Lucas est surpris de l’aisance avec laquelle il parvient à suivre Maximilian jusqu’à chez lui. Il n’ose pas songer à la dernière fois qu’il a suivi quelqu’un chez lui, car il s’agit du frère de ce dernier, a une époque où Lucas n’avait jamais envisagé de devenir la proie d’un déséquilibré ou malade sexuel. Aujourd’hui, c’est à peine s’il dérogeait à ses routines qui lui assuraient un contrôle sur son existence. En l’espace de quelques heures, il avait détourné son existence d’une routine qu’il avait mis en place pour se protéger, amoindrir ses angoisses au maximum. C’est déroutant de constater que la présence de Maximilian à ses côtés, lui permet de retrouver une notion de normalité qu’il n’avait plus jusqu’alors. Découvrir un appartement, c’est comme découvrir l’âme de son propriétaire. Il n’imaginait pas qu’un appartement puisse être aussi classieux. Son studio étudiant fait pâle figure en comparaison, mais cela n’a pas d’importance. Ce qui frappe son esprit, c’est à quel point l’odeur de Maximilian embaume l’espace et l’intensité que ce fait a sur ses sens. C’est déroutant d’être sensible à ce point. Il ne doute pas qu’il doit être victime d’un dérèglement hormonal. Peut-être que les médicaments ont cet effet ? Il aurait été plutôt prompt à croire qu’ils supprimaient toute libido. Malheureusement pour lui, ce n’est pas le cas et l’humidité de ses vêtements lui rappellent à quel point, il avait pris du plaisir sous ses lèvres, sous ses doigts et son corps imposant. La simple pensée le fait frissonner de nouveau. Il faut vraiment qu’il parvient à se dérober de ces pensées impures. Une bonne douche en solitaire devrait lui permettre de se défaire de ces pulsions qui démangent son organisme. Il prend les devants, car il se sent fébrile de nouveau. Il lui donne des indications sur les pièces de la maison. Lucas suit ses mouvements du regard, s’efforce de se défaire de la pensée qu’il pourrait l’observer se mouvoir pendant des heures. Il fait de son mieux pour garder un rythme de respiration stable. Il le suit telle une ombre, car il ne sait pas trop quoi dire ou faire que de demeurer silencieux et de le suivre. Il l’accompagne au creux de la salle de bain qui lui semble plus grande que son salon, ce qui lui arrache un sourire amusé. Lucas est dans un état second. Il ne prend pas réellement conscience de ce qui est en train de se produire. La voix de Maximilian brise le silence. Le timbre de sa voix est agréable. Il a quelque chose de rassurant même s’il avive d’autres sensations qu’il s’efforce de garder sous silence. Il récupère les serviettes qu’il lui tend. Son geste est mécanique. Il y a trop de données, trop de choix qui lui sont donnés. Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Sa question le fait sortir de sa léthargie dans laquelle il semble s’être englouti durant ces dernières minutes. Il se tourne vers Maximilian pour retrouver son regard concerné posé sur lui. Il déglutit difficilement. Il sait qu’il attend sa réponse pour agir, se retirer, vaguer à la préparation du repas, pourtant, les mots ne sortent pas immédiatement.

« Je ne sais pas. » Il admet dans un pieux aveu alors qu’il se sent gêné d’émettre ce genre de confidence. Il ignore s’il se sent d’être seul avec tant de possibilité à sa portée.

« Je… » Il débute en se pinçant la lèvre alors qu’il prend une grande inspiration.

« Je pense que ça devrait aller. » Il tente de rassurer à la fois son hôte et lui-même. Il prend conscience de la confusion de ses propos.

Il se sent frustré d’agir de la sorte alors il baisse la tête pour observer les ustensiles qui sont dans le creux de ses bras. Ses propos vont assurément inquiéter son hôte, c’est évident. Ce qu’il voudrait éviter, mais en même temps, Lucas ne sait pas mentir. Un soupir à fendre l’âme s’extirpe de ses lèvres alors qu’il cherche quoi dire pour exprimer ce qu’il ressent à cet instant.

« Si je m’écoutais, je te demanderais de prendre un bain avec moi, mais c’est clairement une mauvaise idée, car je suis excité rien qu’à sentir ton odeur qui plane partout dans ton appartement. Cela ravive des pensées impudiques. Du coup, je me sens comme un con, car je ne sais pas quoi choisir, ni quoi faire, car j’ai honte… » Il ajoute en venant relever son regard perdu vers le sien.

honte d’en venir au point de devoir me masturber chez toi pour contenir mes pulsions malades.  

