Will you keep my secret brother ?

Lorsque j’ouvre la porte de mon appartement, même un geste aussi anodin que celui-ci me fait mal, je referme à double tour derrière moi, même si je sais qu’il est dans l’avion à présent, que durant trois jours je serai seule. Je mets de l’eau à chauffer pour me faire un thé et j’attrape mon téléphone, je décale les conférences téléphoniques que j’ai durant les trois prochains jours et je repousse mes rendez-vous à la semaine prochaine. Je ne peux pas m’y rendre et feindre que je vais très bien alors que je n’ai même pas encore osé regarder mon reflet dans le miroir. Lorsque la partie professionnelle est terminée je me dirige lentement vers la salle de bain, ôtant mes vêtements je sens et vois les larmes couler sur mon visage alors que je découvre de nouveaux hématomes, je n’ai rien de cassé mais alors que j’inspecte mon corps, je m’approche du miroir et pose doucement mes doigts sur ma joue, cela fait longtemps qu’il ne m’avait pas cogné au visage.

TW : violence physique & sexuelle
Lorsque je suis rentrée, je savais dans le taxi que j’allais en prendre pour mon grade dès que j’aurais passé le pas de la porte. Ça n’a pas manqué, la gifle qu’il m’a balancée m’a mise à terre, des coups de poings, avant qu’il ne m’ordonne d’aller dans la chambre et de me déshabiller. Je n’ai pas crié, je ne crie plus parce que j’ai compris que ça l’énerve encore d’avantage et que cela dure plus longtemps. Dans mon dos j’ai entendu le bruit caractéristique lorsqu’il a défait et retirer sa ceinture, j’ai serré les dents en attendant qu’elle fouette ma peau à de nombreuses reprise, les larmes ruisselant sur mes joues alors qu’il abandonnait la ceinture pour me jeter sur le lit et s’imposer en moi. Il n’y a jamais eu de tendresse ou la moindre douceur de sa part, dès nos premiers rapports, j’étais sa fiancée et selon lui il avait déjà tout pouvoir sur moi. Lorsqu’il a terminé, je l’entends passer des coups de fils et prévoir le nombre de prostitués qu’il va se faire à Vegas ce weekend avec ses amis. Trois jours, je vais avoir trois jours pour essayer de faire disparaitre les traces.

Assise sur le canapé mon thé entre les mains, j’ai laissé la pièce plongée dans le noir, les lumières de la ville comme seule clarté. Lorsque mon téléphone vibre je sursaute et en voyant le message de mon frère je suis partagée entre soulagement et angoisse, je sais qu’on a parlé de se voir ce weekend, mais je sais que désormais je ne pourrais pas cacher mon état. Je lui donne le nouveau code de l’immeuble et de mon appartement, lui disant qu’il pourra entrer directement. Je détache mes cheveux, essayant de cacher l’hématome sur ma joue avec quelques mèches et je ravale mes larmes. Attendant son arrivée dans la pénombre.

@Adão Oliveira