Home coming (ft. Nymphéa)
GOOD MORNING NEW YORK
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 :: New York City :: queens :: Jamaica Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Home coming (ft. Nymphéa)
« Matt Hammonds »
•• habitant(e) du queens
Matt Hammonds

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•• Date d'arrivée : 21/02/2024
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•• Nationalité(s) : américaine
•• Statut marital : en couple et fou amoureux de la plus belle des artistes
•• Orientation sexuelle : Hétérosexuel, il ne s'est jamais posé de question et de toute façon il n'a d'yeux que pour sa jolie voisine
•• Métier / études : militaire en retraite pour invalidité suite à un traumatisme devenue assistant coach pour les Westchester Knicks l'équipe de G-league de New-York
•• Quartier d'habitation : Queens
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Matt Hammonds
Lun 1 Juil - 12:06
Home coming


Dimanche 16 juin, tard dans la nuit.

Bouleversé, désorienté telle une boussole qui ne serait plus capable d’indiquer le Nord. Voilà comment Matt se sentait. La semaine avait été difficile, éprouvante sur tous les plans. Le retour à la base militaire avait fait remonter des tas d’émotions enfouis depuis l’accident, les images de la scène d’horreur qu’il avait vécu, déjà intenses habituellement, s’étaient encore intensifiées. Malgré tout, il s’était pliées aux exigences, il avait fait ce que l’on attendait de lui, sans broncher, comme toujours. Seule satisfaction de la semaine, il avait réussi ses tests physiques haut la main, l'entrainement intensif qu'il s'était imposé avait payé. Même au tir, alors qu’il n’avait pas touché d’arme depuis de longs mois, incapable de se rendre dans un stand de tir et qu’il sentait les tremblement involontaires de ses mains au début de l’exercice, il avait livré une prestation plus que correcte. Concernant les tests psychologiques, il en avait été tout autrement. Evidement, il lui avait été reproché vivement de ne pas avoir suivi avec régularité une thérapie depuis sa sortie de l’hôpital comme cela lui avait été demandé. Peut être qu’il aurait dû effectivement mais il avait eu cette sensation que les quelques séances auxquelles il s’était rendu lorsque les cauchemars et les reviviscentes étaient devenus trop réguliers, trop handicapants, ne l’avait pas aidé. Lui, il n’avait pas envie de parler de ce qui était arrivé, vivre avec le traumatisme qui était le sien était déjà assez difficile, peut être trop difficile même. Il n’avait pas envie de revivre encore une fois des évènements qu’il avait déjà dû détailler à voix haute à de multiples reprises pour permettre à ses supérieurs de comprendre ce qui s’était passé.

Le vendredi, en début d’après-midi, le verdict était tombé : mise à la retraite pour invalidité en raison de ses problèmes psychologiques persistants qui le rendaient incapable de retourner sur le terrain parce que, d’après les spécialistes, cela faisait de lui une personne aux réactions peu prévisibles surtout en situation de stress intense. Retraité à 28 ans, la nouvelle même s'il aurait pu la prévoir, n'était pas facile à encaisser. Un reclassement lui avait été proposé sur un poste administratif qui n’impliquerait plus de départ en mission et plus réellement d'exposition au danger mais, sans même prendre le temps de réfléchir il avait refusé. Il s’était engagé dans l’armée pour aller sur le terrain, par pour rester tranquillement dans une base militaire, s’il ne pouvait plus aller sur le front alors il ne resterait pas à l’armée. Il préférait rentrer à New-York et tenter de reconstruire une nouvelle vie loin des traumatismes qu’il avait vécu. Parce que, le simple fait de se retrouver dans cet environnement militaire le mettait désormais mal à l’aise, il fallait qu'il se rende à l'évidence. Il savait la chance qu’il avait eu de survivre mais il avait l’impression que personne ne comprenait le calvaire que cela représentait de vivre avec les séquelles psychologiques qui étaient les siennes, pas plus ici que parmi les civils. Il aurait dû rentrer le soir même à New-York, retrouver les siens, ses amis et, celle qui faisait désormais battre son coeur, Nymphéa, leur apprendre qu’il ne partirait plus, que cette vie était terminée pour lui mais, ça n’était pas ce qu’il avait fait. Au lieu de ça, il avait éteint son téléphone, loué une voiture et il avait passé deux jours seul face à lui même au beau milieu de la nature d’un parc national texan. Il savait que disparaitre sans donner de nouvelle ne serait une solution à aucun problème mais… il avait été incapable d’agir autrement, trop secoué pour pouvoir agir de manière rationnelle.

