J’éclate de rire, dépasser une dizaine d’ado ? Impossible, surtout bourrés d’hormones, ils devaient être parfois invivables, et la discipline et les règles pour le coup devaient être la seule porte de sortie pour un entraînement dans le calme. Je secoue la tête négativement. « Ils doivent être imbattables là dessus, je leur fais confiance. » Un ange à côté de ses démons avec leur ballon rond. Mais la course était loin d’être ma tasse de thé.

Rencontrer Matt dans des conditions particulières, continuer avec ses rencontres hors du commun, qui nous permettaient de découvrir des facettes de nos personnalités qui étaient bien différentes que celles qu’on pouvait observer lors d’un premier rencard. Déjà en pleine nuit en sortant du travail, les doigts encore pleins de peinture. Là en jogging, prête à suer pour courir alors que j’ai clairement la motivation d’une baleine échouée… Alors on ne pouvait pas dire que comme un premier ou second rencard classique, j’étais sur mon trente et un. Non loin de là. Naturelle ! Et aux côtés de Matt , j’avais l’impression que c’était le mieux ainsi. J’ouvre la bouche plus très sûre de mes dires. « Euh… Le serial killer est de retour, je demande une dernière volonté alors savoir les méthodes de tortures , juste ça… » Je garde malgré ma fausse mine paniquée, un regard amusé et un léger ton taquin.

Plus d’une fois nous avions évoqué l’idée de ne pas se quitter. Que nous voulions apprendre à nous découvrir, à passer du temps ensemble… Et que clairement nous sachant seuls, nous n’avions pas de limites à ça non? Plus jamais… Ses mots me firent frémir, j’aimais les entendre de cette manière, sortir d’entre ses lèvres. « Ne me laisse pas partir alors… » Je murmure en fixant son regard.. Avant de piquer un fard et détourner le regard. Il se passe quoi là? La chaleur a augmenter d’un coup. Et moi je n’ai jamais été comme ça, si… Timide, réservée, … Mais son sourire, ce regard… Nos échanges, l’envie de me rapprocher encore de lui, réduire la distance qui nous sépare à néant… Reprends toi !

Et je le devais car nos échanges étaient naturels, simples et quand ils se teintaient d’une pointe de charme, de flirt, je ressentais le désir monter, vibrante des frissons, quand mon corps me faisait ressentir ce qui se passait dans mon coeur et qui était maintenant compliqué à contenir. Mais il n’était qu’un ami, un voisin, et même si ces mots étaient troublants, rien n’était sûr. et je ne voulais pas faire d’impair et le perdre, pas alors que nous commençions à nous connaitre et que je l’appréciais bien plus que la raison.

La course était pas si désagréable, même si j’étais certaine qu’il me laissait de la marge, qu’il ralentissait pour me ménager. « On ira en voiture , je crois que là, je suis pas prête. » Je ris avec lui avant de lui faire comprendre que je suis au courant de ses magouilles, qu’il ralentit pour ne pas que je m’essouffle et ne finisse étalé au sol. Je le regarde avec un sourire amusé et quand il fait semblant d’être choqué par mes propos j’éclate de rire avant de secouer vivement la tête. « Je ne veux pas te ralentir, mais… J’aime bien ce rythme. » Pas parce qu’il est le mien, mais parce que je peux le regarder en même temps, l’écouter s’il me conseille et surtout croiser son regard….

Je ris alors quand il me confirme que les jeunes du quartier, avec qui il fait du basket sont doués réellement pour râler. Evidemment je ne peux qu’imaginer, étant la dernière de ma famille je n’ai pas vraiment entendu râler sous moi… Même Grey est plus agé en étant mon neveu. D’un an mais ça compte quand même. « Je viendrais les voir un jour pour en avoir le coeur net. »
La perspective d’un autre moment avec lui, dans son élément, découvrir un peu plus de Matt me fait sourire. Je sais son métier, je sais que ces instants seront coupés par les missions du militaire, mais je veux en profiter au maximum… Car il y a un truc en moi, cette pensée constante de lui, cette envie de le voir, d’admirer son sourire, l’entendre rire, que je ne pouvais pas ignorer, surtout depuis que nous nous étions revu au vernissage. Ca n’avait fait que confirmer cette chaleur qui amenait ses sentiments grandissant.

Les boutades de notre première rencontre nous reviennent, et j’en souris d’autant plus. Ce n’était pas des sujets léger, sauf s’ils étaient détournés de la sorte et c’était de la pure plaisanterie, un jeu entre nous… Je porte la main à mon coeur, et grimace. « Oh mais quelle mort atroce ! C’est horrible, tu es si cruel.. » Je tente de lui faire croire que je suis outrée, et m’approche de lui avec un regard charmeur, tenter le tout pour le tout, afin de convaincre mon "tortionnaire" d’abandonné son idée. « Et si on négociait? » Sourire malicieux aux lèvres.

