Save me from myself ! ¦¦ Joseph
GOOD MORNING NEW YORK
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Save me from myself ! ¦¦ Joseph
« Beatriz Oliveira »
•• habitant(e) de brooklyn
Beatriz Oliveira

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•• Date d'arrivée : 10/06/2024
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•• Faceclaim : Adria Arjona
•• Les crédits : Pivette (sauf pour les gifs sur sites spécialisés)
•• Âge : 30
•• Nationalité(s) : Américaine
•• Statut marital : Célibataire
•• Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
•• Métier / études : Sales Manager de l'empire hôtelier familial
•• Quartier d'habitation : Brooklyn
•• More about you : Save me from myself !  ¦¦ Joseph  Tumblr_plwmxdArWc1syqmijo8_400

Jerahmeel : RP1
Joseph : RP1
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Triggers: Aucun tant qu'on en discute avant
Warnings: Violences conjugales et sexuelles / emprise / avortement
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Pseudo discord: (facultatif)
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Habitude rp: 1ère personne / moyenne 500 mots
Couleur rp: #97147b
Disponibilité rp: Dispo
Beatriz Oliveira
Jeu 1 Aoû - 1:45
Save me from myself !

TW : Mention de violences physiques, tentative de suicide

-outfit-
Mes mains tremblent et font tinter mes clés. Je tente de prendre une grande inspiration, emplissant mes poumons avant de relâcher l'air en un fin filet entre mes lèvres, je fais jouer la clé dans la serrure et à peine entrée les larmes me montent aux yeux. Je sais qu'il est aujourd'hui en prison, en attente du procès mais revenir dans cette maison me met en vrac, je ferme les yeux et la voix dans mon dos me fait revenir à moi. Aujourd'hui il ne peut rien me faire mais les murs peuvent parler, je vois les marques de ses poings, je perçois quelques gouttes de mon sang sur le tapis. "Beatriz, dites-moi où sont les papiers que vous voulez récupérer je vais aller les chercher et on sort d'ici." Je désigne le bureau et mon avocat s'y rend avec la liste des divers papiers important que je devais récupérer dans la maison que j'ai partagée avec ce monstre durant deux ans. Je ressors rapidement et l'agent qui nous accompagne entre pour aller vérifier que mon avocate ne prend que ce qui est nécessaire, la maison est sous séquestre encore, et jamais plus je ne veux revenir ici.

"On est arrivée Miss Oliveira !" Je me redresse sur le siège arrière, je ne sais pas à quel moment du trajet entre Brooklyn et les Hamptons je me suis endormie, mais je n'ai absolument pas vu passé les deux heures de route, je me suis effondrée comme une masse. Mon chauffeur sort et viens m'ouvrir la porte avant de prendre mes bagages et les confier au chasseur qui vient rapidement les récupérer en me saluant. Me tournant vers l'homme entre deux âges, sorte de dandy avec son charme et sa classe à l'anglaise qui est mon chauffeur depuis quelques années maintenant, je pose ma main sur son bras. "Merci Martin, vous êtes certain de vouloir refaire le trajet tout de suite et pas vous reposer un peu à l'hôtel avant ?" Il me remercie et me confirme qu'il vient me rechercher dans deux jours comme convenu, à moins que je n'ai besoin de lui avant et que je n'ai qu'à l'appeler. Je le regarde repartir et me dirige vers la gouvernante de l'hôtel qui m'attend devant en haut des marches et me salue, m'indiquant que ma chambre est prête et que le directeur de l'hôtel me rejoindra pour le dîner ce soir afin de discuter des affaires courantes et quelques points particuliers à traiter.

Lorsque je remonte dans ma chambre après le repas, le soleil n'est pas encore couché et je décide d'aller marcher un peu sur le domaine qui surplombe l'océan. Mes pas me mènent vers les falaises à un peu moins de vingt mètres de l'eau. Mon regard se perd à l'horizon et ce n'est que lorsqu'un coup de vent fouette mon visage que je sens les frais sillons sur mes joues que je réalise que mes larmes coulent sans que je ne m'en sois rendu compte. Je suis fatiguée, physiquement, mentalement, je suis à bout, cette visite à mon ancien domicile ou j'ai vécu tant d'horreur durant deux ans m'a atteinte plus que je n'aurais pu le penser. Est-ce qu'en vendant mon appartement, celui où je trouvais refuge après les coups, allait vraiment m'aider à passer à autre chose ? Est-ce que je serai assez forte pour affronter le procès qui doit se tenir dans quelques semaines ? Et si … Et si par je ne sais quel moyen il était libéré, je ne pourrai pas sortir de chez moi, je n'oserais plus faire un pas seule dans la rue. Mon père à fait tout ce qu'il pouvait pour que les images qu'Andrew possédait de moi soient détruites de tous les supports, mon mariage avait été publiquement annulé soit disant en raison de tromperies de la part de mon fiancé avec des prostituées à Vegas et pour ses fraudes auprès de son entreprise. Aucun mot n'avait fuité sur les violences que j'avais subi, je ne voulais pas que cela puisse avoir le moindre impact sur la réputation et l'image de l'empire familiale.

