@Lesli Waldorf

Lorsqu’ils s’étaient quittés la précédente fois, les potentiels frères Waldorf ont convenu de se retrouver pour réaliser un test ADN. Ils avaient besoin d’une preuve tangible sur laquelle s’appuyer pour être certains que leurs suppositions étaient vraies. Il y avait une part d’incertitude. Ils ne pouvaient pas assurer à 100% que leurs gènes étaient communs sans cela. Ils avaient mis quelques jours à reprendre contact. Chacun ayant besoin de digérer la nouvelle qui s’ajoutait à d’autres. Lucas était dans un état second. Fort heureusement, les derniers examens étaient passés désormais et il n’avait qu’à gérer son emploi au planétarium, mais il ne pouvait pas s’empêcher de songer que sa vie avait pris un tournant curieux, si différent de celle qu’il avait, il y a deux mois encore. C’est comme si sa rencontre avec Lesli, l’avait extirpé de sa léthargie et qu’il avait prit le parti d’oser, ce qu’il n’avait pas oser faire jusqu’alors : contacter l’homme qui hantait ses pensées. Un homme qui continuait de le faire depuis cette première rencontre dans ce club de boxe. Il avait fini sa nuit dans ses bras, dormant comme un bébé. Le sentiment de sécurité qu’il lui a apporté est profond. Un sentiment qu’il aspire à pouvoir retrouver, mais dont il a conscience qu’il doit apprécier avec parcimonie pour ne pas prendre le risque de devenir dépendant. Il n’y a jamais rien de bon dès lors qu’une chose devient indispensable. Il l’a appris à ses dépens. En conséquence, il retrouve Lesli près de la clinique qu’ils ont identifié. Il a pris les renseignements ainsi que le RDV pour qu’ils sachent comment procéder. Ils auraient pu se contenter de prendre des tests dans le commerce, mais il désire avoir l’avis de professionnels pour pouvoir avoir une vision de leur réalité. Il semble être le second à arriver à l’entrée de la clinique. Lesli l’accueille obligeamment comme il a pris l’habitude de le faire. Il lui offre un sourire en retour.

« Non. Je pense que c’est nécessaire même si je crains le résultat, sans savoir si j’espère que ce sera positif ou négatif. J’ignore ce que va engendrer le résultat, mais je pense que c’est important d’en avoir le cœur net. On ne peut plus reculer. » Il lui répond sincèrement dans un petit sourire en coin.

« Tu vas bien ? Tu me sembles pâle et agité… » Il lui indique avec bienveillance et sollicitude, car malgré l’attitude qu’il prend, il semble encore plus mal en point que la dernière fois qu’ils se sont croisés.

« J’espère que toute cette histoire ne te rend pas malade… » Il murmure en se pinçant la lèvre sans le lâcher de son regard navré.

Il ne doute pas que toute cette histoire doit autant le remuer que lui. Ce serait égocentrique de penser que cela soit le cas. Lesli se pensait seul. Il a potentiellement un petit frère devant lui. Un petit frère qu’il pensait mort. Un petit frère qui ignore tout de la relation qu’ils avaient par le passé. Bien sûr que ce n’est pas simple à gérer.

« A moins que ce soit, ce dont tu m’as parlé la dernière fois ? » Il le questionne en se rapprochant doucement de lui pour lui permettre de lui faire des confidences s’il le souhaite.

Ils ne feront ce test ADN que s’il le sait bien pour le faire. Il ne veut rien lui imposer. Ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais.

@Lesli Waldorf
L’honnêteté est sans doute une de ses qualités. Du moins, celle de Lucas. Il ignore si Lawrence, celui qu’il est supposé être, l’était autant. Il se demande s’il sera un jour capable de s’en souvenir ou s’il fera malheureusement parti de ses âmes qui ne pourront jamais dépasser un traumatisme tant leur esprit a enfermé ces souvenirs douloureux dans un coffre-fort dont il a jeté la clé. C’est une possibilité qui se renforce jour après jour, mais cela ne l’empêche pas pour autant d’avoir envie de découvrir la vérité : la sienne. Lesli peut être un début de réponse, mais il veut que ça soit une certitude, qu’ils ne se perdent pas dans des illusions en cherchant à faire coïncider des faits, des bouts d’histoires qui ne sont liées entre elle malgré leur volonté. Ce test ADN est une solution pour en être certain. Pourtant, la réponse pourrait avoir autant d’aspects positifs que négatifs, mais cela ne l’empêche de la vouloir. Un sentiment qui semble être partagé par celui qui pourrait être son véritable frère. Lucas prend conscience que Lesli n’est pas dans son meilleur état. Il le sait et fronce légèrement le nez lorsque ce dernier prétend qu’il va bien. Il prétend que c’est la fatigue et qu’il n’a pas beaucoup dormi, mais Lucas n’est pas dupe. Il sent que la vérité est diamétralement opposée à ce qu’il lui donne comme information. Malheureusement, il ne veut pas l’indisposer plus qu’il ne l’est actuellement alors il se contente de ce pieux mensonge, même s’il aimerait qu’il soit honnête avec lui. D’ailleurs, sa déception doit se dépeindre sur ses traits. Il y a une forme de résignation qui ombrage son regard et il vient à son tour se replier sur lui-même. Il se sent en insécurité d’un seul coup. Un mécanisme qu’il doit à ce qu’il a traversé au cours des dernières années et décennies. Un soupir las finit par s’extirper de ses lèvres alors qu’il répond simplement à sa question.

