Je crois qu'Hanna fait mine de ne pas comprendre. Elle sait très bien que lorsque je dis que je n'ai plus rien à perdre avec l'alcool ce n'est pas des filles que je parle. C'est d'elle. Et je ne peux plus la perdre puisque je l'ai déjà perdue. Je soupire et la regarde « Oui, il reste les filles, mais toi, je t'ai déjà perdue ...  et c'est toi que je veux Hanna » Mais je sais qu'elle n'est pas prête à me pardonner. Ce n'est pas pour rien que nous avons divorcé. J'aimerais tant pouvoir tout effacer, et pourvoir l'embrasser là tout de suite. Ce que j'aime l'embrasser, comme le gout délicieux de ses lèvres me manquent. Je donnerais tout ce que j'ai pour l'embrasser encore une fois, rien qu'une. Je la regarde tristement alors que l'on parle du bonheur de nos filles. Si vraiment on se donnait à fond pour elles, on trouverais le moyen d'être une vraie famille. Mais je ne dis rien, car je sais que ça ne vas faire que l'agacer. Je préfère lui demander de l'aide pour cuisiner. Elle ne semble pas ravie, mais elle finit par accepter et je souris. Je vais passer un peu de temps avec elle. C'est mieux que rien. « Merci Hanna » Je lui tend deux plats et la boite d'œufs « Tu sépares le blanc et le jaune ? » Ce n'est pas trop compliqué ça, je sais qu'elle sait le faire. On se connait bien, nous avons été marié tout de même et même si je cuisinais le plus souvent, elle se mettait derrière les fourneaux de temps en temps. Alors que je commence la crème de citron, je demande pour ne pas laisser un silence s'installer entre nous « Alors ton nouveau travail? Il te plait ? » Pour ça aussi je m'en veux un peu, même si elle ne me l'a pas dit directement; je sais qu'elle a changé de travail par ma faute. Par ma faute et celle d'April aussi, évidemment. Je peux comprendre, moi même je ne supporte plus de croiser April, car je ne comprends pas pourquoi elle a profité de mon taux d'alcool beaucoup trop haut. Elle aurait du me ramener à la raison et m'empêcher de faire la plus grosse connerie de ma vie. Normalement c'est ça le rôle d'une amie. En attendant sa réponse, je plonge mon doigt dans la crème pour vérifier qu'elle est réussit. C'est trop bon. Je replonge mon doigt et lui tend pour qu'elle goute. J'ai trop l'habitude, je sais que je ne devrais pas jouer à ce jeu. Mais trop tard je lui dit simplement « Goûte, c'est délicieux » Mon regard se plante dans le sien, attendant sa réaction. Est ce qu'elle vas m'envoyer bouler ? Certainement mais est ce que ça me fait renoncer ? Non, pas du tout.