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La dernière lumière se ferma en laissant ce lieu festif dans un noir total. Au plafond, vers la salle des employées, on pouvait apercevoir une lueur rouge clignotante. Les lettres d’une couleur vive annoncèrent la sortie d’urgence par son anglicisme ‘’Exit’’.  C’est drôle. J’ai l’impression d’attendre depuis des heures la fermeture du bar. Je n’ai jamais été très patiente lorsque je dois rejoindre une personne. Le ressentiment déplaisant d’être en retard me dégoute au plus haut point. Il faut dire qu’il ne restait que moi. J’aurais eu de l’aide normalement, mais Texas de son surnom, m’avait demandé de partir plutôt pour rejoindre son garçon. Comment aurais-je pu refuser ? Sauf que de rester assise dans un lieu silencieux me rend nerveuse. Vous savez l’imagination n’aide jamais. Il faut éviter d’écouter des Podcasts de true crime et des films d’horreur tout comme thriller. Être ici, seule me désespère. La caisse venait d’être comptée. L’argent bien mis dans le coffre-fort, je pouvais enfin filer loin. J’attrape rapidement mon sac à main en fourrant mon pourboire dedans. Je devrais me changer… Sauf que je n’ai aucune envie. Après tout, je n’allais pas marcher dans les rues de New York. Bon ! Je sais que certaine personne ne viennent à croire que je suis une femme facile d’après mon apparence pourtant, je n’ai pas connu pas beaucoup d’hommes. En fait, il y a eu Karem et Anton.  Mes talons claquèrent contre le plancher, je longe le couloir vers la sortie s’ouvre avec difficulté. Un peu trop lourde, comme toujours, le bruit de la rouille et du métal frottant le sol me fait grincer des dents. J’en fais trop ou pas. À l’extérieur sous cette fine pluie tombante, une voiture trop luxueuse à mon goût m’attendait. Trente-trois minutes qu’il était de stationner devant la ruelle. Des minutes qui pouvaient paraitre des heures. En sortant, je verrouille rapidement la porte et réalise que malgré les petites heures du matin, la chaleur est présente. Un peu différente de chez moi : sec. En sortant du couloir sombre, la lumière du lampadaire éclaire mon visage. « Hijo de puta … Il ramène encore l’Audi rs3 noire. » À la vue de cette voiture, j’avais l’impression que j’étais une pute. Une femme de la rue qui allait rejoindre son proxénète.  Il fallait qu’il aille des vitres autant foncées. Une teinte si sombre que les policiers ne pouvaient que voir son visage du pare-brise. Je m’approche, un sourire bien étiré sur mes lippes, je me penche en laissant la pluie tombée sur mon corps, les bras croiser sur la porte. Je ne pouvais pas faire autrement. La fenêtre passagère était descendue. Complètement ouverte. Il avait tout du besoin de se sentir plus haut que les autres. Il aime que les gens soient à ses pieds. Il veut dominer. Il aime posséder et non perdre. « Salut mon beau ! Tu attends une chica par hasard ? » Ma langue se coince entre mes dents et j’ouvris la porte pour m’assoir à l’intérieur. Je profite de cet instant pour déposer ma main sur sa cuisse. Mes doigts à quelques centimètres de sa verge. Je me penche bien que mal au-dessus de ce qui nous sépare. Les fesses légèrement levées du banc. Mes lèvres se tiennent à quelques centimètres des siennes. Les frôlèrent au passage de les plaquer contre. La paume de ma main se pose sur sa joue. Il n’a fallu que quelques secondes pour le briser. Je souris en m’assoyant de nouveau. « Bon, matin ! » Dis-je avec un nœud dans l’estomac. Ce plaisir naissant. Ce désir d’oublier cette soirée et les regards sur moi.

Il y a quelques années, je m’étais fait la promesse de pouvoir être celle qui contrôle ma vie. J’allais être mon propre maître. Sauf que j’avais échoué. La faculté de tout analyser et de comprendre fait partie de ma personne. Pourtant, j’avais laissé quelqu’un d’autre prendre le contrôle de mon destin. Qu’il s’agit de mes efforts, mes approches trop prudentes et les murs protecteurs que je m’avais tant de peine à ériger autour de moi à éclaté en milles et un morceau sans prévenir. Comme dénier la vérité. Il est évident que j’avais atteint un point où il est impossible de retourner en arrière. Ou presque impossible. Je devais tenir au moins à la stratégie que je tentais de mettre en place : Ne pas laisser le désir et le plaisir devenir ma toxine. Une drogue qui coulerait dans mes veines pour me rendre édictée à ce que je connais depuis peu. Est-ce qu’aujourd’hui, je le regrette de tout mon cœur. Je suis jeune, je ne suis pas laide… J’aime simplement jouer avec le feu et laisser les hommes me toucher. Est-ce mal de prendre goût au plaisir de la chair et des caresses intimes ?

