Cela le rassure qu’il ne lui en veuille pas. Il ne semble pas regretter ce qu’il vient de se passer et lui indique qu’il se sent bien là, à ses côtés. Il le rassure avec un petit sourire et un mouvement de tête pour lui faire comprendre qu’il n’a pas besoin de s’excuser, il n’a pas réveillé de mauvais souvenirs. Il a pris beaucoup de plaisir à être la proie de son ambition et la vérité, c’est qu’il ne verra aucun inconvénient à le laisser faire à nouveau s’il le désire. Ce qu’il s’abstient de lui indiquer, car il est légèrement décontenancé par ses propres émotions. Il se sent tellement bien à ses côtés. Il se sent en sécurité et ses touchers ne font que renforcer cette sensation d’apaisement qu’il lui procure, bien que ça le rend fébrile. Pourtant, il s’extirpe de la baignoire. Ils sont restés bien trop longtemps dans l’eau qu’il peut sentir le bout de ses phalanges flétri. Néanmoins, son regard ne peut absolument pas se soustraire de sa propre volonté de glisser sur le corps appréciable de son hôte. Maximilian lui plait assurément. Il décline sa proposition de se rendre dans sa chambre. Il préfère passer du temps à faire sa connaissance. Il n’a pas pour souhait de faire tourner ce semblant de relation autour d’une sexualité prononcée. Il n’en est pas forcément fier, même s’il ne peut pas dire qu’il a détesté. Il ressent des sensations ambivalentes à ce sujet. Surtout que dans le feu de l’action, ils en ont oublié des précautions. Ce qui ne lui est jamais arrivé. Du moins avant sa séquestration. Se souvenir de ce fait devrait l’ébranler, mais ce n’est pas vraiment le cas. Il se rend compte qu’il fait confiance à Maximilian, mais évoque le sujet, car cela lui semble important.

Maximilian s’excuse à nouveau. Il se rend compte que ce dernier le fait souvent. Est-ce qu’il donne l’impression de pouvoir se briser à la moindre question ? Il suppose et il ne sait pas trop quoi en penser. Il ne l’était pas avant cet incident qui a changé beaucoup de choses dans sa vie, mais il faut bien admettre qu’il ne se reconnait pas toujours dans ses propres réactions. Il ne se raidit pas quand il le voit s’approcher de lui. Cette réalité est résolument troublante, alors qu’il se tient éloigné de tout contact avec autrui. Le toucher de ses doigts sur sa peau le fait frissonner. Sa question est légitime. Peut-être fait-il référence au fait qu’il y a quelque chose d’étrange dans le fait de reprendre sa vie sexuelle avec le frère de celui qui est la cause de ses traumatismes ? Cela l’est, assurément, mais il n’est pas déçu. Il n’y a aucune forme de dégout non plus. Si ce n’est qu’il le sentiment de le faire aller à l’encontre de sa propre nature. Après tout, Maximilian lui a indiqué qu’il avait toujours été hétérosexuel avant d’être troublé par lui.

« Non, je ne suis pas déçu. Bien au contraire, j’ai adoré chaque seconde. J’ai aimé me perdre dans tes bras. » Il lui indique dans un murmure comme si c’est un secret qu’il souhaite concéder rien qu’à lui.

C’est certain qu’il ne risque pas de crier sur les toits qu’il a partagé une étreinte torride avec celui qui l’a sauvé et qui se trouve être le grand frère de son séquestreur. Il est fort à parier qu’on le prendrait pour quelqu’un qui a un esprit étrange. Il sait bien que c’est le cas.

« Et toi ? Tu n’as jamais été attiré par un homme… avant moi. Est-ce que ça te convient ? » Il le questionne à son tour tandis qu’il sent son corps se soumettre totalement à la pression de ses doigts contre sa nuque.

Le toucher est délicat et appréciant. Il aime bien trop son toucher et sa respiration se fait lente et régulière tant cela l’apaise. Il lui confirme qu’il aime ce qu’il regarde et cela le rassure tout comme cela le trouble. Un trouble qui s’accentue lorsqu’il sent ses lèvres alors qu’il l’attire contre lui. Il gémit contre ses lèvres, résolument sensible à cette initiative et à son toucher. Ce côté tactile l’envoute. Il a les paupières lourdes lorsqu’il s’éloigne de ses lèvres. Il est perturbé, car il se sait sensible.

