deux, je n’ai pas envie de remettre ça à une autre fois. Pas alors qu’il est devant moi.

- Tu as un endroit à proposer où Jasmine pourrait trouver son bonheur ? lui donné-je comme réponse après avoir débattu avec moi-même un court instant. Laisse-moi juste ramasser nos choses là-bas et on va te suivre.

Ne voulant pas perdre plus de temps, j’ai terminé de parler en marchant de reculons jusqu’à notre couverture délaisser. J’ai déposé Jasmine au sol le temps de tout remettre dans mon sac à dos vieux de l’époque où j’étais encore à l’université, c’est-à-dire il y a bien longtemps. Jouets, crayons, cahier à dessin, puis la couverture dans le sac, je me redresse en le balançant sur mon épaule avant de reprendre ma fille dans mon bras.

- On peut y aller, lui signifié-je en lui offrant un peu sourire.

Les propos de ton jumeau était censé puisque tu avais également appris son existence par le biais du carnet de ta mère, quelque temps après son décès. Tu te pinces les lèvres en y pensant, tu lui en avais voulu autant qu’à ton père d’avoir caché cette annonce. Tu pouvais très bien comprendre leur peine d’avoir perdu l’un de leurs enfants qu’ils avaient comblé à la naissance, mais tu t’es sentie vide durant toute ses années comme ci quelque chose manquait à l’échiquier. Tu finis par passer une main sur ta tignasse avant de croiser les bras contre ton buste avant d’ouvrir la bouche et de la refermer, tu pouvais dire quoi à ses propos, tu n’avais aucune explication à lui fournir et tout pouvait sembler être une piteuse excuse pour se dédouaner. Néanmoins, le couple Syed avait été énormément affecté par la perte et avait fait énormément de recherche, tu sais que ton père n’a jamais perdu espoir de le retrouver après trente trois ans de vie. « Cela peut sembler comme une excuse, mais je l’ai appris lors de mes dix ans à peu près… Nos parents ne m’avaient rien dit pour surement pas me blesser, mais ils ont toujours fait des recherches, mais en vain. » son identité avait été changée et quitter la ville aussitôt kidnappé, aucune trace de ce bébé porter disparu et la police n’avait fait que le strict minimum vu que c’était un couple étranger. Merci la discrimination. « Je ne te dis pas cela pour nous dédouaner, mais… ils étaient également des victimes de cet enlèvement. » c’était la stricte vérité, mais tu pouvais comprendre qu’il en veuille à vos parents, mais cela s’était passé tellement rapidement alors que vous étiez en couveuse à ce moment-là et non dans la chambre avec votre mère.

Tu pouvais te douter qu’il n’avait pas eu de vie facile en ayant remarqué son style vestimentaire, ce n’était pas pour le juger, loin de là. Tu étais peut-être un connard, mais tu ne te rabaisses jamais à critiquer les gens sur leur morphologies ou style vestimentaire, tout le monde n’était pas né dans une famille luxueuse. Pourtant, ton père avait toujours eu cette manie de te rappeler cette piqûre de rappel que tout n’est pas acquis et qu’il faut travailler dur pour arriver à un empire comme celui de ton père. Il avait chômé durant des années avant de monter son premier hôtel en ramassant beaucoup de refus et se faisant arnaquer par moment, mais il n’a jamais oublié d'où il venait. Tu étais peut-être riche, du moins ton géniteur, mais vous n’avez jamais pris la grosse tête et toujours en train d’aider les autres dès que possible. « Tu n’as pas tort, c’était dans ce sens-là que je disais cela… Je ne sais pas comment on aurait pu se retrouver sans ce coup de bol. » soulignes-tu d’un ton sincère avant de sentir la peau douce de la petite qui attrape ton doigt en faisant des aller-retour, elle doit forcément être chamboulée de voir deux visages identiques. « Elle a aussi des traits à toi, elle est adorable ! » lâches-tu sincèrement, c’était une simple vérité.

Ton visage se penche sur le côté en plissant les yeux, il pense qu’on a jamais chercher à le rencontrer et le retrouver. Tu as un pincement au cœur, mais tu ne pouvais lui en vouloir. Tu ne connais rien de lui et inversement, il ne pouvait pas se douter de l’envie qui vous rongeait de retrouver cet enfant perdu devenu un homme. « Cela peut paraître hypocrite ou faux, mais je sais qu’il a toujours gardé espoir de te retrouver. Malheureusement, les recherches ne montrent rien de concret… J’espère que tu pourras lui accorder le bénéfice du doute, même si tu n’y crois pas. Néanmoins, nos parents ne t’ont jamais oublié, enfin notre père. » avoues-tu gênée avant de détourner le regard par l’annonce qui suit « Notre mère est décédée lorsque j’avais sept ans. » en te sauvant de ta connerie, de ton impudence. Tu te pinces la lèvre avant de soupirer pour éviter d’y penser pour ne pas sombrer.

Tu attends sagement qu’il ramasse les affaires de la petite en allant l’aider tout en parlant avec la petite avant de prendre la route vers un petit fast-food avec des jeux d’enfants pour le bonheur de la petite. Tu comptais payer pour la totalité de la commande, mais tu crains qu’il le prenne mal surtout que c’était loin d’être de la charité, mais parce que tu l’avais proposé donc normal que tu paies l’addiction. Puis, cela te faisait plaisir donc tu espères qu’il ne le prendra pas mal lorsque tu sortiras ta carte bancaire. Arrivant dans le fast-food au bout d’une bonne quinzaine de minutes, tu commandes un menu au poulet et laisse ton accompagnateur prendre la sienne ainsi que celle de la petite avant de régler la totalité de la commande en attrapant un ballon à disposition pour les enfants. Tu t’accroupis pour lui tendre en penchant le visage « Tu aimes les ballons ? » siffles-tu d’une voix tendre avant d’aller vous installer à une table près des jeux pour avoir accès à la petite pour la surveiller, tu ne pensais pas être aussi avenant avec les enfants. Il fallait dire que tu n’en voyais jamais dans ton entourage, puisque tu faisais constamment la fête. « Je pense qu’on peut faire les présentations, enfin… Je m’appelle Ayan Syed et j'imagine qu’on à le même âge de trente trois balais. » lâches-tu pour détendre un peu l’atmosphère légèrement pesante en attendant votre commande en cours de préparation, cela devrait être rapide puisque c’est un restauration rapide.  

@Ismaël Hamed