Son nom glisse contre mes lèvres. Caressant par une sensation de chaleur contre la chair rosée de celle-ci. Procurant ce picotement qui se propulse dans mon corps. Je n’avais jamais osé prononcer son prénom. Il était si peu commun, mais si facile à dire. Pourtant, je préférais rester professionnelle en n’osant pas franchir l’inapproprié. C’était l’une de mes valeurs qui venaient d’exploser en mille et un morceaux.  Balançant contre ma langue cette vibration qui me surprend. Devant moi, ce charmant salaud vient poser son regard dans le mien. Une proie fixée par le prédateur. Mon cœur cessa de battre. Le silence apparu. L’environnement vient à disparaitre comme-ci dans cet immeuble, il n’y avait plus que lui et moi. Ma bouche s’entrouvrit, mais aucun mot ne vient a sortir. Puis un large sourire glisse contre mes lèvres. Mes yeux brillaient en exprimant ce bonheur ressenti. « Je suis officiellement américaine ! » Cette fierté. Une joie venant chasser la peur d’être retourné dans ma région française du Canada. « Donc, je n’ai plus la peur de devoir tout abandonner pour partir. » Partir ? Je n’ai pas envie de délaisser mon travail, mon appartement, le peu d’amis… Puis ce loup devant moi. Après toute personne d’autres ne seront aptes à le supporter. Pas vrai ?

Une vibration se fait sentir dans mon for intérieur. Un effet secondaire du regard qui me regard dans dénier se détourner. Avalant ma salive, un petit coup dans ma poitrine me perturba. Ses iris qui me fixent avaient quelque chose d’étrange. Mon patron alluma une petite étincelle dans la noirceur de mon âme. Mon ventre se resserre, mon intimité se presse contre le tissu de mon string. Une pression qui n’est pas arrivée depuis un long moment. Je suis peut-être fatiguée ou mon imagination me nargue. Pourtant, mon visage s’illumina malgré le malaise que je ressentais. Je voulais protéger mon nouvel ami. Il suffisait de dire la simple vérité. Mon nouveau statut d’Américaine. Je le regarde se redresser sans pour autant détourner les yeux. Suivant l’homme contournant mon bureau afin de prendre de ses longs doigts mon sac accroché sur le porte manteau. Je reste assise en clignant des yeux. Qu’est-ce qui se passe ? Ma bouche s’ouvrit et se referma. Il veut encore fuir ? Je me bondis sur mes pieds. En avançant vers lui du haut de mes talons pour tenter de le raisonner. « Monsieur K… » Je m’arrête. Tendant le bras pour frôler la ganse de mon sac à main. « Mon...Kronos, nous avons encore des rendez-vous à l’horaire.  Nous pouvons fêter un autre jour ? » J’hésitais à prononcer son prénom. Une prononciation si simple et pourtant si imposante. Je sais qu’il ne servait à rien de négocier avec lui. Je vais perdre malgré mes points importants que je lui apporterais.

Cette fierté qui dessine chacun de mes traits. Ce visage ravi de pouvoir crié et haut fort d’appartenir à un autre pays après toutes mes années sur sa terre. Combien de fois ai-je entendues parler en mal des États-Unis ? Ce pays maudit que plusieurs méprisent par leurs politiques anciennes. Celles d’un temps révolu. Dire que je suis maintenant l’une des citoyennes de ce cercle fermé. Je ne voulais pas me venter à mon employeur et encore moins à Kronos. Pourtant, la joie ne pouvait être retenue plus longtemps en moi. Les mots roulèrent si facilement contre ma langue qu’ils furent propulsés dans l’air. Laissant ma voix lui parvenir avec un certain timbre bien particulier. Je n’aurais pas dû ! Seigneur que j’aurais du être capable de garder mes lippes coller une à l’autre. Car, je m’approchais de lui pour lui reprendre mon sac à main. Je m’approchais de lui maladroitement. « Non… Il faut vraiment… » Je croisais les bras en lâchant prise. Croisant les bras sous la poitrine. Il me faisait quoi ? « Rendez-vous ? » J’avançais maladroitement pour lui retirer. Une main tendue, je tente de détourner son attention avec ma question. Il est hors de question que nous allons à un rendez-vous ! J’avançais d’un pas vif vers lui, mais mon talon haut pencha vers le côté. Mon corps avança vers lui. Main tirant sur sa chemise. Brisant un bouton à son passage. Le corps plié vers lui, ma tête contre le centre de son torse. Je restais là. Incapable de me relève lors d’un instant. Ma joue contre le tissu en fleur. Le côté de ma main contre sa peau. Tabarnak ! Je viens de briser la chemise de mon boss. Qu’est-ce que je fais. Ok ! Je me lève et je fais comme si rien n’était. Ce n’est rien pas vrai ?