Mais s’il y avait négociation, je ne saurais surement plus trop où pourrait se situer la barre, la limite entre le jeu et la réalité, nos sentiments… Mes sentiments… Là quand il me regarde avec ses azurs profondes, ses mers si bleu, si … Envoutantes.. Je ne sais plus quoi penser, j’en oublie tout le reste il n’y a que lui. C’est ça… l’amour? Non impossible, pas si vite ! pourtant mes joues s’empourprent, mon coeur bat plus vite alors que mes lèvres lâchent cette vérité. Et sa réponse fit chanceler mon coeur, il ne comptait pas me laisser, il ne comptait pas partir… Matt était entré dans ma vie, et maintenant… Il n’en sortirait plus, jamais, c’est une certitude qui pointait le bout de son nez. Je devais reprendre mes esprits, car s’il ne ressentait pas la même chose… Je ne sais pas si j’arriverais à me détacher , à ne plus penser à lui… Alors pour le moment, ce n’était pas une option, il était .. mon ami ? Mon voisin… Et tellement plus, me murmurait mon coeur.

La course était la raison de notre rendez vous. pas des plus agréable pour moi, mais je n’avais pas envie de le décevoir. Mais quand il s’est arrêté, qu’on a ralenti pour pouvoir se placer et observer ce coucher de soleil, j’étais légèrement essoufflée, j’avais vu venir le traquenard, il m’avait ménagé, il avait tenter de me maintenir en vie. « Alors la voiture sera l’option. On pourra en plus en profiter à l’abri un peu si besoin… » Des regards, du froid. Et voilà encore une chose à ajouter à notre liste ! Je offris un sourire, encore des moments avec lui, j’adorais ça. « Mais tu as un rythme plus intense habituellement ? » Je le questionne en le suivant vers l’endroit où nous nous installerions. Je croise mes jambes et m’installe au sol, tapotant à côté de moi. « On sera mieux assis… Viens.. » dis-je en levant les yeux pour le regarder, il est si beau...

j’éclate de rire, évidemment on ne dira rien. « Ce sera une visite surprise ou tu pourrais leur dire que je viens pour toi. » Ce qui ne sera pas totalement faux, je viendrais pour lui, pour le voir, avec eux, en train d’être dans son élément, en découvrir un peu plus sur Matt, son monde à lui… Même si je ne doutais pas qu’avec des observateurs, avec un public, ils risquaient d’être totalement différents de leur habitude. C’était comme ça souvent , encore plus chez les ados non? Mais en tout cas, pouvoir le voir dans son domaine, ce serait un moment très agréable… plus encore, et pourtant … Nous n’étions pas … plus que des amis non?

Cette question revenait bien trop souvent à mon esprit et j’en étais un peu trop troublée, encore plus par son regard, par sa manière d’être, quand il était si proche de moi. Et même quand il a cet air sérieux, ces mots qui dangereux qui sortent d’entre ses lèvres, c’est un frisson de plaisir qui me prends, je sais qu’il ne me fera jamais de mal, et c’est au contraire, une envie de découvrir ce qu’il pourrait me faire, ce qu’il allait me faire ressentir, douce torture… Que je m’approche de lui un peu plus pour négocier… Négocier, entrer dans ce jeu que nous venions de lancer. Flirt sans aucun doute, avec mon regard plonger dans le sien, j’ignorais encore comment arrivait à se mêler la plaisanterie et le désir… Matt, si seulement il se rendait compte de la manière dont mon coeur était en train de battre plus vite, plus fort, perdu dans ses azurs.. Ma main se pose lentement sur son torse et je me pince les lèvres. « Ton prix sera le mien…Mais dans le conte un baiser aide parfois à convaincre le méchant tortionnaire… Et on peut négocier aussi la durée de la grasse matinée. » Un petit sourire amusé, et pourtant mes joues s’embrasent à mes mots, tentant de me concentrer sur mon changement de plan, je ne pouvais pas lui demander ça de cette manière, on était pas… comme ça non?

