Peu à peu, Gaetano retrouvait ses couleurs. Le départ de plusieurs personnes dans sa vie l'avait fait se renfermer dans une bulle, l'éloignant des quelques personnes qui étaient toujours présentes. Avec le recul, il s'était trouvé stupide, bien que cela était explicable. Il avait consulté un thérapeute qui lui avait permis de se recentrer sur ce qui était important, lui permettant de retrouver confiance en lui puisque ces derniers temps, il l'avait beaucoup perdue. Il s'était ainsi focalisé sur ce qu'il savait faire de mieux : travailler. Après tout, il avait obtenu une sacré prime ainsi que les félicitations de son responsable. Désormais, il allait pouvoir interroger des gens et appuyer ses propositions pour se tourner vers des sujets qui l'intéressaient ou l'intriguaient. Il avait le sentiment d'avoir un peu plus de pouvoir au sein de sa boite et ça, c'était vraiment génial.

Et puis, alors qu'il rentrait chez lui et qu'il avait ouvert cette curieuse application, Gaetano était tombé sur le profil d'Hestia. Une jeune femme qu'il connaissait depuis longtemps. Autrefois, il s'était considéré comme amoureux d'elle, comme un enfant pouvait être amoureux bien sûr. En tout cas, tout le monde les avaient vu mariés plus tard, ce qui était bien drôle avec le recul. Les circonstances avaient fait que, malgré tout, la vie les avait séparés. Peu à peu, il n'avait plus eu de ses nouvelles et inversement. Et voilà qu'il la retrouvait dans cette bête application! Ca lui en avait décoché un rire sous l'effet de cet absurde hasard. Mais il n'était pas mécontent, Hestia appartenait à ses souvenirs heureux, ceux qui avaient, mine de rien, fait l'homme qu'il était désormais aujourd'hui. Il était content de l'avoir rencontrée, et il l'était encore plus à l'idée de la retrouver.
Il en avait pas encore informée ses soeurs, mais il s'était promis de le faire lorsque l'occasion se présenterait. En attendant, les deux jeunes gens s'étaient donnés rendez-vous à l'Aquarium. Ce qui était marrant parce que de loin, cela ressemblait beaucoup à un date, quelque chose de romantique. Ca l'était, peut être. Après tout, ça faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas vu, on ne pouvait plus vraiment considérer qu'une amitié leur était liée. Mais pour autant, Gaetano n'allait pas se montrer comme un chien en rût. Non, il ignorait ce que ça donnerait exactement, ce rendez-vous là, ces retrouvailles au sens plus global, et il comptait laisser les choses se faire. L'Aquarium était un endroit génial, magnifique. Les poissons avaient cet influence positive, de détente, en plus d'être magnifiques. Ils constituaient à eux même une autre société et leurs habitudes de vie avaient longtemps été sujet de curiosité chez le jeune Gaetano. A ce jour, ça l'était encore, un peu, beaucoup moins cependant. Mais voir des poissons le rendait tout de même très enthousiaste, surtout si c'était pour y retrouver Hestia.

Il y avait déjà du monde. Naturellement! New York était une grande ville et les gens étaient friands de ce genre d'endroit, notamment les familles. Il y avait plusieurs enfants d'ailleurs, mais cela ne perturbait pas l'italien. Il attendait dans un coin, essayant d'analyser les gens présent pour y apercevoir la tête brune qu'il voulait retrouver. Il regardait de temps à autre son téléphone afin de vérifier s'il n'avait pas reçu de message de sa part. Puis finalement, la belle fit son apparition. Il plissa d'abord des yeux afin de s'assurer que c'était bien elle, et quand il fut convaincu, il s'avança vers elle tel un prince Disney s'avançant vers sa princesse.
"C'est peut être moi que tu cherches?" demanda t-il sous un fin sourire, un sourcil arqué. A ce jour, il n'avait pas mis ses lunettes, s'offrant le luxe des lentilles , pour cette fois ci. Son grand manteau couleur bordeaux ressortait sur ses habits plus sombres. Il portait un col roulé bleu marine et un pantalon noir qui s'achevait sur des bottines de luxe rouge sombre, saphir. Il avait bonne allure, comme presque tous les jours. Il n'avait pas eu la foi de s'habiller de façon décontractée pour ce coup là. Une autre fois peut être.