Si je faisais un pas de plus, que je me lançais dans le vide, tout serait sans doute régler, je ne ressentirais plus rien, je serais enfin totalement anesthésiée. Un seul pas de plus et je pourrais enfin ne plus rien ressentir du tout. Une seconde je pense à mes frères et mes larmes redoublent faisant couler mon maquillage, je les aime plus que tout, mais malgré tout l'amour que j'ai pour eux, bien que je sache qu'ils m'aiment, jamais je ne partagerai un lien aussi fort et intense qu'il existe entre les jumeaux. Si je ne suis plus là, Dão prendra soin de Tulío, il l'a toujours fait à la perfection, bien mieux que moi. Est-ce que les troubles et addictions de Tulío pourraient s'aggraver si je ne suis plus là ? Je serai seule, je resterai seule, qui pourrait vouloir d'une femme aussi faible que moi, une femme qui s'est laisser battre durant deux ans, qui a mis fin volontairement à deux grossesses, qui s'est fait violer et offrir à d'autres hommes par son fiancé ? Qui pourrait vouloir de quelqu'un d'aussi brisé que moi ?

Je fais ce pas de plus et la chute est plus courte que je pensais, lorsque mon corps plonge dans l'océan, je regrette immédiatement mon geste, mes vêtements se gorgent d'eau et m'empêchent de nager, le courant est fort et je sens les vagues m'emporter loin de la rive, je tente de rester hors de l'eau, avalant la tasse à plusieurs reprises, je suis fatiguée … je me sens attirée. Attiré par le fond ou une main, je ne réalise pas, mes yeux se ferment et tout devient noir.

@Joseph Cormier

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“If you’re going through hell, Keep on going, don’t slow down, If you’re scared, don’t show it You might get out Before the devil even knows you’re there.”– Rodney Atkins

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« Joseph Cormier »
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Joseph Cormier

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Joseph Cormier
Ven 2 Aoû - 5:47



Save me from myself !





Ma maison-mer me manque. Le bruit que font les vagues lorsqu'elles frappent la coque. L'air salin qui emplit mes poumons et calme le tourbillon de mes pensées. Le tangage et le roulis du bateau qui me berce tout doucement (et n'arrivent plus à me donner la nausée). La mer, c'est à la fois ce qui m'émeut et me terrifie le plus. La puissance brute, l'imprévisibilité, l’immensité, ça impose le respect, non? Et puis, c'est tellement vivifiant, euphorisant même. J’ai besoin de rien d’autre. Je n’ai plus besoin de me shooter, je n’ai plus besoin de fumer, je n’ai plus besoin de boire. Je n’ai plus besoin de pass out. J’ai juste besoin d'elle. Encore, toujours et à jamais.

Mais là, ça fait quoi, quatre mois que je suis arrivé à New York? Oui, je crois bien que c'est ça… Et je peux déjà dire que ça n'a rien à voir avec Nova Scotia ou même le Québec. Les gens sont différents, le décor est différent, mais surtout, les odeurs sont tellement différentes… Je m'y habitue tranquillement, mais je ne m’attendais pas non plus à m'y sentir chez moi aussi rapidement.

Par contre, l'idée de départ, c'était quand même d'aller à la rencontre des autres et j’peux pas faire ça si je reste en mer. Mais faut aussi que je gagne ma vie. J'avais d'ailleurs pensé rencontrer des restaurateurs, leur proposer de les fournir en produits frais de la mer. Sauf que développer un réseau, des contacts, c'est pas facile quand tu connais personne et que ton accent te trahit. On s'le cachera pas, on voit tout de suite que j’viens pas du coin. Mais ça me dérange pas. J'ai confiance. Je finirai bien par trouver quelqu'un qui passera par-dessus ses préjugés et la première impression qu'il s'est fait de moi : celle d’un sans-abri paumé, drogué et avec une tête de tueur. Mais moi, j’les aime mes tatouages. Ils font partie de qui je suis, jamais j’vais les cacher, bien au contraire. Sans eux, je serais pas là. Je serais plus là. Chaque tatouage représente l’accomplissement d’une étape de plus vers ma guérison, vers ma liberté. Et vu la quantité que j'ai sur le corps, vous comprendrez que le chemin n'a pas été facile. Mais de toute évidence, j'y suis arrivé.