Ça n’était qu’au bout de deux jours complets, après avoir marché des kilomètres à travers les grands espaces qui obligeait à un peu d’humilité du parc national de Big Bend, qu’il avait repris contact avec la réalité. Il avait rallumé son téléphone, dès qu’il avait eu du réseau, il avait constaté les dizaines de messages inquiets et appels laissé sans réponse de sa part. Il avait soupiré, conscient du comportement égoïste qui avait été le sien puis repris la voiture pour retourner à l’aéroport. Cette escapade silencieuse ne lui avait apporté aucune réponse mais il se sentait maintenant prêt à rentrer chez lui et à affronter la réalité. Et il avait besoin de la retrouver elle. Nymphéa. Elle ne le connaissait pas avant l’accident, ils s’étaient rencontré dans un moment de vulnérabilité et il avait cette sensation d’être si lié à elle qu'elle pourrait comprendre. Leur relation avait évolué si vite et elle lui avait manqué, plus qu’il ne l’aurait imaginé sans doute, pendant toute cette semaine. C’était à elle qu’il avait écrit en premier, une fois son vol réservé pour lui dire simplement qu’il allait bien et s’excuser surtout. Et puis, ils avaient convenu de se retrouver à son appartement dès qu’il arriverait. Il avait besoin de la voir, il devait lui expliquer ce qui s’était passé, il fallait qu’il parle à quelqu’un et c’était à elle qu’il avait envie de parler en premier. Parce que, depuis leur première rencontre il n’avait jamais ressentit aucun jugement de sa part, parce qu’elle était consciente des blessures qui était les siennes sans qu’il ne les aient vraiment évoquées franchement avec elle et parce qu’elle devait savoir, parce que s’il avait un avenir quelque part c’était avec elle qu’il le voyait, même si cela pouvait paraitre rapide, ils ne se connaissaient que depuis quelques mois. Quelques heures plus tard, la nuit était déjà tombé depuis longtemps, il était tard, il avait posé le pied sur le sol New-yorkais et c’était comme s’il n’était pas venu ici depuis longtemps, sensation étrange puisqu’il n’était parti que depuis une semaine. Dans le taxi qui le ramenait en direction de son appartement, il avait écrit un message rapide à Nymphéa pour lui indiquer qu’il serait chez lui dans quelques dizaine de minutes. Arrivé en bas de l’immeuble, il avait pris une longue inspiration. Rien n’avait changé en une semaine et pourtant tout lui semblait si différent. Il avait poussé la porte du hall d’entrée et avait gravis les étages, sa valise à la main jusqu’à entrer dans le couloir de son appartement. La lumière était déjà allumée, elle était là, elle l’attendait, une expression qu’il ne lui connaissait pas sur le visage qui ressemblait à… de l’inquiétude ? Il était resté immobile quelque secondes, il s’en voulait tellement de lui avoir fait ressentir ça. Puis il s’était avancé vers elle, il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras, de l’embrasser mais il ne savait pas s’il en avait le droit sans lui avoir d’abord donné une explication. Alors face à elle il s’était contenté de prendre la parole.« Nymphéa je… je suis vraiment désolé… »
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Nymphéa Lockser
Lun 1 Juil - 14:32
La nuit était déjà tombée depuis un moment sur NY mais j’attendais impatiente le sms de Matt. Deux jours sans nouvelles, j’avais d’abord pensé à un plannng bien chargé, à la base cela n’aurait pas été étonnant, mais lorsqu’Harper était venue en panique… J’avais commencer à douter, et pas forcément que de son silence… S’il lui était arrivé quelque chose ? Si une mission avait été ordonnée là tout de suite… S’il ne voudrait plus jamais me parler ou me revoir… pas du genre à paniquer pour rien, rapidement à chaque fois mon esprit de logique reprenait le dessus. J’aurais toutes ses informations, celle qui concernait ses heures sans un messages, ses jours même, quand il reviendrait auprès de nous, je devais juste attendre…

Mais dans les mots que la blonde avait eu lors de sa visite à la galerie, il y avait autre chose qui me serrait le coeur.. Je ne savais pas encore trop comment l’expliquer, mais une pointe de jalousie, une manière qu’elle avait eu de parler de leur relation qui m’avait blesser, comme si j’ignorais une partie de lui… Certes je ne le connaissais pas encore dans les moindres recoins, mais là… Enfin je tâchais d’éloigner cette idée, elle n’était qu’une amie non ? Même si vu de l’extérieur, c’était vraiment une relation étrange, je trouve.

Mon téléphone vibre et un sourire s’affiche tout de suite sur mon visage, en même temps que mes yeux parcourent le sms de Matt… Il arrive bientôt. Je sens la joie monter en moi, il était là, bel et bien de retour. Mes chaussons, je suis en tenue d’intérieur, un jogging, un débardeur , et je n’enfile que rapidement un gilet, avant de descendre les marches et stationner devant son logement.
Assise sur la dernière marche de l’escalier qui séparait nos deux étages, je l’attendais… Nerveuse, hâte de le retrouver, l’envie de sentir sa peau sous mes doigts, sa chaleurs… Il m’avait tellement manqué… Bien plus que je ne l’aurais pensé. En quelques mois il avait pris une place considérable dans mon coeur et … Je refusais de l’y en faire sortir, qu’importe les doutes, les incertitudes face à notre avenir s’il devait retourner au front, je serais là… Toujours là, dans ce couloir, à l’attendre…

Lorsque des bruits de pas se font entendre, je me redresse, et m’avancer vers son palier, juste devant la porte de cet appartement, là même où je m’étais arrêté ce fameux soir où les cris m’avaient alerté, et où j’avais rencontré cet homme, qui vient d’apparaitre devant moi. Valise à la main, regards qui se rencontrent, et je ne resiste pas, je m’approche rapidement de lui et mes bras s’enroulent autour de son cou. J’enfouis ma tête contre lui, je me serre à ce corps qui est le sien, qui m’a tellement manqué… « Ne t’excuse pas Matt, tu es là… » il était bel et bien là, en vie... Mes mains retrouvent son visage, l’encadrant, sur ses joues,… « Tu m’as manqué,… » Murmurais-je dans un souffle avant de venir déposer mes lèvres sur les siennes… Enfin. Nous étions réunis.

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"C'est le temps perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante"

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« Matt Hammonds »
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Matt Hammonds

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Matt Hammonds
Sam 13 Juil - 12:28
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Pendant toute la durée du trajet en taxi, Matt avait essayé de trouver les mots justes pour expliquer ce qu’il avait fait, ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour disparaitre ainsi pendant plus de quarante-huit heures. Sur le moment, il n’avait pas pensé à l’inquiétude que cela pourrait créer, ça ne l’avait même pas effleuré en fait. Il avait été égoïste et, pour ça, il ne se pardonnerait jamais. Agir ainsi, en ne pensant qu’à lui, ça ne lui ressemblait pas, ça n’était pas ce qu’il était. Alors pourquoi ? Difficile à expliquer. Au bout de quelques minutes de réflexion, il avait dû se rendre à l’évidence. Il était incapable d’expliquer ce qui s’était passé dans sa tête. La décision était tombée, comme un couperet et puis après… il ne pouvait pas expliquer ce qui s’était passé dans son crâne, il avait été incapable de toute réaction logique, rationnelle. Il se souvenait avoir accusé le coup, en silence, refusé le reclassement proposé, avoir assuré d’un signe de tête comprendre la décision puis s’être levé, avoir salué les officiers présents et avoir tourné les talons. Et il avait ressenti ce besoin de solitude. Celui qu’il ressentait, parfois, lorsque la vie prenait un tournant désagréable. Ce même besoin de solitude qu’il avait rencontré pour la première fois lorsqu’il avait appris la mort de sa mère et qui était revenu, régulièrement lui rendre visite depuis.

Finalement, il avait renoncé à chercher une explication parce qu’il n’en avait pas réellement. Alors qu’il descendait du taxi arrivé en bas de l’immeuble où il vivait, il avait opté pour dire à Nymphéa la vérité, toute la vérité dans le moindre détail. Ça ne serait pas facile mais… avec elle tout avait toujours été si simple, depuis l’instant où elle était entrée chez lui la première fois, jusqu’à leurs au revoir la semaine passée dans le hall de l’aéroport. Il avait un petit espoir que ça le soit encore. Mais… qu’allait -elle pensé d’un homme capable de disparaitre de la sorte sans donné de nouvelles ? Ça ne faisait pas si longtemps que cela qu’ils se connaissaient et elle il lui avait donné toutes les raisons de croire qu’il était comme ça, que c’était sa nature : disparaitre plutôt que d’affronter les problèmes, les épreuves de la vie. Leurs échanges de messages avant qu’il n’arrive avaient malgré tout été plutôt rassurants et elle acceptait de le voir, il aurait donc une occasion de s’expliquer.