« Je me suis renseigné. En fait, ils vont grâce à 4 écouvillons frotter l’intérieur de nos joues. Deux pour chacune. Ensuite ils font analyser les gènes présents et par la suite vérifier si nos deux ADN ont des similitudes fondamentales qui vont permettre d’attester qu’on est affiliés. » Il lui indique en utilisant les données techniques qu’on lui a fourni.

En gros, cela va être facile et rapide. Ce qui sera le plus long, c’est d’attendre les résultats pour pouvoir en avoir le cœur net. Par conséquent, il ouvre la marche en pénétrant dans la clinique. Il se dirige vers la personne chargée de l’accueil pour se faire identifier. Elle leur fournit des documents à compléter qu’ils se chargent de réaliser avant de lui remettre. Ils doivent bien entendu patienter alors ils viennent prendre place sur les chaises située du côté de la salle d’attente. Lucas y prend place, dans une attitude qui ne laisse aucun doute sur le fait qu’il garde quelque chose pour lui, qu’il boude d’une certaine manière. Ce qui serait totalement une possibilité, parce qu’en réalité, cela le blesse qu’il le veuille ou non.

@Lesli Waldorf
La question de Lesli ne laisse aucun doute sur ce qu’il cherche à cacher. Lucas n’est pas né de la dernière pluie et il sait que lorsqu’on angoisse pour un examen, même un simple test ADN, c’est qu’on sait qu’il y a quelque chose dans son organisme qui ne devrait pas être là. Il ne sait pas quoi penser de cette information. Il n’est pas le mieux placé pour le faire. Il n’a clairement pas son mot à dire, mais il suffit de regarder les cernes sous ses yeux et les traits de son visage pour bien vite prendre en considération que ce n’est pas uniquement dû à de la fatigue. Un soupir frustré s’échappe de ses lèvres. Il s’efforce de respecter le silence de Lesli, mais cela joue sur ses nerfs.

« Non, ils cherchent que les ADN, mais ils peuvent éventuellement identifier des problématiques génétiques, alors il n’y a pas d’inquiétude à avoir. » Le ton est plus sec qu’il le voudrait, mais il ne peut pas s’en empêcher.

Il ne peut pas décemment évoquer le sujet dans cette salle d’attente. Fort heureusement, ils n’ont pas à attendre longtemps pour que l’infirmière qui va s’occuper des prélèvements viennent vers eux. Elle leur demande de les suivre et ils se retrouvent dans une salle où ils sont invités à s’asseoir sur des chaises d’occultations. Elle suit un protocole. Elle leur dicte la procédure, de manière plus détaillée que celle qu’il a pu lui narrer plus tôt.

« Qu’est-ce qui vous amène à faire un test ADN, tous les deux ? » Elle les questionne naturellement, car il est rare que des tests ADN soit demandés en dehors de procédures légales. Il en a bien conscience.

« C’est compliqué, mais à la suite d’un grave accident, j’ai été séparé de ma famille. J’ai subi un traumatisme qui m’empêche de me rappeler ce qu’il s’est passé. En vue de nos histoires communes, de faits qui pourraient être similaires, on souhaiterait s’assurer que nous sommes bien liés par le sang. Que je suis bien son petit frère et qu’il est bien mon grand frère. » Il tente d’expliquer aussi simplement que possible.

Il sent la curiosité que son discours a sur l’infirmière qui semble surprise de ces faits. Elle s’est interrompue et semble d’un seul coup, encore plus concentrée sur son protocole.

« Je comprends. J’espère que vous obtiendrez la réponse à votre question. » Elle finit par leur indiquer alors qu’elle s’applique à poursuivre le prélèvement.
Elle commence par lui.

Il suit obligeamment ses indications alors qu’elle vient les placer sous une enveloppe qui porte son nom. Elle poursuit avec Lesli et adopte la même méthode en plaçant les échantillons dans une autre enveloppe qui porte le sien.

« Les échantillons vont partir à l’analyse. Vous devriez avoir un retour d’ici 48h. Est-ce que vous avez des questions ? » Elle les questionne naturellement à tour de rôle.