Depuis que j'ai jeté l’ancre, je roule sur mes économies durement gagnées lors de la précédente saison. J'ai bien essayé, mais pour le moment, pas moyen de me trouver un contrat ou un emploi saisonnier dans mon domaine ici… à moins que je leur prouve ce que je vaux et que je suis digne de confiance. Alors j'ai pas d'autres choix que de reprendre la mer, ce qui, avouons-le, m'enchante grandement. Normalement, au large de Long Island, je m'attends à trouver de la morue, du bar et de la plie. La saison du homard est déjà bien avancée, mais je pourrais quand même m'essayer puisque j’ai apporté quelques cages avec moi. Après, si j'ai des prises intéressantes, je pourrai essayer de les vendre en tant que commerçant ambulant, directement au port le plus proche, ou les offrir à des restaurants ou des poissonneries des environs. Évidemment, tout est en règle, j’ai tous les permis pour me permettre d’agir en toute légalité.

[***]

Captain on board! C’est un départ, le temps est venu de mettre les voiles. J’ai ce qu’il faut à bord pour un court périple d’une semaine ou deux. Toutes les vérifications ont été faites, le voilier et tout l'équipement de pêche est en ordre. Je suis fébrile, évidemment. Quelques passants curieux m’observent hisser la grand-voile qui me permettra de quitter le port où j’étais amarré depuis des mois. Il s’agit d’un imposant bateau monocoque de 24 mètres pouvant résister aux assauts en haute-mer. Habitable, il comporte 5 cabines et 3 salles de bain, pouvant ainsi aisément recevoir jusqu’à 10 invités à la fois.

J’ai prévu longer la côte pour sortir du détroit de Long Island pour ensuite me diriger vers le sud, non loin de l’état du New Jersey. En quittant en matinée, je profite de la météo favorable pour naviguer à bonne vitesse avant de terminer ma course de l’autre côté, près des Hamptons. Lorsque je me rapproche de la côte pour y passer la nuit, il reste encore quelques rayons de soleil qui brillent à l’horizon. J’en profite donc pour casser la croûte devant le paysage incroyable que j’ai sous les yeux : une plage de sable blanc et des falaises de plus de 50 pieds, à vue de nez, qui plongent directement dans l’océan. Le vent est doux et la mer encore relativement calme. Rien ne pouvait laisser présager la tournure que prendraient les évènements qui suivraient.

Mon regard toujours tourné vers le rivage, j’aperçois une silhouette debout et immobile, tout en haut des falaises. À première vue, ça semble un choix peu judicieux de se trouver si près du bord, à moins de s’y connaître en plongeon de haut vol, alors qu’aucune clôture ne s’y trouve pour empêcher une chute malencontreuse. Puis, j’ai soudainement un mauvais pressentiment. Je me redresse spontanément de mon siège et me rapproche de la rambarde en fronçant les sourcils. Mais que fait-elle là? Je ne peux pas croire que… NOnnnnnnnn!!!! La silhouette s’est avancée puis a amorcé une chute en ligne droite, tombant comme une pierre, pour finalement disparaître sous l’eau.

Je n’ai pas besoin de tergiverser bien longtemps. Rapidement, j’enfile ma veste de flottaison et j’attrape une bouée avant d’enjamber la rambarde pour me jeter à l’eau. Une vie est en jeu et j’ai les connaissances ainsi que les compétences pour empêcher que le destin de cette personne soit funeste. Heureusement, j’étais déjà suffisamment près du rivage, la distance est parfaitement réalisable à la nage pour quelqu’un d’expérimenté. Je crois voir des bras s’agiter à la surface de l’eau à quelques mètres de moi. Il n’y a plus une seconde à perdre. Je me suis rapproché autant que j’ai pu malgré les vagues, mais maintenant, je n’ai plus le choix, je l’ai perdu de vue. Je retire donc ma veste en m’assurant qu’elle reste accrochée à la bouée et je plonge sous l’eau. Elle ne doit pas être bien loin…. Ah… Ça y est! La voilà! Je réussis à agripper sa main inanimée et à l’attirer à moi pour que nous remontions à la surface le plus rapidement possible, guidé par la corde fixée à la bouée que je tenais toujours dans ma main.

