Il est tard et la journée est loin d’être finie pour moi. J’ai enchaîné deux services, celui du matin et celui du midi pour finir dans un des bars où je suis habituée et où le patron aime que je sois là. Il me dit toujours que j’attire les clients et que c’est bon pour les affaires. Il ne me demande rien en échange, ce qui me convient pour le moment. Je fais ce que j’ai à faire, attirer les hommes, parfois les femmes quand je sens qu’elles sont réceptives et pas embarrassé parce qu’on est en public. Ce soir c’est un homme qui m’a tapé dans l’œil, enfin il semble que ça soit réciproque. Il m’a laissé le draguer et je le laisser faire aussi. Il n’y a pas de doute sur ce qu’il veut, quand je lui fais part de mon tarif, il semble d’accord. Il semble content de lui, ravi de m’avoir trouvé, même s’il devra échanger quelques billets pour avoir ce qu’il veut. Tout fier il nous a pris en photo comme si on était un tout nouveau couple, ça ne me dérange pas en soit, mais je n’aime pas trop ce genre de chose, les photos c’est compromettant.
Je ne m’attendais pas à ce qu’il l’envois à un de ces ami, en se vantant. Je lève les yeux au ciel un peu agacé qu’il me dise ça, comme si ça m’intéressait. Les hommes vraiment. Je reprends un verre, bien que j’évite de trop en prendre et que je fais attention à ce que ça ne soit pas sucré, mon diabète ne me permet pas de prendre tout ce que je veux, j’ai heureusement pris ma dose d’insuline avant de venir ici, c’était de base pour la payer que je faisais ça, mais finalement je me suis rendu compte que c’était plus facile d’avoir de l’argent de cette manière, même si c’est loin d’être moral, mais après tout, il n’y a pas de mal à se faire plaisir non ? Pourquoi les hommes pourraient être les seuls à prendre ce genre de plaisir ? Je fini par lui prendre la main et lui demander d’y aller, parce que je ne veux pas passer la soirée à attendre, si je peux avoir plusieurs clients ce serait bien. Je l’emmène vers la sorti et je tombe nez à nez avec Klaus. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit là. Qu’est-ce qu’il fait ici ? Ce n’est pas tellement son genre d’endroit, enfin pas que je sache. Je ne peux pas m’empêcher de sentir mon cœur battre contre ma poitrine comme à chaque fois que je le vois et je soupire, me demandant si ce n’est pas mon frère qui l’envois me chercher comme il le faisait quand je n’avais pas encore l’âge, mais à ce moment-là, je ne faisais pas ce que je fais maintenant. Je lève les yeux au ciel et fini par lui demander :

« Klaus ? Qu’est-ce que tu fais là ? Ne me dit pas que c’est mon frère qui t’envoie ? Je ne suis plus une gamine ! »

Mon cavalier du jour semble un peu bourré et lance qu’heureusement que je n’en suis plus une et je sens une main baladeuse, qui me fait légèrement sursauté, pourtant j’ai l’habitude. Ce n’est vraiment pas mon jour.

@Nicklaus Andersen

La journée a été épuisante. J’adore enregistrer des chansons, donc passer la journée dans le studio d’enregistrement avec mon groupe. C’est vraiment un moment génial où notre petit groupe se retrouve réellement soudé et proche. Comme pendant nos tournées ! J’ai hâte de repartir justement ! Ça fait longtemps. Parcourir l’Amérique du Nord, rencontrer de nouvelles fans un peu partout, goûter à de nouveaux plaisir, c’est toujours vraiment génial. En plus, pendant ces semaines-là, il y a une certaine blonde qui est un peu moins présente dans mon esprit. Surement que tous ces magnifiques visages que je ramène dans ma chambre d’hôtel aide a effacé un peu son visage de mon esprit. Du moins, pendant une courte période. C’est vraiment une torture de la savoir si proche de moi sans pouvoir la toucher. Jamais. Pourquoi ? Parce que c’est la petite sœur de mon meilleur ami et on s’est fait une promesse : pas touche à la famille. Alors Elain m’est complètement interdite. Même si elle me rend complètement fou !

Mais, revenons à ma journée passé en studio avec mon groupe. Journée éreintante, mais enfin terminée. Après un dernier au revoir aux autres membres du groupe, je les quitte pour me rendre dans un nouveau bar que je ne connais pas. C’est mon meilleur ami qui m’a proposé d’en essayer un nouveau pour se sortir de la routine et j’ai accepté. Après tout pourquoi pas ? On ne sait pas les belles surprises qu’on pourrait y trouver. Comme j’ai la flemme de faire tout le chemin pour Staten Island dans le simple but de me changer chez moi avant de retourner à Manhattan pour le rejoindre au bar qu’il a choisi, je vais directement au bar. Ma tenue est très bien de toute façon. Que dire de négatif sur mon jeans noir troué et slim ainsi que mon t-shirt blanc que j’ai mis sous ma veste de cuir ? Absolument rien ! Alors voilà. Ça sera ma tenue pour la soirée aussi. De toute façon, je sais que la fille ou le gars que je vais trouver ce soir – pour me permettre d’oublier Elain le temps d’une nuit – se fout bien de mes vêtements. Tout ce qu’il va vouloir, c’est ce qui se trouve en dessous.

