Sorry we missed you

feat. @aria vasseur ☾

J'avais espéré qu'elle ne cherche pas à me préciser que c'était de moi qu'elle parlait en disant qu'elle n'avait plus rien à perdre. Forcément, j'avais tenté de relever la chose en disant qu'il y avait les filles et qu'elle ne pouvait pas dire ce genre de chose, mais visiblement je m'étais trompée. C'était la fautive dans l'histoire, ce n'était pas moi qui avait été coucher avec une autre femme, mais pourtant j'avais l'impression qu'elle essayait de me faire culpabiliser. Je ne voulais pas en rajouter, de toute façon, il n'y avait pas grand chose à dire sur la situation. Rien ne pourrait changer les choses désormais, elle m'avait trahie et je ne pouvais pas lui pardonner. Je haussais alors doucement les épaules. « Je sais Aria, mais il fallait y réfléchir avant de faire n'importe quoi... » répondis-je sèchement. Evidemment que cela me faisait mal de lui répondre ainsi, et aussi de me dire que mon mariage avait volé en éclats en quelques secondes à peine, après tout ce qu'on l'avait avait bâti ensemble, elle et moi. Quand elle me demanda de l'aide pour cuisiner, je ne savais absolument pas ce qu'il m'avait pris d'accepter. C'était elle la cuisinière de notre couple, je comptais toujours sur elle pour nous préparer de bons repas, et moi je me contentais de les réchauffer. Parce que j'avais essayé quelques fois de faire quelque chose de bien, mais ça avait toujours été un fiasco plus que total. Je ne dis rien quand elle me remercia de l'aider, parce que je n'étais pas sûre que c'était une bonne chose. Mais je me contentais de prendre la boîte d'œufs qu'elle me tendait. « Oui, je m'en occupe. » répondis-je simplement en posant la boîte sur le plan de travail avant de trouver deux saladiers pour séparer les blancs des jaunes comme elle venait de me le demander. Je n'avais clairement pas envie de parler, parce que ça me faisait beaucoup trop de mal que de faire semblant que tout allait bien. Au fond de moi, j'étais totalement anéantie par la situation. Et forcément que j'aurais envie d'apaiser les choses avec Aria, que l'on se remette ensemble parce que j'étais toujours folle amoureuse d'elle, mais c'était impossible, je ne pouvais pas oublier ce qu'elle m'avait fait. Elle avait détruit notre mariage, et notre famille. Je relevais la tête et la regardais à la question qu'elle me posa. Je me demandais bien en quoi ça pouvait l'intéresser, mais sans doute qu'elle ne voulait pas qu'un silence trop pesant s'installe entre nous. Pourtant, ça m'allait très bien de ne pas parler. Mais j'allais lui répondre tout de même, après tout, je n'avais qu'à assumer d'avoir accepter de l'aider. « Oui ça me plait beaucoup. Je trouve ça génial de voir les enfants s'épanouir en découvrant des choses à travers les livres. » répondis-je simplement sans vouloir lui demander quoi que ce soit à son propos. De toute façon, je n'avais rien à savoir, je savais déjà tout puisqu'elle n'avait rien changer de son côté. Aria, elle faisait clairement comme si tout était normal, comme si nous n'étions pas divorcées. Elle avait trempé son doigt dans la préparation de crème au citron et elle voulait me faire goûter. Ce serait mentir de dire que je n'avais pas envie de revenir à ce temps où tout était fluide entre nous, à ce temps où elle ne m'avait pas encore trahie. Bien sûr que j'avais envie de goûter cette crème sur son doigt, que j'avais envie de l'embrasser, de lui dire à quel point je l'aimais, mais je n'y arrivais pas, c'était plus fort que moi. Son regard planté dans le mien, c'était difficile de résister, mais je ne pouvais pas céder à la tentation et risquer de lui laisser penser que les choses pouvaient s'arranger alors qu'il était évident que ce n'était pas possible. Déjà qu'elle faisait tout pour qu'on se remette ensemble alors que je ne lui laissais rien présager de bon à ce sujet, alors si je laissais entrevoir une éventualité que ça puisse arriver, c'était fichu pour moi. « Non, merci. » dis-je en détournant le regardant et sentant ma gorge se serrer. « Je gouterais le tout quand la tarte sera prête. » finis-je par dire avant de continuer à séparer mes œufs. Une fois que ce fut terminer, je lui faisais parvenir les deux saladiers. « Voilà. Dis moi si je peux faire autre chose pour t'aider. Même si je reste convaincue que tu te débrouillerais mieux sans moi. » lançais-je en jetant les coquilles d'œufs.