J’ai la pression ce soir, pas seulement parce que c’est le premier grand show de la saison, du moins celui ou notre famille est présente et je ne sais même pas si mes parents viendront, depuis qu’ils savent que je ne suis plus à Columbia, que j’ai arrêté le droit ils sont assez … discret et mon père l’est encore plus depuis qu’il a avoué qu’il avait trompé ma mère, qu’il avait une double vie, bref cette année à été bien compliqué, mais je leur ai demandé à tous les deux de venir, je sais que mon frère sera là aussi. Ça fait des mois que je m’entraîne, en plus des cours, je fais de la danse avec des élastiques, c’est encore peu pratiqué et on est une dizaine dans le groupe. On s’entends tous bien, je m’entends particulièrement bien avec ma partenaire de danse. On passe beaucoup de temps ensemble ces temps-ci, mais il n’y a rien que du travail entre nous, je pense encore trop à lui bien évidement et je sais que la saison des cours va prendre fin aussi, le fait de savoir que je ne vais plus le voir pendant un moment me terrifie un peu. Je dois sans doute être cinglé de m’accrocher autant, parce que je sais qu’il ne veut pas de moi. Mais moi je veux de lui.

Je me suis préparé en coulisse avec les autres, on est trois gars, le reste du groupe est essentiellement féminin, on dénote un peu mais on a tous notre spécialité et en plus des élastiques on a préparé un petit show de danse contemporaine puisqu’on fait parti de Julliard tous les trois. On ouvre d’ailleurs sur ça avec deux danseuses dans les airs. Ça commence plutôt bien. On est d’ailleurs tous très enthousiaste. Puis c’est mon tour de m’installer et de prendre l’air comme j’aime le dire, c’est tellement agréable. J’ai un peu l’impression d’être un oiseau, mais durant une fraction de seconde, je sens qu’un des élastiques semble moins solide, comme si il était détaché, pourtant ils ont vérifié plusieurs fois le matériel, je me dis que ça devrait aller, mais je sens qu’il lâche de plus en plus et que le second aussi, pile au moment où je m’élançais dans une des figures apprise en cours, un voltige avec salto, manque de chance les élastiques ne tiennent plus tout et c’est comme si je voyais ma vie défiler devant mes yeux. Je suis tombé nettement, sans me rendre compte que j’étais déjà à terre et inconscient, immobile.

Je n’ai pas entendu les spectateurs surpris, inquiet, ni vu mes camarades se lever et venir vers moi, encore moins entendu la sirène des pompiers. Un homme est venu tout de suite quand il m’a vu tombé, il travail aux urgences, c’est lui qui a appelé tout de suite les secours. Il a vu aussi que je ne respirais plus et il a commencé à me faire un massage cardiaque, il m’a doucement mis sur le dos. Je ne l’ai pas entendu m’encourager à revenir, quelqu’un lui à dit mon prénom. L’ambulance est arrivée et ils ont pris le relais, ils connaissaient ce type, ils l’ont laissé continuer le massage, il savait ce qu’il faisait.

Décidément je vais prendre un abonnement. C’est dans un brouillard total que je me réveil plus ou moins, je crois qu’il y a quelqu’un dans la pièce, je ne sais même pas où je suis, à l’hôpital j’imagine, mais ma tête me fait tellement mal que je referme les yeux. Je ne me rends pas compte qu’ils m’emmènent de nouveau au bloc. J’ai l’impression que quelqu’un me parle quand il me voit ouvrir les yeux, mais je ne les garde pas longtemps ouvert. C’est trop insupportable.

Je me réveil vraiment presque deux jours après, parce que je vois la date sur le journal posé à côté de moi. J’ai des fils partout, une jambe dans un espèce de cercle qui le maintien et dans le plâtre et je sens quelque chose sur mon nez. J’ai mal un peu partout et je vois un sac sur une chaise, un manteau sur une autre et j’entends une porte s’ouvrir. J’ai du mal à tourner la tête. Je me demande bien qui ça peut être, sans doute ma mère, j’ai reconnu son manteau. Je tourne un peu la tête, mais je me rends compte que je n’y arrive pas, j’ai une minerve. Je crois que ce coup ci j’ai vraiment eu de la chance. Je voudrais juste refermer les yeux et me rendormir, pour me réveillé quand tout sera terminé, je ne suis pas certain d’avoir le courage d’affronter tout ça.