« Je pense que ça serait une bonne idée. Je crains d’avoir envie de te séduire à nouveau alors… » Il lui indique dans un ton qui se veut franc.

Ses joues s’empourprent légèrement tandis qu’il s’éloigne de lui-même pour le suivre dans sa chambre. Il évite de s’attarder sur la pièce et le mobilier. Il récupère les vêtements qu’il lui tend. C’est étrange de revêtir un de ses boxers. D’ailleurs, il est plus large que sa taille habituelle, mais il évite de rester trop longtemps sur cette pensée. Il glisse un pantalon de jogging autour de sa taille ainsi qu’un T-shirt qu’il lui tend. Il se note qu’il devra lui rendre à une prochaine occasion et cela lui plait d’avoir une occasion de pouvoir le faire.

« Cela n’est pas un peu étrange de continuer à vivre dans une maison qui porte encore la trace de ton ex ? » Il questionne simplement, par simple curiosité.

Il la pose, car c’est une réflexion qu’il s’est faite plus tôt et qui vient lui frapper son esprit tandis que ses prunelles glissent sur la pièce. Il est évident qu’une femme y a vécu. Rien que le choix du linge l’indique. Prenant conscience que sa question est peut-être mal formulée, il ajoute.

« Enfin je veux dire que cela doit peut-être réveiller de la nostalgie parfois, non ? » Il murmure en venant porter son regard vers le sien.

De son côté, il aurait naturellement envisagé de changer d’appartement, de lieu de vie. C’est ce qu’il a fait lorsque le procès s’est terminé. C’était un moyen pour lui de commencer une nouvelle vie.

Lucas écoute attentivement la réponse de Maximilian. Il lui a déjà précédemment indiqué qu’il n’a jamais regardé un homme comme il peut le regarder, mais l’entendre lui annoncer qu’il n’aspire pas à regarder un autre que lui, cela le trouble profondément. Il semble être son exception et il se questionne sur les raisons, mais il ne se sent pas capable de formuler ses pensées. Sans doute parce que ça lui plait d’être son exception et qu’il n’a pas envie de la perdre. Par conséquent, il ne dit mot, se laisse embrasser, apprécie la pression de ses lèvres contre les siennes qui lui procurent une sensation de bien-être qu’il éprouve peu depuis ce qu’il a vécu. Il le suit obligeamment jusqu’à la chambre, s’empare des vêtements qu’il lui tend en se contentant de lui offrir un sourire reconnaissant. Il les enfile simplement sans se faire prier, évitant de trop laisser son regard fureter dans cet environnement qui porte encore les séquelles d’une vie à deux avec une femme. Il pose cette question sans arrière-pensée. Il laisse sa curiosité s’exprimer, se sent à l’aise d’aborder ce sujet qui ne le concerne pas totalement, mais qui lui permettra d’en savoir plus sur son hôte et sauveur. Ce dernier glisse sa main dans ses cheveux et lui répond avec cette franchise qui semble lui coller à la peau et qui le rend sécurisant. Il est ce genre de personnalité qui s’exprime sans chercher à enrober la réalité. Ce qui est plutôt rare, mais qui fait sans doute qu’il apprécie sa compagnie. Ses prunelles émeraude le regardent avec attention et bienveillance. Les choses sont claires de son côté. Il laisse du temps à sa femme que leur histoire est terminée. Elle sait qu’il n’a plus de sentiments pour elle. Il compte aller de l’avant. Ce qui est une bonne chose, il se dit. C’est important d’avoir cette envie pour éviter de regarder derrière son épaule comme il lui arrive trop souvent de le faire encore… Maximilian semble avoir cette aisance de ne pas laisser le passé le conditionner. Il attend patiemment que sa femme se fasse à l’idée pour parler de divorce.

