L'intensité des émotions tendent à varier selon les jours, la situation, mais dans tous les cas, ça se gère bien et c'est raisonnable. Dans le cas de Tulío, c'est tout l'opposé. Toutes émotions se vivent au plus fort sans aucune capacité à les réguler. Une telle force mène souvent le jeune homme à vouloir faire sortir cette douleur émotionnel sur le plan physique, peu importe comment, pour autant qu'il puisse changer le mal de place. Aujourd'hui, il a opté pour la drogue. Moins apparent, mais tout aussi apaisant. Ce n'est peut-être pas la meilleure option, il en a bien conscience, mais le jeune homme en a quelque peu rien à faire de ça, si ça entraîne sa mort au passage, alors il aura enfin la paix. Malgré cela, malgré son envie de mourir, il continue de chercher de l'aide indirectement. Cette fois, il a contacté Alix, sachant pertinemment qu'iel allait répondre et venir le voir. Il lui a donc donne sa nouvelle adresse et le code pour entrer avant d'aller se coucher sans même prendre la peine de se déshabiller. L'effet est assez fort et le rend amorphe en peu de temps. Incapable de garder les yeux ouverts plus longtemps, Tulío s'endort rapidement et profondément. Malheureusement, partir aussi loin le laisse se perdre dans ses rêves, ses mauvais souvenirs. Le sommeil agité, rien de bien reposant, il semble à la limite apeuré, laissant entendre, par moment, des plaintes craintives, sans compter les larmes qui se laissent aller sans retenu. Il est perdu, perturbé, mais incapable de se réveiller, pris à simplement revivre ces événements qui ont fait de lui ce bordel qu'il est maintenant.

Plus le temps avançait, plus la panique s'emparait du plus jeune. À nouveau, il coulait, s'enfonçant doucement dans les profondeurs de son esprit. C'était loin d'être le meilleur endroit où se trouver pour lui. C'était un enfer, son enfer personnel, qui savait le troubler et lui faire perdre le contrôle de tout. Un frisson secoua Tulío au passage de la main de l'aîné.e dans ses cheveux. La main du plus jeune vint agripper celle posée sur sa joue alors qu'il ouvrit rapidement les yeux. Sa respiration était tremblante, comme son corps au moment du réveil, mais il s'était doucement calmé en voyant qu'il s'agissait de son ami.e. Il poussa un long soupir en relâchant la main d'Alix et il se redressa en position assise, tentant de reprendre contrôle de sa respiration. Hey... Voilà tout ce qu'il arrivait à dire, complètement essoufflé et pas entièrement revenu à lui-même. Il mordu sa lèvre inférieure en baissant la tête et essuya les larmes de ses joues. Un autre soupir lui échappa avant qu'il ne de laisse retomber couché. Doucement, il réussissait à émerger, retrouvant contact avec la réalité. Merci d'être venu. Clairement, la solitude me fait pas aujourd'hui. Non, définitivement, il me pouvait pas rester seul. Trop de choses lui viennent en tête, dont des idées destructrices qui lui seraient réprimandés. Il referma les yeux en serrant son oreiller dans ses bras. Désolé de te déranger pour ça..

Il haussa les épaules en écoutant Alix parler. On lui disait souvent qu'il ne devait pas hésiter à appeler en cas de besoin, mais jamais il ne le faisait. Il ne voulait pas déranger constamment les gens avec ses problèmes. Il n'en voyait aucun intérêt. Il se disait qu'il n'en valait pas la peine. Mais il finissait quand-même Apr le faire, crier à l'aide de façon détournée quand il touchait le fond. Il attendait trop longtemps, certes, mais au final, il le faisait. Il serra sa main sans trop réaliser la force à laquelle il faisait. Ce contact, il en avait besoin. Il avait besoin de sentir qu'il n'était pas seul. Pourtant, la solitude, il en est la cause. C'est lui qui repousse les gens, qui s'isole jusqu'à en devenir fou. À sa deuxième question, il hoche négativement la tête.

Non... Restes ici...

Il ne voulait pas qu'iel s'éloigne un tant soit peu. Maintenant qu'il y avait une présence avec lui, il ne voulait plus de retrouver seul. Même si c'était qu'un bref moment. Même si Alix n'allait être que dans une autre pièce. Le simple fait de se retrouver seul dans sa chambre était trop pour lui, beaucoup trop. Il avait fini par relâcher sa prise, redressant la tête pour le.a regarder. Pourquoi faire cet effort de déplacement pour moi..

Un nouveau soupir traversa les lèvres du plus jeune en écoutant la réponse qui lui était donné. Cette description de l'amitié... Clairement, il n'est pas un bon ami. La seule personne pour qui il sera toujours Présent comme ça, c'est Adao, personne d'autre. C'est comme ça qu'il a toujours été, c'est Adão et lui contre tout le reste. Il n'a jamais eu l'impression qu'il pouvait réellement compter sur les autres à 100% comme il peut avec son jumeau. Tout comme il n'a jamais été assez fort pour être aussi présent pour les autres, alors il a décidé de concentrer son peu de capacité sur son frère. Tulío se redressa brusquement, relâchant Alix au passage et attrapa son téléphone pour le balancer contre le mur. Eh oui, un élan de colère, un changement radical d'émotion, c'était bien lui ça.

Tu devrais pas être ici. Perdre ton temps avec quelqu'un qui te rendrait pas la pareille.

Le jeune homme se lève et se dirige vers la cuisine pour se servir un verre de whisky qu'il descend d'une traite avant de s'en verser un autre. Ce verre, il l'amena avec lui sur la terrasse, s'installant sur une chaise. S'étirant pour ramasser son paquet de cigarettes sur la table basse, il s'en était sorti une pour la coincer entre ses lèvres et l'allumer. Ainsi il pu tirer une longue bouffée avant de la soupirer. Le blond ferma les yeux en fumant tranquille, comme s'il ne venait pas de péter un plomb après s'être tapé une crise de larmes.

La gestion des émotions était sa plus grande lacune et ce n'était pas un secret. Passer de la tristesse à la colère pour ensuite redevenir calme comme si rien ne s'était passé. T'as un sacré problème. Sur ces paroles, il était sorti faire sa vie sur le balcon. Lorsqu'il senti Alix l'entourer de ses bras, il s'était crispé. Quoique quelque peu détendu lorsqu'iel le lâcha, trop brièvement. De nouveau tendu, il descendit son verre avant de le poser. Lâches. Moi. Son ton de voix était agressif et froid. Définitivement, il n'avait pas envie d'être touché. Il bougea un peu pour se repositionner, s'éloignant d'ellui. Tulio n'était pas d'humeur soudainement. Si tu veux un verre ou une clope, demandes, mais je touches pas à mes affaires comme ça. Il n'était pas nécessairement dérangé par l'idée de partager, mais là, maintenant, il en avait pas du tout envie. Cela dit, il avait quand-même posé son paquet de cigarettes sur la table pour qu'ellui puisse en prendre si voulu. Il se leva et s'approcha de la rambarde pour regarder en bas. Là, maintenant, il avait juste envie de se jeter en bas de l'immeuble et son sourire le disait bien. J'me demande combien de temps ça prendrait.