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« Hey ! Céleste, tu fais quoi après ? Tu as quelque chose de prévu ? » La voix de Andrew me fit sourire. Étudiant de l’université dans la même matière que moi. Nous sommes devenus plus avec le temps. Je m’arrête devant la porte de notre classe alors qu’il posa sur moi un regard rempli d’espoir. Nous sommes deux futurs psy. Pourtant, j’ai l’impression que mon cerveau ne fonctionne pas du tout comme lui. Il est plus vif. Je calcule tout, je compare avec des faits scientifiques. Tendis que lui… Il passe son temps dans le gym. Drew’ est un gentil garçon malgré son apparence de monsieur muscle, mais quand je le regarde, je ne ressens pas le moindre sentiment. En fait, je ne devrais dire rien du tout. Il n’a rien de mal à vouloir rester ami. Bon, plutôt de rester des connaissances. Car, nous n’avons rien en commun. « Heu… » Je soupire en regardant au loin à la recherche d’une porte de sortie. Si seulement ma belle Héra d’amour pouvait revenir de voyage. «  Quelqu’un vient me chercher. Je vais rentrer rapidement à la maison. J’ai beaucoup de choses à faire avec le stage et mon travail. » Sa main gratte sa nuque et ce pincement de lèvre me fait comprendre qu’il aurait voulu passer plus de temps avec moi. « Tu es peut-être libre ce week-end ? Tu n’aimerais pas prendre un café ou aller au resto. » Mon sourire se crispe sur mes lèvres. Comment le repousser gentiment sans devenir brusque. «  Je ne peux pas sortir cette fin de semaine, mais tu pourrais venir au bar ! Tu n’es jamais venu n’est-ce pas ? » Il me fit non de la tête et cette invitation le fit sourire. Ouf ! Je venais d’échapper à une crise d’un homme désespéré. J’essaie d’être gentille en gardant un sourire rempli de mensonge sur mes lèvres. J’aimerais qu’il comprenne. Je ne veux pas lui donner de faux espoirs. Je me sentais mal et très coupable de lui faire de la peine. « Je dois vraiment y aller désoler. » Je lui fis au revoir de la main avant de partir vers la sortie du bâtiment. En marchant d’un pas rapide, le coucher du soleil me frappa. Le ciel coloré d’un orangé magnifique me rappelle la peinture d’une toile.  J’observe l’horizon cherchant un grand barbu mal coiffé. Lorsque je l’aperçois contre sa moto, les larges épaules sous son tissu moulant, j’aborde un large sourire. Suis-je heureuse de voir un ami ? Oui ! Suis-je heureuse de ne pas marcher et prendre le métro ? Oh ! Que oui ! Je remarque les femmes s’arrêter pour l’observer. Certaines veulent aller parler avec lui. Sauf que ce soir, je ne laisserais pas la chance aux demoiselles. D’accord, Ben à un physique plus que séduisant que celui de la plupart des gars de mon âge et sa barbe lui donnent un petit côté charmeur. Un air de dur à cuire. J’aime bien les barbes. Je marche vers lui en souriant. Je pose une main sur son épaule et me lève du bout de mes pieds. « Coucou ! » Je le regarde, en sentant un regard contre ma nuque. Drew’ ou son groupe d’admiratrice qui viennent de s’abonner au fanclub : Ben. « Merci encore de venir me chercher. » Ce n’était pas à ma demande. Il avait proposé. Je vais profiter de sa proposition.

Il a suffi que l’écran de mon téléphone s’éclaircit pour capter mon regard. Une lumière s’illuminant laissant apparaitre la photo d’une vie heureuse. Une ancienne épopée mise à l’oubliette pour trouver un sens dans cette vie d’adulte. Bien que la mentalité soit inscrite dans mon dictionnaire personnel. Il avait ce besoin d’un rappel. Ceux qui sont restés au loin pour se laisser absorber par la pauvreté de notre monde. Vivants exclus des autres sous le regard de dédain des humains croyant que les Hispaniques sont des « gens » à part. Malgré que nous sommes tous pareils une fois les fesses bien posées sur une chaise. J’aurais aimé pouvoir résister à l’idée de glisser ma main pour regarder ce message, mais je suis faible. Ma génération est née avec les appareils électroniques aux creux de leurs mains et elle va mourir avec. Ben ne m’écrivait pas si souvent. Seulement parfois pour discuter ou échanger quelques propos. En fait, ce grand gaillard est l’exemple parfait d’une pratique pour un soin à longue durée d’aide psychologique. Non que cela me déplaît, mais je m’amuse d’une certaine façon à pouvoir étudier sa personne. Examiner son mental pour mieux évoluer dans mes réponses dans le grand malheur qu’il renferme à lui. Simple âme errante ! Homme détruit. Il est qu’une coquille vide tenta de remplir cette prothèse blanche de verre de tout ce qu’il peut pour le garder en lui alors que son univers intérieur se fissure pour s’effondrer. Se brisant en fiche douche de poussière. J’aimerais pouvoir expliquer comment il est. Sauf que sa personnalité m’est encore inconnue. Je le connais depuis peu. Ce n’est pas un homme que je vois souvent. Ni que j’échange régulièrement. Il y a bien cet homme plus vieux, Anton, mais ce n’est que de passage. Je prends un plaisir à rentrer dans sa tête. Sa faiblesse, je la connais. Comment détruire sa vie serait si simple. Pourtant, je ne fais rien. Préférant me perdre dans ses bras pour sentir le corps d’un homme satisfaire la femme assoiffée que je suis. En sortant de l’université, la porte repoussée par ma main, le vent me frappe. Sa fraîcheur me surprend. L’hiver arrive ! Cette saison que je déteste au plus haut point me fait frémir d’horreur. Il n’a rien de mieux que mes grandes chaleurs et ce terrain de sable qui marquent mon enfance. Soupirant, mes pieds descendent les marches pour retrouver l’homme près de sa moto. Sa chevelure courte mise en pagaille, sa barbe de plusieurs jours, dont les coins, devrait être rafraîchie. Sa lippe du haut commençant à être touché par quelques poils de sa moustache. « Ah ! Tu as besoin de te changer les idées papi*. » En reprenant le casque. Sa main me frôle, mais sans broncher, j’ignore ce passage. Il est étrange. Mes yeux se plissent. Je le place sur le siège de la moto et commence à nouer mes cheveux en tresse. « Tu veux me présenter ton nain ? Ils n’ont pas l’habitude de te voir avec des amis. N’est-ce pas ? » Je le laisse mettre ses gants en posant sur lui en regard remplis de questionnement. J’enfile le casque, mes mains sur une épaule suivirent de l’autre. Ma jambe passe par-dessus le siège et je me pose en arrière. Mes bras s’enroulent contre son torse. Mes mains se nouent. Je colle ma poitrine contre son dos. « Fait ! » Le moteur de la moto grogne telle une bête assoiffée et nous partons.



1*- Lorsqu'il est utilisé par une fille, du moins au Mexique, il signifie que vous êtes un canon . Donc si une fille dit « il est très papi », cela signifie que le gars est très sexy.