Lorsqu’il était entré dans le couloir où se trouvait son appartement, elle était déjà là. A chaque fois qu’il posait les yeux sur elle, il sentait son rythme cardiaque s’accélérer, sensation étrange au début mais il avait fini par s’y habituer, à l’apprécier même plus que de raison. Malgré les circonstances cette fois ne faisait pas exception. En le voyant, là, face à lui, son visage habituellement solaire teinté d’une ombre légère mais bien présente, il se rendait compte, encore un peu plus de ce qu’il avait fait et il savait qu’il avait eu tort. Il aurait dû rentrer immédiatement après avoir appris la nouvelle parce qu’elle pouvait lui apporter cette paix à laquelle il aspirait. Il aurait dû le savoir car, les quelques semaines qu’il avait passé près d’elle avant de repartir, il s’était rendu compte que, lorsqu’elle était près de lui, ses angoisses existentielles ne disparaissaient peut-être pas mais elles s’apaisaient considérablement. Si lui était resté à distance au moment de prendre la parole, ne sachant pas réellement ce qu’il pouvait faire ou non après lui avoir infligé une inquiétude qu’il aurait pu lui éviter, elle n’avait pas hésité une seconde à gommer la distance qui les séparait encore. Laissant sa valise, il l’avait accueilli dans le creux de ses bras, refermant avec délicatement son étreinte autour d’elle. La tête posée sur celle de Nymphéa, il avait fermé les yeux tout en inspirant profondément pour s’imprégner de son odeur délicate pour profiter au maximum de cette sensation de douceur qu’il sentait le parcourir contrastant avec la bataille qui faisait rage dans son crâne sans perdre en intensité depuis des jours. Elle ne voulait pas qu’il s’excuse et pourtant il aurait pu le faire mille fois. Il s’en voulait terriblement, profondément pour ce qu’il avait fait et, quoi qu’elle en dise, il avait à cœur de se faire pardonner même si, à ses yeux, rien de ce qu’il pourrait faire ou dire n’effacerait la façon dont il avait agi. S’il se flagellait autant c’était sûrement parce qu’il s’était toujours pensé plus fort que cela et il n’aurait jamais pensé qu’un évènement, aussi important qu’il soit puisse le rendre si égoïste, au point d’en oublier ceux qui tenait à lui, d’en oublier Nymphéa qui, pourtant, ne quittait jamais réellement ses pensées. La douceur des paumes de la brune sur ses joues lui faisait un bien fou. C’était comme être dans un univers parallèle où ce qu’il avait vécu, ce qu’il traversait depuis des mois, n’existait pas. Les yeux dans les yeux durant quelques secondes, il se rendait compte qu’elle lui avait manqué, plus encore qu’il ne le pensait. Il n’avait pas eu le temps de répondre à son murmure avant que leurs lèvres n’entrent en contact. Cette douceur, cette chaleur qui l’envahissait, toujours les mêmes que la première fois. C’était tout ce dont il avait besoin pour le moment. Le baiser avait pris fin, il s’était reculé à regret pour la regarder dans les yeux. « Tu m’as manqué aussi… tellement. » Quand il était partit il avait su qu’elle lui manquerait, c’était évident mais il n’aurait jamais imaginé que ce serait à ce point. La retrouver était comme prendre une bouffée d’air pur après de longues minutes la tête sous l’eau.

A regret il s’était détaché d’elle, récupérant sa valise abandonnée au milieu du couloir quelques minutes plus tôt. Il avait sortit les clés de son appartement de sa poche pour ouvrir la porte. « Entrons… Je crois que j’ai des choses à te dire. » Il avait marqué une courte pause avant de reprendre à demi mot. « Beaucoup de choses. » En réalité, il ne savait pas ce qu’il arriverait à dire ou non, c’était toujours compliqué pour lui qui avait l’habitude de ne rien dire, de sourire et d’attendre que la peine, la sensation de vide ou les angoisses ne s’estompent. Parler à coeur ouvert des choses difficiles qui l’habitaient, était un exercice périlleux pour lui mais, il avait envie d’essayer, pour Nymphéa, pour qu’elle puisse comprendre et parce que ce soir, il en avait besoin. « Je te sers un chocolat chaud ? Quelqu’un m’a dit un jour que peu importe l’heure du jour ou de la nuit, tout peut se régler avec une boisson chaude. » Il avait sourit, bien plus faiblement qu’à l’habitude, à l’évocation de ce qu’elle lui avait dit, la première fois qu’elle était venue ici.
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Nymphéa Lockser
Lun 22 Juil - 14:52
Devant sa porte, je sais qu'il arrive, son sms me l'indique et je n'ai qu'une hâte, le retrouver. Matt est devenu mon quotidien, par ses sms, nos petits moments volés le midi, entre deux moments au travail, et aussi mais surtout nos rencards qui n'ont rien de conventionnels. Il avait pris une place tellement grande que cet éloignement était étrange, pas douloureux car je savais qu'il rentrerait mais il avait eu une tournure bizarre, déjà quand sa meilleure amie était venue paniquée, après une journée sans nouvelles. J'avais eu peur au départ avant de comprends qu'elle était surement dans l'excès que Matt nous donnerait des nouvelles rapidement...Mais aussi car ça avait créer une chose que je n'avais jamais ressenti...Le manque. Il m'avait manqué. Beaucoup trop.

Ce sms après de longues heures sans nouvelles avait été un soulagement, et son retour était le moment qui rendrait ma journée plus heureuse.
Alors en entendant le bruit, je n'avais pas hésité, le revoir était si doux. Sa présence, le savoir dans la même ville, son regard, je ne saurais expliquer ce qui m'avait le plus manquer, si ce n'est lui...Tout entier. Ses bras qui se referme, je peux enfin respirer, une inspiration qui rempli mon être de son odeur rassurante, j'entends son coeur qui bat, sa chaleur contre la mienne, et même si nous somme dans un couloir, je ne peux m'empêcher de poser mes lèvres sur les siennes. Retrouver enfin l'être que j'aimais...