Son petit corps se tenait loin de la foule. Son manteau d’hiver déposé contre son avant-bras, elle recule d’un pas vers l’arrière pour laisser place aux gens qui défilent devant son regard. Sa tête lui jouait quelques tours. Créant dans son subconscient des plaisanteries insensé. Car après tout, le point de rencontre lui rappela de vagues souvenirs. Un lieu qui l’avait à temps émerveillé. Qu’il s’agisse de s’imaginer telle une sirène lors de son enfance ou d’une compagnie agréable. Cette image lui fait monter les rictus de ses lèvres légèrement colorés. Une teinte de couleur peau à la nuance caramel. Il y a longtemps, elle était venue ici, un peu après que son frère soit parti. Kronos avait été mise à l’écart de la famille pour rejoindre le collège et lycée d’Eton. Dire que ce choix avait été un choque pour les enfants. C’était peut-être pour l’une de ses raisons que les parents avaient organisé une levée de fond pour un organisme local dans ce lieu. Hestia avait le cœur brisé du déploiement dans un autre pays. Elle s’était mise à l’écart comme aujourd’hui. Tenant fermement sa robe en ignorant les moqueries des autres enfants avant d’apercevoir son prince. Accourant vers lui et le prendre dans ses bras. Celui qu’elle ne cessait de valoriser et vénérer. Combien de fois cette bouche avait proclamé qu’il était son amoureux, son futur mari et qu’un jour ils seraient comme papa et maman. En autre, vivre la vie d’une dès la princesse de Disney. Une illusion bien comique que les géniteurs appréciaient d’entendre. Ils auraient pu prévoir un mariage arrangé afin d’unir les deux familles dans un pacte scellé, mais rien à été fait. Eux qui étaient inséparables comme deux bons amis. Des enfants loin de l’adolescence qui se tenait ensemble. Monsieur Zaimis espérait que la mini fée garde contacte avec l’italien pourtant les choses en un entrainer une autre. L’adolescence a frappé et tout ce monde parfait de fantaisie avaient éclaté en mille et un morceaux pour sous les yeux des parents attrister ou déçue.

Sous ce souvenir lointain, Hestia se moqua intérieurement. Se voyant courir vers le garçon qui lui apportait un bonheur.  Les années se sont écoulées sans réellement le visualisé. Jamais au grand jamais, elle aurait cru apercevoir de nouveau ce bel être suave. Encore moins qu’il soit inscrit sur une application ‘’d’achat’’ pour une future rencontre ou une aventure d’un soir. Pour la belle, cette méthode lui permettait de parler avec des gens. Discuter avec une personne dont l’âge moyen n’est pas seize ans ou encore que l’alcool coule dans les veines. Est-ce qu’elle avait fait quelques connaissances ? Pas réellement. Il faut dire que l’intéresser n’était pas une grande amoureuse de nature. Elle a navigué sur la rive de plaisir pour trouver l’ennui. Aujourd’hui, son expérience est certes bien avancée pour son âge, mais elle ne prend plus le goût. Dire qu’autre fois, elle appréciait les clubs libertins, l’échangisme ou encore les couples de trois. Sauf que sa personnalité a vieilli. Venant même trouver un inconfort dans ce genre de péripétie. Un souffle se glisse contre ses lèvres. La peur qu’il ne vienne pas la rattrape. La crainte qu’il aille énormément changer aussi. Ce n’était pas une date à ses yeux. Seulement des retrouvailles. Il avait bien changé d’après les photographies tandis qu’elle avait cessé de grandir et s’épanouir. Son petit corps frêle avait l’apparence d’une adolescente. Hestia était d’une beauté à couper le souffle malgré sa taille loin de standard, sa minceur et sa faible poitrine, ses longs cheveux, dont les exemptions, sont le résultat. Plusieurs diront que le petit chat avait quelque chose pour elle. Ce petit je ne sais quoi qui lui appartient. Ses élèves s’amusaient à dire qu’un la croyait souvent étudiante et non celle qui allait donner le cours. Bien que la maturité se dessine sur les traits de son visage. Son comportement pouvait être la cause de cela. Après tout, elle avait une grande, un énorme, joie de vivre.