Pourtant nos corps semblaient s’appeler, nos rires étaient à l’unisson, nos regards se perdaient l’un dans l’autre et mon coeur battait si vite quand il pensait à lui, le voyait… Je n’arrivais plus à ne pas penser à lui…Alors se rapprochement, ces papillons dans mon ventre…C’était plus que de l’amitié, je n’avais pas rêver, j’étais en train de tombé,.. Pour lui. Amoureuse de lui…

Courant, tentant d’oublier ses sensations de peur qu’elles ne soient pas partagées, je ne me concentrais que sur la route, enfin quand mon regard n’avait pas décidé de me trahir et d’aller regarder l’homme qui courrait à mes côtés…Si beau… La chaleur qu’il procurait en moi… Ca c’était peut etre la course aussi, mais quand on a ralenti, qu’on s’est retrouvé devant le parc, elle était encore là…C’était donc lui, pas ce rythme lent qu’il avait réfréné pour moi. « J’en doute pas. » Tout ce que nous allions faire ensemble serait extra, car il serait là, et j’avais encore envie de partagé plus de moment avec lui.

« Echauffement? Ok alors je ne ferais que l’échauffement avec toi, hein, et après je pourrais t’attendre à la maison devant un film. » Je lui réponds en souriant avant de m’installer au sol. Il m’y rejoint. Je secoue la tête. « Non, dans ce parc si, mais en journée, et je ne fais que passer, mais là… C’est magnifique, et si calme… » Nous sommes trop loin, j’ai une envie d’être encore plus près.. Je m’approche alors en regardant encore devant moi, mais mes doigts frôlent les siens… « Tu reviens souvent ici quand tu rentres? »

« Peur qu’il te question coach ? » Le taquinais-je un peu. Il faut dire qu’on sait tous qu’à cet âge, les hormones jouent beaucoup et les questionnements sur la vie, … Ils sont surement pire que des gossip. « On ne pourra pas leur cacher longtemps qu’on va se voir… » En toute amitié? Non plus que ça, je le sens, mais là, cette phrase a double sens car nous allions aussi nous voir pour cette grasse matinée, pour des sorties que nous avions prévu… Et parce que je n’avais aucunement envie de passer du temps loin de lui. Mais j’étais d’accord avec lui, autant éviter les questions, sauf si ça faisait rougir les joues du beau brun, là je le ferais sans hésiter, il était tellement… beau avec cette couleur sur son visage, et je me doutais qu’il ne s’en rendait même pas compte.

Plaisanterie, flirt, tout était sur un fil tendu entre nous, nous voyageons entre l’un et l’autre, ne dépassant pas les limites, ayant surement peur que l’autre en face ne veuille pas dépasser cette ligne tracé entre amitié/voisinage et … Ce plus sans étiquette qui me poussait vers l’envie de le toucher, là quand ma main se pose sur son torse, quand mon regard joueur, désireux, croise le sien. Mon coeur bat si vite, que le faire taire devient douloureux, et ma peau me brule de m’approcher de Matt, encore un peu, un tout petit peu, … Juste que nos corps se frôlent… Mes lèvres s’étirent lentement et je lâche un petit rire. « Non… Vous êtes bien plus coriace que ça Mon cher. » J’ignorais encore son nom, mais j’aimais cette tournure de phrase. J’éclate d’un rire franc quand je vois qu’il a échangé ce baiser contre une réduction de la grasse matinée, il n’était pas commun, notre relation ne l’était pas et ça avait commencé par la rencontre, alors rien d’étonnant à ça… Par contre mon cerveau sonna une alarme, légère mais présente, il avait peut etre détourné le baiser car… Il ne voulait pas. Si les signes ne semblaient pas aller dans ce sens, c’était possible… « On verra demain matin, je ne vais pas céder si facilement, je vais courir quand même. »

Dure torture, mais je ne retiens pas ma mine amusée, en pensant que j’exagèrais avec la course, ça avait en plus était assez tranquille, même si effectivement je n’aurais jamais son cardio, son rythme, il était un soldat après tout entrainer surement pour courir avec un paquetage énorme… Nous étions arrivé dans un parc, la nuit tombait lentement, il se vidait de ses passants et nous, nous nous posions sur cette petite colline, à même le sol pour pouvoir profiter de la vue. Me rapprochant .. doucement , lui laissant la possibilité de se replier, de s’éloigner, afin d’être sûre de nos intentions l’un envers l’autre, j’avais frôler ses doigts des miens… Se tournant vers lui, je croisais son regard. Sourire… Mon dieu il était à se damner, Matt avait un visage expressif, et en même temps une lumière, une étincelle que je croisais rarement chez les gens, comment faisait-il pour etre si… Vivant. Intense… J’en eu le souffle couper un instant et je revins à moi quand il parla de lever du soleil. « Tu vas me rendre folle tu sais, si je veux te voir je vais devoir me lever aux aurores et… » Mon regard descendit sur sa main, qui était maintenant sur la mienne, ses caresses légères, mes lèvres se pincent… « Je crois que je vais aimer ça… » Me lever le matin… Ses sensations de sa peau sur la mienne.. Lui… Mes iris remontent doucement dans les siennes, mais avant marquer une pause sur ses lèvres… « Je… J’ai très envie de t’embrasser… » Murmurais-je. Ce n’était pas dans mes habitudes de douter, de buter sur les mots, mais avec lui, je voulais que tout soit parfait…