Oui, je l'aimais, en prendre conscience avait été compliqué, j'avais eu peur, mais la jalousie face à sa meilleure amie qui semblait dévastée après une journée sans nouvelles, et le manque, la peur, on ne pouvait nier que c'était ce sentiment qui s'installait au creux de moi, et prenait place en gravant son nom à l'intérieur de mon coeur. Matt... Mais ce n'était pas le moment de lui faire cet aveux, et puis je ne voulais pas le voir fuir, je ne savais pas trop comment et quand on devait faire cette révélation, les règles ce n'était pas un truc pour moi habituellement, mais pas ce soir, là il avait besoin de moi, et j'étais là, pour lui... Rien que pour lui.

Peu importe , je ne voulais pas de ses excuses, il n'avait rien fait de mal, il était là, rentré, et quelques jours sans nouvelles, alors qu'il était loin était possible, sans qu'on doive tout les deux devenir dingues. Même si l'inquiétude avait été là, le soulagement était bien plus grand et je refusais qu'on reste sur cet évènement alors que d'autres nous attendaient, des bons, très bons, et des mauvais, c'était ça nous, une relation, des hauts et des bas..

Lorsque malgré l'envie nos lèvres se séparent, je souris, la joie dans mon regard, je n'étais pas la seule à avoir eu ce manque, lui aussi était assez attaché à moi pour l'avoir ressenti. Je fronce un peu les sourcils, visiblement son voyage avait du avoir des rebondissements que j'ignorais, et Matt était bien décidé à en parler. J'étais là pour la nuit, et plus s'il le faudrait, mais je voulais effacer cette ombre sombre qui se dessinait sur ses traits.

Je le suis dans son appartement, me dirigeant vers la cuisine, comme une habitude que nous avions pris. "Cette personne doit être géniale et lire dans mes pensées." Je dis en riant et je l'aide à sortir les tasses. "Mais évidemment pas sans chamallows !" Je m'installe et fixe l'homme qui fait battre mon coeur. "L'avion n'avait pas trop de retard ?" Parler d'autre chose, avant le sujet sérieux, car je le sens, un poids pèse sur le coeur du beau brun, et cette douleur en est presque palpable.  

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Matt Hammonds
Sam 24 Aoû - 12:38
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Il y a quelques années, lorsqu’il avait pris cette décision de s’engager dans l’armée. Ce qui lui semblait à l’époque, la décision d’une vie, la réalisation de sa vocation, ce pour quoi il pensait être fait, il s’était une promesse. Celle de ne jamais impliquer quelqu’un d’autre que lui dans cette vie qu’il avait choisie, de ne jamais se lier à une femme. Il savait la souffrance que c’était, le poids de l’absence, l’inquiétude, il l’avait vu, de très près. Il avait vu aussi la dévastation d’apprendre que l’être aimé ne reviendrait jamais de cette mission et… il ne voulait pas infliger ça à qui que ce soit. Alors certes, s’il venait à lui arriver quelque chose, il avait des amis, les Parks et les âmes perdues rencontrées au foyer au fil des années avec qui il s’était lié et qui étaient devenues sa famille qui en souffrirait certainement mais il refusait d’ajouter une personne en plus. Ainsi, il s’était fermé depuis longtemps à toute possibilité de vivre une histoire d’amour, de connaître ce sentiment que tous ceux qui l’avait connu décrivait comme magique. Il avait toujours bien tenu cette résolution mais il avait oublié une chose. L’amour ne vous laisse pas le choix quand vous le rencontrez. Et, quand il avait rencontré Nymphéa, cette nuit, après un cauchemar aussi horrible que récurrent, il n’avait pas pu faire autrement. Cette rencontre avait quelque chose d’inexplicable, il y avait entre eux une connexion invisible mais tellement palpable, depuis les premières secondes. Il s’était voilé la face au départ mais il n’avait pas pu faire autrement que de succomber. Est-ce qu’il le regrettait ? Evidemment pas mais, elle était venue remettre en question beaucoup de choix qu’il avait pu faire et un certain nombre de croyances qui étaient les siennes jusqu’à cette rencontre.

Après son accident, il avait tout de suite su, au fond de lui, que sa vie ne serait plus jamais la même. Il avait refusé de voir la vérité en face mais il l’avait senti au fond de lui, dès l’instant où il avait rouvert les yeux à l’hôpital. Malgré tout, cette décision qui avait été prise concernant la suite de sa carrière lui avait fait un véritable choc. Etait-il vraiment malheureux de ne plus pouvoir exercer ses fonctions ? Il ne pouvait pas y répondre parce qu’au fond de lui il ressentait un soulagement et, en même temps, une terrible culpabilité. Perdu, voilà ce qu’il était et c’était probablement pour ça qu’il avait pris la fuite, vaine tentative d’échapper aux sentiments contradictoires qui se livraient bataille dans son cerveau. Voir sa carrière ainsi stoppée n’était qu’un déclencheur qui réveillait beaucoup d’émotions refoulées jusque-là et il en prenait petit à petit conscience. Désormais il était de retour, il était là, debout dans ce couloir, face à Nymphéa et il comprenait que c’était elle, la meilleure façon d’échapper à la bataille de ses émotions. Parce que, maintenant qu’elle était là, devant ses yeux, il sentait comme un souffle de vie le traverser et reprendre le pas sur cette douleur qui avait élu domicile dans tout son être. Il était convaincu, maintenant, alors qu’elle se réfugiait dans le creux de ses bras, que c’était ça l’amour, cette sensation de retrouver de l’air dans cette période compliquée par un simple contact. Tout était trop fort et l’effet qu’elle produisait sur lui dès que leurs regards se croisaient étaient trop vertigineux pour qu’il s’agisse d’autre chose.

Et soudain, les lèvres de Nymphéa sur les siennes, sa chaleur qui venait doucement le réchauffer. Pendant quelques instants, il oubliait tous les tracas des derniers jours, le monde extérieur. Ce sourire dessiné sur les lèvres de la jeune femme alors que leurs lèvres venaient de se quitter. Il aurait pu donner tout ce qu’il avait pour le voir chaque jour tellement il avait du mal à s’en passer maintenant. Il aurait pu passer toute la soirée, toute la nuit, à la regarder, admirer son sourire et ses yeux pétillants, à l’embrasser aussi et profiter de cette présence qui apaisait son cœur. Ca aurait été une solution, la solution de facilité. Mais, il devait parler, il devait lui expliquer, lui raconter ce qui s’était passé. Il devait le faire, pour elle, qu’elle comprenne, qu’elle sache puisqu’elle partageait sa vie et que les choses venaient de changer de manière assez drastique et il devait le faire aussi pour lui. Il n’avait pas eu l’habitude de partager sa peine et ses tourments, préférant tout porter lui-même mais cette fois, il avait besoin d’alléger un peu son cœur. Et s’il n’en parlait pas ce soir, pendant que la blessure était encore si fraiche, il ne le ferait sans doute jamais et, il y avait déjà bien assez de choses dont il ne parlait pas.