@Daniel Zucker

J’ai vraiment tenté de résister à ne pas me pointer au spectacle de fin d’année de Brad. Je ne voulais pas le voir alors qu’il faisait quelque chose qui le rendait heureux. Pas que je ne suis pas heureux de le voir heureux, loin de là ! Je suis réellement content qu’il puisse enfin faire ce qu’il veut comme étude. C’est tout ce qui compte pour moi. C’est juste que… ça sera tellement une torture de le voir exceller pendant le spectacle et même pas pouvoir aller le féliciter après. Et ce ne sont pas les idées qui me manquent ! Aussi, je n’ai pas envie de me torturer encore plus le cœur en le voyant avec cette fille qui est souvent sur ses publications Instagram.

Pourtant, je me retrouve bel et bien dans la salle totalement émerveillé par ce que je vois. Mais, surtout par le talent de Brad. J’espère que ses parents réalisent qu’il est à sa place maintenant et qu’ils le laisseront vraiment faire ce qu’il veut sans le faire culpabiliser derrière. Déjà que son père ne veut pas qu’il soit heureux à mes côtés, je ne voudrais pas qu’il ruine la danse aussi pour Brad. Il est tellement beau dans les airs. On dirait un ange… Même si mon cœur ne rate des battements à chaque figure qu’il fait si haut dans les airs. Finalement, il arrête de battre lorsque je vois mon ange chuter après un salto. Instinctivement, j’allais me lever pour m’élancer sur la scène lorsque mon amie et collègue me retient. Je la regarde en étant totalement affolé en ayant qu’une seule envie : être à côté de mon ange espérant qu’il n’en soit pas un réellement maintenant. Mais, elle tient bon et ne cède pas, comme je lui avais demandé. Elle est là pour me retenir d’aller voir Brad peu importe ce qui arrivait. Je ne pensais juste pas qu’il allait faire une telle chute ! Est-ce qu’il est mort maintenant ?! À cette pensée, j’ai un haut le cœur et une première larme qui roule sur ma joue. Mon amie m’entraîne dans un coin de la salle pour être à l’abri des regards. Elle sait très bien que je ne serais pas capable de quitter la pièce sans savoir comment Brad va. Alors je regarde les secours se charger de mon Brad me sentant totalement impuissant. En voyant un commencer un massage cardiaque, je panique. Je pourrais m’effondrer là, maintenant, mais je ne veux pas attirer l’attention sur moi. Sur nous. Si on me voit m’effondrer, après ce qui est arrivé, on ne pourra plus jamais dire que c’était que des rumeurs. Et Brad ne mérite pas ça. Il mérite une belle et heureuse vie.

Les heures qui ont suivis ont été une torture. J’étais à l’hôpital avec mon amie. Bien sûr, je me tenais dans un coin à l’abri des regards, surtout de ceux de ses parents. Je ne pouvais pas attendre des nouvelles ailleurs qu’ici. Je n’aurais pas survécu à cette attente. Déjà que je me demande si j’y survis présentement. Les heures passent, mais pas la peur et l’angoisse. En apprenant qu’il était amené à nouveau au bloc, je m’effondre contre mon ami. Je donnerais tout ce que j’ai pour être à ces côtés. Même ma liberté. Son père pourrait bien porter plainte contre moi si ça me permettrait d’être au côté de mon Braddy quelques instants. Mais, finalement, c’est avec l’aide de mon amie que j’arrive à grapiller quelques secondes avec mon ange à son retour du bloc. Ses parents sont partis se chercher quelque chose à manger ou un café, je suis pas sûr, alors j’en ai profité pour me glisser dans sa chambre. Le voir dans cet état m’a brisé le cœur. Je me suis avancé jusqu’à son lit pour lui prendre la main, puis je lui ai embrassé le front délicatement.

- Je suis désolé de ne pas pouvoir être à tes côtés pendant ce dur moment, mon ange… Je t’aime tellement si tu savais…

Puis, je dépose un tendre baiser sur ses lèvres lorsque j’entends la porte s’ouvrir. Je sursaute en me retournant pour voir qui entrait. Je me croyais être un homme mort en m’imaginant voir les parents de Brad entré, mais c’est son frère. Est-ce mieux ou pas ? Je ne sais pas. Mais lorsqu’il me tend son téléphone en me disant d’y rentrer mon numéro pour qu’il me donne des nouvelles de Brad, je me dis que c’est mieux. Je le fais sans trop réfléchir et quitte la chambre sous ses conseils puisque ses parents ne vont pas tarder à revenir. J’embrasse une dernière fois Brad, lui disant que je l’aime, avant de sortir de la chambre, certes, mais aussi de l’hôpital avec la certitude d’avoir des nouvelles rapidement. Je suis peut-être inconscient de faire confiance en son frère, mais j’ai besoin de me rattraper à quelques choses pour ne pas devenir fou.