Je prends alors conscience qu’il s’agit d’une jeune femme et qu’elle a perdu connaissance. Il est trop tôt pour dire si elle respire encore. Je passe la bouée par-dessus sa tête et ses bras, m’assure qu’elle y est bien fixée avant d’enfiler à nouveau ma veste. Je prends quelques instants pour évaluer ma position. Je ne sais pas ce que je trouverais sur la rive si je décide de m’y rendre et mon bateau est probablement plus près. Ainsi, le voilier ce sera. Ma vitesse n’est pas aussi rapide qu’à l’allée, mais le courant et les vagues nous pousse heureusement dans la bonne direction. Derrière le voilier, il y a une petite plateforme qui s’avance sur l’eau ainsi qu’une échelle. J’attache solidement la bouée à cette échelle avant d’y grimper et de hisser à bord le corps toujours inerte .

Maintenant sur le pont, la jeune femme repose sur le dos. Avec mes deux mains, je déchire son chemisier afin d’avoir une vue dégagée sur sa poitrine et approche mon visage du sien. Je ne sens aucun souffle et sa poitrine demeure immobile. Je fais donc basculer sa tête vers l’arrière, une main sur son front et l’autre sur son menton pour ouvrir sa bouche et dégager ses voies respiratoires. Rien ne se passe. Je dois commencer le massage cardiaque sans attendre. Les paumes positionnées sur le sternum, je débute une série de trente compressions, suivi par deux insufflations, ma bouche plaquée sur la sienne. Je répète ce cycle encore une fois… deux fois… Et par miracle, la femme se met soudainement à tousser et de l’eau sort de sa bouche. Je la place donc rapidement en position latérale de sécurité, un genou relevé, la tête sur le côté. Je vérifie ses signes vitaux en plaçant mes doigts sur son poignet. Je ferme les yeux. Une seconde, deux secondes… Puis... Un pouls! Elle a un pouls! Sur l’adrénaline, je la retourne sur le dos pour vérifier sa respiration en rapprochant ma joue de sa bouche, les yeux sur sa poitrine. Celle-ci se soulève enfin et je sens son souffle contre ma peau. Je soupire de soulagement, même si elle n’est pas encore totalement tirée d’affaire. Toujours inconsciente, je ne peux savoir si elle a subi des séquelles.

Même si nous sommes en plein été et que l’eau est autour de 65 degrés fahrenheit, je ne peux me résoudre à la laisser ainsi dans ses vêtements détrempés. Je place donc l’un de ses bras par-dessus mon épaule et glisse une main sous ses genoux et l’autre dans son dos pour la soulever et l’amener à l’intérieur, à l'abri. Je la dépose sur le lit de la première cabine et m’affère à retirer son pantalon et son chemisier. Loin de moi l’intention de porter atteinte à son intimité, je ne peux néanmoins m’empêcher de remarquer son corps meurtri, couvert d’hématomes sur les bras, les jambes et même au visage. De toute évidence, cela n’a pas été causé par sa chute ni par moi. Par leur couleur, ils datent déjà de quelques semaines. Mais qu’a-t-il bien pu lui arriver pour qu’elle en arrive à prendre cette décision, celle de sauter? Et d’où viennent toutes ces blessures? Je glisse un oreiller sous sa tête et la couvre d’une couverture chaude. Maintenant qu’elle n’est plus dans un état critique, il faudrait sans doute aviser les secours afin qu’elle soit prise en charge rapidement par une équipe médicale. Pourtant, je ne peux me résoudre à la quitter des yeux, même un instant. Je tire une chaise pour rester à ses côtés et attendre qu’elle se réveille. Je ne réalise même pas que mes vêtements dégoulinent sur le sol et que je suis transi de froid. Je prie silencieusement pour qu’elle ouvre enfin les yeux, soudainement envahi par de sombres souvenirs qui me figent sur place...

Feat  @Beatriz Oliveira  et Joseph Cormier ❥
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Beatriz Oliveira
Lun 19 Aoû - 23:54
Save me from myself !

