Devant la porte de chez Lee, je venais d'arriver, les bras chargés, et le coeur en proie à des questionnements que je n'arrivais pas à éloigner de moi. Les mots de la femme que nous avions rencontré au restaurant, l'autre soir, me tournaient encore et encore dans la tête.
La peur, lorsque la crise allergique de Lee avait commencé, et même si, heureusement, il avait eu son epipen dans la poche, la douleur de le voir partir en ambulance, le tout était encore bien trop frais, et insoutenable sur le moment. Je lui avais promis de le rejoindre rapidement, mais évidemment, je n'étais que sa copine, pas un membre de la famille ni sa femme, alors la salle d'attente avait été mon unique droit d'attente, avant de le retrouver enfin...

Au départ les paroles de cette femme n'étaient pas ce qui m'avaient préoccupé le plus, je voulais juste qu'Honey aille bien, qu'il soit en sécurité, loin de cette allergie qui aurait pu lui couter la vie... Mais ensuite, lorsque la solitude de ma chambre à l'université, avec les cartons à faire pour notre départ en vacances était là... J'avais repensé à ses mots.
La peur, la tension quand elle m'avait parler de violence, de douleurs, de coups... Lee n'était pas comme ça, elle devait se tromper, ce n'était pas lui... Mais sa manière de me regarder, de dire ses mots... Le doute avait été semé en moi... Grandissant lentement quand je collais les morceaux du puzzle un à un... Sauf qu'il n'y avait qu'une personne qui serait en mesure de me dire si ces propos étaient vrai ou non... Lee. Si l'hésitation à croire cette femme s'installait, une des choses qui ne bougeait pas , c'était mon amour pour lui... Mon coeur qui se battait de toutes ses forces contre la raison, lui qui battait pour cet homme qui avait changé ma vie, et mon cerveau qui lui tentait de comprendre, de me faire trembler de peur en imaginant cette femme sous les mains de l'homme que j'aime...

Devant sa porte, je sonne, j'ai pris des pizzas, du tiramisu, le tout sans aucune arachides et surtout des raisins, comme il le désirait... Mais mon ventre se serrer, car les questions, ce soir, allaient sans aucun doute nous mettre dans un état qu'aucun de nous ne désirait. "Honey c'est moi...Tu es là?"



@Lee Corliss <3

Il n’est pas dans son assiette et ça se comprends, la crise était trop récente, et il avait besoin de repos. La journée, j’avais été en cours, nous étions en fin d’année, c’était beaucoup de révision pour résumer l’année, de travaux pratiques sur des mises en situations, mais j’avais eu la tête ailleurs… Là où j’aurais voulu être … Avec lui… Même si j’avais aussi des questions à lui poser. Cette femme disait-elle vrai ? Il était temps de le savoir. Même si mon coeur tremblait de peur à ses futures réponses.

Lorsque la porte s’ouvre, à son visage, on ne peut louper la fatigue. Je retire rapidement mes baskets dans le hall, et avance vers la cuisine pour y déposer le repas que j’ai ramener. « Je sais… C’est pour plus tard, si tu préfères, et je t’ai ramené du raisin aussi. »
Je me tourne quand le verre se retrouve dans sa main. Je fronce les sourcils. « Je comprends, tu es fatigué, et c’est normal… »

Je m’approche de lui et l’envie de le serrer dans mes bras est si grande… Sauf que l’ombre du regard de cette femme plane au dessus de mes envies. « Honey… Tu ne devrais pas boire avec ce qui c’est passé, juste un jour ou deux… » Je croise son regard et la boule dans mon ventre noué se serre un peu plus.  "Je… On peut juste discuter un peu ?" Je lui tends la main et m'installe dans le canapé.

@Lee Corliss <3

Lorsque Lee souire, je sens la lourdeur des derniers jours en lui, ce besoin de le sentir contre moi, de retirer son mal… Il est si fort, mais je dois le retenir, … Encore un peu le temps de la vérité… Je dépose le verre sur la table, je n’en ai pas besoin et je ne bois pas. Encore moins si je dois prendre soin de lui. Ma main tendue vers lui, et les mots de cette femme qui résonnent trop fort dans ma tête… Si mon coeur a envie de les faire taire, de les ignorer, ma raison elle tremble trop fort, je dois savoir… Je le laisse s’installer.