Hestia se posait la question sur le bel homme qui allait revenir dans sa vie. Tant d’années sont venues se mettre entre eux. Le réalisme est venu s’imposer. Est-ce qu’elle a été curieuse ? Certainement ! Hestia avait trouvé son Instagram après que celui-ci l’avait trouvé en premier. Elle savait amuser, par curiosité, a regardé les photos postées. Il avait effectivement bien changé. Son ossature faciale s’était transformée. Laissant la maturité se dessiner. Réveillant une beauté qui appartenait à cette famille puissante. La barbe de quelques jours lui va bien… avait-elle pensé en regardant l’une d’entre elles. Sans le vouloir, un cœur avait apparu sur son écran. Une appuie maladroite ayant mis un j’aime. Elle l’avait retiré en espérant qu’il n’avait pas eu la notification. Sa curiosité maladive allait un jour causer sa perte. Jouer l’espionne pour savoir qui apparaitrait devant elle n’est pas si mal. Une voix la fit détourner le regard. Ses yeux ne quittent pas l’homme s’approchant avec cette prestance. Clignant des yeux, elle leva la tête pour observer le géant. Le rouge apparait sur ses joues. La gêne s’empare d’elle. La salive se retire et son cœur cessa de battre pour deux secondes. Sa main libre vient se poser sur sa bouche tout en maudissant celle-ci de ne pas laisser quelques mots y sortir. Sa main tombe contre sa hanche et un large sourire se glisse sur ses lèvres. « Par Apollon… » La manie de citer les dieux grecs fut celle qui brisa le silence qu’elle avait créé quelques secondes plus tôt. Putain, il est grand… et canon. Pensa-t-elle intérieurement. « Gaetano ? Ça fait longtemps ! Tu as bien changé. » Son sourire heureux devenait moqueur dit telle. Montrant d’un côté amuser la différence de grandeur avec un geste. Elle se lève sur le bout des pieds, malgré ses talons hauts pour lui faire la bise. Il a fallut qu’elle lui attrape l’un de ses bras pour se soutenir.  « Ça va bien ? » Dit-elle prise de joie et de gêne.

Ca lui faisait bizarre, à Gaetano. D'avoir une sorte de date à cet endroit là, avec une ancienne connaissance, et pas seulement une connaissance. Une jeune femme qu'il avait connu petite fille quand lui même était enfant. Tout comme lui, elle avait bien grandi, ses traits enfantins avaient fait place à un joli papillon, une très belle femme. Elle était toujours de petite taille, mais ça la rendait encore plus jolie. Mais il ne fallait pas trop se laisser envoûter, après tout, même s'ils se connaissaient, il n'avait pas le droit d'avoir de telles pensées là maintenant. Cela faisait longtemps depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, dans un cadre familial mine de rien car leur deux familles se connaissaient parfaitement, pour bosser ensemble. Il ignorait si ses parents seraient capable de reconnaître Hestia mais en tout cas, ils l'avaient déjà vue au moins une fois.

Une fois l'un en face de l'autre, ils s'amusaient à se dévisager, à se redécouvrir. Tous les deux, là comme cela, maintenant qu'ils étaient adultes. Il ne put s'empêcher de retenir un doux rire lorsqu'elle fit remarquer qu'il avait bien grandi, avant qu'elle ne lui demande comment il allait.
"Ouais, c'est pareil pour toi, tu es... ravissante" avait-il ainsi répondu d'une voix enjouée alors que son regard brillant se plantait dans le siens. Il le pensait sincèrement cela, le fait qu'Hestia soit ravissante. Belle, lumineuse, mignonne... tout ces qualificatifs là l'accompagnaient. L'espace d'un instant, il en avait presque oublié qu'il se trouvait dans un aquarium et qu'il y avait des gens autour. Le reste de l'univers avait disparu, l'attention de l'italien se concentrant que la jolie grecque. Il sortit néanmoins de sa contemplation pour enchainer : "Mais je vais très bien et toi?"
Bon, ce n'était pas tout à fait vrai. Non pas qu'il aille mal, Gaetano, mais il n'était pas non plus au top de sa forme. Le départ de plein de gens de sa vie l'avait beaucoup pesé, dont celui de sa plus jeune soeur ainsi que de son frère ainé. Ils avaient décidé de quitter New York pour le coup, pour une durée encore indéterminée et mine de rien, surtout pour son frère, Gaetano avait un peu trop pris goût à leur présence aux alentours. Pour sa soeur, c'était une évidence, c'était sa princesse.