Ils étaient entrés dans l’appartement, ils y seraient bien mieux pour parler et pour essayer de profiter de ce temps passer ensemble. Valise abandonnée près de la porte d’entrée, ils s’étaient bientôt retrouvé dans la cuisine. Cette pièce était devenue un passage obligatoire à chaque fois que la brune venait dans cet appartement. Il avait entamé la préparation de leurs boissons chaudes. Le concernant il n’avait guère envie d’ingérer quoi que ce soit, les angoisses et la douleur qui le tenaillaient avait réduit son estomac à la même taille que celui d’un moineau mais il ne comptait pas la laisser boire seule. Depuis cette nuit où il s’était rencontré, il faisait en sorte de toujours avoir dans ses placards de quoi préparer un chocolat chaud digne de ce nom. « Oui c’est vrai, elle est géniale je ne peux que te le confirmer.» Il avait souri en l’observant s’installer tandis qu’il poursuivait sa tâche avec application. Les nerfs à vif, il devait se concentrer bien plus que la normale pour limiter les tremblements légers de ses mains. Il avait sorti le paquet de marshmallow du placard pour le poser devant elle. « Peut-on vraiment appeler ça un chocolat chaud sans les marshmallows ? » Avant, il n’en mettait jamais sur ses chocolats chauds. Il ne buvait d’ailleurs que très rarement cette boisson. Mais Nymphéa avait changé beaucoup de choses, à commencer par ça.

« Ça a été. J’aurais préféré rentrer un peu plus tôt mais.. Comme j’ai pris mes billets au dernier moment il n’y avait plus que le dernier vol de la journée. L’avantage… c’est qu’à cette heure, les aéroports sont plus calmes. » Et il pouvait parler en connaissance de cause, ce vol, il l’avait fait un nombre incalculable de fois, dans un sens comme dans l’autre et il connaissait les deux aéroports comme sa poche. « Ta journée s’est bien passée ? Pas de clients désagréables à la galerie ? » Les boissons étaient prêtes, il les avait déposées sur la table avant de prendre soin de parsemer la tasse de Nymphéa de petits bonbons moelleux et blancs qui ne tarderaient pas à fondre sur la surface chaude du chocolat.

Le silence s'était installé quelques secondes, il avait baissé les yeux vers sa tasse dans laquelle il remuait sa cuillère d'un geste machinal, l'air soudain absent. Il avait finalement soupiré en relevant les yeux vers la brune reprenant la parole. « Je ne retournerais plus à Houston. C'était la dernière fois. » Annonce de but en blanc, comme on arrache un pansement, d'un coup sec. Cette phrase avait tourné dans sa tête une bonne centaine de fois depuis qu'il avait quitté la caserne mais c'était la première fois qu'il le disait à voix haute. C'était réel et c'était d'autant plus douloureux.

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Sam 24 Aoû - 23:27
La journée sans nouvelle de Matt avait été une journée morose, mais je n'avais pas paniquée, à l'inverse de sa meilleure amie, qui avait visiblement terriblement peur pour son ami… A moins qu'il n'y ait autre chose entre eux… Je n'avais juste pas laisser la paranoïa s'infiltrer dans mes veines , sachant que le réseau pouvait être défectueux et que peut être Matt avait d'autre chose à faire, avec ses supérieurs ou alors de l'entraînement, je ne savais pas trop comment fonctionnait la base militaire, mais on était pas H24 sur son téléphone c'était certain. Je m'étais demandé s'il n'était pas tout de suite reparti en mission, mais là, il m'aurait prévenu non ? En tout cas ces sms étaient un soulagement, et pouvoir le retrouver, là à NY dans notre immeuble, un nouveau souffle…

Voilà, il m'avait manqué, bien plus que je ne le pensais et … Mon cœur se sentait moins seul, battant contre le sien, dans l'étreinte de ses bras. Fatigués, tout les deux par son voyage, la nuit qui nous attendait, et ses poids qui semblaient peser sur ses épaules… Matt était éreinté, je le sentais pas … Il devait me parler, c'était ça non ? Alors je serais là, le temps qu'il faut, la nuit, des nuit, plus encore, pour lui laisser le temps de se sentir plus léger et me dire ce qui c'était passé, ce qu'il avait à m'avouer, et … Je devais taire mon cerveau qui lui semblait prêt à imaginer des scénarios de films les plus fous les uns des autres. Et pour ça, juste ses lèvres suffirent,...

Nous nous retrouvions enfin, unis dans une mélodie que je connaissais bien loin du silence de son absence, battant à l'unisson. Nous serions tout les deux contre le reste du monde maintenant...Je lui avais dis, je l'attendrais. Même si ce n'était pas une mission, envoyé sur le terrain, mais juste un rendez vous à la base, je voulais qu'il le sache, je serais là. Toujours, dans ce couloir, à attendre son retour, et évidemment quoi qu'il arrive je continuerais à aller au travail, à vivre, mais quand lui reviendrait, je serais là. A ses côtés, pour l'aimer, et l'entourer de ma présence.

Comme ce soir, passant dans l'appartement pour ne pas rester dans ce couloir, même si là dans ses bras j'aurais pu y rester toute la nuit, toute ma vie. Je sortis les tasses, lui fuit chauffé le chocolat… Nous étions une équipe, et tout semblait si naturel, comme si nous avions toujours effectué ses gestes l'un avec l'autre, l'un pour l'autre. Je le regarde avec tendresse. "C'est toi qui est génial,...Et tu me laisses libre accès à tes shamallows, c'est un gros plus." Secouant la tête, je m'installe sur le tabouret en face de lui et l'observait. "Absolument pas, ce serait juste trop fade pour porter ce nom."