A l’entendre, il a le sentiment que cela le laisse indifférent. Un peu comme si ses émotions étaient compartimentées et imbriquées dans des cases. Cela le perturbe, car il se dit que lui aussi pourrait subir ce genre de dissociation de la part de son hôte. Il soupire, car cette idée est idiote, puisqu’il n’est que son sauveur et qu’il n’est pas dit qu’ils seront plus que deux hommes qui ont assouvi un désir commun avant de prendre à nouveau leur chemin chacun de leurs côtés. La vérité est qu’il ignore la direction que va prendre cette relation. Il s’intime à ne pas se parasiter le cerveau et accepter de voir comment les choses vont évoluer. Après tout, il n’est jamais bon de trop réfléchir, il le sait mieux que personne. Par conséquent, sa silhouette le suit du côté de la cuisine où Maximilian semble avoir pris place. Il lui propose quelque chose à boire.

« Un soda s’il te plait. » Il lui répond simplement alors qu’il vient prendre place sur un siège du plan de travail qui se situe dans ce coin cuisine de l’appartement de son hôte du jour.

Il le remercie lorsque la boisson apparait dans ses menottes qui viennent s’enrouler autour de la canette fraiche. Maximilian reprend la parole et il doit bien admettre qu’il aime sa propension à couper le silence que lui mettrait naturellement entre eux. Lucas n’a jamais été un grand extraverti, mais les conséquences de sa séquestration l’ont fait s’enliser dans son interversion qui lui semble plus rassurante que d’être en contact avec autrui. Maximilian lui indique qu’il a déjà regarder pour louer un appart, plus petit que celui-ci. Il semble trop grand pour lui et il lui fait part qu’il n’a pas vraiment d’idée sur le quartier de préférence. Il lui demande des conseils à ce sujet. Le fait qu’il implique son avis à ce sujet le surprend, mais ça lui procure également une sensation de satisfaction qui est peu commune. Désireux de lui apporter un conseil digne de ce nom, il réfléchit soigneusement à cette question. Il lui faut quelques secondes pour trouver la réponse la plus sensée qu’il soit.

« Je dirai un quartier qui sera pratique pour toi afin d’être à mi-chemin entre ton lieu de travail et de tes centres d’intérêts ? Cela te permettrait d’avoir peut-être un ou deux quartiers sur lesquels te pencher. Qu’en penses-tu ? » Il le questionne, car il a bien conscience que sa manière d’appréhender les choses n’est pas toujours celle qu’on les autre.

On le trouve parfois trop terre à terre. Il se trouve bien trop émotif désormais. Il préférait quand les choses étaient simplement factuellement celles qu’il supposait au premier coup d’œil. Aujourd’hui, il est bien plus prisonnier de son esprit que par le passé. Chacun de ses mots ou actions est soigneusement réfléchis. Il boit une gorgée de sa boisson avant d’ajouter.

« Le plus important est que tu parviennes à trouver un lieu de vie où tu te sentiras chez toi. C’est le plus important. »

Son sourire bienveillant vient ourler ses lippes tandis qu’il l’observe préparer le repas. Il s’efforce de lui tenir compagnie à défaut de pouvoir l’aider à faire quoi que ce soit. Il n’est pas un grand cuisinier et il ne voudrait pas le déranger en cuisine. Seulement, il se souvient d’un élément dont ils ont échangé par SMS quelques jours auparavant.

« J’ai le souvenir que tu as évoqué ton souhait de devenir instructeur. Est-ce un projet que tu poursuis toujours. Tu as pu te renseigner sur la marche à suivre ? » Il le questionne simplement.

« Pour ma part, je compte creuser le sujet sur mon identité. Le test ADN semble la meilleure approche pour en être certain. J’évite de trop y songer, mais clairement si je suis bien ce Lawrence… Je vais avoir beaucoup de travail à faire sur moi. Encore plus que présentement. J’ignore si je suis prêt à accepter les conséquences de cette possible vérité. Après tout, j’ai mis tellement de temps à me construire quand j’étais enfant à cause de cette amnésie. » Il lui indique dans une confidence qu’il conclut par un soupir en prenant une nouvelle gorgée de sa canette.

La vérité est qu’il ne prend pas immédiatement conscience de ce qu’il vient d’évoquer et le poids que ses confidences peuvent avoir sur son interlocuteur.