Il doute encore du bien fondé de l’idée d’être là, dans son intimité, dans un appartement qu’il a sans doute partagé avec sa femme avant que son couple batte de l’aile. Il n’est pas dupe. C’est le genre d’appartement qui porte la touche d’une femme qui a le sens de l’esthétique, du luxe. Il n’y reconnait pas ce qu’il pense être l’essence de Maximilian. Il vient cacher son visage dans les effets fournis, comme si ça pouvait lui permettre de disparaitre. En vrai, c’est ce qu’il ressent à cet instant, car il se sent complètement désemparé par rapport à tout. Absolument tout…

Il se sent désemparé par les propos qu’il vient de tenir. Seulement, il ne sait pas faire autrement. Lucas fait partie de ses âmes qui ne savent pas déformer la vérité. Sans doute parce qu’il sait à quel point cela peut être difficile de gérer des émotions quand on les garde pour soi. La gêne l’oblige à tenter de se cacher, car il ne peut s’empêcher de sentir ses joues s’empourprer face à cette envie qui vient se loger dans sa poitrine. Pourtant, cela est ce qu’il aspire s’il est honnête avec lui. Il sait que ce n’est pas une bonne idée, mais l’envie est là et il ne peut rien faire contre cela. Il sent Maximilian se déplacer dans la pièce. Il le sent le contourner pour se diriger vers la baignoire, l’extirpant de ses pensées. Il le suit naturellement du regard, agir en préparant la baignoire pour un bain. Lucas l’observe sans rien dire, résolument dérouté, mais légèrement excité, sans même s’en rendre compte. Le regard que lui lance Maximilian ne fait que renforcer l’excitation qui le gagne. Cette manière qu’il a de le regarder le trouble terriblement. Une agitation qui s’affermit sous le contact de cette menotte qui glisse dans sa nuque alors qu’il se penche auprès de son oreille pour murmure un ordre. Un ordre qui fait battre son cœur d’une manière curieuse. Il en frissonne d’un plaisir qu’il ne devrait pas ressentir. Pourtant, son corps est déjà en train d’agir. Il dépose les serviettes contre le plan de travail à côté de lui alors qu’il vient retirer son débardeur. Son regard se retrouve à errer sur la silhouette de son hôte. Il captive son attention. L’apparition de ses muscles saillants et imposants est délicieuse. Il est un bel homme. Un bel homme qui se dévoile dans son entièreté, lui offrant la possibilité de le voir dans son plus simple appareil. Il lui est impossible de rester de marbre. Encore plus lorsqu’il lui offre ce sourire. Il ignore à quel point, il avive ses pulsions, ses envies impropres de le séduire, de l’inciter à le soumettre à sa volonté juste pour le plaisir de ressentir cette ivresse dont il est privé depuis trop longtemps. Il en frissonne, partagé entre ivresse et horreur. Maximilian lui tend la main pour l’inciter à le rejoindre. Il lui indique qu’il est là pour lui. Il est prêt à le soulager comme il peut. Une attention qui est bienveillante, bien loin de l’image impudique qui vient se loger dans son esprit malade et excité à l’idée de le sentir contre lui de nouveau. Ce manque de luxure le rend particulièrement impudique. C’est frustrant, mais il ne peut que faire avec. Il ne peut s’empêcher de songer que peut être l’idée ne déplait pas à Maximilian. Il n’a pas l’air d’être dévasté par ce qu’il s’est passé plus tôt. Son ordre l’incite à faire un pas de plus, à se rapprocher de lui. Il finit par se défaire de son jogging et de son boxer humide. Ces vêtements retrouvent ceux de son hôte au sol de la pièce. Ils se retrouvent nus face à l’autre. Maximilian est légèrement plus grand que lui, mais il est bien plus imposant qu’il peut l’être. Son regard est ancré dans le sien alors qu’il vient lui prendre la main. Il place sa confiance en lui. Il n’ose agir, car il craint ce qu’il pourrait faire. Il préfère alors lui laisser le pouvoir, de l’inciter à prendre la place qu’il veut qu’il prenne. Il est de toute façon bien incapable d’aligner deux pensées cohérentes tant il est excité et perturbé par ce qu’il éprouve face à cet homme. Il serre juste sa main pour lui donner son assentiment alors qu’il se remet à son bon vouloir, prêt à suivre les ordres qu’il lui donnera.