Deux jours plus tard, je suis de retour à l’hôpital pour voir mon amour. Je suis à la lettre les consignes de son frère qui m’aide à le voir quelques minutes ici et là. Cet après-midi, il m’a assuré avoir convaincu ses parents de rentrer pour la pm question de prendre une douche et se reposer un peu avant de revenir pour le soir en leur promettant de ne jamais quitter le chevet de son frère et de leur dire chaque changement dans son état. C’est comme ça que j’ai la chance de pouvoir passer toute l’après-midi avec lui au lieu d’un petit cinq minutes ici et là. J’ouvre la porte de sa chambre après avoir remercier une dixième fois son frère. J’entre et me fige en le voyant bouger. Il est réveillé ? Je n’y crois pas ! Je m’approche rapidement pour prendre sa main dans les miennes lorsque je le vois tenter de regarder dans ma direction.

- C’est moi mon ange. Je suis là. Tout va bien, lui dis-je avec beaucoup trop d’émotions dans la voix.

Je viens lui caresser la joue tout en posant une fesse sur son matelas pour rester dans son champs de vision qui est rétréci par la minerve. Je suis tellement soulagé de le voir éveillé à nouveau.

@Brad Sanderson

Je n’arrive pas à bouger correctement, ma jambe est dans un plâtre, un peu en hauteur, sans doute pour ne pas que je me fasse mal, j’ai des fils partout, j’ouvre à peine les yeux et je tombe sur le visage de Daniel. Je suis un peu, beaucoup, étonné qu’il soit là. Je sens sa main dans la mienne et j’ai une sensation bizarre. Je n’arrive pas vraiment à parler tout de suite, je suis un peu surpris, surpris d’être vivant, pourquoi est-ce qu’il est là ? Pendant un instant je me demande si je ne suis pas mort, si je ne rêve pas tout ça. Tout va bien qu’il me dit … je n’en suis pas vraiment sur. Je le regarde les yeux un peu perdus, puis je dis :

« Da … Da … niel … qu’est-ce … que … tu … Je … »

J’ai un peu trop de questions en tête. J’ai l’étrange sensation que je ne suis pas passé loin, je le sais, je l’ai senti. Je suis pourtant bien là et je ne peux pas m’empêcher de toucher son bras, de vérifier qu’il est bien là, que je suis bien là aussi et bien sur la première chose que j’ai envie de faire c’est de retirer le truc que j’ai dans le nez, un fil qui sert sans doute à me faire un peu mieux respirer, je n’en sais rien, ce n’est peut-être pas ça, mais c’est plus fort que moi, c’est une sensation assez désagréable, ça, puis le fait de ne pas pouvoir bouger, c’est aussi vraiment perturbant.

« Je … je suis vi … vant ? J’ai cru que … Je me suis senti … Je … J’étais … mort … »

Je sais que je l’étais, même sans savoir qu’on m’a réanimé, je l’ai senti. J’ai eu cette impression de ne plus être là, d’être hors de mon corps, d’avoir ce que certains ont parfois expliqué quand ils avaient de graves accidents, je n’y croyais pas jusqu’à maintenant. C’est très flou, mais je suis persuadé que je n’étais plus là, c’est sans doute aussi parce que j’en suis persuadé que j’y crois.

« J’ai … J’ai mal à la tête … Je … comprends pas … pourquoi … tu es … ? »

Je n’arrive pas bien à finir mes mots, ni à faire de longues phrases, ça me donne un effort considérable d’aliner deux mots puis je suis là depuis quand ? Pourquoi est-ce qu’il est si soulagé de me voir éveillé ? qu’est ce que ça veut dire ? J’ai tellement de questions et tête et pas tellement les mots pour le demander, c’est une sensation vraiment bizarre.