Il ne veut pas parler. je soupire doucement et le laisse poser sa tête sur mes genoux. Ma main dans un réflexe et une envie mordante vient caresser ses cheveux. « Je suis désolée… Mais … Je.. je dois te demander une chose, .. Juste une… » pour commencer, parce que si la réponse était oui, d’autres questions viendraient, elles seraient inévitables. Alors courageusement, ne tournant pas autour du pot, toujours ma main dans ses cheveux, fermant les yeux, je laisse les mots échappés d’entre mes lèvres. « Est ce.. que tu connais la femme, qui nous a servi l’autre soir ? » La voix tremblante que je n’ai pas contrôlé, le coeur qui bats trop fort, je dois juste être sûre que cette femme raconte n’importe quoi… Qu’elle ment, tout ça est faux…


@Lee Corliss <3

Ma main caresse ses cheveux, et je trouve le courage de lui parler, de lui demander, de vérifier que les dires de cette femme étaient vrais… pas tous, ce n’est pas possible, je ne veux pas le croire. Ses soupirs me déchirent le coeur, il la connait. Elle disait vrai… Je sens mon coeur se serrer plus fort dans ma poitrine, et s’il était l’homme qu’elle m’a dépeint… Ou alors simplement il ne veut pas parler, il est bien trop fatigué.

Mon esprit tente encore et toujours d’être rationnel, mais au fond de moi cette inquiétude ne me quitte pas, et l’envie, non le besoin d’une réponse est encore plus nourri quand il se lève rapidement et que je retire ma main, la laissant en suspend le temps de le voir s’éloigner vers l’escalier. Mon regard ne le quitte pas, Ne sachant pas si c’est un geste de fuite afin de ne pas affronter la vérité ou juste la lassitude et la fatigue, et moi… Je suis partagée entre l’idée de fuir tout de suite, loin, de honte d’avoir un jour douté de lui, ou … Le rejoindre et le serrer contre moi, lui jurant de ne plus jamais évoqué cette femme, et ses mensonges… Qui n’en sont pas tellement.

Yeux toujours vers lui, je me lève lentement en écoutant ses mots, son ex.. Elle me l’avait dit. Il avait raison , je n’avais rien demandé et je n’avais jusqu’à ses révélations, pas besoin de savoir… Les autres femmes avant moi étaient du genre à me terrifier, car elles devaient être, et cette Manuela le confirmait, plus belle, plus interessante que moi… Ma confiance toujours mise à rude épreuve, mais cette fois c’était une toute autre confiance qui était là sur le fil… Je secoue la tête en bas des escaliers et monte quelques marches.. « Je suis désolé mais elle… Elle m’a parlé de toi, Elle m’a menti..Enfin tu … tu n’aurais jamais fais ce qu’elle a dit… N’est ce pas ? Tu n'es pas comme ça ? » N’arrivant pas à sortir les mots si violents d’entre mes lèvres, elle avait eu ce regard…. Qui ne pouvait pas mentir et pourtant… Je ne voulais pas la croire, je n’y arrivais pas, pas entièrement, j’avais besoin qu’il me le dise. Lui…

Il est loin,… Depuis le restaurant, depuis sa réaction allergique, et depuis ses mots ceux de cette femme qui ont eveillé en moi ce doute…Et là physiquement il s’éloigne, c’est douloureux de le voir si distant, et je ne peux tenir ce vide entre nous, je tente de le combler, m’approchant, j’ai juste besoin de quelques réponses ,qu’il me confirme que cette femme ment, qu’elle n’est qu’une affabulatrice et qu’elle tente juste de le récupérer… Même si dans ses yeux, la sincérité, et l’inquiétude était légèrement trop présente pour ne pas éveillé ce doute et me rendre anxieuse face à la réponse que je lui demande.

Lorsque je bute sur mes mots, je trouve la force de le regarder, de lire dans ses yeux le choc de ma question, de voir la vérité, s’il allait me l’avouer…Lee ne m’avait jamais menti. Honey évitait beaucoup de question mais il me mentait pas… Et là quand son corps semble se tendre, sa voix est trop calme, comme calculée… Je monte une marche, je dois m’approcher plus près, je veux qu’il me confirme ce mensonge.

Je sursaute quand les injures de Lee me parviennent, secouant la tête. Non je ne la croyais pas.. Enfin j’aurais aimé ne pas le faire… Je reste juste devant les marches, mais monte jusqu’au palier. « Si elle mentait pourquoi elle… Semblait si … paniquée ?  Lee.. Elle m’a dit que tu l’avais frappé… » Je finis ma phrase dans un murmure. « C’est … vrai ? Tu as été violent avec elle ? » Laissé pour morte, c’était ça ses termes… Il n’avait pas pu faire ça. Impossible… Et pourtant mon corps tremblait, la peur, la trahison, l’amour tout était trop , trop d’émotion pour un si petit être et j’avais besoin detout laisser sortir.