J'étais bien consciente de qui j'étais. Une petite garce manipulatrice, c'était comme ça que le bon dieu m'avait faite. Mais depuis que la vie s’épanouissait et grandissait dans mon ventre, j’étais devenue étonnamment encore plus sombre, plus impitoyable. L'idée d'avoir un enfant aurait dû me calmer et me pousser à prendre moins de risques. Peut-être même envisager de laisser tomber ma carrière. Parce qu'après tout, je régnai dans ce monde brutal rempli de criminalité, et j'en faisais partie. Oups, quelle vilaine fille que j'étais!
Je savais que tôt ou tard, mes actes me rattraperaient. Comme on dit,
les méchants n'ont jamais droit à une fin heureuse. Et pourtant, je continuais à danser sur le fil du rasoir, ignorant les conséquences qui se profilaient à l’horizon. Mon règne, aussi impitoyable soit-il, ne connaîtrait pas de répit. Mon enfant grandirait dans l’ombre de mes choix, et je priais pour qu’il ne suive pas mes traces. Mais au fond de moi, je savais que le destin était déjà scellé. Le sang appelle le sang, et les méchants ne connaissent que leur propre tragédie.
Je continuerais à danser, à défier le destin, jusqu’à ce que la musique s’arrête. Jusqu'à ce que le vent m'apporte. Mais ce n’était pas encore l’heure. Pas encore puisque j'avais encore tellement de chose à faire; comme par exemple, rendre la vie impossible à mon cher et tendre,
@Gabriel Dixon.
Des mois étaient passés sans que je donne le moindre signe de vie. Il aurait pu croire que j’avais tout simplement oublié son existence et tourné la page pour passer à autre chose ? Mais non, car comme on dit :
“la vengeance est un plat qui se mange froid”. Et moi, j’étais une vipère patiente ; j’attendais toujours le moment propice pour dévorer mon adversaire.
Enceinte et ronde comme jamais, sachant que j'allais donner naissance à un petit être aussi téméraire que moi, je marchais dans les couloirs de l'université avec assurance, faisant claquer mes talons.
Je m'approchais donc de son bureau - il était temps qu'on reprenne là où on s'était arrêtés. ENFIN.
Comme d'habitude pleine de confiance en moi, je n'ai même pas pris la peine de frapper à la porte ; j'entrais. Un sourire se formait sur mes lèvres en voyant la scène devant moi. Il ne changerait donc jamais ! Oui, je connaissais un petit secret bien juteux qui pourrait anéantir sa petite misérable carrière.
Me tenant près de la porte, je savais que je ne pouvais pas manquer une telle opportunité!
“Attention à toi petite gazelle”, lançai-je alors que m’avançant vers eux tout en caressant doucement mon ventre par-dessus ma belle robe bleue pour mettre encore plus malaise les deux personnes devant moi
"Ce petit chaud lapin est très sensible aux petites minettes." Et pour couronner le tout ,alors qu’ils semblaient tous deux très gênés, j’étais maintenant au niveau du visage de cet homme. Je gardai toujours ce sourire radieux tandis qu’eux semblaient être plongés dans un état d’inconfort. Je pris ensuite le menton de ce cher Gabriel et je lui offrais une simple bise sur ses lèvres créant davantage d’embarras chez notre jeune demoiselle
"Bonjour, mon chéri d'amour, tu m'as tant manqué." disais-je bien-sur en m'adressant à Garbiel. Pendant ce temps-là, la demoiselle commençait déjà à ramasser ses affaires pour se carapater. La honte l'avait emportée.
"T'inquiète pas, petite gazelle, tu auras quand même de belles notes à ton prochain exposé, n'est-ce pas Gabi ? Tu lui mettras un A pour t'avoir mise dans tous tes états... Le pantalon me semble un peu à l'étroit là. J'en suis jalouse!! " Je me redressais et d'un geste vers la porte, je lançais à la demoiselle :
Va-t-en!" petite salope pensais-je bien fort.