TW : Mention de violences physiques, tentative de suicide

-outfit- Entre deux eaux je ne sens plus le froid, ni la douleur. Plus aucune tristesse ou déprime ne m'enveloppe et pour la première fois depuis un peu plus de deux ans, je ne ressens plus rien. Rien d'autre qu'une sorte de soulagement d'être enfin libérée. Tout s'efface peu à peu, tout disparait et je ne pense plus à rien. L'idée même de ma famille pour qui je me suis toujours effacée pour la faire passer avant mes propres intérêts, avant mes envies. Mon père et sa passion pour les apparences et la réputation n'est plus qu'un lointain souvenir. Ma mère et son attitude qui se contente de ce qui se passe autours d'elle sans jamais prendre aucune décision ou donner son avis s'étiole peu à peu. L'amour incommensurable que j'ai pour mes frères pourrait être la seule chose qui puisse me retenir mais au final ils seront sans doute mieux sans moi, sans leur sœur qui leur donne plus d'amour qu'elle ne recevra jamais, mes frères à qui j'ai du cacher ce que je vivais dans mon couple et auprès de qui j'ai toujours fait semblant que tout allait bien, que je maitrisais ma vie, d'être un roc sur lequel ils pouvaient s'appuyer lorsqu'eux pouvaient être dans la tourmente. A présent plus rien de tout cela n'existe, l'écran et noir, le générique défile et personne ne restera jusqu'à la fin.

Je ne sens pas l'eau salée qui s'infiltre dans ma gorge ni cette main qui fini par saisir la mienne et me faire sortir la tête hors de l'eau. Aucune conscience des gestes salvateur de celui qui a risqué sa vie pour sauver la mienne, des efforts fait pour me ramener alors que l'espace d'un instant j'ai eu envie d'en finir. Je n'ai plus conscience de rien, ni même de l'eau que par réflex est expulsée de ma gorge et mon cœur qui s'emballe retrouvant un rythme plus ou moins régulier.

Lorsque mes paupières s'entrouvrent la première sensation qui m'envahis est autant un frisson de froid que d'anxiété. Mon cerveau se remet doucement en marche et sentant le contact de la couverture sur ma peau je réalise que je ne porte plus mes vêtements. Je me redresse brusquement, plaquant la couverture contre moi comme une sorte de maigre bouclier de fortune alors que mon regard se pose sur la silhouette de l'homme qui se tient assis à côté du lit. Totalement incapable de savoir si les tremblements qui me parcourent sont dus au froid que je ressens ou si c'est la crainte de me retrouver à moitié nue dans un endroit inconnu face à un homme que je ne connais pas. Cachant mon visage dans mes mains je murmure en sentant les larmes rouler sur mes joues. "Ça va pas recommencer …" Est-ce que j'aurai eu à peine quelques semaines de répit entre mes deux ans d'enfer et une nouvelle période de calvaire. Pourquoi je n'ai pas choisi une falaise plus haute ? Pourquoi je ne me suis pas noyée ?

Rassemblant tout mon courage, la voix tremblante je le questionne alors que mes yeux découvrent cet homme que je n'ai jamais rencontré. "Qui … qui êtes vous ? Où je suis ?" Mon regard cherche dans le sien si je dois le craindre ou non, est-ce que je dois me méfier de lui ? Que veut-il de moi ? Mes yeux ne peuvent s'empêcher de glisser sur sa silhouette et contempler les motifs qui recouvrent son corps. Qui est cet homme ? M'emballant dans la couverture, je réalise que je ne porte que mes sous-vêtements, mon pantalon et mon chemisier ont disparu. Ce qui me vient tout de suite à l'esprit est que cet inconnu à pu observer les nombreuses marques qui parsèment mon corps, il a déjà dû se faire une idée de la pauvre femme que je pouvais être, une femme battue qui ne trouve d'autre échappatoire que de se jeter du haut d'une falaise dans l'océan. Intérieurement j'ai presque envie de rire, une fois de plus, les enseignements de mon père sont bien ancrés en moi, que va-t-on penser, que va-t-on dire ? Les apparences, encore et toujours ces foutues apparences.

@Joseph Cormier

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Joseph Cormier
Dim 6 Oct - 20:57



Save me from myself !





Il doit s’être écoulé environ trente minutes depuis que je l’ai installé dans le lit. Durant tout ce temps, je suis resté assis bien droit sur cette chaise en bois, incapable de bouger, les bras croisés sur ma poitrine. Même si les circonstances n’ont rien à voir, je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à cette nuit-là quand, en pleine tempête, mon aide-pêcheur a été emporté par les flots. Je n’avais rien pu faire, je ne savais même pas dans quelle direction le chercher, il avait été englouti si vite… Aujourd’hui, d’avoir pu la sauver, elle, ça mettait un léger baume sur mes blessures, comme si ça rachetait un peu mes fautes. On m’avait donné l’occasion de faire le bien et je n’avais pas hésité une seule seconde à sauter à l’eau cette fois. C’est pour ça aussi qu’il n’était pas question que je la quitte des yeux. Je devais m’assurer qu’elle continuait de respirer normalement, que ses lèvres ne devenaient pas bleutées. Et surtout, qu’elle ne se réveille pas seule dans un lieu inconnu, complètement désorienté.