Par sa part, il n’en a pas. Voyant qu’ils ont fini, il se relève, prêt à quitter la pièce pour retrouver l’accueil, régler les tests et quitter la clinique pour rentrer chez lui. Après tout, il ne peut faire qu’attendre, non ? L’envie de contacter Maximilian lui prend aux tripes. Il a envie de se reposer sur lui, de laisser sa frustration s’exprimer à ses côtés. Il est en colère et il ignore pourquoi et à quoi c’est dû…

@Lesli Waldorf
Lorsque la question de Lesli arrive jusqu’à lui, il ne répond rien dans un premier temps. Sans doute parce qu’il ignore comment il pourrait interpréter sa réponse. Il se sait en colère alors non, ça ne va pas. Les raisons, il les a situées également. Lucas a des principes qui le rendent parfois intransigeant. Surtout avec les gens qui comptent et en peu de temps, Lesli fait partie de ses personnes. De cela, il s’en rend compte à cet instant. Il sait qu’il doit se montrer conciliant, car si ses suppositions sont justes, il n’a pas besoin qu’on lui fasse remarquer certaines choses, malheureusement, il n’est pas de ceux capables de simuler un détachement qu’il ne ressent pas. Par conséquent, il ne peut que soupirer alors qu’ils arrivent à l’extérieur de la clinique. Respirer de l’air frais n’est pas de trop alors qu’il tente de contenir l’émoi que lui inflige cette colère qui sent se diffuser dans son épiderme. Il ne doit pas l’exprimer et en même temps, il ne peut rester silencieux. C’est horripilant pour lui alors il s’efforce de trouver les bons mots. Il se retourne vers Lesli, celui qui est possiblement son frère, son ainé. Il s’intime à respirer profondément alors qu’il lui répond simplement.

« Je suis en colère, parce que tu me mens. J’ai du mal avec le mensonge, car ça ne fait pas partie de mes habitudes et je ne peux pas m’empêcher d’escompter la même chose de ceux qui partagent ma vie. Je préfère que tu me dises : non, je ne vais pas bien, mais je ne veux pas en parler, que d’un ça va dénuer de sens. C’est horripilant, parce que je sais que c’est faux. Il suffit de te regarder pour voir que non ça ne va pas, Lesli. » Il lui indique avec un peu plus de verve qu’il ne le voudrait, mais c’est plus fort que lui.

Il s’intime à prendre une bonne inspiration alors qu’il vient croiser les bras autour de son torse dans une posture fermée.

« Mais en même temps, tu ne me dois rien, mais si effectivement on est frère, j’espère qu’à l’avenir, tu ne me mentiras plus. Je déteste les mensonges. » Il conclut dans un ton posé, mais ferme alors que ses prunelles claires viennent se loger dans les siennes pour être certain que le message est passé.

A cet instant, Lesli a la capacité de voir le caractère ferme qu’il peut avoir en dépit de son caractère complaisant. Il a certaines limites avec lesquelles il apprécie peu qu’on vienne jouer, surtout devant lui.

@Lesli Waldorf
Enfin Lesli admet son mensonge. Non, il ne va pas bien. Lucas l’a deviné. Il suffit de voir les traits tirés de son visage, sans parler de ses angoisses qui révèlent bien plus qu’il ne l’imagine. Il n’est pas dupe l’étudiant en physique. Son esprit cartésien a bien eu le temps d’analyser les symptômes pour arriver à une conclusion. Il ne le juge pas. Il sait qu’il a subit une agression qui l’a mis en branle. Il a perdu ses repères et il a du mal à regagner un équilibre. Il le comprend. Il a tellement été possédé par ce sentiment d’impuissance qu’il est devenu partie intégrale de son existence.

« J’ignore quelle peut être ta solution pour te permettre d’aller mieux, mais peut-être que d’aller voir quelqu’un de qualifier pourrait te permettre de la trouver ? Tu sais que tu n’es plus seul. Je suis là. Même si ses tests communiquent des informations contraires à nos suppositions. Je pourrais demeurer ton ami. Puis tu as ton meilleur ami, ton petit ami. Tu es encore en état de choc si tu veux mon avis. » Il lui indique dans un ton calme, mais qui demeure ferme.

Lesli lui indique qu’il n’aurait pas dû dire certaines choses lors de leur précédente rencontre. Il considère que c’est un combat qu’il doit gérer seul afin de s’en sortir par lui-même. Lucas pense que c’est plutôt le contraire. Cela lui arrache un soupir de frustration alors qu’il affiche une moue légèrement agacée.

« Je pense qu’au contraire, tu devrais t’appuyer sur ceux qui te tendent la main et qui veulent que ton bien. On a tendance à croire qu’on peut s’en sortir seul, car on a eu le sentiment qu’on pouvait compter que sur nous-même. Je l’ai expérimenté quand j’étais gamin et que je me suis retrouvé à l’hôpital. J’ai eu du mal à m’adapter à ma famille d’accueil, à leur dire quand ça n’allait pas, mais si j’ai pu avoir une enfance équilibrée malgré tout ce que j’ai pu vivre, c’est bien parce qu’ils étaient là et qu’ils m’ont soutenu dans les coups durs, ses nuits où je cauchemardais, après ses séances où j’ai fini en larme et en crise d’angoisse. J’ai pu à chaque fois me relever, car ils étaient là. Alors tu ne devrais pas t’isoler, car ça n’ira pas mieux, parce que Lesli, ton esprit est fragilisé. » Il lui indique dans une mine désolée, car il a conscience que ce n’est pas ce qu’il a envie d’entendre.

Malheureusement, c’est bel et bien le cas, alors autant qu’il en prenne conscience le plus rapidement pour pouvoir escompter aller mieux rapidement.