Le vol, moyen de détourner son attention, voir si ses épaules seraient moins oppressées, mais c'est une cause perdu le poids de ses pensées est bien trop lourd. Mais il parle, il raconte, et je sais qu'il a raison. "Tu as réussi à revenir aujourd'hui, même si nous sommes demain." Je souris avec un clin d'œil. "Non ils étaient cools, enfin surtout pas nombreux…" Alors j'avais dessinée, lu les albums que j'envisageais d'illustrer, l'autrice était extra, et m'avait envoyé des maquettes, maintenant à moi de jouer. Matt dépose les bonbons sur mon chocolat et je souris comme une enfant en les regardant fondre un instant, perdue dans le liquide marron alors que le son de sa cuillère sonne en arrière plan. Je sen son soupire, mon regard se redresse sur sa silhouette, il fixe sa tasse, avant que nos iris ne se croisent, si sombres, douloureuses…

Ma main se pose sur la sienne quand ses mots sortent. Difficiles, durs, ils sont une réalité, qu'il n'avait pas envisagé, je le sens à la manière dont sa voix tombe sur ses propos. "Je suis désolée Matt…" Mon pouce effleure sa peau, caressant sa main. "Tu veux me raconter ce qu'il s'est passé?" Je ne veux pas le forcer, il m'avait dit vouloir me le dire, mais… Si c'était trop dur, cela pouvait attendre, la nuit n'était pas fini et j'étais là pour lui. Ma main serra la sienne. "Je suis là." Juste un murmure, mais je veux qu'il le sache, quoi qu'il arrive, quoi qu'ils lui aient dit, je serais là.

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Sam 5 Oct - 14:02
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L’armée était un milieu ordonné, où la discipline était reine, il y avait un cadre et c’était rassurant pour lui. Du moins, ça l’avait été autrefois car cet accident dramatique survenu quelques mois plus tôt, comme pour lui rappeler que personne ne pouvait contrôler tous les aspects de sa vie, était venu tout faire voler en éclat, remettant même en question, sans qu’il ne soit capable de se l’avouer, sa vocation. Suite à ça, il n’avait plus eu l’impression d’être à sa place nulle part. Ni à l’hôpital, ni à la base avec ses frères d’armes, ni même chez lui à New-York, dans cet appartement. Il était plus souvent absent, perdu dans des pensées troublées que dans le moment présent. Tout lui semblait avoir perdu son sens, vide, sans saveur. Jusqu’à ce que Nymphéa fasse irruption dans sa vie. Il y avait des accidents bien plus heureux que d’autre et l’intrusion de sa jolie voisine dans son appartement une nuit quelques semaines plus tôt pouvait être qualifié d’heureux. Il l’avait senti dès qu’il était parvenu à se calmer, en posant les yeux sur elle et depuis lors, tout semblait naturel, fluide. Rencontrer quelqu’un était une chose qu’il n’avait pas prévu, puisqu’il avait toujours mis à distance toutes les possibilités de vivre une relation sérieuse mais elle… Elle était le plus bel imprévu qui aurait pu lui arriver et qui arrivait après le pire cauchemar qu’il n’aurait jamais pu imaginer alors peut être que la vie était bien faite ?

La seule chose qu’il espérait c’était que son comportement n’aurait pas entaché cette si belle connexion qui existait entre eux depuis les premières secondes où leurs regards s’étaient croisés et qui n’avait cessé depuis, de se dévoiler plus merveilleuse que tout ce qu’il aurait pu imaginer, à chaque moment qu’ils avaient l’occasion de passer ensemble. Il avait monté les escaliers d’un pas lourd avec la sensation d’avoir une pierre dans l’estomac et puis, il s’était retrouvé face à elle. Nymphéa, elle était là, il pouvait voir de l’inquiétude dans les traits de son joli visage mais pas de colère et, cette constatation si elle ne faisait pas voler en éclat cette culpabilité pesante qui l’habitait et qui trouvait sa source dans de multiples raisons, le rassurait au moins un peu. L’étreinte et le baiser qui avait suivi alors qu’elle lui disait de ne pas s’excuser avait suffi à estomper suffisamment cette angoisse qui l’habitait et qui, petit à petit, au fur et à mesure que leurs retrouvailles approchaient s’étaient insinuée dans toutes ses cellules.

Se retrouver là, avec Nymphéa dans ses bras, la sensation de ses lèvres sur les siennes même quelques secondes, sa chaleur qu’il pouvait sentir l’envahir avec douceur, c’était comme un rêve qui lui offrait une trêve inespérée dans le flot ininterrompu des pensées amères qui étaient les siennes. Il avait besoin de lui parler, il ne pourrait surement pas tout lui raconter parce qu’évoquer l’accident était encore difficile et qu’il en avait déjà parlé suffisamment cette semaine mais il devait au moins lui dire ce qui avait été décidé concernant la suite de sa carrière, ce serait, certes plus facile que d’évoquer le fond des choses, parler de ce qui faisait vraiment mal, des traumatismes mais il fallait un début à tout. Et puis, cette décision qui avait été prise pour lui, le concernant, avait un impact énorme sur la vie qui serait désormais la sienne et puisque désormais elle la partageait, Nymphéa devait savoir même s’il aurait préféré parler d’autres choses, et il avait besoin de le dire, à voix haute, pour la première fois.

A regret, il avait rompu cette étreinte dont la chaleur et la tendresse lui faisait du bien mais, ils seraient mieux à l’intérieur pour parler et pour se retrouver. Parce que même si finalement, malgré toute sa bonne volonté, il ne parvenait pas à parler vraiment, à dire plus que l’information capitale concernant son retour, il avait besoin de passer du temps avec elle, se profiter de sa présence après cette semaine agitée et loin d’elle et de ce sourire dont il avait l’impression qu’il recollait chacun des petits morceaux qui le constituait. Si elle était venue après qu’il lui ai envoyé un simple message pour lui annoncer qu’il arriverait bientôt, c’était aussi qu’elle voulait être là, avec lui, non ? Ils étaient finalement entrés. C’était chez lui, il n’était parti que quelques jours à peine, et pourtant il avait l’impression que tout avait changé en seulement quelques jours. Peut-être parce que ça n’était, finalement, pas loin de la vérité. Beaucoup de choses avaient changé. Une chose, cependant, lui mettait un peu de baume au cœur et parvenait à afficher un léger sourire au coin de ses lèvres : Nymphéa, si à l’aise comme si elle connaissait cet appartement depuis des années, comme si elle était ici, chez elle… C’était en fait un peu le cas, depuis la première fois qu’elle était venue, cet appartement était aussi devenu le sien.