En sortant du bar, la fine pluie percute ma peau. La racine de ma chevelure absorbe l’humidité et la courbe d’une racine se transforme peu à peu. Ils prennent un pli désagréable. Cette frisette bouclant qui veut revenir à sa forme originale. Moi qui prenais le temps de laisser une plaque lisser mes cheveux pour une droiture parfaite. Mes talons claquèrent contre le pavé pour rejoindre cette voiture trop luxueuse à mon goût. Ma Betty, surnom de ma voiture, se sentira âgée et complexée au côté de l’Audi.  Le dos plié, une jambe droite et l’autre vers l’arrière, les bras croisés sur la portière. Je glousse de rire. «  Oui. Dans votre antre Monsieur Anton. » Ma langue sort et mes dents la serrent. En ouvrant la portière, je m’assois. Le cuir des bancs colle au cuir de mon pantalon. Mon corps se rapproche de Anton. La paume de ma main glisse sur son jean, mes doigts se rapprochent de sa masculinité. Mes lèvres lui volent un simple baiser innocent. Sa bouche écrasée sur la mienne. Ses lippes m’ont assaillie à son tour. Un baisé qui fait naître une chaleur entre mes cuisses. Sa langue cherche un passage pour retrouver la mienne. J’en trouve les lèvres, je sens ce muscle texturé retrouver la mienne. Le goût d’alcool envahit ma bouche. Je me rapproche bien que mal de lui et ma main contre sa cuisse remonte doucement pour palper ce que je désire. Mes bouts de doigts glissent et remontent sur la masse qui se presse contre le tissu qui la retient prisonnière. L’une de ses mains profitant de la liberté de ma poitrine. Mon ventre se noue en songeant à ce que je vais ressentir, ce soir.  Il m’embrasse goulument. Ma main contre sa joue glisse vers sa nuque et se pose sur son torse. En brisant le baiser, je retombe sur mon siège. Laissant mon dos contre le dossier pour tenir la ceinture de sécurité dans l’une de mes mains. Il y a deux secondes, elle était sur la dureté naissante de sa verge. « Ah, oui ? » Le sourire se dessinant sur mon visage. La ceinture glisse entre mes doigts et je me rapproche de lui. Mon rythme cardiaque s’accélère tandis que je mordille mes lèvres. Je sens que je veux jouer. J’ai envie de provoquer cet homme maniaque du contrôle. Lui qui croit être surpuissant. « Tu imagines a sensation de ma langue et mes lèvres sur ta langue ? » J’attrape ma main pour que sa paume touche ma joue, je la fais glisser le long de ma nuque puis ma poitrine pour rejoindre mon ventre. Un petit sourire vicieux capture mes lippes en repoussant sa main. « Tu dois attendre ! Je n’ai pas envie de me faire arrêter. » Je prends la ceinture et m’attache.

Un pied en avant de l’autre tel un mannequin défile sur le podium de victoria secret. La poitrine rebondissant dans ce petit haut sans soutif. La chevelure flottant dans l’air sous ce doux vent fraie. Ce tissu collant à ma peau sous l’humidité de la matinée. En m’approchant de l’homme assis dans sa voiture, mes lippes s’étirent sans aucune permission. Aucune gêne. Le simple plaisir de l’apercevoir par la portière. La lumière du lampadaire se mélangeant aux écrans du véhicule éclairant la dureté d’un visage épuisé. « N’est-ce pas toi qui crains de ne plus pouvoir me dévorer ? » Je m’assois à l’intérieur en claquant la porte sans le vouloir. Ma main avait hâte de pouvoir toucher son visage. Caresser la naissance de cette barbe de quelques jours qui se rafle contre ma peau.  Mes lèvres viennent capturées lors d’un instant d’un simple baisé. Une tendresse laissant son ampleur devenir sensuel. Ma langue qui glisse contre la sienne. Nos lèvres qui bouchent qui se presses.