"Ca fait longtemps que je ne m'étais pas rendu dans un endroit pareil" admit-il peu après, alors qu'il sortait les tickets d'entrée. Il avait bien évidemment déjà payé, au tarif le plus haut avoir d'avoir la meilleure visibilité et être le plus tranquille possible. Et puis, c'était un jour de semaine, les gens seraient moins nombreux normalement. "Tu as déjà vu des dauphins en vrai?" l'interrogea-t-il. "Là, on devrait pouvoir les caresser."
Naturellement, Gaetano s'était renseigné avant de procéder à ce genre de chose, sur l'aquarium en question et leur éthique. Pas question de donner des sous à un endroit qui malmenait les animaux, ni même d'aller observer leur misère. Mais pour le coup, il avait été heureux de constater qu'ils étaient bons, et qu'ils relâchaient les animaux. Un endroit qui était un moyen de les préserver le temps d'un instant.

Il est étrange de voir le changement que quelques années peuvent apporter sur un lien ou sur une image. Elles se sont succédé en apportant en éloignant ces deux personnes, l’une de l’autre. Deux âmes bien différentes, mais distinctes. Pourtant à cet instant précis l’univers s’effaçant peu à peu. Effaçant la foule autour d’eux. Son cœur battant dans sa poitrine et ses iris qui ne peuvent plus se détacher de celle qu’autre fois son attachement enfantin lui avait causé des soucis. Ne clignant pas des yeux, Hestia ressentit quelque chose d’étrange en elle. Une étincelle. Un sentiment de curiosité qui venait d’apparaitre pour ce bel inconnu aux traits de gladiateur romain. Avalant sa salive, ses joues viennent se colorer d’une teinte rosée. Fuyant du regard prise par la gêne d’un simple compliment. Sa tête descendit vers le bas, la paume de sa main se dépose contre l’une de ses joues pour cacher cette chaleur qui l’envahit. ‘’Reprends-toi Hestia ! Par tous les dieux de l’Olympe, ce n’est qu’un putain de compliment.’’ Se reprocha-t-elle sous le regard qui l’observa. Ses mains deviennent moites et se bondissement qui s’accélère. Relevant la tête son sourire prend forme sur lèvres. S’étirant bien plus que l’instant d’avant. « Oh… » Ça balaya l’air pour couper rapidement ce lien invisible. Cette énergie qui s’empare de sa personne la trainant dans une atmosphère qu’elle ne connait aucunement. « Merci, mais tu sais que toi aussi tu es rendu… » Les mots ne lui viennent pas. Sa tête arrêta la vulgarité qui cherche à frôler ses lèvres. « Tu es très bel homme et même plus. » Dit-elle sous un rire. Non ! En fait ce n’était pas cela qu’elle pensait. Hestia voulait crier haut et fort que cet homme était chaud, qu’il pût faire fantasmer les femmes ou les hommes en état de réveil. Pourtant, la formalité ne l’échappa pas. Celui se tenant près de son petit corps est l’un des enfants d’un partenaire d’affaires. L’un des plus importants. « Mieux depuis que je peux te revoir. » Dit-elle en riant. Ce n’était pas cette phrase qui lui échappait si souvent. Il y a quelques années, l’enfant s’échappa sans cesse pour se retrouver auprès de lui. Proclamant haut et fort à Kronos qu’elle est mieux lorsqu’elle se retrouvait avec Gaetano. Lui offrant un clin d’œil, l’enseignante venait ainsi mettre un souvenir sur le plancher.  « Dans un endroit pareil. » Pour la fée ce lieu n’était pas inhabituel. Entre les sorties scolaires, ce lieu accueillant et rêveur lui apportait une paix intérieure qui n’a pas raison d’exister. « Tu n’es pas revenue depuis longtemps? » En observant autour d’elle, Hestia avança spontanément pour attraper la main de son ami pour regarder les billets. Ses prunelles se mirent à briller par la joie d’une telle activité. Son énergie monta d’une flèche  rappelant celle d’un enfant. « JAMAIS ! Pour vrai ! » Combien de fois avait-elle demandées à son père qui refusait. Il s’agissait d’une perte monétaire ! Une activité qui n’apporte rien dans la vie. Délaissant la main du bel être, elle lui sauta au cou sans prévenir. Son avant-bras passe autour de la nuque du géant, ses bouts de pieds la soutenant et ses lèvres se posent sur la joue de l’italien. Lui offrant un chaste baisé contre sa bajoue. « Merci ! » Dit-elle en s’éloignant de quelques centimètres. Le visage joliment coloré et un sourire joyeux à dessiner contre ses lippes. « J’ai toujours voulu. » Baissant la tête prise par la gêne, elle la leva de nouveau pour détourner le regard. Sa main caressant sa nuque. « Pardon. » Son soupire moqueur s’échappe. Entre la gêne, la joie et la surprise. La Zaimis ne sait plus où donner la tête.