Nymphéa et lui s’était ensuite affairé à préparer une bonne boisson chaude. La jeune femme, où plutôt la mère de celle-ci puisque, d’après les dires de la brune, cette tradition venait d’elle, avait raison, rien ne pouvait se régler sans une boisson chaude, il avait adopté cette vision des choses lui aussi. Même s’il n’en avait pas spécialement envie ce soir, compte tenu de cette sensation oppressante qui refusait de le lâcher, il n’allait pas laisser Nymphéa, siroter seule sa boisson chaude. Ils ne se connaissaient que depuis quelques mois maintenant et c’était déjà devenu une habitude, une tradition presque et, malgré les pensées qui le traversaient actuellement, effectuer ses gestes qui représentaient désormais une routine rassurante, l’apaisait au moins un peu. Il avait souri plus franchement aux propos de Nymphéa. « S’il n’y a que des marshmallows pour te rendre heureuse, alors tu peux être sûre que tu seras comblée de bonheur à chaque fois que tu passeras cette porte. » Elle, elle le comblait par sa simple présence, même si cela pouvait sembler prématurée. Il n’avait toujours pas envie de rire parce qu’il savait qu’il y avait des choses qu’il devait dire, qu’il ne pouvait pas continuer à faire comme si tout allait bien, comme si de rien n’était mais la présence chaleureuse de Nymphéa à ses côtés lui faisait du bien. « Absolument. ».

La diversion chocolat chaud terminée, Matt sentait le moment fatidique approcher. S’il y avait une chose pour laquelle il n’était pas franchement très doué et avec laquelle il n’avait jamais été à l’aise c’était bien de parler de lui. Il détestait ça et préférait mille fois écouter. Sauf que, après avoir vécu des traumatismes importants, refuser de parler de lui, d’évoquer ses souffrances qu’il préférait garder pour lui de peur de blesser ceux à qui il les raconteraient, ne lui avait pas réussi. Il devait faire en sorte de changer les choses et, même si l’exercice n’était pas facile, Nymphéa ne le jugerait pas. Pourtant, même en étant convaincu de cela, même si elle l’avait déjà vu dans une situation compliquée, c’était difficile de se montrer vulnérable, encore plus devant une femme pour laquelle on éprouve des sentiments de cette nature. La jolie brune avait dû le sentir et elle avait engagé la conversation vers une autre direction, leur permettant un échange plus rassurant, le temps qu’il rassemble son courage pour évoquer le sujet difficile, qui lui serrait le cœur. « C’est vrai et ça n’a pas vraiment d’important tant que je peux te voir… Ceci dit je m’en veux un peu de te tenir éveillée si tard. » Ses lèvres s’étaient étirées très légèrement en un sourire à peine perceptible tandis qu’il parcourait du regard ses traits qu’il aimait tant. Il ne se sentait pas encore tout à fait prêt à laisser sortir les mots qui lui pesaient alors il l’avait interrogé d’abord sur sa semaine de travail. Et il adorait l’écouter parler de son travail et de sa passion pour le dessin et la peinture. « Tu as eu du temps pour dessiner alors ? » Au-delà de son joli visage et de ce qui émanait d’elle, ce qu’il avait tout de suite aimé chez elle, c’était son côté passionné, cette flamme qui pétillait au fond de ses yeux quand elle parlait ou pensait à son art. Le silence était ensuite retombé et il n’avait pas pu retenir un soupir, sachant très bien que le moment était venu pour lui de parler, de tenter de se libérer un peu de ce qui le faisait souffrir depuis des jours.

Les yeux dans ceux de Nymphéa, il avait trouvé le courage de parler. Sa voix était neutre, sûrement terriblement en décalage avec ce qui émanait de lui au moment où il prononçait ces mots mais… c’était la seule solution qu’il avait trouvé, se détacher, parler de cela comme si ça n’était pas à lui que c’était arrivé, pour pouvoir laisser sortir les mots. Nymphéa était désormais au courant et immédiatement, il avait senti la chaleur de sa main sur la sienne. Ce geste lui faisait du bien, ce simple mouvement le rassurait et lui donnait le courage de poursuivre sur sa lancée. « Ne sois pas désolée… Je… J’aurais dû le voir venir je suppose et … en fait je ne sais pas si j’avais vraiment envie de retourner là-bas ou de repartir au bout du monde… enfin j’en sais rien… mais… retraité… j’ai à peine vingt-neuf ans et… je ne sais rien faire d’autre. » Sa voix s’était légèrement étranglée sur la fin de sa phrase. C’était ce mélange d’émotions complexes qui le faisait souffrir, ajouté au traumatisme dont il était loin d’être guéri. Il n’avait jamais dit à personne à quel point il appréhendait de repartir à Houston et encore plus sur le front, cette semaine à la base avait été horrible tant il s’était débattu avec ses angoisses dans un milieu où il était très mal vu de les laisser paraitre. Il aurait sûrement dû prendre comme un soulagement son éviction de l’armée, seulement, il ne savait rien fait d’autre puisqu’il avait consacré sa vie à ce métier. Il avait baissé les yeux quelques instants, fixant du regard la main de la jeune femme sur la sienne comme s’il tentait d’y puiser encore un peu de force. « Mon accident… c’était en novembre mais… Je ne crois pas être capable d’en parler… pas encore. » Serait-il seulement capable d’en parler un jour ? Il l’ignorait. Il faudrait bien si un jour il voulait apaiser son âme et alléger un peu ce fardeau qu’il portait. Ce soir, il voulait lui parler de cette semaine et de pourquoi cette décision avait été prise. Il avait besoin qu’elle sache ce qu’il était vraiment, un homme aux multiples failles… sinon il aurait l’impression de lui mentir, de lui cacher la vérité. « Physiquement je vais bien… et c’est censé être une bonne nouvelle mais… s’ils m’ont réformé c’est parce que … je ne suis plus assez stable… mentalement. » Il avait beau le savoir, il vivait chaque jour avec les angoisses, les cauchemars qui hantaient ses nuits, les mots étaient dur à dire. C’était comme se mettre à nu, complètement. Pourtant Nymphéa était déjà au courant de ses cauchemars, bien malgré lui d’ailleurs, pourtant ça ne rendait pas les choses plus faciles. « Les cauchemars ça n’est qu’une toute petite partie de ce contre quoi j’essaie de lutter tous les jours… Il y a des tas de trucs qui ne tournent plus très rond chez moi, j’ai des moments vraiment pas simples, je suis… » Brisé, c’était ce qu’il voulait dire mais il avait buté sur son dernier mot, incapable de le dire, mais il devait continuer, aller au bout de sa pensée. « Et toi… tu es un véritable rayon de soleil et je ne veux pas que tu te sentes obligée de rester. ». Il avait terminé sa phrase en la fixant dans les yeux. Oui, cette pensée qu’il était trop sombre pour elle lui avait déjà traversé l’esprit un certain nombre de fois, avant même qu’ils ne s’embrassent pour la première fois. Il avait besoin d’elle mais il voulait qu’elle sache qu’elle était libre, qu’il ne se confiait pas à elle sur cet aspect de sa vie dans le but de la retenir par pitié. A cet instant il y avait une chose qu’il avait envie de lui dire mais ça n’était ni l’instant, ni les circonstances pour cela.