Instinctivement, je frictionne mes biceps pour essayer de me réchauffer. Je grelotte et la sensation des vêtements mouillés collés sur ma peau se fait de plus en plus désagréable. Je commence à revenir à moi et à quitter le monde des souvenirs. Je ne m’autorise toujours pas à quitter la pièce puisqu’elle n’a pas repris conscience. Tout de même, derrière moi, je me rappelle qu’il a une armoire qui contient des vêtements, quelques couvertures et des serviettes. Rapidement, je retire mon chandail et mes jeans que je suspends sur un crochet au dos de la porte de la cabine. Une flaque d’eau commence à se former au sol à l’endroit où mes vêtements sont accrochés. J’essuie rapidement ma peau encore humide avant de m’enrouler dans une couverture bien chaude et retourner m’asseoir auprès de la mystérieuse inconnue.

Les minutes s’écoulent lentement jusqu’à ce qu’enfin, je perçois du mouvement sous les couvertures. Ses yeux s’ouvrent enfin. J’ai si peur de l’effrayer, je retiens mon souffle, resserre la couverture tandis que j’appuie mon dos contre le dossier de la chaise. C’est alors qu’elle se redresse d’un coup, agrippant fermement la couverture contre elle. Par réflexe, je me lève alors et m’éloigne un peu, pour lui donner un peu d’espace, pour ne pas l’effrayer davantage. Je l’entends murmurer, son visage dans les mains, sanglotant. Je ne comprends ce qui se passe. On dirait presqu’elle est déçue… d’être encore là. Ça ne peut pas être possible?

De sa voix tremblotante, je l’entends clairement pour la première fois. Elle semble désorienté, vulnérable, perdue…  S’il ne s’agissait pas d’une pure inconnue et que je n’avais pas eu si peur qu’elle s’enfuit en courant ou me repousse sauvagement, je l’aurais bien prise dans mes bras pour la rassurer. Lui dire que tout irait bien. Mais son non verbal était clair, il valait mieux ne pas s’approcher.

- Je… je m’appelle Joseph. Joseph Cormier. Vous êtes… En fait, vous êtes sur mon bateau. Je vous ai vu, tomber à l’eau. Je… J’ai pas pu faire autrement que sauter moi aussi. J’ai réussi à vous sortir de là.

Je vois ses yeux me dévisager, parcourir mon corps. Je me rends compte que la couverture laisse entrevoir mon torse. Je suis presque nu et elle aussi et je me sens soudainement très mal à l’aise. Je ressers la couverture autour de moi avant de poursuivre.

- Je suis vraiment désolé, vos vêtements, du moins, ce qu’il en reste, sont juste ici, au pied du lit. J’ai abimé votre chemisier pendant que je faisais les manœuvres pour vous sauver. Vous étiez grelotante, je ne voulais pas que vous gardiez vos vêtements mouillés sur vous. Maintenant que vous êtes réveillé, je vais pouvoir vous laisser un peu d’intimité. J’ai rapproché sur le coin du bureau des vêtements secs. Ça devrait pouvoir vous dépanner. D’ailleurs, je… je vais moi aussi aller dans ma cabine pour me changer.

Alors que je lui tourne le dos et ramasse mes vêtements trempés, je me souviens que je devais lui demander une dernière chose. Je me retourne pour lui faire face.

- Tout s’est passé tellement vite, je n’ai pas eu le temps d’appeler les secours… Voulez-vous que je le fasse? Voulez-vous que j’appelle quelqu’un? Je vais diriger le bateau vers le port le plus proche.

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Beatriz Oliveira
Dim 20 Oct - 17:07
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TW : Mention de violences physiques, tentative de suicide

-outfit- Redressée, assise sur ce lit, emballée dans cette couverture j'attends avec anxiété sa réponse. Savoir qui il est, où je suis, ce que je fais ici et pourquoi je ne suis pas en train de reposer au fond de l'océan. J'ai toujours pensé que rien n'arrive par hasard ou sans raison dans la vie, même si au cours de ces deux dernières années je ne sais pas pour quelles raisons je suis restée avec un homme qui me faisait vivre un cauchemar éveillé. Pourtant je veux croire que si je suis là, si je ne me suis pas noyée, si cet homme m'a sorti de l'eau c'est que c'était écrit que mon heure n'était pas encore arrivée.