Toujours encore sur mon nuage de bonheur post-journée d’enregistrement, j’entre dans le bar. Mais je ne m’attendais pas à tomber nez à nez avec justement celle que je tente d’oublier. Je regarde de haut en bas le mec qui l’accompagne en levant un sourcil. Puis, sans plus d’attention pour ce dernier, je rapporte mon regard sur la blonde avec un sourire en coin moqueur.

- Si tu crois que le monde tourne autour de toi, tu te trompe ma chère. Je viens juste rejoindre ton frère pour une soirée entre mec. Tu vois ? Aucun rapport avec toi.

Oui, c’est cruel. Oui, c’est méchant. Mais c’est la seule façon que j’ai trouvé pour tenter de ne pas vouloir l’embrasser à chaque fois que je la vois. J’aurais bien continué à ignorer le mec visiblement trop bourré pour être un bon parti pour Elain s’il n’avait pas parlé. Mais, entre ces paroles et la main baladeuse qui fait sursauter ma belle blonde, je sens mes poings se fermer sous un sentiment de colère et de possessivité. J’ai peur d’avoir compris ce qui se tramait. Et j’espère sincèrement que je me trompe.

- Et si tu allais boire un autre verre question de risquer de t’étouffer dans ton vomi plutôt que de balader tes mains dégoûtante sur Elain ? lui proposé-je pour la forme en me rapprochant d’un air menaçant de ce type.

Oui, je ne pourrais peut-être jamais être le copain d’Elain, mais rien ne m’empêche de vouloir faire fuir chaque homme qui l’approche. En plus, je sais que ça la fait chier alors c’est un deux pour un. Mais, cette fois-ci, je crois que j’ai compris pourquoi ça la fait autant chier et j’espère que je me trompe.

- Qu’est-ce que t’allait faire avec ce type ? Il est complètement bourré et affreux.

Oui, je me permets pleins de passe-droit avec elle. Mais, je n’ai pas pu protéger ma jumelle ni mon grand-frère alors je ferais tout pour la protéger elle.

@Elain Prescott

Il vient rejoindre mon frère, merde ça veut dire qu’il va arriver. Je lève les yeux au ciel, ce n’est pas vrai, il y a quinze mille bars dans tout New-York voir plus et il faut que je tombe sur ceux où ils vont tous les deux. Je peste intérieurement et je soupire agacée. Il faut toujours qu’il soit dans les parages, lui et mon frère d’ailleurs, ça commence à devenir pénible. Il me parle comme à son habitude, durement, comme si j’étais une pauvre gamine et comme toujours je lui fais une grimace, j’ai presque envie de lui faire un doigt d’honneur mais je me retiens. Quel con quand il veut. Je le regarde encore plus agacer quand il suggère à mon client du soir de s’en aller, si seulement il pouvait juste la fermer un peu. Je rage intérieurement, mais je ne peux pas le dire, parce que je ne veux pas que Klaus découvre ce que je fais, surement pas, pour qu’il le raconte à mon frère ? Mais qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Demander un prêt ? Trop dur à payer, ça reviendrait au même. Il fini par s’en aller, mon client je veux dire, Klaus lui est bien là et je croise les bras quand il commence à me faire la morale et je lui lance :

« Qu’est-ce que ça peut te faire ? Je n’ai plus quinze ans, fou moi la paix. Je suis une grande fille, je sais très bien ce que je dois faire. Je n’ai pas besoin de toi. »

Je suis sèche et un peu dur avec lui aussi, parce qu’il l’est tout autant, mon ex petite amie me disait que je parlais trop de lui, qu’il était trop présent, mais vraiment elle devait se tromper quand elle disait qu’il y avait quelque chose entre nous, il n’y a jamais rien eu, même si je le voudrais, je ne pourrais pas, parce que c’est le meilleur ami de mon frère.

« Je n’ai jamais eu besoin de personnes … »

Je le dis plus pour moi que pour lui, parce que je me suis toujours débrouillée toute seule pour tout, surtout quand mon père était malade et que mon frère n’était pas là, parce qu’il travaillait où qu’il sortait. Je lui en veux quand même, notre mère était partie, elle nous a laissé tombée et notre père est tombé malade. C’est moi qui aie du tout gérer alors je ne vois vraiment pas pourquoi j’aurais des comptes à rendre à qui que se soit ici. Je vis seule maintenant dans le petit appartement pourri qu’on a toujours eu et que j’ai du mal à finir de payer, comme tout le reste. Je voudrais tellement qu’il comprenne ça, enfin pas Klaus, mais mon frère, Klaus n’y peut rien, c’est juste qu’il n’est pas le meilleur placé pour me dire quoi faire.