Je ne pouvais pas mieux demander que de le voir ouvrir les yeux à nouveau. Je suis tellement soulagé que je pourrais fondre en larmes, là, maintenant. Mais, je fais au mieux pour me contenir. Je ne peux pas être dans cet état alors que Brad vient de se réveiller après une telle chute. Je dois être fort pour lui et pour qu’il se sente en sécurité et ainsi éviter qu’il ne panique. Je lui laisse le temps qu’il faut pour qu’il finisse par se réveiller en lui caressant les cheveux d’une main tandis que l’autre lui tien sa main. Je lui fais un doux sourire lorsqu’il parle pour le rassurer.

- Je ne pouvais pas te laisser te réveiller après un tel cauchemar une nouvelle fois sans être là à ton réveil mon ange.

Je ne peux détacher mon regard de son visage. Ça faisait si longtemps que je n’avais pas été aussi proche de lui. Que je ne l’avais pas touché. La dernière fois, ça s’était terminé avec lui en colère contre moi. Alors je profite un max du moment. Voyons qu’il veut enlever le tube à oxygène de son nez, je lui attrape la main pour l’empêcher.

- Touches pas à ça mon beau.

Je lui dis gentiment avant de déposer un baiser sur sa main. Ses paroles ont le mérite de faire serrer mon cœur lorsque je le revois allonger sur la scène alors qu’il se faisait réanimer et repartir au bloc.

- Ils ont réussi à te réanimer. Tu es bien vivant. Le médecin dit que tu as une chance immense. Et moi je dis que tu m’as fait une sacré peur. Je pensais ne plus jamais pouvoir te revoir.

J’ai recommencé à lui caresser les cheveux. S’il n’était pas aussi mal en point, je me serais allongé à ses côtés pour pouvoir le serrer dans mes bras. Mais je ne veux pas lui faire mal ou empirer son cas alors je préfère rester assis à ses côtés et juste profiter de pouvoir l’observer en lui caressant les cheveux.

- Tu veux que j’appelle un médecin ? Je devrais vraiment avertir un médecin que tu es réveillé, même s’il me bouffe tout mon temps avec toi.

Puis, je m’arrête lorsque sa question arrive à mon cerveau. Je me rassois à ses côtés en reprenant sa main dans la mienne.

- Ton frère m’a surpris dans ta chambre hier et il m’a donné son numéro. C’est grâce à lui que je peux passer une bonne partie de l’après-midi avec toi sans que tes parents soient dans l’hôpital. Mais, tu devrais voir un médecin. Je vais attendre que ton frère me dise qu’il est parti pour revenir te voir, mais seulement si tes parents ne sont pas revenus déjà.

Je dépose un baiser sur son front avant de me lever, prêt à dire à son frère qu’il devrait dire au médecin de Brad qu’il est réveillé.

Je le regarde et je lui prends la main, pour être sûr que je ne sois pas entrain de rêver. J’ai encore un peu de mal à réaliser. Les images me reviennent peu à peu. J’ai du mal à comprendre comment ça à pu arriver, mais je suis vivant … C’est assez fou. Je me suis vu mort. Il me confirme que j’ai été réanimé. Je ne sais pas tellement comment j’ai réussi à vivre. Le fait qu’il m’appelle mon ange me fait chaud au cœur, j’aime ce surnom et ce qu’il a dit avant … encore une fois, me fait penser à la dernière fois où je me suis retrouvé là, le jour où j’ai appris que j’avais une sœur. J’ai l’impression que la chance n’est pas avec moi, je suis sans doute maudit, même si en réalité j’ai eu de la chance dans les deux cas aussi. J’ai survécu. Je le laisse me dire de ne pas toucher aux fils et pour une fois je l’écoute, je suis fatigué et j’ai mal un peu partout alors je ne proteste pas pour une fois.

Je fais oui de la tête lorsqu’il me dit que je devrais voir un médecin. Je voudrais savoir ce qu’il va se passer maintenant que je suis réveillé. Je dors depuis combien de temps ? Je fini par lui demander :

« Je suis là depuis quand ? »

Parler me fait mal, mais je n’ose même pas imaginer ce que ça serait si je bouge, je n’ose pas essayer, j’ai peur qu’on me dise que je ne pourrais pas remarcher, que je ne pourrais pas redanser non plus. Je ne suis pas surpris que se soit mon frère qui ait manigancé pour qu’il puisse venir. C’est quand même fou qu’on doive en arriver là. Je fronce les sourcils quand il me dit que mes parents sont là, tous les deux ? Même mon père ? Il est revenu ? Depuis quand est-ce qu’il est là ? Est-ce que Min Ran le sait ? Mon autre sœur … enfin c’est ma demi-sœur, c’est compliqué tout ça et je fini par dire :