Matt arrive à me décrocher un rire, comme des garçons de cet âge là pouvaient être pire que des gossip. Je devais avouer que j’aurais aimer, là à cet instant, imaginer que la discussion tournerait autour de nous.. Nous…Matt et moi, ensemble… Ne pas penser à ça devenait de plus en plus compliqué car cette attirance était là, je ne pouvais pas la nier. Mais je comprenais le point de vu du coach, et c’était surement mieux de ne rien leur dire. Enfin rien qui n’aurait directement à voir avec notre relation étrange et pourtant si intense… « Tu risques donc déjà d’être la source de leur discussion, imagine les sur leur jeu en ligne à se demander ce que tu pouvais bien faire ce soir pour les presser comme ça… » Je le regarde avec un sourire amusé, imaginant déjà ses petits futurs hommes en train d’imaginer les scénarios les pires et d’autres évidemment avec des fins rocambolesques. Mes joues s’empourprent, lorsqu’il m’avoue qu’il ne veut pas qu’on cache notre relation, quelle qu’elle soit, je sais que j’assume d’être là auprès de lui, que je veux découvrir au contraire de vivre reclu, ce monde avec lui… Tout semblait plus serein et pétillant quand il était là.

L’amitié, le flirt, tout était si mélangé et moi qui était d’un naturel à savoir ce que je faisais quand je tentais un homme pour pouvoir passer une bonne soirée ou au contraire quand les blagues et mon amusement laissait seulement entendre à une soirée entre potes… Là avec Matt tout semblait simple et en même temps je ne saurais dire, où je me situais, voguant entre les deux, sans savoir si la limite était franchie ou non, ayant peur de sa réaction. Je ne lui réponds que d’un rire. Même si mon corps et mon coeur eux bouillonnent d’impatience de me retrouver demain matin au lit avec lui.. Dans mon lit, en tout bien tout honneur, ou dans le sien, peu importe, mais ce moment ne serait que le notre, comme cette course, cette nuit avec nos tasses de chocolat… C’était unique avec Matt.

Course moins longue et ardue que je n’avais pu le penser, j’étais certaine qu’il m’avait protégé de la mort certaine qui m’attendait s’il suivait son propre rythme, mais je ne pouvais que l’en remercier. « Jamais… Quoi que si c’est pour voir un spectacle magnifique je veux bien céder une fois ou deux. » Admirer un lever de soleil ou bien lui, dans cet éclat du matin qui le rendrait surement encore plus irréel. Une fois au sol, posés ensemble devant le coucher de soleil qui ne tarderait plus, je sens ce lien entre nous, l’envie de m’approcher de lui, d’être si près que je pourrais sentir sa chaleur. Je ne peux plus ignorer que j’ai envie de l’embrasser, et d’ailleurs je finis par le lui dire.

Alors que nos mains sont en train de se découvrir, sa peau douce sous la mienne… Nos regards se croisent, et c’est un tremblement de terre, une explosion, je ne quitte pas cet homme du regard et pourtant quand il les baisse, l’intensité semble s’envoler, j’ai encore parler trop vite, je sais que je devrais m’excuser pour ces mots qui l’avaient surement mis mal à l’aise… Mais mon prénom , prononcé avec une douceur extrême, …. Quoi ? Lui aussi… Mes lèvres se tendent et c’est un sourire qui s’y dessine. Lentement nos visages se rapprochent, la douceur de sa main sur ma joue, je viens tourner la tête pour me poser un peu plus contre celle-ci, avant que nos lèvres ne se scellent.. Si un papillon avait un battement d’aile si délicat, rien n’était comparable à la sensation de ses lèvres sur les miennes. Dévastatrices et en même temps tellement boulversantes… Le bonheur à l’état pure, mais pourtant trop court... Quand je le sens se reculer, mes paupières s’ouvrent. Je me pince les lèvres, voulant encore sentir le gout des siennes. Un petit rire m’échappe et mon corps se rapproche du sien, maintenant collés l’un à l’autre. « Alors nous devons résoudre ce problème… » Je me mordille la lèvre inférieur et fonds sur les siennes. Ma main vient derrière sa nuque, je caresse cette peau tendre, si douce, … Un rêve si réel, jamais je n’aurais imaginé avoir cette pointe au coeur, celle qui fait chavirer… Le coup de foudre.