Comme un animal apeuré par le danger de la voiture qui fonce sur lui, mais à la fois fasciné par les phares qui l'éblouissent je ne peux détacher mon regard du sien alors qu'il me répond. Se présentant, m'indiquant que nous sommes sur son bateau. Il a donc assisté à ma chute et selon ses dires n'aurait pas pu faire autrement que de me sauver. Je ne suis pas capable de lui répondre quoi que ce soit, j'essaie de comprendre la portée de ses paroles. Il était là, sur son bateau et il n'a pas hésiter à sauter à l'eau pour venir me porter secours ? Alors qu'il ne me connait pas, qu'il ne me doit rien, qu'il aurait tout aussi pu regarder ailleurs à ce moment-là et me laisser sombrer dans les profondeurs de l'océan sans que personne n'en sache jamais rien. Quand j'y pense mon geste est des plus égoïstes, je n'ai pas réfléchi, j'ai agit par impulsion, si je m'étais noyée, mes proches n'auraient pas su. Ils auraient pu se douter de la raison de mon geste mais n'auraient eu que des questions et aucune réponse, je n'ai pas laissé de trace, je n'ai pas laissé de lettre d'adieu. Avant d'arriver au bord de la falaise, l'idée même d'en finir n'avait pas encore germé dans mon esprit, et pourtant je l'ai fait, j'ai tenté de mettre fin à mes jours, et sans l'intervention de cet homme alors Andrew aurait gagné pour de bon.

Quand il ressert la couverture sur lui, je comprends qu'il a perçu mon regard scrutant les œuvres sur sa peau et il se lance dans des explications. M'informant d'un geste que je suis de mes yeux où se trouvent mes vêtements, qu'il a dû endommager mon chemisier pour me sauver, qu'avec le froid il n'avait pas pu me laisser mes vêtements mouillés. Après m'avoir annoncé qu'il va me laisser un peu d'intimité et m'a mis des vêtements secs à disposition il se lève et se dirige vers la porte en ramassant ses propres vêtements. Avant de sortir de la pièce il se tourne et me demande si je souhaite que l'on appelle quelqu'un, qu'il va diriger le bateau vers le port le plus proche. Je me contente de secouer la tête de gauche à droite, restant silencieuse avant qu'il ne me lasse seule dans la cabine.

Je reste là sans bouger durant quelques minutes, les larmes roulant sur mes joues, prenant la mesure de ce que j'ai fait, que sans l'intervention de ce jeune homme, tout se serait arrêté pour de bon. Je suis dans un état second ne sachant pas véritablement si je suis contente ou déçue que ma tentative ait échouée. Je finis par me lever doucement et retire mes sous-vêtements encore humides que je pose sur le coin du bureau alors que j'attrape les vêtements secs et avant de passer le pantalon et l'épais chandail qui viennent rapidement réchauffer ma peau nue, je prends la peine de regarder mon reflet dans le petit miroir présent dans la cabine. Mon regard se pose sur chaque bleus, chaque cicatrice, chaque marque de coup, chaque empreinte de sa colère, j'ai mal. J'ai mal à mon âme plus qu'à mon corps et pour la première fois je vais me présenter à quelqu'un sans aucun artifice sans passer des heures à maquiller mon visage ou mes bras pour que l'on ne soupçonne rien. Pour la première fois depuis bien longtemps je vais me présenter à quelqu'un telle que je suis. Vraiment.

Je quitte la cabine et retrouve mon sauveur, venant m'asseoir en face de lui, j'hésite une seconde avant de me lancer, prenant une grande inspiration. "Merci de m'avoir sauvée … Je … Je ne suis pas tombée de la falaise, j'ai sauté … On ne va pas se mentir vous avez vu les marques … Depuis deux ans, mon fiancé me battait très régulièrement, je suis sortie de ce cauchemars il n'y a que quelques semaines et pourtant c'est tellement dur encore … ce soir je n'en pouvais plus, durant un moment j'ai pensé que sauter résoudrait tous mes problèmes, effacerait toutes les douleurs et les souvenirs … " Tirant machinalement sur les manches du chandail pour m'y cacher un peu plus, je relève mon regard vers le sien. "Je m'appelle Beatriz." Je ne donne pas mon nom, pas pour le moment, pour une fois je ne veux plus du regard par les apparences, je ne veux être que moi, que Beatriz rien de plus et pas l'héritière fortunée d'un empire hôtelier.

@Joseph Cormier

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Joseph Cormier
Ven 22 Nov - 23:09



Save me from myself !