« Mon père est là aussi ? Il est revenu ? Je croyais qu’il était encore en Corée avec son autre femme ... »

Je ne sais même plus si je lui ai parlé de ça. J’ai l’impression d’être passé sous un camion, c’est terrible. Je commence à me souvenir doucement et je comprends que j’ai échappé au pire, même si j’ai l’impression que le pire est là, parce que je ne sais pas si je pourrais remarcher et je fini par demander :

« Est-ce que tu … sais … si … Si je pourrais … remarcher ? »

Evidement c’est la question que j’ai envie de poser, j’ai besoin qu’on me donne une réponse, qu’on me dise si c’est foutu pour que je continue la danse ou pas, si tous les efforts que j’ai faits n’aurons servi à rien.

@Daniel Zucker

Le temps que j’aie passé dans cette chambre à caresser ses cheveux en entendant qu’il se réveille a été une réellement torture. Je ne faisais que me repasser les derniers mois. Le jour où il a quitté mon bureau furax parce que je ne pouvais pas continuer ce qu’on avait commencé à cause d’un rendez-vous avec une de mes étudiantes. Puis, la dispute par sms qui s’est transformé en dispute au téléphone. Et toutes ces fois où je le voyais de loin sans pouvoir l’approcher. Ou quand je le voyais m’ignorer volontairement. Et tous ces posts insta qu’il faisait avec des mecs ou cette fille. Ça me rendait fou. Alors j’avais peur qu’il ne se réveille jamais et que nos dernières paroles soient des paroles de colère lancer pendant une dispute. Pour être ici, je mens à Azraël. J’ai peur de sa réaction s’il l’apprenait. Je me sens mal de faire ça à Ace, mais… Je ne peux pas résister à Brad. Même si je suis avec quelqu’un d’autres, Brad a et aura toujours mon cœur. Peu importe ce qui arrive dans le futur. Pourtant, ça ne m’a pas empêché d’avoir peur de sa réaction lorsqu’il me verra à ses côtés à son réveil. Et si malgré toute cette situation, il m’en voulait toujours intensément et qu’il ne voulait pas me voir ? Je serais parti bien sûr, même si ça m’aurait tué de le laisser là, seul. Je ferais tout pour lui.

Alors je m’apprête à sortir de la chambre pour prévenir le frère de Brad que Brad est réveillé, mon ange me demande depuis quand il est ici.

- Ça fait deux jours mon ange, lui dis-je en venant me rassoir sur la chaise au côté du lit.

Je reprends sa main dans la mienne et recommence à lui caresser les cheveux. Lorsqu’il me demande si son père est là, je fronce les sourcils. Pourquoi il ne serait pas là ? Après tout, son fils a bien failli mourir deux fois, c’est logique qu’il ne soit pas loin, non ? À moins que j’aie manqué un épisode.

- Euh… faudra que tu demandes à ton frère pour ça… J’ai pas posé plus de question. Tout ce qui m’importait était d’avoir un moment chaque jour pour le passer avec toi.

Je n’ose pas me lever et quitter Brad, même pour quelques courts instants puisque son frère attend de l’autre côté de la porte. Mais, je sais qu’on devrait averti son médecin. Je vois bien qu’il souffre le martyre. Il a besoin de plus d’antidouleur, mais j’ai l’impression que je vais devoir en avoir moi aussi au moment de le quitter. Et sa question me brise le cœur. La vraie réponse est que je n’en sais rien, mais je ne veux pas éteindre la petite lueur d’espoir dans ses yeux. Si elle s’éteint, j’ai peur qu’il ne fasse pas les efforts pour réussir à remarcher et a redansé.

- Têtu comme tu es, je suis certain que tu pourras remarcher et même redanser. Peu importe ce que les médecins vont dire, je sais que tu vas réussir.

Alors que je dis ces paroles, je sens que je les pense réellement. Ce ne sont pas juste des paroles pour lui donner de faux espoirs. Il est tellement têtu et j’en sais quelque chose puisque j’ai dû faire face à ce caractère bien des fois. Et quelques fois, ça lui a valu quelques punitions, pour notre plus grand plaisir. Mais, aujourd’hui, ce défaut lui sera grandement utile pour retrouver sa vie d’avant et ce, même si le voir à nouveau perché dans le vide pourrait me faire mourir de peur à sa simple vision.