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Nymphéa Lockser
Mar 22 Oct - 19:14
Le voir ici, près de moi, dans son appartement, une sensation de déjà vu, de chaleur, un côté si logique, que nous étions l'un comme l'autre à notre place, même si lui revenait de la base militaire, et que ses épaules semblaient porter le poids du monde, ou alors c'était son cœur, qui était lourd… L'envie de le voir sourire, pas que ses lèvres, jusque dans ses iris, comme lors de notre premier baiser, voilà la bataille que je m'étais lancé en arrivant là, enfin juste après l'avoir embrassé et l'avoir serrer contre moi, évidemment, il y a des priorités dans la vie. Et il était devenu la mienne.

"Parfait alors je crois que je vais passer ma vie ici." Afin d'être comblée. Chocolat et cet homme… Surtout cet homme, je n'en demandais pas tant, il était ma seule envie depuis ce moment où il avait quitter l'aéroport pour son voyage. Boissons chaudes, et gourmandises, le combo parfait, encore plus chez Matt, car c'était ce que nous avions échangé en premier, enfin juste après mes accusations envers lui d'être un criminel. Mais oublions ce petit détail, et revenons au présent. Revenons A Matt qui détourne la conversation, la laissant glisser vers moi, évitant de parler de ce qu'il a vécu, pour l'oublier, pour ne pas en parler de suite…. Je pouvais comprendre, et je respectais son choix. Il y avait comme un voile, une chose qui semblait se glisser devant Matt, petit à petit, et même si je tentais, et lui aussi, de le lever pour que notre connexion continue, je sentais qu'on devrait le traverser, le déchirer pour arriver à y faire fasse. Ou bien même petit à petit, fils après fils, le couper précieusement, pour que tout soit bien fait, et que le mal finisse par se rompre.

"Ne t'en veux pas, je préfère largement être ici avec toi, plutôt que dans mon lit froid." Je lui fais un petit clin d'œil. Parler de ma journée aide un peu à nous sentir plus léger, à le détendre, à éloigner la source des mots qui semblent lui peser. "Oui, tu commences un peu à trop bien me connaitre… J'ai bosser sur un album, les dessins vont être top si j'arrive à retranscrire ce que l'auteur attends de moi, elle a un univers incroyable." Et pourtant ce n'était qu'une série d'album pour enfant, un univers féerique et coloré.

Mais le silence retombe, comme un couperet trop éguisé que je tente d'arrondir, afin d'amortir les blessures, c'est bien trop intense… Mais Matt commence à parler. Il reste si … plat. Détaché de cette nouvelle, le choc est encore bien trop présent pour ressentir les émotions. Ma main sur la sienne je tente de le rassurer par un geste, tout ira bien… Il y arriverait. L'armée c'était une vocation chez Matt, sa manière de vivre, tout avait tourné autour de ça pour lui,... Mais il s'en sortirait, et je serais là pour l'y aider. Je sais de quoi il parle, les cris de la première nuit où nous nous étions vu, j'avais deviner les blessures émotionnelles, psychologiques même, qui devaient le torturés. Pour le moment les nuits ensembles étaient bien trop rares pour que nous nous retrouvions dans une telle situation, mais je sais que les blessés, ont souvent un syndrome post traumatique, du au choc de ces scènes vécues sur le champ de guerre. "Tu es coach pour une équipe de basket, et … Il est jamais trop tard pour apprendre, en plus tu n'as que vingt neuf ans, tu n'es pas encore tout ridé et blanchi par les années." Pas physiquement du moins, car l'âme de Matt était mature, et si posée… Et il avait vécu bien plus que ce que parfois les autres ne pourraient vivre en une vie.

"Ne te force pas, jamais avec moi Matt, on est pas obligé d'en parler…" Jamais d'ailleurs, c'était lui qui comptait et son passé était bien plus difficile à conter que des histoires alors logique qu'il ne voulait pas qu'on en discute. Je ne pouvais que le comprendre et ne le forcerais jamais. Je voulais juste qu'il sache que je serais là, alors ma main serra un peu plus la sienne. J'avais deviner la suite de ses mots, enfin pas la suite , mais la raison de leur refus de le renvoyer sur le terrain. Matt reprenait de l'endurance, il semblait en bonne santé, physique, car les traits sombres et cachés qui le hantaient eux étaient encore là. Je n'ai pas le temps de trouver les bons mots qu'il semble déjà continuer.

Moi ? Je fronce un peu les sourcils avant de secouer la tête en souriant tendrement. "Matt, jamais je ne me sentirais obligée de rester. Ca te sort d'où cette idée? Je ne me force pas, ni maintenant ni avant… En plus soyons honnête, les cheveux blancs sont hyper sexy.." Je ris doucement en m'avançant pour venir auprès de lui. Ma main toujours dans la sienne. "Je ne compte pas m'enfuir, et tu ne va pas me ternir ou m'éteindre ou je ne sais quelle autre idée tu aurais en tête. Tu peux oublier ça. Je ne vais pas fuir. C'est pas prévu, tu as trop de chamallows dans le paquet encore." Un petit clin d'œil et je tire sa main pour l'attirer à moi. "Matt,.. J'ai deviner tu sais pour ce que tu vis. En assemblant les morceaux du puzzle, j'ai fais le lien, et … Je ne peux pas imaginer la douleur que tu vis chaque jour, mais je suis pas avec toi pour te soulager de ça, mais parce que j'ai envie d'être là et si ça peut te soulager c'est un plus." Ma main libre trouve sa joue. "En plus je crois qu'il n'y a pas plus joli tableau… Que celui là." Le bleu de ses yeux… "Tu n'es pas obligé de me parler de tout, mais... Ne me pousse pas à partir, ne me fais pas fuir de peur de me faire du mal. S'il te plait , c'est la seule chose que je te demande."

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