Ses yeux, sombres et insondables, m'aspirent comme un trou noir. Impossible de m'en détourner lorsque je lui parle. Elle reste silencieuse, encore sous le choc, tremblante sous la couverture qui peine à la réchauffer. Comment pourrait-il en être autrement, après ce qu’elle vient de vivre ?

Les images de ses blessures tournent en boucle dans mon esprit. Ce corps meurtri, porteur d'une douleur indicible... Avait-elle réussi à dissimuler une telle souffrance, à la rendre invisible aux yeux des autres ? Et cette chute dans l'océan, était-ce vraiment un accident ? Je n'en suis plus certain.

Je ne cesse de me demander : quelles étaient les chances pour que je sois là, à cet instant précis ? Que mes yeux soient attirés par sa silhouette, juste avant qu’elle ne plonge dans l’immensité bleue ? L’idée qu’elle ait pu vouloir mettre fin à ses jours de cette manière me bouleverse profondément. Cela expliquerait peut-être son comportement étrange à son réveil, ce mélange troublant d’étonnement et, peut-être, de déception d’avoir été sauvée.

Cette pensée me touche plus que je ne voudrais l’admettre. Elle réveille en moi des blessures enfouies, des souvenirs de mes propres luttes. J’ai traversé des périodes sombres, mais je ne crois pas que j’aurais eu la force – ou le désespoir – de faire ce qu’elle a fait. Elle devait avoir véritablement perdu tout espoir, et cela, plus que tout le reste, me dévaste profondément.

Les vêtements dans les mains, j'incline la tête lorsqu'elle me fait signe qu'elle ne veut prévenir personne. Sans un mot de plus, je quitte la cabine et me dirige vers mes quartiers, la tête lourde de pensées qui tourbillonnent. Un soupir m'échappe alors que je me débarrasse enfin de mes sous-vêtements trempés et enfile des vêtements secs. Je passe sommairement une serviette sur mes cheveux avant de filer vers la cuisine. Là, je me prépare un café. Je ne sais pas si elle en boira, mais moi, je sens que j'en ai besoin. Je verse le liquide brûlant dans deux tasses et m'assieds à la banquette, les coudes sur la table, les mains serrées autour de ma tasse pour les réchauffer.

J'entends ses pas se rapprocher et, d'un geste, je l'invite à s'asseoir. Je n'ose pas la regarder directement, mes yeux se fixant sur l'horizon visible à travers la fenêtre, perdu dans l'immensité de l'océan. Lorsqu'elle brise enfin le silence, je lui laisse toute la place pour s'exprimer, sans la moindre pression, sans jugement. La rapidité avec laquelle elle me livre sa vérité me prend de court. Elle ne passe pas par quatre chemins, m'expliquant d'une voix calme ce qui l’a poussée à commettre ce geste désespéré. Je sens un nœud se former dans ma gorge, tandis que ses mots m’atteignent, avec une franchise déstabilisante.

Je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire. Veut-elle réellement parler de tout cela avec un inconnu, ou se sent-elle simplement obligée de s’expliquer, à cause de ce que j’ai fait pour elle ? J’esquisse un sourire timide, maladroit face à la gravité des circonstances et à ce qu’elle vient de me confier.

Moi, c’est Joseph, mais tu peux m’appeler Jo., dis-je doucement.

Je porte ma tasse à mes lèvres, laissant le café brûlant me réchauffer et me donner un peu de courage. Ces quelques secondes m’aident à remettre de l’ordre dans mes pensées, à choisir mes mots.

Quand je t’ai vue, je n’ai pas réfléchi une seule seconde, tu sais. C’était instinctif. J’ai fait ce que n’importe qui aurait fait à ma place. Je... Je suis juste vraiment soulagé qu’on puisse se parler en ce moment. Tu as vraiment eu beaucoup de chance.

Ma voix tremble légèrement, et je frotte mon visage d’une main nerveuse.

Je n’ose pas imaginer ce que tu as dû traverser, avec ton ex-fiancé. Ce que tu m’as raconté, c’est... Je ne sais pas comment exprimer à quel point je suis désolé que tu sois arrivée à un point de non-retour comme celui-là. Je sais qu’on ne se connaît pas, mais sache que je le pense sincèrement.

Je marque une pause, cherchant à peser mes prochaines paroles. Puis, un sourire en coin étire mes lèvres :

Cela dit, je ne vais pas m’excuser d’avoir contrecarré ton plan. Ne compte pas là-dessus.

Mon ton se veut plus léger, une tentative, aussi fragile soit-elle, d’apaiser l’atmosphère pesante qui nous entoure.



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