Ces retrouvailles se passaient bien, il fallait le croire. Gaetano était plutôt émerveillé, cette sortie promettait d'être mémorable. Hestia et lui se dévisageaient de façon un peu curieuse et admirative. L'Italien avait l'impression, le temps d'un instant, d'être retombé en adolescence, ce qui était assez amusant. Il se reprit néanmoins, lui qui savait pourtant gérer toute sorte de situation et garder la tête haute.
La complimenter était la moindre des choses. Ce n'était pas seulement une façon d'être poli, c'était aussi et surtout parce qu'il le pensait sincèrement. Gaetano ne faisait pas partie de ces gars là qui sortaient le grand jeu uniquement pour avoir quelque chose en retour, non. Il était honnête et la manipulation n'était pas tout à fait son truc. Enfin... cela dépendait des situations bien évidemment, mais ce n'était pas le cas en ce moment présent.
Il sourit un peu gêné et amusé à la fois lorsqu'elle lui retourna ses compliments. Sans se mentir, Gaetano avait l'habitude des compliments et il avait également l'habitude de les réceptionner. Sortant de la bouche de la jolie grecque, ses mots là sonnaient différemment. Sans doute parce que ça lui faisait particulièrement plaisir de les entendre venant d'elle. Et il fut d'autant plus ravi lorsque Hestia lui dit qu'elle allait mieux depuis qu'ils se voyaient. Il se pinça les lèvres pour ne pas montrer la petite poussée d'émotion qui l'avait parcouru avant de réagir à son tour :

"Je dois te dire que ce plaisir est partagé. Cela fait si longtemps et... tu as tellement bien grandi. Tu dois avoir plein de chose à raconter. Et oui, j'ai vu les choses en grand en t'emmenant là! J'ai toujours trouvé à cet endroit... une sorte de charme, quelque chose d'intimiste. Et je me suis dit que c'était parfait pour te retrouver."

Suite à cela, ils entreprirent de franchir l'entrée, donner les billets afin de passer par les coulisses, bref, des endroits où les gens lambdas ne se rendaient pas habituellement. Sentir la joie émaner de Hestia lorsqu'il lui annonça pour les dauphins ne fit qu'augmenter son propre plaisir de lui procurer ces émotions positives. C'était totalement voulu même si au fond, ça avait été une prise de risque. Peut être que ça n'aurait pas été son truc, peut être qu'elle n'aurait pas voulu ou simplement avoir eu peur. Mais Hestia lui donna un baiser sur la joue en remerciement en lui disant qu'elle avait toujours voulu. Gaetano lui caressa doucement la joue avant de déposer un baiser sur son front, comme il le faisait autrefois lorsqu'ils se connaissaient enfant. C'était d'autant plus significatif à présent qu'ils avaient grandis.

"Le plaisir est pour moi" répondit-il d'une voix posée. "C'est la moindre des choses, pour quelqu'un comme toi."

A cet instant, ils traversèrent une partie de l'aquarium, notamment un passage où ils étaient dans un tunnel et au dessus nageaient diverses variétés de poisson. Les lumières étaient tamisées, et l'ambiance se voulait douce, intimiste et agréable. Le genre où on avait l'impression que tout était calme et posé. C'était de cette manière là que Gaetano avait voulu retrouver Hestia et non pas dans un endroit compacté par la foule. "Cela fait longtemps que tu es sur New York?" l'interrogea t-il avant de lui montrer d'un de ses index un magnifique poisson bleu remonter juste devant eux. "Pour ma part, je suis devenu journaliste. Je n'étais pas prédisposé à cela à la base mais... en fait, c'est pas plus mal. Je préfère les choses ainsi."

Au départ, ce qu'il voulait c'était... ce que son frère faisait. Mais il avait finalement accepté son sort et avait même trouvé sa propre voie. Une victoire selon lui, car il avait réussi à rapidement monter en grade.